Il n'y a aucune piece préliminaire au commencement du Volume; au verfo du dernier feuillet on lit la foufcription & les vers fuivants : Quinti Curcij ruffi hiftoriarum Alexandri magni Regis Loquitur lector ad Vindelinum Spirenfem Artificem qui. Q° Vindeline me.. prius hic redditurus in auras Maittaire & d'autres Bibliographes ont eu tort d'annoncer cette Edition comme étant de format in fol. 4839 Quinti Curtii Hiftoriæ. Mediolani, AntZarotus, operâ & impendio Joan. Legnani 1481, die xxvj Martii. in fol. m. r. 4840 Quintus Curtius de Rebus geftis Alexandri Magni. Verona, 1491, die xviij Augufti. in fol. v. f. 4841 Q. Curtii Rufi hiftoriarum Libri accuratiffimè editi. Lugd, Bat. ex Offic. Elzeviriana, 1653. in 12. m. r. in 4842 Q. Curtius Rufus de rebus geftis Alexandri 4843 Quinti Curtii de Rebus geftis Alexandri curante Henrico Snakenburg. Delphis, Adrianus Beman, 1724. 2 vol. in 4. Gr. Pap. fig. v. f. 4844 Les faictz & geftes d'Alexandre le Grant compilez de plufieurs Liures & adiointz aux hiftoires de Quinte Curce Rufe. in fol. m. bl. SUPERBE MANUSCRIT du XV fiecle, fur vélin, contenant 270 feuillets. Il est écrit en ancienne bâtarde, sur 2 colonnes, & enrichi de 86 miniatures, dont 74 portent 8 pouces de largeur fur 6 de hauteur; il y en a 12 qui en ont ; & demi en quarré. Les fommaires des chapitres y font en rouge, & les lettres tourneures peintes en or & en couleurs. On trouve à la tête du Volume un feuillet féparé qui contient le titre ci-dessus, écrit au milieu d'un cartouche peint de nos jours; enfuite l'Epître Dédicatoire du Traducteur, qui eft adreffée à Charles le Hardy, Duc de Bourgogne, dont les armes font peintes dans la premiere tourneure. Après avoir débuté dans cette Dédicace par l'énumération des qualités & titres de Charles le Hardi, le Traducteur se fait connoître à ce Prince, lui apprend fon nom & fon pays; il s'appelloit Vafque de Lucene, & il étoit de Portugal. Il lui dit que plus de fept ans fe font écoulés depuis qu'il a mis la premiere main à la traduction des faits d'Alexandre le Grand, qu'il avoit entreprise dans le deffein de lui offrir un modele d'héroïfme & de bravoure fur lequel il pût fe conduire dans fa jeuneffe; mais que ce travail, à préfent qu'il eft achevé, devient inutile & fuperflu, puisque fes vertus militaires qui ont éclaté au fiege de Dinant & dans les guerres de France & de Liege, l'ont égalé au Héros qu'il vouloit lui faire connoître; il l'affure même qu'il furpaffe Alexandre par fes vertus morales, & que, fice Conquérant de l'Afe revenoit fur la terre, ce feroit fur fa conduite que ce Héros formeroit la fienne. Comme le but de son travail est manqué, il ne lui offre plus fa traduction que pour qu'il puiffe y voir, éviter & détefter le grand nombre de vices qui ont terni une partie de la gloire d'Alexandre. Il l'avertit enfuite qu'il a fuppléé au premier livre, à la fin du quatrieme, au commencement du cinquieme, & à plufieurs autres endroits de Quinte Curce, qui ne nous font pas parvenus, en tirant de divers Auteurs, de Demofthenes, & principalement de Juftin, de quoi remplir ces lacunes. Quoiqu'on eût Quinte Curce en françois, en rime, en profe, en fix ou fept manieres, il ne craint pas qu'on le blâme de le donner de nouveau, puifque cet Hiftorien a été fi corrompu & rempli de fables fi ridicules, qu'au contraire la traduction devient plus utile que fi tous ces Romans n'exiftoient pas. Il avoue cependant que fon travail ne s'eft pas terminé fans beaucoup de dégoûts, & qu'il l'avoit abandonné pendant trois ans, même après avoir fait la moitié des fuppléments du premier livre, parcequ'il appréhendoit que fa traduction n'effuyât le même fort que celles qu'on avoit des hiftoires de Tite Live & de Sallufte, dont on faifoit peu de cas de fon temps, & qui cependant éroient les meilleurs Historiens latins. Ces dégoûts provenoient encore de l'imperfection & rudeffe de fon tangaige, attendu qu'il étoit Portugais, & que la langue françoife n'étoit point la fienne. Cependant un Sire de Crequi, (vraisemblablement Jean de Crequi, Chevalier de la toifon d'or, mort en 1473, ) auquel il avoit de grandes obligations, & Jean Duc de Calabre, qui faifoit le plus grand cas de Quinte Curce, l'engagerent à continuer sa version, & à y mettre la derniere main. Il finit par affurer le Duc de Bourgogne qu'il ne lui repréfente pas Alexandre comme un Etre romanefque, tel qu'on Le trouve dans les Romans, mais tel qu'il cft dépeint dans Quinte Curce, qu'il a traduit auffi littéralement que le ftyle ferré de cet Historien le lui a permis. Vafque de Lucene n'étoit pas un homme ordinaire; il paroît avoir été très verfé dans l'hiftoire ancienne; outre la traduction de Q.Curce, nous avons encore de lui une traduction de la Cyropedie de Xenophon, faite fur le latin, par ordre du même Duc Charles de Bourgogne. Notre MS, eft terminé par la conclusion du Translateur, laquelle eft précédée de cette souscription écrite en rouge: Explicit le ix liure de Quinte curce rufe des hiftoires du grät alexandre de macedone, tranflate de latin en francois ou chasteau de Nieppe Lan mil iiije lxiij Deo gratias. Il faut lire mil iiijc lxviij. c'est la véritable date; on la trouve ainfi en toutes lettres dans plufieurs MSS. du Roi ; d'ailleurs Charles le Hardy, par ordre de qui ce MS. fut exécuté, ne succéda aux Etats de Philippe le Bon fon pere qu'en 1467. Parmi le nombre de miniatures qui enrichiffent ce fuperbe manufcrit, il y en a de fort fingulieres, telle eft celle du fol. lxij qui représente la Ville de Tyr assiégée par Alexandre avec des canons. La plus curieuse & la plus intéresfante de toutes eft celle qui fe trouve en tête de l'Epître Dédicatoire ; elle témoigne que non-feulement les Ducs de Bourgogne favorifoient les hommes de lettres; mais encore recevoient avec appareil la Préfentation de leurs ouvrages. On y voit Charles le Hardi aflis fous un daïs, au haut duquel on lit en lettres d'or : Charles par la grace de Dieu Duc de Bourgoingne. Il est vêtu d'une longue robe cramoifie fourrée & tiffue d'or. Ses pieds font pofés fur un tapis qui repréfente fes armes. Il reçoit d'un air affabie le livre de Quinte Curce', couvert de velours cramoifi, que lui préfente à genoux le Traducteur Vafque de Lucene. Les principaux Officiers de fa maifon, parmi lefquels on apperçoit trois Chevaliers de la toifon d'or, font préfents à cette cérémonie ; ils font tous chauffés de longues Poulaines. Un d'eux ayant ce mot Auliue peint en or fur la cuiffe, porte fon bonnet fur une baguette, & un autre tient un oiseau fur le poing. A la gauche du Prince fe voit un buffet chargé de vait elles d'or & d'argent, & à fes pieds un chien & un finge. 4845 Quinte Curce de la Vie & des Actions d'A. lexandre le Grand, de la traduction de M. de Vaugelas ; avec les fupplémens de Jean Freinshemius fur Quinte Curce, traduits par M. du Ryer. Paris, Auguftin Courbé, 1659. in 4. G. P. m. r. l. r. 4846 La Historia d'Alexandro Magno, figliuolo di Philippo Re di Macedonia, fcritta da Quinto Curtio Ruffo, tradocta in vulgare da Pietro Candido; della quale quefto è il terzo libro; per che il primo, el fecondo, a tempi nostri non si trovano. Florentia, apud Sanctum Jacobum de Ripoli, 1478. in fol. v. f. PREMIERE EDITION. CE VOLUME Commence par la fignature a, & finit à la fignature D du fecond alphabet, par la foufcription suivante qui eft en lettres capitales: Finifce la comparatione di Caio Iulio Cefare Imperadore maximo et dalexandro magno re di Macedonia ordinata da P. Candido. col fuo ludicio infieme : felicemente. dall originale. Impreffum. Florentiae. apud. fanétum Iacobum. de Ripoli. Anno. M, CCCC LXXVIII. Tome 111. R |