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de Proserpine. Quand il voulut prononcer les vœux solennels devant tous les ordres de l'État réunis, on eut beaucoup de peine à trouver les clefs du Capitole; et lorsqu'on lut, dans le sénat, ce passage du discours qu'il avait composé contre Vindex: « Que les coupables seraient punis, et donneraient l'exemple d'un châtiment digne de leurs crimes,» tout le monde s'écria : « Vous le donnerez, César! » On observa aussi que dans OEdipe exilé, » le dernier rôle qu'il ait joué en public, il quitta la scène en prononçant ce vers gree:

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Mère, épouse, parents, tout veut que je périsse.

XLVII. Cependant le bruit courut que les autres armées s'étaient aussi révoltées. Furieux, il déchira les lettres qu'on lui apporta pendant son diner, renversa la table, et brisa contre terre deux vases dont il faisait grand cas et qu'il appelait Homériques, parce qu'on y avait sculpté des sujets tirés des poëmes d'Homère; puis il se fit donner du poison par Locuste, le renferma dans une boite d'or, et passa dans les jardins de Servilius. Là, tandis que les plus fidèles de ses affranchis allaient, par son ordre, à Ostie, faire préparer des vaisseaux, il voulut engager les tribuns et les centurions du prétoire à accompagner sa fuite. Mais les uns s'en excusèrent, les autres refusèrent ouvertement; l'un d'eux lui dit même tout haut:

Est-ce un si grand malheur que de cesser de vivre? (1) Il concut alors différents projets, comme de s'enfuir chez les Parthes, ou d'aller se jeter Aux pieds de Galba, ou bien de paraître en public et à la tribune aux harangues en habit de (1) Énéid., XII, 646. — Racine, Phèd., m, 3.

rum nuncupatione, magna jam ordinum frequentia, vix repertæ Capitolii claves. Quum ex oratione ejus, qua in Vindicem perorabat, recitaretur in senatu, «< daturos pœnas sceleratos, ac brevi dignum exitum facturos, >> conclamatum est ab universis : « Tu facies, Auguste. » Observatum etiam fuerat, novissimam fabulam cantasse eum publice «< Edipodem exsulem, »> atque in hoc de

sisse versu:

Θανεῖν μὲ ἄνῳγε σύγγαμος, μήτηρ, πατήρ. XLVII. Nunciata interim etiam ceterorum exercituum defectione, literas prandenti sibi redditas concerpsit, mensam subvertit, duos scyphos gratissimi usus, quos Homerios a cælatura carminum Homeri vocabat, solo illisit, ac sumto a Locusta veneno, et in auream pyxidem condito, transiit in hortos Servilianos. Ubi, præmissis libertorum fidissimis Ostiam ad classem præparandam, tribunos centurionesque prætorii de fugæ societate tentavit. Sed partim tergiversantibus, partim aperte detrectantibus, uno vero etiam proclamante,

Usque adeone mori miserum est?

varia agitavit : Parthosne, an Galbam supplex peteret, an atratus prodiret in publicum, proque Rostris, quanta

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deuil, et d'y demander, du ton le plus lamentable qu'il pourrait prendre, qu'on lui pardonnât le passé, ou au moins, si les cœurs restaient insensibles, qu'on lui accordât la préfecture d'Égypte. On trouva en effet, parmi ses papiers, le discours qu'il avait composé sur ce sujet; et le seul motif qui, dit-on, l'empêcha de le prononcer, ce fut la crainte d'être mis en pièces avant que d'arriver au Forum. Il remit donc au lendemain à prendre un parti; mais s'étant réveillé vers le milieu de la nuit, il apprit que ses gardes l'avaient quitté. Il sauta de son lit, et envoya chez tous ses amis: n'en recevant aucune réponse, il alla, suivi de peu de monde, demander un refuge à quelques-uns d'eux. Toutes les portes lui furent fermées, et personne ne lui répondit. Alors il revint dans sa chambre : les sentinelles avaient pris la fuite, emportant jusqu'à ses couvertures et la boîte d'or où était le poison. Il demanda aussitôt le gladiateur Spiculus ou tout autre, pour en recevoir la mort. Ne trouvant personne qui voulût la lui donner, « Je n'ai donc, s'écria-t-il, ni amis ni ennemis? » et il courut pour se précipiter dans le Tibre.

XLVIII. Il s'arrêta pourtant, et parut désirer une retraite pour se recueillir. Phaon, son affranchi, lui offrit sa maison de campagne, située entre la voie Salaria et ia voie Nomentane, à quatre milles de Rome. Il monta à cheval, en tunique et pieds nus, comme il se trouvait; il s'enveloppa d'un vieux manteau tout passé; il avait la tête couverte, un mouchoir devant la figure, et pour toute suite quatre personnes, parmi lesquelles était Sporus. Il sentit soudain la terre trembler, il vit briller un éclair, et fut saisi d'épouvante. En passant près du camp des prétoriens, il entendit les cris des soldats, qui faisaient

maxima posset miseratione, veniam præteritorum preca retur, ac, ni flexisset animos, vel Ægypti præfecturam concedi sibi oraret. Inventus est postea in scrinio ejus hac de re sermo formatus: sed deterritum putant', ne prius, quam in Forum perveniret, discerperetur. Sic cogitatione in posterum diem dilata, ad mediam fere noctem excitatus, ut comperit, stationem militum recessisse, prosiluit e lecto, misitque circum amicos. Et quia nihil a quoquam renunciabatur, ipse cum paucis hospitia singulorum adiit. Verum clausis omnium foribus, respondente nullo, in cubiculum rediit, unde jam et custodes diffugerant, direptis etiam stragulis, amota et pyxide veneni. Ac statim Spiculum mirmillonem, vel quemlibet percussorem, cujus manu periret, requisivit et, nemine reperto, « Ergo ego,» inquit, « nec amicum habeo, nec inimicum? >> pro curritque, quasi præcipitaturus se in Tiberim.

XLVIII. Sed revocato rursus impetu, aliquid secretioris latebræ ad colligendum animum desideravit : et offerente Phaonte liberto suburbanum suum inter Salariam et Nomentanam viam circa quartum milliarium, ut erat nudo pede atque tunicatus, panulam obsoleti coloris superinduit adopertoque capite, et ante faciem obtento sudario, equum inscendit, quatuor solic comitantibus,

des imprécations contre lui et des vœux pour ser une fosse devant lui, sur la mesure de son Galba. Un voyageur dit en apercevant cette petite corps, de l'entourer de quelques morceaux de troupe : « Voilà des gens qui poursuivent Néron. » marbre, s'il s'en trouvait, et d'apporter près de Un autre « Qu'y a-t-il de nouveau à Rome tou- là de l'eau et du bois, pour rendre les derniers chant Néron? » L'odeur d'un cadavre abandonné devoirs à son cadavre, pleurant à chaque ordre sur la route fit reculer son cheval; et le mou- qu'il donnait, et répétant sans cesse : « Quelle choir dont il se couvrait le visage étant tombé, mort pour un si grand artiste! » Pendant ces un ancien prétorien le reconnut, et le salua par préparatifs, un courrier vint remettre un billet à son nom. Arrivé à un chemin de traverse, il ren- Phaon; Néron s'en saisit, et y lut « que le sénat voya les chevaux; et s'engageant, au milieu des l'avait déclaré ennemi de la patrie, et le faisait ronces et des épines, dans un sentier couvert de rochercher, pour le punir selon les lois anciennes. >> seaux, où il ne put marcher qu'en faisant étendre Il demanda quel était ce supplice; on lui apprit des vêtements sous ses pieds, il parvint, non sans qu'il consistait à dépouiller le criminel, à lui peine, derrière les murs de la maison de campa- serrer le cou dans une fourche et à le battre de gne. Là, Phaon lui conseilla d'entrer pendant verges jusqu'à la mort. Épouvanté, il saisit deux quelque temps dans une carrière, d'où l'on avait poignards qu'il avait apportés avec lui, en essaya tiré du sable; mais il répondit « qu'il ne voulait pas la pointe et les remit dans leur gaîne, en disant s'enterrer tout vivant ; » et s'étant arrêté pour at- que l'heure fatale n'était pas encore venue. » tendre qu'on eût pratiqué une entrée secrète dans Tantôt il exhortait Sporus à se lamenter et à pleucette maison, il puisa dans sa main de l'eau d'une rer, tantôt il demandait que quelqu'un lui donmare, et dit, avant de la boire : « Voilà donc les nât, en se tuant, le courage de mourir. Quelrafraichissements de Néron! » Il se mit ensuite quefois aussi il se reprochait sa lâcheté ; il se à arracher les ronces qui s'étaient attachées à disait : « Je traîne une vie honteuse et misérason manteau; après quoi il se traîna sur les ble; » et il ajoutait en grec : « Cela ne convient mains, par une ouverture creusée sous le mur, pas à Néron; cela ne lui convient pas il faut jusque dans la chambre la plus voisine, où il prendre son parti dans de pareils moments; alse coucha sur un mauvais matelas garni d'une lons, réveille-toi. » Déjà s'approchaient les cavieille couverture. La faim et la soif le tour-valiers qui avaient ordre de le saisir vivant. mentaient de temps à autre; on lui présenta du Quand il les entendit, il prononça, en tremblant, pain grossier qu'il refusa, et de l'eau tiède dont ce vers grec : il but un peu.

XLIX. Tous ceux qui étaient avec lui le pressaient de se dérober le plus tôt possible aux outrages dont il était menacé. Il ordonna de creu

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inter quos et Sporus erat. Statimque tremore terræ, et fulgure adverso pavefactus, audiit ex proximis castris clamorem militum, et sibi adversa, et Galbæ prospera ominantium etiam ex obviis viatoribus quendam dicenlem, « Hi Neronem persequuntur;. » alium sciscitantem, Ecquid in Urbe novi de Nerone?» Equo autem odore abjecti in via cadaveris consternato, detecta facie agnitus est a quodam missicio prætoriano, et salutatus. Ut ad deverticulum ventum est, dimissis equis inter fruticeta ac vepres, per arundineti semitam ægre, nec nisi strala sub pedibus veste, ad aversum villæ parietem evasit. Ibi hortante eodem Phaonte, ut interim in specum egestæ arenæ concederet, negavit, « se vivum sub terram itu. rum: » ac parumper commoratus, dum clandestinus ad villam introitus pararetur, aquam ex subjecta lacuna poturus manu hausit; et, « Hæc est, » inquit, << Neronis decocta. » Dein, divulsa sentibus pænula, trajectos surculos rasit: atque ita quadrupes per angustias effossæ cavernæ receptus in proximam cellam, decubuit super lectum, modica culcita, vetere pallio strato instructum. Fameque interim et siti interpellante, panem quidem sordidum oblatum aspernatus est, aquæ autem tepidæ aliquantum bibit.

XLIX. Tunc unoquoque hinc inde instaute, ut quam primum se impendentibus contumeliis eriperet, scrobem

Des coursiers frémissants j'entends le pas rapide (1); et aussitôt il s'enfonça le fer dans la gorge, aidé par son secrétaire Épaphrodite. Il respirait encore

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(1) Iliad., x, 535.

coram fieri imperavit, dimensus ad corporis sui modulum componique simul, si qua invenirentur, frusta marmoris, et aquam simul ac ligna conferri, curando mox cadaveri, flens ad singula, atque identidem dictitans: Qualis artifex pereo! » Inter moras perlatos a cursore Phaontis codicillos præripuit, legitque,« se hostem a senatu judicatum, et quæri, ut puniatur more majorum: » interrogavitque, quale id genus esset pœnæ. Et quum comperisset, nudi hominis cervicem inseri furcæ, corpus virgis ad necem cædi; conterritus, duos pugiones, quos secum extulerat, arripuit; tentataque utriusque acie, rursus condidit, causatus, « nondum adesse fatalem horam. » Ac modo Sporum hortabatur, ut lamentari ac plangere inciperet : modo orabat, ut se aliquis ad mortem capessendam exemplo juvaret interdum segniticm suam his verbis increpabat : « Vivo deformiter ac turpiter : οὐ πρέπει Νέρωνι, οὐ πρέπει νήφειν δεῖ ἐν τοῖς τοιούτοις· ἄγε Eyepe σEXUτóv. » Jamque equites appropinquabant, quibus præceptum erat, ut vivum eum attraherent. Quod ut sen. sit, trepidanter effatus,

ἵππων μὲ ὠκυπόδων ἀμφὶ κτύπος οὔατα βάλλει, ferrum jugulo adegit, juvante Epaphrodito a libellis. Scmianimisque adhuc irrumpenti centurioni, et, pænula ad vulnus apposita, in auxilium se venisse simulanti,

lorsque le centurion entra, qui voulut bander sa plaie, feignant d'être venu pour le secourir. Néron lui dit : « Il est trop tard, » et ajouta : « C'est là de la fidélité! » Il expira en prononçant ces mots, les yeux ouverts et fixes, objet d'épouvante et d'effroi pour ceux qui le regardaient. Il avait recommandé, avec les plus vives instances, aux compagnons de sa fuite, de n'abandonner sa tête au pouvoir de personne, et de le brûler tout entier, de quelque manière que ce fut. Cette permission fut accordée par Icélus, affranchi de Galba, qui venait de sortir de la prison où il avait été jeté dès le commencement de l'insurrection. L. Les funérailles de Néron coûtèrent deux cent mille sesterces (1); on y employa des draperies blanches brochées d'or, dont il s'était servi le jour des calendes de janvier. Ses nourrices Éclogé et Alexandrie, avec sa concubine Acté, déposèrent ses restes dans le tombeau des Domitius, que l'on aperçoit du Champ de Mars, sur la colline des Jardins. Dans ce monument, sa tombe, qui est de porphyre, est surmontée d'un autel en marbre de Luna (2), et entourée d'une balustrade en marbre de Thasos (3).

LI. Sa taille était médiocre. Il avait le corps couvert de taches et infect; les cheveux blonds, la figure plutôt belle qu'agréable, les yeux bleuset la vue faible, le cou épais, le ventre proéminent, les jambes fort grêles, le tempérament robuste. Malgré ses débauches effrénées, il ne fut incommode que trois fois dans l'espace de quatorze ans ; et encore sans être obligé de s'abstenir de vin, ni de changer quelque chose à ses habitudes. Nulle décence dans sa mise et dans sa tenue: on le vit, (1) 38,750 fr. - (2) Ville d'Étrurie. (3) Une des Cyclades.

non aliud respondit, quam « Sero, » et, « Hæc est fides! » Atque in ea voce defecit, exstantibus rigentibusque oculis usque ad horrorem formidinemque visentium. Nihil prius aut magis a comitibus exegerat, quam ne potestas cuiquam capitis sui fieret; sed ut, quoquo modo, totus cremaretur. Permisit hoc Icelus, Galba libertus, non multo ante vinculis exsolutus, in quæ primo tumultu conjectus fuerat.

L. Funeratus est impensa ducentorum millium, stragulis albis auro intextis, quibus usus kalendis januarii fuerat. Reliquias Ecloge et Alexandria nutrices cum Acle concubina gentili Domitiorum monumento condiderunt, quod prospicitur e campo Martio, impositum colli hor torum. In eo monumento solium Porphyretici marmoris superstante Lunensi ara, circumseptum est lapide Thasio.

LI. Statura fuit prope justa, corpore maculoso et fœtido; sufflavo capillo, vultu pulchro magis, quam venusto, oculis cæsiis et hebetioribus, cervice obesa, ventre projecto, gracillimis cruribus, valetudine prospera. Nam, qui luxuriæ immoderatissimæ esset, ter omnino per quatuordecim annos languit, atque ita, ut neque vino, neque consuetudine reliqua abstineret. Circa cultum habitumque adeo pudendus, ut comam semper in gradus

pendant son séjour en Achaïe, laisser retomber par derrière ses cheveux, qui, d'ailleurs, étaient toujours étagés par boucles symétriques; il parut souvent en public en robe de festin, un mouchoir autour du cou, sans ceinture, et les pieds nus.

LII. Il s'essaya, dès son enfance, à presque tous les arts libéraux; mais sa mère le détourna de l'étude de la philosophie, qui, disait-elle, ne pouvait que nuire à un prince destiné à régner; et son précepteur Sénèque lui interdit la lecture des anciens orateurs, afin de fixer sur lui seul l'admiration de son disciple. Il se tourna vers la poésie, et composa sans peine et sans travail quelques pièces de vers. Il n'est pas vrai, comme on l'a dit, qu'il donnât pour siens ceux d'autrui. J'ai eu entre les mains des tablettes où se trouvaient des vers de lui fort connus et entièrement de son écriture. On voyait bien qu'ils n'étaient ni copiés, ni écrits sous la dictée d'un autre; mais qu'ils étaient le fruit laborieux de sa pensée, tant il y avait de corrections et de ratures. Il eut aussi un goût très-vif pour la peinture et surtout pour la sculpture.

LIII. Avide de popularité, il se faisait aussitôt le rival de quiconque agissait, par quelque moyen que ce fût, sur la multitude. On pensait généralement que, non content de ses succès de theatre, il devait descendre, au prochain lustre, dans l'arene olympique, avec les athlètes. En effet, il s'exercait assidùment à la lutte; et dans toutes les villes de la Grèce où il assista aux jeux gymniques, ce fut à la manière des juges, en s'asseyant par terre dans le stade: voyait-il s'éloigner du centre un couple de lutteurs, il courait le saisir et l'y ramenait. Comme on l'égalait à Apollon pour le

formatam, peregrinatione Achaica etiam pone verticem summiserit; ac plerumque synthesinam indutus, ligato circum collum sudario, prodierit in publicum, sine cinctu, et discalceatus.

LII. Liberales disciplinas omnes fere puer attigit. Sed a philosophia eum mater avertit, monens, imperaturo contrariam esse: a cognitione veterum oratorum Seneca præceptor, quo diutius in admiratione sui detineret. Itaque ad poeticam pronus, carmiaa libenter ac sine labore composuit: nec, ut quidam putant, aliena pro suis edidit. Venere in manus meas pugillares libellique cum quibusdam notissimis versibus, ipsius chirographo scriptis: ut facile appareret, non translatos, aut dictante aliquo exceptos, sed plane quasi a cogitante atque generante exaratos; ita multa et deleta, et inducta, et superscripta inerani. Habuit et pingendi, fingendique maxime, non mediocre studium.

LIII. Maxima autem popularitate efferebatur, omnium æmulus, qui quoquo modo animum vulgi moverent. Exist opinio, post scenicas coronas proximo lustro descensurum eum ad Olympia inter athletas. Nam et luctabatur assi due nec aliter certamina gymnica tota Græcia spectave rat, quam brabeutarum more in stadio humi assidens, ac, si qua paria longius recessissent, in medium manibus,

chant, et au Soleil pour le talent de conduire un char, il voulut imiter aussi les exploits d'Hercule; et l'on avait, dit-on, dressé un lion qu'il devait combattre nu dans l'arène, et assommer avec sa massue ou étouffer dans ses bras, sous les yeux du peuple.

LIV. Sur la fin de sa vie, il avait fait le vœu solennel, s'il triomphait de ses ennemis, de jouer de l'orgue hydraulique, de la flûte et de la cornemuse, pendant les jeux qu'on célébrerait pour sa victoire; de se faire histrion le dernier jour de ces fètes, et de danser le Turnus de Virgile. On dit même qu'il fit périr le comédien Pâris, comme un trop redoutable adversaire.

LV. L'envie de perpétuer sa mémoire et de s'éterniser n'était chez lui qu'une déplorable manie. Ainsi, on le vit changer le nom de plusieurs choses et même de plusieurs villes, pour y substituer le sien. Il appela Néronien le mois d'avril, et il voulait que Rome se nommât désormais Néropolis.

LVI. Il affectait pour tous les cultes un souverain mépris, excepté pour celui de la déesse de Syrie; mais il finit par s'en moquer aussi, au point d'uriner sur sa statue, quand il eut pris une autre superstition, la seule où il persista. Elle consistait dans la possession d'une poupée dont un homme du peuple, qu'il ne connaissait pas, lui avait fait présent, comme d'un préser

suis protrahens. Destinaverat etiam, quia Apollinem cantu, Solem aurigando æquiparare existimaretur, imitari et Herculis facta; præparatumque leonem aiunt, quem vel clava, vel brachiorum nexibus, in amphitheatri arena, spectante populo, nudus elideret.

LIV. Sub exitu quidem vitæ palam voverat, si sibi incolumis status permansisset, proditurum se partæ victoriæ ludis etiam hydraulam, et choraulam, et utricularium, ac novissimo die histrionem, saltaturumque Vir gilii Turnum. Et sunt, qui tradant, Paridem histrionem occisum ab eo, quasi gravem adversarium.

LV. Erat illi æternitatis perpetuæque famæ cupido, sed inconsulta; ideoque multis rebus ac locis vetere appellatione detracta, novam induxit ex suo nomine. Mensem quoque aprilem Neroneum appellavit. Destinaverat et Romam Neropolin nuncupare.

LVI. Religionum usquequaque contemtor, præter unius deæ Syriæ. Hanc mox ita sprevit, ut urina contaminaret; alia superstitione captus, in qua sola pertinacis sime hæsit. Siquidem icunculam puellarem quum quasi

vatif contre les embûches de ses ennemis. Une conspiration ayant été aussitôt découverte, il fit de cette poupée sa divinité suprême, l'honora de trois sacrifices par jour, et voulut qu'on pensât qu'elle lui révélait l'avenir. Quelques mois avant sa mort, il se mit à observer les entrailles des victimes, et il n'en put jamais tirer un présage heureux.

LVII. II périt dans la trente-deuxième année de son âge, le même jour où naguère il avait fait mourir Octavie. La joie publique fut telle, que le peuple courut çà et là par les rues, coiffé du bonnet de la liberté. Toutefois, il y eut des citoyens qui, longtemps encore après sa mort, allèrent orner son tombeau des fleurs du printemps et de l'été; qui apportèrent à la tribune des portraits de Néron, où il était représenté en robe prétexte; qui y lurent des édits où il parlait comme s'il eût vécu, et qu'i¡ dût bientôt revenir, pour se venger de ses ennemis. Le roi des Parthes, Vologese, ayant envoyé des ambassadeurs au sénat pour renouveler son alliance, demanda par-dessus toute chose que la mémoire de Néron fût honorée. Enfin vingt ans après, pendant ma jeunesse, un aventurier, se vantant d'être Néron, se fit chez les Parthes, à la faveur de ce nom qui leur était cher, un parti puissant, et il ne nous fut rendu qu'avec beaucoup de peine.

remédium insidiarum a plebeio quodam et ignoto muneri accepisset, detecta confestim conjuratione, pro summo numine, trinisque in die sacrificiis, colere perseveravit : volebatque credi monitione ejus futura prænoscere. Ante paucos, quam periret, menses, attendit et extispicio, nec unquam litavit.

LVII. Obiit secundo et tricesimo ætatis anno, die, quo quondam Octaviam interemerat, tantumque gaudium publice præbuit, ut plebs pileata tola Urbe discurreret. Et tamen non defuerunt, qui per longum tempus vernis æstivisque floribus tumulum ejus ornarent; ac modo imagines prætextatas in Rostris proferrent, modo edicta, quasi viventis, et brevi magno inimicorum malo reversuri. Quin etiam Vologesus, Parthorum rex, missis ad senatum legatis de instauranda societate, hoc etiam magno opere oravit, ut Neronis memoria coleretur. Denique, quum post viginti annos adolescente me, exstitisset conditionis incerta, qui se Neronem esse jactaret, tam favo rabile nomen ejus apud Parthos fuit, ut vehementer adjutus, et vix redditus sit.

GALBA.

SOMMAIRE.

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- IV. Sa

1. Prodiges qui annoncèrent l'extinction de la race des Césars. II. Origine de Galba. -III. Étymologies diverses de ce surnom. Les ancêtres de cet empereur. · naissance. Des présages lui promettent l'empire. V. Il refuse la main d'Agrippine. Son crédit auprès de Livie. VI. Ses dignités. Son commandement en Germanie. VII. Son crédit auprès de Claude. Son procon. sulat en Afrique. VIII. Ses récompenses. Son commandement en Espagne. Des prodiges l'appellent au trône. IX. Inégalité de sa conduite dans son gouvernement d'Espagne. Il accepte le rôle de libérateur du monde. De nouveaux prodiges ont lieu en sa faveur. — X. Il est salué empereur. Ses dangers. - XI. Il se met en marche, et se défait de ses ennemis.

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XII. Son avarice

et sa cruauté. XIII. Il reçoit à Rome un mauvais accueil. XIV. Il se laisse entièrement gouverner par trois courtisans. XV. Il révoque toutes les libéralités de Néron. Ses affranchis disposent de tout. XVI. Il s'aliène tous les esprits. L'armée de la haute Germanie donne le signal de la révolte. XVII. Il adopte Pison. Conspiration d'Othon. XVIII. Des présages lui annoncent sa fin. - XIX. Sa mort. XX. Son cadavre est laissé dans le Forum. On lui coupe la tête. Sa sépulture. XXI. Son portrait. XXII. Ses vices. XXIII. Le sénat lui décrète une statue; décret révoqué par Vespasien.

I. La race des Césars s'éteignit en Néron; événement qu'avaient annoncé plusieurs présages, mais surtout deux, encore plus évidents que les autres. Livie, peu de temps après son mariage avec Auguste, se rendait à sa maison de Véies, lorsqu'un aigle, volant au-dessus d'elle, laissa tomber sur ses genoux une poule blanche qu'il venait de saisir, et qui tenait encore dans son bec une branche de laurier. Livie fit nourrir la poule et planter le rameau. La poule donna tant de poussins, que cette maison en reçut le nom, qui lui est resté, de maison aux poules; et le plant vint si bien, que les Césars y cueillirent, dans la suite les lauriers de leurs triomphes, mais en

SERVIUS SULPICIUS GALBA.

I. Progenies Cæsarum in Nerone defecit: quod futu rum, compluribus quidem signis, sed vel evidentissimis duobus, apparuit. Liviæ olim, post Augusti statim nu. ptias Veientanum suum revisenti, prætervolans aquila gallinam albam, ramulum lauri rostro tenentem, ita ut rapuerat, demisit in gremium : quumque nutriri alitem, pangi ramulum placuisset, tanta pullorum soboles provenit, ut hodie quoque ea villa ad Gallinas vocetur; tale vero lauretum, ut triumphaturi Cæsares inde laureas decerperent fuitque mos triumphantibus, illas confestim eodem loco pangere et observatum est, sub cujusque obitum arborem, ab ipso institutam, elanguisse. Ergo novissimo Neronis anno et silva omnis exaruit radicitus, et quicquid ibi gallinarum erat, interiit: ac subinde tacta de cælo Cæsarum æde, capita omnibus simul statuis deci

:

ayant toujours soin, la cérémonie terminée, de les replanter dans le même endroit. On observa qu'un peu avant la mort de chaque empereur, l'arbuste planté par lui dépérissait; or, pendant la dernière année du règne de Néron, tout le plant se dessécha jusqu'aux racines, et toutes les poules périrent. Bientôt après, le palais des Césars fut frappé de la foudre, les têtes de leurs statues tombèrent toutes à la fois, et le sceptre d'Auguste lui fut arraché des mains.

II. Galba, successeur de Néron, ne tenait par aucun lien de famille à la maison des Césars; mais il était d'une haute noblesse, et d'une race aussi ancienne qu'illustre. Il prenait, dans les inscriptions de ses statues, le titre D'ARRIÈRE. PETIT-FILS DE Q. CATULUS CAPITOLINUS; et empereur, il exposa, dans le vestibule du palais, un tableau généalogique où il faisait remonter à Jupiter son origine paternelle, et à Pasiphaé, femme de Minos, son origine du côté de sa mère.

III. Il serait trop long de rappeler tous les honneurs accordés à ses ancêtres je me bornerai à dire un mot de sa famille. On ignore quel est le premier des Sulpicius qui porta le surnom de Galba, et à quelle occasion. Ce fut, selon les uns, pour avoir incendié, avec des torches enduites de galbanum (1), une ville d'Espagne qui avait résisté à un long siége; selon d'autres, parce que, dans une maladie chronique, il fit un usage fréquent de galbéum, topique ordinairement enveloppé dans de la laine; d'après ceux-ci, parce qu'il était fort gras, ce qui s'exprime en gaulois par le mot galba; enfin, d'après ceux-là, parce que, étant au contraire fort maigre, il fut comparé à ces petits vers qui naissent dans le chêne et qu'on appelle galba. L'illustration de cette famille commence au consulaire Servius Galba, l'homme le plus éloquent de son temps. Envoyé en Espagne après sa préture, il fit, dit-on, mas

(1) Espèce de gomme tirée d'une plante du même nom.

derunt; Augusti etiam sceptrum e manibus excussum est. II. Neroni Galba successit, nullo gradu contingens Casarum domum, sed haud dubie nobilissimus, magnaque et vetere prosapia, ut qui statuarum titulis PRONEPOTEM se Q. CATULI CAPITOLINI Semper adscripserit; imperator vero etiam stemma in atrio proposuerit, quo paternam originem ad Jovem, maternam ad Pasiphaen Minois uxorem referret.

III. Imagines et elogia universi generis exsequi longum est familiæ breviter attingam. Qui primus Sulpiciorum cognomen Galbæ tulit, cur, aut unde traxerit, ambigitur. Quidam putant, quod oppidum Hispaniæ, frustra diu oppugnatum, illitis demum galbano facibus succenderit : alii, quod in diuturna valetudine galbeo, id est, remediis lana involutis, assidue uteretur: nonnulli, quod præpinguis fuerit visus, quem galbam Galli vocent; vel contra, quod tam exilis, quam sunt animalia, quæ m

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