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édit, sa bassesse et son impudence, et il déclara | mais aussi dans le Cirque et dans les Septes (1). Il

qu'il ne donnerait rien, quoique son intention se bornait parfois à des combats de bêtes. Des eût d'abord été de donner. Il ne montra pas athlètes combattirent aussi dans le champ de moins d'assurance et de fermeté lorsque, s'aper- Mars, qu'il faisait entourer de gradins pour ce cevant, après l'annonce d'un congiaire, qu'une spectacle. Il y eut même une bataille navale près foule d'affranchis s'étaient fait inscrire au nom du Tibre, dans un endroit creusé exprès, et où bre des citoyens, il refusa de les admettre à sa l'on voit aujourd'hui le bois sacré des Césars. Il distribution, qui ne leur avait pas été promise; avait soin, ces jours-là, de placer des gardes dans et il donna aux autres moins qu'il n'avait dit, la ville ainsi dépeuplée, et que cette solitude pour que la somme destinée à cet usage y pût exposait aux tentatives des brigands. Il fit voir suffire. L'extrême disette l'avait, à une certaine aussi, dans le Cirque, des conducteurs de chars, époque, obligé, à défaut d'autre remède, de des coureurs, des chasseurs qui n'avaient plus chasser de Rome tous les esclaves en vente, tous qu'à achever les bêtes; et il choisissait quelquefois, les gladiateurs, tous les étrangers, à l'exception pour ces rôles, les jeunes gens de la plus noble des médecins et des professeurs, et même une naissance. Mais il aimait surtout à voir célébrer partie des esclaves en service. Quand l'abondance les jeux troyens par l'élite de la jeunesse romaine, fut enfin revenue, il forma, à ce qu'il dit lui- croyant qu'il était beau, qu'il était digne des même, le hardi projet d'abolir à jamais les dis- anciens temps de l'aider à faire ainsi de bonne tributions de blé, parce que l'espérance d'en heure ses preuves de noblesse. C. Nonius Asprérecevoir faisait négliger la culture des terres. nas s'étant blessé, en tombant, dans une de ces Toutefois il y renonça, persuadé qu'on ne man- luttes, Auguste lui fit présent d'un collier d'or, querait pas, après lui, d'en rétablir l'usage, dans et l'autorisa, lui et sa postérité, à porter le nom des vues ambitieuses; mais, depuis ce temps, il de Torquatus (2). Il finit par supprimer ces jeux, en modéra l'excès, tout en conciliant l'intérêt du sur les plaintes amères et jalouses que fit dans le peuple avec celui des cultivateurs et des négo- sénat l'orateur Asinius Pollion, dont le neveu ciants. Éserninus s'était cassé la jambe. Parfois même XLIII. Il surpassa tous ceux qui l'avaient pré-il produisit des chevaliers romains dans les jeux cédé par le nombre, par la variété, par la magnificence de ses spectacles. D'après son propre témoignage, il donna quatre fois des jeux en son nom, et vingt-trois fois pour des magistrats qui étaient absents, ou qui ne pouvaient en faire la dépense. Il 'n'était pas rare qu'il donnât des spectacles dans plusieurs quartiers à la fois, sur plusieurs théâtres, et qu'il y fit jouer des acteurs de tous les pays. Ses jeux furent célébrés nonseulement dans le Forum et dans l'amphithéâtre, on y tenait quelquefois les comices. - (2) De torques, collier,

proposito congiario, multos manumissos insertosque civium numero comperisset, negavit accepturos, quibus promissum non esset; ceterisque minus, quam promiserat, dedit, ut destinata summa sufficeret. Magna vero quondam sterilitate, ac difficili remedio, quum venalicias et lanistarum familias, peregrinosque omnes, exceptis medicis et præceptoribus, partemque servitiorum, Urbe expulisset; ut tandem annona convaluit, « impetum se cepisse » scribit, « frumentationes publicas in perpetuum abolendi, quod earum fiducia cultura agrorum cessaret : neque tamen perseverasse, quia certum haberet, posse per ambitionem quandoque restitui. » Atque ita posthac rem temperavit, ut non minorem aratorum ac negotiantium, quam populi, rationem duceret.

XLIII. Spectaculorum et assiduitate,, et varietate atque magnificentia, omnes antecessit. Fecisse ludos se, ait, suo nomine quater: pro aliis magistratibus, qui aut abessent, aut non sufficerent, ter et vicies. Fecitque nonnun. quam etiam vicatim, ac pluribus scenis, per omnium linguarum histriones. Munera non in Foro modo, nec amphitheatro, sed in Circo et in Septis, et aliquando nihil præter venationem edidit: athletas quoque, exstructis in

scéniques et dans les combats de gladiateurs; mais c'était avant la défense qui en fut faite par un sénatus-consulte. A partir de ce jour-là, il n'y fit paraître personne qui eût de la naissance, excepté le jeune Lucius; et ce fut seulement pour le montrer, parce qu'il n'avait pas deux pieds de haut, ne pesait que dix-sept livres, et avait une voix immense. Voulant, un jour de (1) Les Septes étaient un enclos faisant partie du champ de Mars

campo Martio sedilibus ligneis item navale prælium, circa Tiberim cavato solo, in quo nunc Cæsarum nemus est. Quibus diebus custodes in Urbe disposuit, ne raritate remanentium grassatoribus obnoxia esset. In Circo aurigas cursoresque et confectores ferarum, et nonnunquam ex nobilissima juventute, produxit. Sed et Trojæ lusum edidit frequentissime, majorum minorumve puerorum dilectu; prisci decorique moris existimans, claræ stirpis indolem sic notescere. In hoc ludicro C. Nonium Asprenatem, lapsu debilitatum, aureo torque donavit; passusque est ipsum posterosque Torquati ferre cognomen. Mox finem fecit talia edendi, Asinio Pollione oratore graviter invidioseque in curia questo Æsernini nepotis sui casum, qui et ipse crus fregerat. Ad scenicas quoque et gladiatorias operas etiam equitibus romanis aliquando usus est; verum prius, quam senatusconsulto interdiceretur. Postea nihil sane, præterquam adolescentulum Lucium, honeste natum, exhibuit; tantum ut ostenderet, quod erat bipedalı minor, librarum septemdecim, ac vocis immensæ. Quodam autem muneris die, Parthorum obsides, tunc primum missos, per mediam arenam ad spectaculum induxit, superque se subsellio secundo collocavit. Solebat

spectacle, montrer au peuple les otages des Parthes, les premiers qu'on eût envoyés à Rome, il leur fit traverser l'arène et les plaça au-dessus de lui, sur le second banc. Lors même que ce n'était point jour de représentation, si l'on avait apporté à Rome quelque chose qu'on n'y eût point encore vu et qui fût digne de l'être, il le faisait aussi tôt voir au peuple dans tous les endroits de la ville indifféremment. C'est ainsi qu'il montra un rhinocéros dans le champ de Mars, un tigre sur la scène, et un serpent de cinquante coudées dans le Comitium. Etant tombé malade un jour qu'on célébrait des jeux votifs dans le Cirque, il suivit, couché dans sa litière, les chars qui portaient les dieux. Une autre fois, pendant les jeux dont il accompagna la dédicace du théâtre de Marcellus, les liens de sa chaise curule étant venus à se rompre, il tomba sur le dos; et pendant un spectacle donné par ses petits-fils (1), ne pouvant, par aucun moyen, retenir ni rassurer le peuple, qui craignait que l'amphithéâtre ne s'écroulát, il quitta sa place, et alla s'asseoir dans l'endroit qu'on croyait le plus menacé.

XLIV. La plus grande confusion régnait parmi les spectateurs, lesquels s'asseyaient partout indistinctement. Il corrigea cet abus, touché de l'injure qu'avait essuyée à Pouzzoles, dans des jeux fort courus, un sénateur à qui, le théâtre étant plein, personne n'avait voulu faire place; et il fut ordonné par un décret du sénat que dans tous les spectacles, et où que ce fût, les siéges du premier rang fussent réservés aux sénateurs. Il défendit qu'à Rome les ambassadeurs des nations libres et alliées prissent place à l'orchestre, parce qu'il avait découvert que plusieurs d'entre eux étaient de race d'affranchis. Il sépara le peuple du soldat; il assigna aux plébéiens mariés des sié

(1) Calus et Lucius.

etiam citra spectaculorum dies, si quando quid invisita tum dignumque cognitu advectum esset, id extra ordinem quolibet loco publicare: ut rhinocerotem apud Septa, tigrim in scena, anguem quinquaginta cubitorum pro comitio. Accidit votivis circensibus, ut correptus valetudine, lectica cubans, tensas deduceret: rursus commissione ludorum, quibus theatrum Marcelli dedicabat, evenit, ut, laxatis sellæ curulis compagibus, caderet supinus. Nepotum quoque suorum munere, quum consternatum ruinæ metu populum retinere et confirmare nullo modo posset, transiit e loco suo, atque in ea parte consedit, quæ suspecta maxime erat.

XLIV. Spectandi confusissimum ac solutissimum morem correxit ordinavitque, motus injuria senatoris, quem Puteolis per celeberrimos ludos consessu frequenti nemo receperat. Facto igitur decreto patrum, ut, quoties quid spectaculi usquam publice ederetur, primus subselliorum ordo vacaret senatoribus; Romæ legatos liberarum sociarumque gentium vetuit in orchestra considere, quum, quosdam etiam libertini generis mitti, deprehendisset. Militem secrevit a populo. Maritis e plebe proprios ordi.

ges particuliers. A ceux qui étaient encore vêtus de la prétexte, il réserva certains gradins, où ils avaient leurs maîtres à côté d'eux. Il interdit à ceux qui portaient des vêtements grossiers le centre de la salle. Quant aux femmes, qui étaient confondues auparavant parmi les spectateurs, il voulut qu'elles eussent des places séparées, et qu'elles n'assistassent aux combats de gladiateurs que sur les bancs les plus élevés. Il marqua pour les vestales une place distincte, sur le théâtre, auprès du tribunal du préteur. Enfin il défendit à toutes les femmes les spectacles d'athlètes. Aussi, pendant les jeux qu'il donna comme grand pontife, le peuple lui ayant demandé un pugilat, il le remit au lendemain de grand matin, et il déclara, en vertu de son autorité, qu'il ne voulait pas que les femmes vinssent au théâtre avant la cinquième heure (1). »

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XLV. Pour lui, il regardait les jeux du Cirque de la maison d'un de ses amis ou de ses affranchis, et quelquefois d'un lit semblable à ceux des dieux, où s'asseyaient même avec lui sa femme et ses enfants. Il n'était pas rare qu'il s'absentât du spectacle pendant plusieurs heures ou même durant des jours entiers; et alors il en demandait la permission, désignant quelqu'un pour présider à sa place. Mais quand il y assistait, il se montrait fort attentif, soit pour éviter les murmures dont il se rappelait que le peuple avait souvent averti César son père, qui s'occupait, au milieu du spectacle, à lire des lettres ou des mémoires, et à y répondre; soit qu'il prît en effet un très-grand plaisir à ces représentations, comme il l'avoua plus d'une fois avec franchise. Aussi le vit-on souvent donner, de son argent, des couronnes et des récompenses d'un grand prix, même dans des jeux et des fêtes dont il ne faisait pas les

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honneurs; et il n'assista jamais aux luttes imitées de la Grèce, sans honorer chacun des concurrents d'un don proportionné à son mérite. Il avait une sorte de passion pour les pugilats, surtout entre les Latins; et parmi ces derniers ce n'était pas seulement les athlètes de profession, ceux qui étaient exercés à se battre avec les Grecs, qu'il aimait à voir; c'était aussi les premiers venus, ceux qui, sans règle et sans art, uttaient ensemble dans l'étroit espace des carrefours. Tous ceux, sans exception, qui consarent leur industrie aux spectacles publics, lui paraissaient dignes de son attention. Il maintint e privileges des athlètes, et il finit par les augmencer. Il défendit de faire combattre les gladia"urs jusqu'à la mort. Il restreignit à l'enceinte as eux et de la scène l'autorité coërcitive a ne ancienne loi donnait aux magistrats sur

ediens, en tout temps et en tout lieu : ce l'empêcha pas d'assujétir à des règles at veres les luttes des athlètes et les combats adiateurs. Il réprima la licence des his

usqu'à faire battre de verges sur trois mes of exiler ensuite l'acteur Stéphanion, artre fait servir par une femme de condipre, et dont les cheveux étaient coupés Jux des esclaves. Sur les plaintes du

it fouetter le pantomime Hylas dans 2 de son palais, où tout le monde put e. Il chassa de Rome et d'Italie le comotionale, , pour avoir montré du doigt et fait mase an ad public un spectateur qui le sifflait. savoir ainsi tout réglé dans Rome, tile de vingt-huit colonies nouvelles, Qua de plusieurs manières à sa splen

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deur, par des travaux et par des revenus publics. Il la fit même, en quelque sorte, l'égale de Rome, pour les droits et la dignité; car il imagina, en sa faveur, un genre de bulletins que les décurions des colonies (1) étaient chargés de recueillir dans chacune d'elles, pour l'élection des magistrats de la capitale, et qu'ils y envoyaient cachetés, pour le jours des comices. Afin d'encourager partout, dans les familles, l'honneur et la propagation, il admettait dans la cavalerie ceux dont la demande était appuyée d'une recommandation de leur ville; et quand il faisait la revue des sections, il donnait à ceux des plébéiens qui avaient plusieurs enfants de l'un ou de l'autre sexe, mille sesterces (2) pour chacun d'eux.

XLVII. Il se chargea personnellement de l'administration des provinces les plus importantes, qu'il n'était ni aisé ni sûr de remettre à l'autorité des magistrats annuels. Il laissa les proconsuls se partager les autres par la voie du sort; néanmoins il fit parfois des échanges, et il visita souvent la plupart de ces provinces, qu'elles fussent ou non de son département. Il priva de leur liberté quelques villes a!liées, que la licence conduisait à leur perte; il en soulagea qui étaient obérées; il rebâtit celles que des tremblements de terre avaient détruites; il accorda les priviléges du Latium ou le droit de cité à quelques-unes, qui se recommandaient par des services rendus au peuple romain. Je ne crois pas qu'excepté l'Afrique et la Sardaigne, il y ait une partie de l'empire où il ne soit allé. Il se préparait à passer dans ces provinces, après sa victoire sur Sextus Pompée, en Sicile; mais de violentes et continuelles tempêtes

(1) On appelait ainsi les sénateurs des colonies. — (2) 193 fr. 75. nistratis, Italiam duodetriginta coloniarum numero, de. ductarum ab se, frequentavit, operibusque ac vectigalibus publicis plurifariam instruxit: etiam jure ac digna. tione Urbi quodammodo pro parte aliqua adæquavit, excogitato genere suffragiorum, quæ de magistratibus urbicis decuriones colonici in sua quisque colonia fer. rent, et sub diem comitiorum obsignata Romam mitterent. Ac necubi aut honestorum deficeret copia, aut multitudinis soboles, equestrem militiam petentes etiam ex commendatione publica eujusque oppidi ordinabat; at iis, qui e plebe regiones sibi revisenti filios filiasve appro barent, singula nummorum millia pro singulis dividebat.

XLVII. Provincias validiores, et quas annuis magi. stratuum imperiis regi, nec facile nec tutum erat, ipse suscepit: ceteras proconsulibus sortito permisit, et tamen nounullas commutavit interdum; atque ex utroque ge nere plerasque sæpius adiit. Urbium quasdam fœdera tas, sed ad exitium licentia præcipites, libertate privavit : alias, aut ære alieno laborantes levavit, aut terræ motu subversas denuo condidit, aut merita erga populum romanum allegantes, Latinitate vel civitate donavit. Nec est, ut opinor, provincia, excepta duntaxat Africa et Sar dinia, quam non adierit. In has, fugato Sexto Pompeio, trajiceré ex Sicilia apparantem continuæ et immodica

l'en empêchèrent, et il n'eut plus d'occasion ni de motif pour s'y rendre.

XLVIII. A l'égard des royaumes que le droit de la guerre mit en son pouvoir, il les rendit, à peu d'exceptions près, à ceux-là mêmes auxquels il les avait pris, ou il en fit présent à des étrangers. Il unit entre eux, par les liens du sang, les rois alliés de Rome; ardent négociateur et protecteur assidu de toutes les unions de famille ou d'amitié entre ces rois, qu'il regardait, qu'il traitait comme les membres et les parties intégrantes de l'empire. Il donnait lui-même des tuteurs à leurs fils mineurs ou aliénés, jusqu'à leur majorité ou jusqu'à leur guérison. Il y eut même des rois dont il fit élever et instruire les enfants avec les siens.

XLIX. Quant à l'armée, il distribua par provinces les légions romaines et les troupes auxiliaires. Il établit une flotte à Misène et une autre à Ravenne, pour garder les deux mers. Il entretint à Rome un certain nombre de troupes choisies, pour la sûreté de la ville et pour la sienne; car il avait licencié le corps des Calagurritains, dont il avait fait sa garde jusqu'à sa victoire sur Antoine, et celui des Germains, qui lui en avait ensuite servi jusqu'à la défaite de Varus. Toutefois, il ne souffrit pas qu'il y eût jamais dans Rome plus de trois cohortes; encore n'y campaient-elles pas. Il mettait les autres en quartiers d'hiver ou d'été, dans les environs des villes voisines. Il établit une règle invariable pour la paye et les récompenses de tous les gens de guerre, en quelque lieu qu'ils fussent. Il détermina, pour chaque grade, et le temps du service et les avantages attachés aux congés définitifs, de peur

tempestates inhibuerunt, nec mox occasio aut causa traiciendi fuit.

XLVIII. Regnorum, quibus belli jure potitus est, præter pauca, aut iisdem, quibus ademerat, reddidit, aut alienigenis contribuit. Reges socios etiam inter semetipsos necessitudinibus mutuis junxit, promtissimus affinitatis cujusque atque amicitia conciliator et fautor; nec aliter universos, quam membra partesque imperii, curæ habuit, rectorem quoque solitus apponere ætate parvis ac mente lapsis, donec adolescerent, aut resipiscerent: ac plurimorum überos et educavit simul cum suis et instituit.

XLIX. Ex militaribus copiis legiones et auxilia provin ciatim distribuit: classem Miseni et alteram Ravennæ, ad tutelam superi et inferi maris, collocavit. Certum nu. merum partim in Urbis, partim in sui custodiam allegit, dimissa Calagurritanorum manu, quam usque ad devictum Antonium, item Germanorum, quam usque ad cladem Varianam, inter armigeros circa se habuerat. Neque tamen unquam plures quam tres cohortes in Urbe esse passus est, easque sine castris: reliquas in hiberna et æstiva circa finitima oppida dimittere assuerat. Quicquid autem ubique militum esset, ad certam stipendio- | rum præmiorumque formulam astrinxit, definitis pro gradu cujusque et temporibus militiæ, et commodis mis

que le besoin n'en fit, après une retraite prématurée, des instruments de sédition. Afin de pourvoir sans difficulté aux frais continuels de cet entretien et de ces pensions, il fonda une caisse militaire, avec le produit de nouvelles impositions. Il établit aussi sur toutes les routes militaires, et à de très-courtes distances, de jeunes courriers et ensuite des voitures, pour être informé plus tôt de ce qui se passait dans les provinces. Outre l'avantage qu'il y chercha, on y trouve aujourd'hui celui de pouvoir, quand les circonstances l'exigent, avoir de promptes nouvelles par ceux qui portent les lettres d'une partie de l'empire à une autre.

L. Le cachet qu'il apposait sur les actes publics, sur ses instructions et sur ses lettres, fut d'abord un sphinx, ensuite une tête d'Alexandre le Grand, et en dernier lieu son propre portrait, gravé par Dioscoride. Ce cachet fut celui dont se servirent les princes ses successeurs. Il marquait toujours, dans ses lettres, l'heure où il les écrivait, soit de jour soit de nuit.

LI. Il donna des preuves éclatantes et nombreus ses de clémence et de douceur. Pour ne pas nommer tous ceux de ses adversaires auxquels il fit grâce de la vie et qu'il laissa même parvenir aux premières dignités de l'État, je ne citerai que les deux plébéiens Junius Novatus et Cassius de Padoue, dont il punit l'un d'une simple amende et l'autre d'un léger exil, quoique le premier eût écrit contre lui et publié, sous le nom du jeune Agrippa, une lettre des plus violentes, et que le second se fût écrié en pleine table « qu'il ne manquait, pour le tuer, ni de volonté ni de courage. Un certain Émilius Élianus de Cordoue com

sionum, ne aut ætate aut inopia post missionem sollici tari ad res novas possent. Utque perpetuo ac sine difficultate sumtus ad tuendos eos prosequendosque suppeteret, ærarium militare cum vectigalibus novis instituit. Et quo celerius ac sub manum annunciari cognoscique posset, quid in provincia quaque gereretur, juvenes primo modicis intervallis per militares vias, dehinc vehicula, disposuit. Commodius id visum est, ut, qui a loco perferunt literas, iidem interrogari quoque, si quid res exigant, possint.

L. In diplomatibus, libellisque et epistolis signandis, initio sphinge usus est; mox imagine Magni Alexandri; novissime sua, Dioscoridis manu sculpta, qua signare inseculi quoque principes perseverarunt. Ad epistolas omnes horarum quoque momenta, nec diei modo, sed et noctis, quibus datæ significarentur, addebat.

LI. Clementiæ civilitatisque ejus multa et magna documenta sunt. Ne enumerem, quot et quos diversarum partium, venia et incolumitate donatos, principem etiam in civitate locum tenere passus sit; Junium Novatum, et Cassium Patavinum, e plebe homines, alterum pecunia, alterum levi exsilio punire satis habuit : quum ille Agrippæ juvenis nomine asperrimam de se epistolam in vulgus edidisset; hic convivio pleno proclamasset, « Neque vo

paraissait en justice; et comme on lui reprochait, entre autres crimes, de mal parler de l'empereur, Auguste se tourna vers l'accusateur, et lui dit avec une sorte d'émotion : « Je voudrais bien que vous pussiez me prouver ce que vous dites de l'accusé; je lui ferais voir que j'ai aussi une langue, et j'en dirais encore plus contre lui qu'il n'en a dit contre moi; »> et il ne s'en occupa pas davantage, ni dans le moment ni plus tard. Tibère s'étant

ces indécentes adulations, et, le lendemain, il les flétrit dans un édit sévère. Il défendit aussi que ses enfants ou ses petits-fils lui donnassent jamais ce nom, ni sérieusement ni en badinant, et il leur interdit même entre eux ce genre de flatterie. Il avait soin de n'entrer dans Rome ou dans toute autre ville, et de n'en sortir, que le soir ou la nuit, afin de ne déranger personne pour de vaines cérémonies. Consul, il allait ordinai

plaint à lui dans une lettre, et avec assez d'amer-rement à pied; quand il ne l'était pas, il se faitume, de cette modération, il lui répondit : « Ne vous laissez pas entraîner, mon cher Tibère, à la vivacité de votre âge, et ne vous indignez pas trop si l'on dit du mal de moi c'est assez qu'on ne puisse m'en faire. »

LII. Quoiqu'il sût que d'ordinaire on décernait des temples même aux proconsuls, il n'en accepta dans aucune province, à moins que ce ne fût à la fois au nom de Rome et au sien. Il refusa toujours l'honneur d'en avoir dans cette ville; il fit même fondre toutes les statues d'argent qu'on lui avait érigées autrefois, et, avec le prix qu'il en retira, il dédia des trépieds d'or à Apollon Palatin. Le peuple lui offrit la dictature avec de grandes instances; il la repoussa, en mettant un genou en terre, en abaissant sa toge et en décou vrant sa poitrine (1).

LIII. Il eut toujours horreur du titre de maître, comme d'une injure et d'un opprobre. Un jour qu'il était au théâtre, un acteur ayant dit dans un mime : « O le maître équitable et bon ! » tous les spectateurs, lui faisant l'application de ce passage, battirent des mains avec transport; mais il réprima aussitôt, de la main et du regard,

(1) Il voulait montrer ainsi qu'il aimait mieux mourir que d'accepter cette dignite, abolie en 710.

tum sibi neque animum deesse, confodiendi eum. » Quadam vero cognitione, quum Æmilio Æliano Cordubensi inter cetera crimina vel maxime objiceretur, quod male opinari de Cæsare soleret; conversus ad accusatorem, commotoque similis, « Velim, » inquit, «< hoc mihi probes: faciam, sciat Ælianus, et me linguam habere; plura enim de eo loquar. » Nec quicquam ultra, aut statim aut postea, inquisivit. Tiberio quoque de eadem re, sed violentius, apud se per epistolam conquerenti, ita rescripsit: « Ætati tuæ, mi Tiberi, noli in hac re indulgere, et nimium indignari, quemquam esse, qui de me male loquatur. Satis est enim, si hoc habemus, ne quis nobis male facere possit.

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LII. Templa, quamvis sciret, etiam proconsulibus decerni solere, in nulla tamen provincia, nisi communi suo Romæque nomine, recepit. Nam in Urbe quidem pertinacissime abstinuit hoc honore. Atque etiam argenteas statuas, olim sibi positas, conflavit omnes, ex quis aureas cortinas Apollini Palatino dedicavit. Dictaturam magna vi offerente populo, genu nixus, dejecta ab humeris toga, nudo pectore deprecatus est.

LIII. Domini appellationem, ut maledictum et opprobrium, semper exhorruit. Quum, spectante eo ludos,

pronunciatum esset a mimo, « O dominum æquum et

sait porter dans une litière découverte. Les jours de réception, il admettait jusqu'aux gens du peuple, et recevait avec la plus grande affabilité les demandes qu'on lui adressait. Il fit un jour à un solliciteur, qui lui donnait, en tremblant, son mémoire, le reproche assez plaisant « d'y mettre autant de précaution que pour présenter une pièce de monnaie à un éléphant. » Les jours d'assemblée du sénat, il ne saluait les sénateurs que réunis dans leur salle et même assis, en nommant chacun d'eux par son nom, sans que personne aidât sa mémoire : à son départ, il prenait congé d'eux de la même manière. Il entretenait avec beaucoup de citoyens un commerce assidu de devoirs ; et il ne cessa d'assister à leurs fêtes de famille que dans sa vieillesse, après s'être trouvé, un jour, fort incommodé par la foule, dans une cérémonie de fiançailles. Le sénateur Gallus Terrinius, qui ne vivait pas dans son intimité, voulait, parce qu'un accident l'avait tout à coup rendu aveugle, se laisser mourir de faim: Auguste alla le voir, le consola, et le réconcilia avec la vie.

LIV. Un jour qu'il parlait dans le sénat, quelqu'un, l'interrompant, lui dit : « Je ne comprends pas ce que vous dites; » et un autre : « Je vous

bonum!» et universi, quasi de ipso dictum, exsultantes comprobassent; et statim manu vultuque indecoras adulationes repressit, et insequenti die gravissimo corripuit edicto, dominumque se posthac appellari, ne a liberis quidem aut nepotibus suis, vel serio vel joco, passus est: atque hujusmodi blanditias etiam inter ipsos prohibuit. Non temere Urbe oppidove ullo egressus, aut quoquam ingressus est, nisi vespera aut noctu, ne quem officii causa inquietaret. In consulatu pedibus fere, extra consulatum sæpe adaperta sella, per publicum incessit. Promiscu:s salutationibus admittebat et plebem, tanta comitate adeuntium desideria excipiens, ut quendam joco corripuerit, quod « sic sibi libellum porrigere dubitaret, quasi elephanto stipem. » Die senatus nunquam patres nisi in curia salutavit, et quidem sedentes, ac nominatim singulos, nullo summonente : et discedens eodem modo sedentibus valere dicebat. Officia cum multis mutuo exercuit; nec prius dies cujusque sollemnes frequentare desiit, quam grandior jam natu, et in turba quondam sponsaliorum die vexatus. Gallum Terrinium senatorem, minus sibi familiarem, sed captum repente oculis, et ob id inedia mori destinantem, præsens consolando revocavit ad vitam.

LIV. In senatu verba facienti dictum est, « Non intellexi: » et ab alio, « Contradicerem tibi, si locum haberem.

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