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LXXII. Commencement de sa maladie. LXXIII. Sa mort.

Néron battit Asdrubal, qui venait d'Espagne se LXXV. Joie à Rome. Imprécations contre sa mémoire. joindre à Annibal, son frère, avec des forces

– LXXIV. Présages qui l'avaient annoncée.

-LXXVI. Son testament.

I. La famille patricienne des Claudius (car il y en eut aussi une plébéienne, qui n'était inférieure à l'autre ni en puissance ni en dignité) est originaire de Régilles, dans le pays des Sabins. De là elle vint, avec une suite nombreuse de clients, s'établir à Rome, peu de temps après la fondation de cette ville. Elle y fut reçue par le sénat au nombre des familles patriciennes, sur la proposition de Titus Tatius, collègue de Romulus, ou, ce qui paraît mieux établi, environ six ans après l'expulsion des rois, Atta Claudius étant alors le chef de cette maison. La république lui donna, en outre, des terres au delà de l'Anio pour ses clients, et un lieu pour sa sépulture, au pied du Capitole. Dans la suite des temps, cette famille obtint vingt-huit consulats, cinq dictatures, sept censures, sept triomphes, deux ovations. Elle se distingua par des prénoms et des surnoms diffé. rents; mais elle fut unanime pour repousser celoi de Lucius, parce que deux de ses membres qui l'avaient porté furent convaincus, l'un de brigandage et l'autre d'assassinat. Entre autres surnoms, elle prit souvent celui de Néron, qui, dans la langue des Sabins, signifie brave et actif.

II. Les Claudius rendirent à la république beaucoup de bons et de mauvais services. Pour ne rappeler que les faits principaux, Appius Cæcus empêcha qu'on ne fit avec le roi Pyrrhus une alliance désavantageuse; Claudius Caudex passa le premier la mer avec une flotte, et chassa les Carthaginois de la Sicile; Claudius

TIBERIUS NERO.

I. Patricia gens Claudia (fuit enim et alia p lebeia, nec potentia minor, nec dignitate) orta est ex Regillis, oppido Sabinorum. Inde Romam recens conditam cum magna clientium manu commigravit, auctore Tito Tatio, consorte Romuli, vel, quod magis constat, Atta Claudio, gentis principe, post reges exactos sexto fere anno, a patribus n patricias cooptata. Agrum insuper trans Anienem clientibus, locumque sibi ad sepulturam sub Capitolio publice accepit. Deinceps, procedente tempore, duodetriginta consulatus, dictaturas quinque, censuras septem, triumphos septem, duas ovationes, adepta est. Quum prænominibus cognominibusque variis distingueretur, Lucii prænomen consensu repudiavit, postquam e duobus gentilibus, præditis eo, alter latrocinii, cædis alter convictus est. Inter cognomina autem et Neronis assumsit, quo significatur lingua Sabina fortis ac strenuus.

II. Multa multorum Claudiorum egregia merita, multa etiam secus admissa in rempublicam exstant. Sed ut præcipua commemorem, Appius Cæcus societatem cum rege Pyrrho, ut parum salubrem, iniri dissuasit. Claudius Caudex primus, freto classe trajecto, Panos Sicilia expu

osa,

considérables. D'un autre côté, Claudius Appius Régillanus, nommé décemvir pour la rédaction des lois, osa réclamer comme son esclave une jeune fille de condition libre, et employer la violence pour assouvir sa passion; ce qui causa une nouvelle rupture entre le peuple et le sénat. Claudius Drusus se fit ériger, dans le forum d'Appius, une statue couronnée d'un diadème, et voulut avec ses clients occuper l'Italie. Claudius Pulcher, qui commandait en Sicile, voyant que les poulets sacrés refusaient de manger et de rendre ainsi les auspices favorables, par mépris pour la religion, les jeter à la mer, en disant : « Qu'ils boivent donc, puisqu'ils ne veulent pas manger.» Ayant ensuite livré bataille, il fut vaincu ; et quand le sénat lui enjoignit d'élire un dictateur, il insulta encore à l'infortune publique, en choisissant pour cette dignité un de ses messagers, nommé Glicias. Les femmes donnèrent aussi dans cette famille de bons et de mauvais exemples. C'est une Claudia qui retira des bas-fonds du Tibre, où il était engravé, le vaisseau dans lequel était la statue de Cybèle, en priant à haute voix les dieux « de lui donner la force de mouvoir ce navire, comme un témoignage de sa chasteté. C'est aussi une Claudia qui fut accusée, devant le peuple, du crime de lèse-majesté, jusqu'alors étranger aux femmes, parce que, son char pouvant à peine avancer à travers les rangs pressés de la foule, elle avait exprimé tout haut le souhait «< que son frère Pulcher pût revenir à la vie et perdre encore une flotte, pour diminuer la population de Rome. On sait d'ailleurs que tous les Claudius, à l'exception de P. Clodius, lequel, afin d'exiler lit. Claudius Nero advenientem ex Hispania cum ingenti. bus copiis Hasdrubalem, priusquam Hannibali fratri conjungeretur, oppressit. Contra Claudius Appius Regillanus, decemvir legibus scribendis, virginem ingenuam per vim, libidinis gratia, in servitutem asserere conatus, causa plebi fuit secedendi rursus a patribus. Claudius Drusus, statua sibi cum diademate ad Appii forum posita, Italiam per clientelas occupare tentavit. Claudius Pulcher apud Siciliam, non pascentibus in auspicando pullis, ac per contemtum religionis mari demersis, quasi ut biberent, quando esse nollent, prælium navale iniit: superatusque, quum dictatorem dicere a senatu juberetur, velut iterum illudens discrimini publico, Gliciam viatorem suum dixit. Exstant et feminarum exempla, diversa æque siquidem gentis ejusdem utraque Claudia fuit, et quæ navem cum sacris matris deum Idææ obhærentem Tiberino vado extraxit, precata propalam, « ut ita demum se sequeretur, si sibi pudicitia constaret; » et quæ novo more judicium majestatis apud populum malier subiit, quod in conferta multitudine ægre procedente carpento palam optaverat, « ut frater suus Pulcher revivisceret, atque iterum classem amitteret, quo minor turba Romæ foret. » Præterea notissimum est, Claudios omnes, excepto duntaxat P. Clo

Cicéron, se fit adopter par un plébéien qui était même plus jeune que lui, demeurèrent toujours les soutiens et quelquefois les seuls défenseurs de la puissance et de la dignité des patriciens. Ils furent, pour le peuple, des ennemis si implacables et si violents, que, même sous le poids d'une accusation capitale, aucun ne voulut revêtir la robe de deuil, ni implorer la pitié de la multitude; et que, dans les discordes civiles, plusieurs d'entre eux frappèrent des tribuns. On vit même une Claudia, prêtresse de Vesta, monter sur le char de son frère, qui triomphait malgré le peuple, et l'accompagner ainsi jusqu'au Capitole, afin que les tribuns ne pussent rien contre lui.

III. C'est de cette famille que descendait Tibère César, par son père et par sa mère. Son origine paternelle remontait à Tibérius Néron; son origine maternelle, à Appius Pulcher, deux fils d'Appius Cæcus. Il tenait aussi à la famille des Livius par son aïeul maternel, que l'adoption y avait fait entrer. Celle-ci, quoique plébéienne, avait acquis une grande illustration et reçu huit consulats, deux censures, trois triomphes, la dictature, et le commandement de la cavalerie. Elle a produit des hommes célèbres, surtout Salinator et les Drusus. Salinator, étant censeur, nota d'infamie toutes les tribus romaines, comme coupables de légèreté, pour l'avoir fait une seconde fois consul et censeur, après l'avoir condamné à une amende, au sortir de son premier consulat. Drusus reçut ce surnom, qu'il légua à ses descendants, pour avoir tué, dans une lutte corps à corps, un général ennemi nommé Drausus. On dit aussi qu'il rapporta de la Gaule, où il avait été envoyé comme propréteur, l'or qu'on

dio, qui, ob expellendum Urbe Ciceronem, plebeio homini, atque etiam natu minori, in adoptionem se dedit, optimates assertoresque unicos dignitatis ac potentiæ patriciorum semper fuisse, atque adversus plebem adeo violentos et contumaces, ut ne capitis quidem quisquam reus apud populum mutare vestem, aut deprecari sustinuerit; nonnulli in altercatione et jurgio tribunos plebis pulsaverint. Etiam virgo vestalis fratrem, injussu populi triumphantem, ascenso simul curru, usque in Capitolium prosecuta est, ne vetare, aut intercedere fas cuiquam tribunorum esset.

III. Ex hac stirpe Tiberius Cæsar genus trahit, et quidem utrumque : paternum, a Tiberio Nerone; materuum, ab Appio Pulchro; qui ambo Appii Cæci filii fuerunt. Insertus est et Liviorum familiæ, adoptato in eam materno avo. Quæ familia, quamquam plebeia, tamen et ipsa admodum floruit, octo consulatibus, censuris duabus, triumphis tribus, dictatura etiam ac magisterio equitum honorata; clara et insignibus viris, ac maxime Salinatore, Drusisque. Salinator universas tribus in censura notavit levitatis nomine, quod, quum se post priorem consulatum multa irrogata condemnassent, consulem iterum censoremque fecissent. Drusus, hostium duce Drauso cominus trucidato, sibi posterisque suis cognomen inve

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avait autrefois donné aux Sénones lorsqu'ils assiégeaient le Capitole, et qui ne leur avait pas été repris, comme on le croit, par Camille. Son arrière-petit-fils, que sa résistance courageuse aux entreprises des Gracques fit surnommer le patron du sénat, laissa un fils, qui, engagé dans de semblables querelles et méditant les plus hardis desseins, finit par tomber dans les embûches et sous les coups de la faction opposée.

IV. Le père de Tibère, questeur de C. César pendant la guerre d'Alexandrie, commandait sa flotte et contribua beaucoup à la victoire. Aussi fut-il fait pontife à la place de P. Scipion, et chargé de fonder dans la Gaule plusieurs colonies, entre autres Narbonne et Arles. Toutefois, après la mort de César et malgré l'avis du sénat tout entier, qui voulait la laisser impunie pour éviter de nouveaux troubles, il alla jusqu'à demander qu'on votât des récompenses aux tyrannicides. L'année de sa préture allait finir, quand la discorde éclata entre les triumvirs. Gardant alors, au delà du temps prescrit, les insignes de sa dignité, il suivit à Pérouse le consul L. Antoine, frère du triumvir, et lui demeura seul fidèle, après la défection de tout son parti. Il se retira d'abord à Préneste, ensuite à Naples; et n'ayant pu réussir à soulever les esclaves, auxquels il promettait la liberté, il s'enfuit en Sicile. Mais, indigné qu'on lui eût fait attendre une audience de Sex. Pompée, et défendu l'usage des faisceaux, il passa dans l'Achaïe, auprès de M. Antoine. Il revint bientôt avec lui à Rome, quand la paix fut rétablie. C'est alors que, sur la demande d'Auguste, il lui céda sa femme Livia Drusilla, qui était enceinte et lui avait déjà donné un fils. Il

| nit. Traditur etiam proprætore ex provincia Gallia retu. lisse aurum, Senonibus olim in obsidione Capitolii datum, nec, ut fama est, extortum a Camillo. Ejus abnepos, ob eximiam adversus Gracchos operam patronus senatus dictus, filium reliquit, quem in simili dissensione multa varie molientem diversa factio per fraudem interemit.

IV. Pater Tiberii, quæstor C. Cæsaris, Alexandrino bello classi præpositus, plurimum ad victoriam contulit. Quare et pontifex in locum P. Scipionis substitutus, et ad deducendas in Galliam colouias, in quis Narbo et Arelate erant, missus est. Tamen Cæsare occiso, cunctis turbarum metu abolitionem facti decernentibus, etiam de præmiis tyrannicidarum referendum censuit. Prætura deinde func tus, quum exitu anni discordia inter triumviros exorta esset; retentis ultra justum tempus insignibus, L. Antonium cousulem, triumviri fratrem, ad Perusiam secutus, deditione a ceteris facta, solus permansit in partibus, ac primo Præneste, inde Neapolin evasit; servisque ad pileum frustra vocatis, in Siciliam profugit. Sed indigne ferens, nec statim se in conspectum Sex. Pompeii admis. sum, et fascium usu prohibitum, ad M. Antonium trajecit in Achaiam. Cum quo, brevi reconciliata inter omnes pace, Romam rediit, uxoremque Liviam Drusillam, et tunc gravidam, et ante jam apud se filium enixam, petent

mourut peu de temps après, laissant deux enfants, Tibère et Drusus, surnommés Nérons.

V. On a cru, sur d'assez légers fondements, que Tibère était né à Fondi, parce que son aïeule maternelle y avait vu le jour, et qu'on y avait élevé, en vertu d'un sénatus-consulte, une statue à la Félicité. Mais la plupart des auteurs, et les plus dignes de foi, disent qu'il naquit à Rome, sur le mont Palatin, le 16 des calendes de décembre, sous le consulat de M. Émilius Lépidus et de L. Munatius Plancus, après la guerre de Philippes. C'est du moins ce qui est consigné dans les Fastes et dans les actes publics. Il y a toutefois des écrivains qui le font naître l'année précédente, sous le consulat d'Hirtius et de Pansa; et d'autres, l'année suivante, sous celui de Servilius Isauricus et d'Antoine.

VI. Il fut exposé, dès l'âge le plus tendre, à beaucoup de fatigues et de dangers, avec ses parents, qu'il accompagna partout dans leur fuite. Comme ils allaient s'embarquer secrètement pour quitter Naples, où leurs ennemis accouraient, il faillit deux fois les trahir par ses cris: d'abord quand on l'arracha du sein de sa nourrice, et ensuite des bras de sa mère, que, dans une circonstance aussi perilleuse, on voulait soulager de ce fardeau. Porté en Sicile et en Achaïe, et commis à la foi des Lacédémoniens, qui étaient sous la protection des Claudius, il courut risque de la vie, une nuit qu'il avait quitté ce nouvel asile; car un vaste incendie ayant éclaté dans une forêt qu'il traversait, les flammes l'entourèrent si subitement, lui et tous les siens, que le feu prit aux vêtements et aux cheveux de Livie. On montre encore à Baïes les présents qu'il reçut en Sicile de Pompéia, sœur de Sex

tus Pompée : une tunique, une agrafe et des bulles d'or. Après son retour à Rome, le sénateur M. Gallius l'adopta par testament. Tibère recueillit son héritage, mais il s'abstint bientôt de porter son nom, parce que Gallius avait été du parti contraire à celui d'Auguste. A neuf ans, il prononça l'éloge funèbre de son père, à la tribune aux harangues. Il entrait dans l'âge de puberté, quand il précéda à cheval le char d'Auguste, le jour de son triomphe d'Actium; il était à la gauche du triomphateur, et Marcellus, fils d'Octavie, à la droite. Il présida aussi aux jeux donnés pour cette victoire, et dans ceux du Cirque, appelés troyens, il commandait la troupe des jeunes gens.

VII. Lorsqu'il eut pris la toge virile, voici à peu près comme il passa toute sa jeunesse, et le temps qui s'écoula ensuite jusqu'à son règne. Il donna deux fois des spectacles de gladiateurs, l'un en mémoire de son père, l'autre en l'honneur de son aïeul Drusus, à des époques et dans des lieux différents : le premier, dans le Forum; le second, dans l'amphithéâtre. Il fit reparaître, à cette occasion, quelques gladiateurs émérites, qu'il paya cent mille sesterces (1). Il donna aussi, quoique absent, des jeux dans lesquels il déploya une grande magnificence, et dont la dépense fut faite par sa mère et par son beau-père. Il épousa d'abord Agrippine, fille de M. Agrippa et petite-fille du chevalier romain Cécilius Atticus, à qui sont adressées les lettres de Cicéron. Quoiqu'elle lui eût donné un fils, nommé Drusus, et qu'il eût pour elle beaucoup d'affection, il se vit contraint de la répudier pendant sa seconde grossesse, pour épouser sur-le-champ Julie,

(1) 19,395 fr.

Augusto concessit. Nec multo post diem obiit, utroque | undique exorta, adeoque omnem comitatum circumplexa, liberorum superstite, Tiberio Drusoque Neronibus.

V. Tiberium quidam Fundis natum existimaverunt, secuti levem conjecturam, quod materna ejus avia Fundana fuerit, et quod mox simulacrum Felicitatis ex senatusconsulto publicatum ibi sit. Sed, ut plures certioresque tradunt, natus est Romæ in Palatio, sextodecimo kalendas decembris, M. Æmilio Lepido iterum, L. Munatio Planco consulibus, post bellum Philippense. Sic enim in fastos actaque publica relatum est. Nec tamen desunt, qui partim antecedente anno, Hirtii ac Pansæ, partim in. sequente, Servilii Isaurici Antoniique consulatu, genitum eum scribant.

VI. Infantiam pueritiamque habuit laboriosam et exer. citam, comes usquequaque parentum fugæ : quos quidem apud Neapolin, sub irruptionem hostis navigium clam peténtes, vagitu suo pæne bis prodidit; semel, quum a nutricis ubere, iterum, quum a sinu matris raptim auferretur ab iis, qui pro necessitate temporis mulierculas levare onere tentabant. Per Siciliam quoque et per Achaiam circumductus, ac Lacedæmoniis publice, quod in tutela Claudiorum erant, demandatus, digrediens inde itinere nocturno, discrimen vitæ adiit, flamma repente e silvis

ut Liviæ pars vestis et capilli amburerentur. Munera, quibus a Pompeia, Sext. Pompeii sorore, in Sicilia donatus est, chlamys et fibula, item bullæ aureæ, durant, ostendunturque adhuc Baiis. Post reditum in Urbem a M. Gallio senatore testamento adoptatus, hereditate adita, mox nomine abstinuit; quod Gallius adversarum Augusto partium fuerat. Novem natus annos defunctum patrem pro rostris laudavit. Dehinc pubescens Actiaco triumpho currum Augusti comitatus est, sinisteriore funali equo, quum Marcellus Octavia filius dexteriore veheretur. Præsedit et Actiacis ludis, et Trojanis circensibus, ductor turmæ puerorum majorum.

:

VII. Virili toga sumta, adolescentiam omnem, spatiumque insequentis ætatis usque ad principatus initia, per hæc fere transegit. Munus gladiatorium in memoriam pa. tris, et alterum in avi Drusi, dedit, diversis temporibus ac locis primum in Foro, secundum in Amphitheatro; rudiariis quoque quibusdam revocatis, auctoramento centenum millium. Dedit et ludos, sed absens; cuncta magnifice, impensa matris ac vitrici. Agrippinam, M. Agrippa genitam, neptem Cæcilii Attici equitis romani, ad quem sunt Ciceronis epistolæ, duxit uxorem : sublatoque ex ea

ateliers de retenir par violence non-seulement les voyageurs qu'ils pouvaient surprendre, mais aussi ceux qui étaient venus s'y cacher pour se dérober au service militaire.

IX. Il fit ses premières armes dans l'expédition des Cantabres, comme tribun des soldats. Envoyé ensuite en Orient avec une armée, il rendit à Tigrane le royaume d'Arménie et lui mit le diadème sur la tête, assis dans son tribu

fille d'Auguste. Ce mariage lui causa d'autant plus de chagrin, qu'il était fort attaché à la première et qu'il n'estimait point Jalie, laquelle lui avait fait publiquement des avances du vivant même de son premier mari, au point qu'il n'était bruit que de cette passion dans Rome. Aussi ne put-il se consoler de son divorce avec Agrippine; et l'ayant, un jour, rencontrée par hasard, il attacha sur elle des yeux si passionnés et si pleins de larmes, qu'on prit gardenal. Il reçut aussi les aigles romaines que les dans la suite qu'elle ne parût plus devant lui. Il vécut d'abord en assez bonne intelligence avec Julie, il répondit même à son amour; mais il ne tarda pas à lui marquer de l'aversion, et il lui fit l'outrage de ne plus partager son lit depuis la mort de leur fils, encore enfant, qui était né à Aquilee, et le seul gage de leur affection. Tibère perdit en Germanie son frère Drusus, et ramena son corps à Rome, le précédant à pied pendant toute la route.

VIII. Il défendit, devant le tribunal d'Auguste, le roi Archélaüs, les habitants de Tralles et ceux de la Thessalie, tous dans des causes differentes; et ce fut là son apprentissage des de voirs civils. Il intercéda dans le sénat en faveur des habitants de Laodicée, de Thyatire et de Chio, qui avaient éprouvé un tremblement de terre et imploraient le secours de Rome. Il accusa de lèse-majesté et fit condamner par les juges Fanuius Cepion, qui avait conspiré contre Auguste avec Varron Muréna. Il était chargé, dans le même temps, de deux opérations importantes : de l'approvisionnement de Rome, où les vivres começaient à manquer, et de l'inspection de us les ateliers d'esclaves contenus dans l'Itaie, parce que l'on accusait les maîtres de ces

ide Pruso, quamquam bene convenientem, rursusque ga, dimittere, ac Juliam, Augusti filiam, cenfestim Jesus est ducere ; non sine magno angore animi, quum * Krippine consuetudine teneretur, et Juliæ mores immenddoek, ut quam sensisset sui quoque sub priore marito apoesiacm, quod sane etiam vulgo existimabatur. Sed eppninam di adegisse post divortium doluit; et semel MARGING EX OCCUrsu visam adeo contentis et tumentibus 4.-15. apusecatus est, ut custoditum sit, ne unquam in

pacum gras posthac veniret. Cum Julia primo conse of sabore mutuo vixit : mox dissedit, et aliquanto cess, cam perpetuo secubaret, intercepto commans tili Agove, qui Aquileiæ natus infans exstinctus

Pusom (Patrem in Germania amisit, cujus corpus, 4,265 54. Tuere prægrediens, Romam usque pervexit.

Sajian officiorum rudimentis regem Archelaum,
Dessalas, varia quosque de causa, Au-
Avvalo, detendit. Pro Laodicenis, Thyatire-
ota afflictis, opemque implorantibus,
CANNAs est. Fannium Cæpionem, qui cum
Tre à Augustum conspiraverat, reum ma-
shopa fèvit, et condemnavit. Interque hæc
- Jistravit, annonæ, quæ artior inci-
bado um tota Italia ergastulorum, qua-

Parthes avaient naguère enlevées à M. Crassus. Ensuite il gouverna, environ un an, la Gaule Chevelue, alors troublée par les incursions des barbares et les querelles de ses chefs. Bientôt après il fit les guerres de Rétie et de Vindélicie, puis de Germanie. Dans celle de Rétie et de Vindélicie, il soumit les peuples des Alpes; dans celle de Pannonie, les Breuces et les Dalmates; enfin, dans celle de Germanie, il reçut à composition quarante mille ennemis, qu'il transporta dans la Gaule, et auxquels il assigna des terres sur les bords du Rhin. Ces exploits lui méritèrent l'ovation, et il entra dans Rome sur un char, avec les ornements du grand triomphe; honneur qui, dit-on, n'avait encore été accordé à personne. Il obtint avant l'âge toutes les magistratures, et il exerça presque sans interruption la questure, la préture et le consulat. Il fut créé consul pour la seconde fois, après un court intervalle, et revêtu pour cinq ans de la puissance tribunitienne.

X. Au milieu de tant de prospérités, dans la force de l'âge et de la santé, il prit tout d'un coup le parti de la retraite et de l'éloignement, soit pour fuir sa femme, qu'il n'osait ni accuser ni répudier, et que pourtant il ne pouvait plus

rum domini in invidiam venerant, quasi exceptos suppri. merent, non solum viatores, sed et quos sacramenti metus ad hujusmodi latebras compulisset.

IX. Stipendia prima expeditione Cantabrica tribunus militum fecit: dein, ducto ad Orientem exercitu, reguum Armeniæ Tigrani restituit, ac pro tribunali diadema imposuit. Recepit et signa, quæ M. Crasso ademerant Parthi. Post hæc Comatam Galliam anno fere rexit, et barbarorum incursionibus, et principum discordia inquietam. Exin Ræticum Vindelicumque bellum, inde Germanicum gessit. Rætico atque Vindelico gentes Alpinas; Pannonico Breucos et Dalmatas subegit; Germanico quadraginta millia dediticiorum trajecit in Galliam, juxtaque ripam Rheni sedibus assignatis collocavit. Quas ob res, et ovans, et curru Urbem ingressus est, primus, ut quidam putant, triumphalibus ornamentis honoratus, novo nec antea cui quam tributo genere honoris. Magistratus et maturius inchoavit, et pæne junctim percucurrit quæsturam, præturam, consulatum : interpositoque tempore, consul iterum etiam tribuniciam potestatem in quinquennium accepit.

X. Tot prosperis confluentibus, integra ætate ac valetudine, statuit repente secedere, seque e medio quam longissime amovere : dubium, uxorisue tædio, quam neque

souffrir; soit qu'il crût que l'absence le ferait plus valoir qu'une assiduité importune, dans le cas où la république aurait besoin de lui. Quelques auteurs pensent que, voyant grandir les enfants d'Auguste, il avait voulu, après avoir été longtemps maître du second rang, paraître le leur abandonner volontairement, à l'exemple de M. Agrippa, qui, lorsque M. Marcellus prit part à l'administration publique, s'en était allé à Mytilène, pour ne pas jouer avec lui le rôle d'un concurrent ou d'un censeur. Tibère lui-même avoua, mais plus tard, qu'il avait eu les mêmes motifs. Alors prétextant la satiété des honneurs et le besoin de repos, il demanda la liberté de quitter Rome. Sa mère employa les plus vives instances pour le retenir; Auguste alla jusqu'à se plaindre, en plein sénat, d'être abandonné. Tibère fut inflexible; et, comme on s'obstinait à empêcher son départ, il fut quatre jours sans manger. Il obtint enfin la permission de s'éloigner, et, laissant à Rome sa femme et son fils, il prit sur-le-champ la route d'Ostic. Il ne répondit pas un seul mot aux questions de ceux qui l'accompagnèrent, et, en les quittant, il se contenta d'en embrasser quelques

uns.

XI. D'Ostie, il allait côtoyant la Campanie, lorsqu'il apprit le mauvais état de la santé d'Auguste. Il s'arrêta quelques jours; mais le bruit ayant couru qu'il n'interrompait son voyage que dans l'espoir d'un événement décisif, il s'embarqua, malgré un très-mauvais temps, pour l'île de Rhodes, dont le climat salubre et doux l'avait charme pendant le séjour qu'il y avait fait en revenant d'Arménie. Il y habita une maison fort modeste et une campagne qui ne

l'était guère moins; vivant comme le plus humble des citoyens, visitant parfois les gymnases, sans licteur et sans huissier, entretenant avec les Grecs un commerce journalier de devoirs, presque sur le ton de l'égalité. Un matin, en réglant les occupations de la journée, il lui arriva de dire qu'il voulait voir tous les malades de la ville. Se méprenant sur le sens de ces paroles, ceux qui entouraient Tibère firent porter, le même jour, tous les malades dans une galerie publique, où on les rangea par genre de maladie. Frappé de ce spectacle inattendu, il ne sut d'abord ce qu'il devait faire; enfin, il s'approcha du lit de chacun d'eux, et il leur fit à tous des excuses de cette méprise, même aux plus pauvres et aux plus ignorés. Il paraît n'avoir usé qu'une seule fois des droits de la puissance tribunitienne, et voici dans quelle circonstance. Il était fort assidu aux écoles et aux leçons des professeurs un jour qu'il s'était élevé une vive altercation entre des sophistes opposés, l'un d'eux croyant, pour l'avoir vu intervenir, qu'il favorisait son adversaire, s'échappa contre lui en propos injurieux. Tibère s'en alla chez lui sans rien dire, reparut tout à coup avec ses appariteurs, fit citer à son tribunal, par la voix du héraut, l'auteur de ces invectives, et le fit trafner en prison. Il apprit à Rhodes que Julie, sa femme, venait d'être condamnée pour ses débauches et ses adultères, et qu'Auguste avait, de sa propre autorité, prononcé leur divorce. Quelque joie qu'il eût de cette nouvelle, il crut devoir écrire au père plusieurs lettres en faveur de la fille, et il le conjura de laisser à Julie tous les dons qu'il lui avait faits, si indigne qu'elle en fût. Lorsque le temps de sa puissance

criminari aut dimittere auderet, neque ultra perferre | tentus ædibus, nec multo laxiore suburbano, genus vitæ posset; an ut, vitato assiduitatis fastidio, auctoritatem absentia tueretur, atque etiam augeret, si quando indi. guisset sui respublica. Quidam existimant, adultis jam Augusti liberis, loco et quasi possessione usurpati a se diu secundi gradus sponte cessisse, exemplo M. Agrippæ, qui, M. Marcello ad munera publica admoto, Mytilenas abierit; ne aut obstare, aut obtrectare præsens videretur. Quam causam et ipse, sed postea, reddidit. Tunc autem bonorum satietatem ac requiem laborum prætendens, commeatum petiit. Neque aut matri suppliciter precanti, aut vitrico, deseri se etiam in senatu conquerenti, veniam dedit. Quin et pertinacius retinentibus, cibo per quatriduum abstinuit. Facta tandem abeundi potestate, relictis Romæ uxore et filio, confestim Ostiam descendit; ne verbo quidem cuiquam prosequentium reddito, paucosque admodum in digressu exosculatus.

XI. Ab Ostia oram Campaniæ legens, imbecillitate Augusti nunciata, paulum substitit. Sed increbrescente rumore, quasi ad occasionem majoris spei commoraretur, tantum non adversis tempestatibus Rhodum enavigavit, amœnitate et salubritate insulæ jam inde captus, quum ad eam ab Armenia rediens appulisset. Hic modicis con

civile admodum instituit, sine lictore aut viatore gymna sia interdum obambulans, mutuaque cum Græculis officia usurpans, prope ex æquo. Forte quondam in disponendo die mane prædixerat, quicquid ægrorum in civitate essel, visitare se velle : id a proximis aliter exceptum : jussique sunt omnes ægri in publicam porticum deferri, ac per valetudinum genera disponí. Perculsus igitur inopinata re, diu quid ageret incertus, tamen singulos circuit; excusans factum etiam tenuissimo cuique, et ignoto. Unum hoc tantummodo, neque præterea quicquam notatum est, in quo exercuisse jus tribuniciæ potestatis visus sit. Quum circa scholas et auditoria professorum assiduus esset, moto inter antisophistas graviore jurgio, non defuit, qui eum intervenientem, et quasi studiosiorem partis alterius, convicio incesseret. Sensim itaque regressus domum, pente cum apparitoribus prodiit, citatumque pro tribunali voce præconis conviciatorem rapi jussit in carcerem. Comperit deinde, Juliam uxorem ob libidines atque adulteria damnatam, repudiumque ei suo nomine, ex auctoritate Augusti, remissum: et quamquam lætus nuncio, tamen officii duxit, quantum in se esset, exorare filiæ patrem frequentibus literis, et vel utcunque meritæ,

re

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