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le 6 des ides de mars. Les Carthaginois demandèrent aussitôt la paix, et l'obtinrent. Ils rendirent les prisonniers qu'ils avaient faits sur les Romains; ils demandèrent aussi qu'il leur fût permis de racheter les prisonniers que les Romains avaient faits sur eux. Le sénat leur fit rendre sans rançon ceux qu'on gardait dans la prison publique quant à ceux qui étaient au pouvoir des particuliers, on ne leur permit de retourner à Carthage qu'après avoir payé une rançon à leurs maîtres; rançon qui devait être à la charge du trésor, plutôt que des Carthaginois eux-mêmes.

XXVIII. (An de R. 513.) Les consuls Q. Lutatius et A. Manlius marchèrent contre les Falisques, dont la capitale était autrefois.une des plus riches villes de l'Italie. Les deux consuls terminèrent cette guerre en six jours, ils tuèrent quinze mille hommes, et l'on accorda la paix à ceux qui restaient, après leur avoir pris néanmoins la moitié de leur territoire, du côté de Rome.

LIVRE TROISIÈME.

SOMMAIRE.

1. Ptolémée, roi d'Égypte, refuse le secours des Romains contre Antiochus, roi de Syrie. Hiéron, roi de Sicile, vient à Rome assister aux jeux publics. II. Succès de la guerre faite aux Ligures. Les craintes d'une nouvelle guerre punique sont dissipées. III. Les Romains en paix avec tous les peuples. IV. Guerre d'Illyrie. -V-VI. Défaite des Gaulois en Italie. - VII-XXIII. Guerre d'Istrie; seconde guerre punique.

avoir duré vingt-trois ans, les Romains, dont la gloire était déjà immense, envoyèrent des députés à Ptolémée, roi d'Égypte, pour lui promettre du secours contre le roi de Syrie Antiochus, qui lui avait déclaré la guerre. Ptolémée remercia les Romains et n'accepta point cette offre, parce que la bataille avait déjà été livrée. Dans le même temps, un prince des plus puissants, le roi de Sicile Hiéron, vint à Rome pour assister aux jeux, et il fit distribuer au peuple deux cent mille boisseaux de blé.

II. (An de R. 517). Sous le consulat de L. Cornélius Lentulus et de Fulvius Flaccus, l'année même où Hiéron vint à Rome, on fit la guerre aux Ligures en Italie, et l'on en triompha. Les Carthaginois essayèrent alors de recommencer la guerre, et poussèrent à la révolte les habitants de la Sardaigne, qui, en vertu du dernier traité, devaient obéissance aux Romains. Toutefois ces mêmes Carthaginois envoyèrent à Rome une ambassade, qui obtint la paix.

III. (An de R. 519). Sous le consulat de T. Manlius Torquatus et de C. Atilius Bulbus, on triompha de la Sardaigne; et les Romains, ayant consenti partout à la paix, n'eurent plus aucune guerre à soutenir; ce qui, depuis la fondation de Rome, ne leur était arrivé qu'une fois, sous le règne de Numa Pompilius.

IV. (An de R. 525). Les consuls L. Postumius Albinus et Cn. Fulvius Centumalus firent la guerre aux Illyriens, leur prirent plusieurs villes, et reçurent même la soumission de quelques rois. C'est alors pour la première fois qu'on triompha de ce peuple. (An de R. 524.)

V. (II). (An de R. 529). Sous le consulat de L. Emilius, une formidable armée de Gaulois I. La guerre punique enfin terminée, après passa les Alpes. Toute l'Italie prit le parti des

mersæ. Pugnatum est vi Idus Martias. Statim Carthagi nienses pacem petierunt, tributaque est eis pax ; captivi Romanorum, qui tenebantur a Carthaginiensibus, redditi sunt. Etiam Carthaginienses petierunt, ut redimi eos cap. tivos liceret, quos ex Afris Romani tenebant. Senatus jussit sine pretio dari eos, qui in publica custodia essent: qui autem a privatis tenerentur, ut, pretio dominis reddito, Carthaginem redirent; atque id pretium ex fisco magis, quam a Carthaginiensibus solveretur.

XXVIII. Q. Lutatius, A. Manlius coss. creati, bellum Faliscis intulerunt, quæ civitas Italiæ opulenta quondam fuit quod ambo coss. intra sex dies, quam venerant, transegerunt, xv millibus hostium cæsis; ceteris pace concessa, agro tamen ex medietate sublato.

LIBER TERTIUS

I. Finito igitur Punico bello, quod per xxii annos tractum est, Romani jam clarissima gloria noti, legatos ad Ptolemæum, Ægypti regem, miserunt, auxilia promitten.

tes, quia rex Syriæ Antiochus ei bellum intulerat. Ille gratias Romanis egit, auxilia non accepit; jam enim fuerat pugna transacta. Eodem tempore potentissimus rex Sicilia Hiero Romam venit ad ludos spectandos, et ducenta millia modiorum tritici populo donum exhibuit.

II. L. Cornelio Lentulo, Fulvio Flacco coss., quibus Hiero Romam venerat, etiam contra Ligures intra Italiam bellum gestum est, et de his triumphatum. Carthaginien ses tum bellum reparare tentabant, Sardinienses, qui ex conditione pacis Romanis parere debebant, ad rebellandum impellentes. Venit tamen legatio Carthaginiensium Romam, et pacem impetravit.

III. T. Manlio Torquato, C. Atilio Bulbo coss. de Sardis triumphatum est, et, pace omnibus locis facta, Romani nullum bellum habuerunt; quod his post Romam conditam semel tantum, Numa Pompilio regnante, contigerat.

IV. L. Postumius Albinus, Cn. Fulvius Centumalus Coss. bellum contra Illyrios gesserunt, et multis civitatibus captis, etiam reges in deditionem acceperunt. Ac tum primum de Illyriis triumphatum est.

V. (II.) L. Æmilio cos. ingentes Gallorum copiæ Alpes

Romains; et l'historien Fabius (1), qui servit dans faire la guerre aux alliés de Rome. Mais ils ne cette guerre, rapporte que huit cent mille hom-recurent des Carthaginois que de dures réponses. mes se levèrent contre l'ennemi. Mais le consul Cependant Sagonte, vaincue par la famine, fut remporta seul tous les avantages de cette campa- prise par Annibal, qui fit subir aux habitants gne: on tua quarante mille ennemis, et le triom- les plus cruels supplices. phe fut décerné à Émilius.

VI. Quelques années après, on se battit encore contre les Gaulois en Italie, et la guerre fut terminée par les consuls M. Claudius Marcellus et Cn. Cornélius Scipion (An de R. 532). Marcellus combattit à la tête d'un petit corps de cavalerie, et tua de sa main le roi des Gaulois, nommé Virdomare. Réuni ensuite à son collègue, il tailla en pièces cette innombrable armée de Gaulois, força Milan, et revint à Rome avec un grand butin. Il y entra en triomphe, portant sur ses épaules, au bout d'un pieu, les dépouilles du Gaulois (2).

VII. An de R. 533.) Sous le consulat de M. Minucius Rufus et de P. Cornélius, on fit la guerre aux Istriens, qui avaient pillé des vaisseaux romains chargés de blé, et on les soumit tous entièrement. (III.) Dans cette même année (An de R. 536), commença la seconde guerre punique, sous la conduite d'Annibal, général des Carthaginois, qui, alors âgé de vingt ans et à la tête de cent cinquante mille fantassins et de vingt mille chevaux, mit le siége devant Sagonte, ville d'Espagne et amie du peuple romain. Les Romains lui envoyèrent des ambassadeurs pour l'engager à cesser les hostilités. Annibal ne voulut pas les recevoir. Ils en envoyèrent aussi à Carthage, pour demander qu'on lui défendît de

(1) Fabius Pictor. (2) C'étaient les troisièmes dépouilles opimes offertes à Jupiter Féretrien. Romulus et Corn. Cossus avaient rapporté les premières.

transierunt. Sed pro Romanis tota Italia consensit, traditumque est a Fabio historico, qui ei bello interfuit, DCCC millia hominum parata ad id bellum fuisse. Sed res per cos. tantum prospere gesta est; XL millia hostium interfecta sunt, et triumphus Emilio decretus.

VI. Aliquot deinde annis post contra Gallos intra Italiam pugnatum est, finitumque est bellum M. Claudio Marcello, Cn. Cornelio Scipione coss. Tunc Marcellus cum parva manu equitum dimicavit, et regem Gallorum, Virdomarum nomine, manu sua occidit. Postea cum collega ingentes copias Gallorum peremit, Mediolanum expugnavit, grandem prædam Romam pertulit; ac triumphans Marcellus spolia Galli, stipiti imposita, humeris suis vexit.

VII. M. Minucio Rufo, P. Cornelio coss. Istris bellum illatum est, quia latrocinati navibus Romanorum fuerant, quæ frumenta exhibebant, perdomitique sunt omnes. (III.) Eodem anno bellum Punicum secundum Romanis illatum est per Hannibalem, Carthaginiensium ducem, qui Saguntum Hispaniæ civitatem, Romanis amicam, oppugnare aggressus est, annum agens vicesimum ætatis, copiis congregatis CL millium peditum et xx millium equitum. Huic Romani per legatos denunciaverunt, ut bello abstineret. Is legatos admittere noluit. Romani etiam Carthaginem miserunt, ut mandaretur Hannibali, ne bel

VIII. Alors P. Cornélius Scipion partit avec une armée pour l'Espagne, et Tibérius Sempronius pour la Sicile; la guerre fut alors déclarée aux Carthaginois. (IV.) Annibal, ayant laissé son frère Asdrubal en Espagne, passa les Pyrénées; il s'ouvrit un passage à travers les Alpes, par un côté jusqu'alors impraticable. On dit qu'il entra en Italie avec quatre-vingt mille hommes d'infanterie, vingt mille chevaux et trente-sept éléphants. D'un autre côté, un grand nombre de Ligures et de Gaulois se joignirent à lui. Sempronius Gracchus, informé de l'arrivée d'Annibal en Italie, fit passer son armée de la Sicile à Rimini.

IX. P. Cornélius Scipion alla le premier à la rencontre d'Annibal, et lui livra bataille; mais son armée fut mise en déroute, et, blessé luimême, il se retira dans son camp. Sempronius Gracchus en vint aussi aux mains avec lui près de la rivière de Trébie, et il fut également vaincu. Plusieurs peuples de l'Italie se soumirent alors à Annibal. Il passa de là dans la Toscane, et se porta au-devant du consul Flaminius, qui fut tué dans le combat (An de R. 537 ). Vingt-cing mille Romains furent taillés en pièces; les autres prirent la fuite. Les Romains envoyèrent ensuite contre Annibal Q. Fabius Maximus. Celui-ci sut arrêter, en temporisant, l'impétuosité de son ennemi, et, à la première occasion favorable qu'il en trouva, il le vainquit.

X. (V.) (Ande R. 538.) L'an cinq cent quarante de la fondation de Rome, L. Emilius Paullus et

lum contra socios populi Romani gereret. Dura responsa a Carthaginiensibus reddita. Saguntini interea fame victi sunt, captique ab Hannibale ultimis pœnis afficiuntur.

VIII. Tum P. Cornelius Scipio cum exercitu in Hispaniam profectus est, Tiberius Sempronius in Siciliam; bellum Carthaginiensibus indictum est. (IV.) Hannibal, relicto in Hispania fratre Hasdrubale, Pyrenæum transiit; Alpes, adhuc ea parte invias, sibi patefecit. Traditur, ad Italiam LXXX millia peditum et xx millia equitum, septem et xxx elephantos adduxisse. Interea multi Ligures et Galli Hannibali se conjunxerunt. Sempronius Gracchus, cognito ad Italiam Hannibalis adventu, ex Sicilia exercitum Ariminum trajecit.

IX. P. Cornelius Scipio Hannibali primus occurrit ; commisso prælio, fugatis suis, ipse vulneratus in castra rediit. Sempronius Gracchus et ipse confligit apud Trebiam amnem. Is quoque vincitur. Hannibali multi se in Italia dediderunt. Inde ad Tusciam veniens Hannibal Flaminio consuli occurrit; ipsum Flaminium interemit. Romanorum XXV, millia cæsa sunt, ceteri diffugerunt. Missus adversus Hannibalem postea a Romanis Q. Fabius Maximus. Is eum, differendo pugnam, ab impetu fregit; mox inventa occasione vicit.

X. (V.) Quingentesimo et quadragesimo anno a condita

trente-cinq mille hommes, dont dix mille furent faits prisonniers et vingt-cinq mille tués. Les Carthaginois lui envoyèrent, pour réparer ces pertes, douze mille fantassins, quatre mille ca. valiers, et vingt éléphants.

P. Térentius Varron furent envoyés contre Anni- | de l'armée romaine, et perdit dans le combat bal, à la place de Fabius. Celui-ci avertit les deux consuls qu'ils ne pourraient vaincre cet habile et fougueux général qu'en évitant d'en venir aux mains avec lui. Mais l'impatient Varron lui livra bataille, contre l'avis de son collègue, près d'un bourg d'Apulie appelé Cannes, et les deux consuls furent vaincus par Annibal. Les Africains perdirent dans ce combat trois mille hommes, et furent presque tous blessés; mais dans aucune guerre punique les Romains ne recurent un plus grave échec. On eut, en effet, à déplorer la perte du consul Émilius Paullus, de vingt conulaires ou anciens préteurs; de trente sénateurs pris ou tués, de trois cents citoyens des plus nobles familles, de quarante mille fantassins et de trois mille cinq cents cavaliers. Malgré tant de maux, personne parmi les Romains ne voulut parler de paix. Les esclaves (chose inouïe jusqu'alors,) furent affranchis et enrôlés comme soldats.

XI. (VI.) Après cette bataille, plusieurs villes d'Italie qui étaient soumises aux Romains em brassèrent le parti d'Annibal. Ce général offrit aux Romains le rachat des prisonniers de leur nation; mais le sénat répondit qu'il n'avait pas besoin de citoyens qui avaient pu se laisser prendre les armes à la main. Annibal les fit tous périr par divers supplices, et il envoya à Carthage trois boisseaux d'anneaux d'or, qu'il avait fait arracher des doigts des chevaliers, des sénateurs et des soldats romains. Cependant Asdrubal son frère, qui était resté avec une forte armée en Espagne, pour la soumettre tout entière aux Africains, fut vaincu par les deux Scipions, généraux

Urbe, L. Æmilius Paullus, P. Terentius Varro contra Hannibalem mittuntur, Fabioque succedunt; qui Fabius ambos coss. monuit, ut Hannibalem, calidum et impatientem ducem, non aliter vincerent, quam prælium differendo. Verum cum impatientia Varronis cousulis, contradicente consule altero, apud vicum qui Caunæ appellatur, in Apulia pugnatum esset, ambo coss. ab Hannibale vincuntur. In ea pugna m millia Afrorum pereunt, magna pars de exercitu Hannibalis sauciatur; nullo tamen Punico bello Romani gravius accepti sunt. Periit enim in eo Æmilius Paullus consul, consulares aut prætorii xx, senatores capti aut occisi xxx, nobiles viri ccc, militum XL millia, equitum 1 millia et quingenti. In quibus malis nemo tamen Romanorum pacis mentionem habere dignatus est Servi, quod nunquam ante, manumissi et milites facti sunt.

XI. (VI) Post eam pugnam multæ Italiæ civitates, quæ Romanis paruerant, se ad Hannibalem transtulerunt. Hannibal Romanis obtulit, ut captivos redimerent; responsumque est a senatu, cos cives non esse necessarios qui, cum armati essent, capi potuissent. Ille omnes postea variis suppliciis interfecit, et tres modios aureorum annulorum Carthaginem misit, quos e manibus equitum Romanorum, senatorum et militum detraxerat. Interea in Hispania, ubi frater Hannibalis Hasdrubal remanserat

XII. (VII.) (Au de R. 539.) Quatre ans après l'entrée d'Annibal en Italie, le consul M. Claudius Marcellus combattit avec succès contre lui près de Nole, ville de la Campanie. Annibal ne laissa pas de s'emparer de plusieurs villes dans l'Apulie, dans la Calabre et dans le Bruttium. Dans ce même temps, Philippe, roi de Macédoine, lui envoya des députés pour lui promettre des secours contre les Romains, à condition qu'après avoir détruit leur armée il lui en fournirait à son tour contre les Grecs. Mais les Romains s'étant saisis des députés de Philippe et assurés de ses intentions, envoyèrent en Macédoine M. Valérius Lévinus, et en Sardaigne le proconsul T. Manlius Torquatus; car ce pays avait aussi abandonné le parti des Romains, à l'instigation d'Annibal.

XIII. Ainsi les Romains combattaient alors dans quatre pays à la fois en Italie, contre Annibal; en Espagne, contre son frère Asdrubal; en Macédcine, contre Philippe; en Sardaigne, contre les peuples de cette île, et contre un autre Asdrubal (1) de Carthage. Ce dernier fut pris vivant par le proconsul T. Manlius, qu'on avait envoyé en Sardaigne; on lui tua douze mille hommes, on lui fit quinze cents prisonniers, et la Sardaigne rentra sous le pouvoir des Romains. Manlius revint victorieux à Rome avec Asdru(1) Ce second Asdrubal était surnommé le chauve.

cum magno exercitu, ut cam totam Afris subigeret, a duobus Scipionibus, Romanis ducibus, vincitur, perditque in pugna xxxv millia hominum. Ex his capiuntur x millia, occiduntur xxv. Mittuntur ei a Carthaginiensibus ad reparandas vires XII millia peditum, Iv millia equitum, xx elephanti.

XII. (VII.) Anno quarto post quam in Italiam Hannibal venit, M. Claudius Marcellus cos. apud Nolam, civitatem Campaniæ, contra Hannibalem bene pugnavit. Hannibal multas civitates Romanorum per Apuliam, Ca labriam et Bruttios occupavit; quo tempore etiam rex Macedoniæ Philippus ad eum legatos misit, promittens auxilia contra Romanos sub hac conditione, ut, deletis Romanis, ipse quoque contra Græcos ab Hannibale auxilia acciperet. Captis igitur legatis Philippi et re cognita, Romani in Macedoniam M. Valerium Lævinum ire jusse runt; in Sardiniam T. Manlium Torquatum proconsulem, Nam etiam ea sollicitata ab Hannibale Romanos dese ruerat.

XIII. Ita uno tempore quatuor locis pugnabatur : in Italia contra Hannibalem; in Hispaniis contra fratrem ejus Hasdrubalem; in Macedonia contra Philippum; in Sardinia contra Sardos et alterum Hasdrubalem Carthaginien. sem. Is a T. Manlio proconsule, qui ad Sardiniam missus fuerat, vivus est captus, occisa cum eo x1 millia, capti

bal et avec ses prisonniers. Cependant Philippe fut battu aussi en Macédoine par Lévinus, et les deux Scipions vainquirent en Espagne Asdrubal et Magon, le troisième frère d'Annibal. XIV. (VIII.) (An de R. 543). Dix ans après la descente d'Annibal en Italie, sous le consulat de P. Sulpicius et de Cn. Fulvius, Annibal s'avança jusqu'à quatre milles de Rome, et ses cavaliers jusqu'aux portes mêmes de cette ville. Mais l'approche des consuls, qui venaient avec une armée, l'obligea bientôt de se retirer dans la Campanie. En Espagne, son frère Asdrubal tua les deux Scipions, qui, pendant plusieurs années, y avaient toujours été vainqueurs. Leur armée resta néanmoins intacte; car ils avaient plutôt succombé à la ruse qu'à la valeur. Dans ce temps aussi (An de R. 542), le consul Marcellus reprit une grande partie de la Sicile, dont les Carthaginois s'étaient emparés, et un immense butin fait à Syracuse, la plus fameuse ville de ce pays, fut transporté à Rome. En Macédoine, Lévinus fit alliance avec Philippe (1), avec plusieurs peuples de la Grèce, et avec Attale, roi d'Asie. Étant passé en Sicile, il prit, auprès d'Agrigente et avec cette ville même, un certain Hannon, général carthaginois, qu'il envoya ensuite à Rome avec les plus nobles de ses prisonniers. Il reçut la soumission de quarante villes, et il en força vingtsix.. Après avoir ainsi reconquis toute la Sicile et abattu la Macédoine, il revint lui-même à Rome, chargé de gloire. En Italie, Annibal ayant attaqué à l'improviste le consul Cn. Fulvius, le tua avec huit mille hommes (An de R. 543).

() Quelques interprètes veulent qu'on lise contra Philippum, cum multis, etc, et conséquemment que l'on traduise: Lévinus fit alliance contre Philippe avec plusieurs peuples, etc.

mille quingenti, et a Romanis Sardinia subacta. Manlius victor captivos et Hasdrubalem Romam reportavit. Interea etiam Philippus a Lævino in Macedonia vincitur, et in Hispania a Scipionibus Hasdrubal et Mago, tertius frater Hannibalis.

XIV. (VIII.) Decimo anno post, quam Hannibal in Italiam venerat, P. Sulpicio, Cn. Fulvio coss. Hannibal usque ad quartum milliarium Urbis accessit; equites ejus usque ad portam. Mox consulum metu, cum exercitu venientum, Hannibal ad Campaniam se recepit. In His pania a fratre ejus Hasdrubale ambo Scipiones, qui per multos annos victores fuerant, interficiuntur; exercitus tamen integer mansit; casu enim magis erant, quam virtute, decepti. Quo tempore etiam a consule Marcello Siciliæ magna pars capta est, quam tenere Afri coeperant, et nobilissimæ urbis Syracusanæ præda ingens Romam perlata est. Lævinus in Macedonia cum Philippo, et multis Græciæ populis, et rege Asiæ Attalo amicitiam fecit, et ad Siciliam profectus, Hannonem quendam, Afrorum ducem, apud Agrigentum civitatem cum ipso oppido cepit, eumque Romam cum captivis nobilibus misit; XL civitates in deditionem accepit, xxvi expugnavit. Ita, omni Sicilia recepta, Macedonia fracta, cum ingenti gloria Romam regressus est. Hannibal in Italia Cn. Fulvium consulem subito aggressus, cum octo millibus hominum interfecit.

EUTROPE.

XV. (IX.) Cependant on envoya dans les Espagnes, où, depuis la mort des deux Scipions, l'armée romaine était sans chef, P. Cornélius Scipion, fils de ce P. Scipion qui y avait fait la guerre. Il était alors âgé de vingt-quatre ans (An de R. 543), et ce fut peut-être le premier des Romains de son siècle et des siècles suivants. Il prit Carthagène ( An de R. 544), où les Africains avaient tout leur or, tout leur argent, toutes leurs munitions, et les plus illustres otages qu'ils eussent reçus des Espagnols. Il prit aussi Magon, frère d'Annibal (1), et il eut soin de l'envoyer à Rome avec les autres prisonniers. La nouvelle de ces succès causa dans cette ville une grande joie. D'un autre côté, Scipion rendit à leurs parents les ôtages espagnols; ce qui fit aussitôt passer dans son parti presque toute l'Espagne. Il ne tarda pas à vaincre aussi Asdrubal, frère d'Annibal, le mit en fuite, et lui prit un riche butin.

ven

XVI. (An de R. 545). En Italie, le consul Q. Fabius Maximus prit Tarente, où Annibal avait amassé d'immenses provisions de guerre. Il y tua aussi Carthalon, un de ses lieutenants, dit vingt-cinq mille prisonniers, distribua le butin aux soldats, et versa dans le trésor le produit de la vente des prisonniers. Alors un grand nombre de villes qui appartenaient aux Romains et s'étaient déclarées pour Annibal, firent leur soumission à Fabius Maximus. (X.) L'année suivante, Scipion remporta de grands avantages en Espagne, et, aidé de son frère L. Scipion, il reprit soixante-dix villes. Mais les Romains ne fu

(1) Ce Magon n'etait pas le frere d'Auniba. mais un autre géné ral carthaginois du même notn.

XV. (IX.) Interea ad Hispanias, ubi, occisis duobus Scipionibus, nullus Romanus dux erat, P. Cornelius Scipio mittitur, filius P. Scipionis, qui ibidem bellum gesserat, annos natus quatuor et viginti; vir Romanorum omnium et sua ætate, et posteriori tempore fere primus. Is Carthaginem Hispaniæ capit; in qua cmne aurum, et argentum, et belli apparatum Afri habebant; nobilissimos quoque obsides, quos ab Hispanis acceperant; Magonem etiam, fratrem Hannibalis, ibidem capit, quem Romam cum aliis mittit. Romæ ingens lætitia post hunc nuntium fuit. Scipio Hispanorum obsides parentibus reddidit. Quare omnes fere Hispaniæ ad eum uno animo transierunt. Post quæ Hasdrubalem, Hannibalis fratrem, victum fugat, et prædam maximam capit.

XVI. Interea in Italia cos. Q. Fabius Maximus Taren tum cepit, in qua ingentes copiæ Hannibalis erant. Ibi etiam ducem Hannibalis Carthalonem occidit, xxv millia captivorum vendidit, prædam militibus dispertivit, pecuniam hominum venditorum ad fiscum retulit. Tum multæ civitates Romanorum, quæ ad Hannibalem transierant, rursus se Fabio Maximo dediderunt. (X.) Insequenti anno Scipio in Hispania egregias res egit, et per se, et per fratrem suum L. Scipionem, LXX civitates recepit. In Italia tamen male pugnatum est. Nam Claudius Marcellus cos. ab Hannibale occisus est.

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rent pas aussi heureux en Italie, où le consul | supposait genéralement quelque chose de divin, Claudius Marcellus fut tué par Annibal.

XVII. Scipion, dans la troisième année de son entrée en Espagne, obtint encore de brillants succès. Il accorda sou amitié au roi de ce pays, après l'avoir vaincu dans une grande bataille, et il fut le premier Romain qui ne demanda point des otages à un ennemi vaincu.

et l'on était persuadé qu'il avait des entretiens avec les dieux. A son arrivée en Afrique, il livra bataille à Hannon, général des Carthaginois, et il tailla son armée en pièces. Dans un second combat, il s'empara de son camp, lui tua onze mille hommes et lui fit quatre mille cinq cents prisonniers (An de R. 551). Il prit aussi le roi de Numidie Syphax, qui s'était joint aux Carthaginois, et il força son camp. Il envoya ensuite ce prince à Rome, avec les plus nobles des Numides et de riches dépouilles. A la nouvelle de ces succès, presque toute l'Italie abandonna le parti d'Annibal. Il reçut même des Carthaginois l'ordre de retourner en Afrique, où Scipion faisait des ravages.

XVIII. Annibal, désespérant de pouvoir disputer plus longtemps à Scipion la possession des Espagnes, appela en Italie son frère Asdrubal avec toutes ses troupes. Celui-ci, en s'y rendant par le même chemin qu'avait déjà pris Annibal, tomba dans les embûches que lui avaient tendues, près du fleuve Métaure et de Séna, ville du Picénum (1), les consuls Appius Claudius Néron et M. Livius Salinator (An de R. 547). Il périt, après avoir vaillamment combattu; ses troupes, qui étaient nombreuses, furent tuées ou faites prisonnières, et une grande quantité d'or et d'argent fut transportée à Rome. Ces revers inspirerent à Annibal quelque défiance sur l'issue de la guerre. Les Romains, au contraire, en concurent de grandes espérances, et ils rappelèrent euxmêmes d'Espagne P. Cornélius Scipion (An de R. 548), qui revint à Rome couvert de gloire. XIX. (An de R. 548.) Sous le consulat de Q. Cécilius et de L. Valérius, toutes les villes du Bruttium (2) qui avaient subi la loi d'Annibal seraient que trente vaisseaux; qu'ils donneraient rendirent aux Romains.

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XVII. Tertio anno post, quam Scipio ad Hispaniam profectus est, rursus res inclutas gerit, regem Hispania. rum, magno prælio victum, in amicitiam accepit, et primus omnium a victo obsides non poposcit.

XVIII. Desperans Hannibal, Hispanias contra Scipionem ducem diutius posse retineri, fratrem suum Hasdru. balem in Italiam cum omnibus copiis evocavit. Is veniens Podem itinere, quo etiam Hannibal venerat, a consulibus Appio Claudio Nerone et M. Livio Salinatore apud Metaurum fluvium et Senam, Piceni civitatem, in insidias compositas incidit; strenue tamen pugnans, occisus est; ingentes ejus copiæ captæ, aut interfectæ sunt; magnum pondus auri atque argenti Romam relatum. Posthæc Hannibal diffidere de belli cœpit eventu. Romanis ingens animus accessit. Itaque et ipsi evocaverunt ex Hispania P. Cornelium Scipionem. Is Romam cum ingenti gloria venit. XIX. Q. Cæcilio, L. Valerio coss. omnes civitates, quæ in Bruttiis ab Hannibale tenebantur, Romanis se tradiderunt.

XX. (XI.) Anno xiv post, quam in Italiam Hannibal venerat, Scipio, qui multa in Hispania bene egerat, consul est factus, et in Africam missus; cui viro divinum quiddam inesse existimabatur, adeo ut putaretur etiam cum numinibus habere sermonem. Is in Africa contra

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XXI. (An de R. 552.) Ainsi, après dix-sept années de guerres, l'Italie fut délivrée d'Annibal, qui ne la quitta, dit-on, qu'en pleurant. (XII.) Les Carthaginois envoyèrent des ambassadeurs à Scipion pour lui demander la paix. Scipion les envoya à Rome, pour traiter avec le sénat; il leur accorda quarante-cinq jours de trêve, pour leur donner le temps d'y aller et d'en revenir; et il reçut d'eux trente mille livres pesant d'argent. Le sénat remit à Scipion le droit de régler et de conclure la paix avec les Carthaginois. Scipion la leur donna, en y mettant pour condition « qu'ils ne conserve

cinq cent mille livres pesant d'argent, et qu'ils rendraient les prisonniers et les transfuges..

XXII. Cependant le retour d'Annibal en Afrique rompit la paix qu'on allait conclure, et les Carthaginois commirent plusieurs actes d'hostilité. Scipion ne laissa pas de leur renvoyer leurs ambassadeurs, qui avaient été pris par ses trou

Hannonem, ducem Afrorum, pugnat, exercitum ejus interficit. Secundo prœlio, castra capit, cum quatuor milli bus et quingentis militibus, x1 millibus occisis. Syphacem, Numidiæ regem, qui se Afris conjunxerat, capit, et castra ejus invadit. Syphax, cum nobilissimis Numidis et infinitis spoliis, Romam ab Scipione mittitur Qua re audita, omnis fere Italia Hannibalem deserit. Ipse a Carthagi niensibus redire in Africam jubetur, quam Scipio vastabat.

XXI. Ita anno XVII ab Hannibale Italia liberata est, quam flens dicitur reliquisse. (XII.) Legati Carthaginiensium pacem a Scipione petiverunt; ab eo ad senatum Romam missi sunt; quadraginta et quinque diebus induciæ datæ sunt, quousque Romam ire et regredi possent; et xxx millia pondo argenti ab his accepta sunt. Senatus ex arbitrio Scipionis pacem jussit cum Carthaginiensibus fieri, Scipio his conditionibus dedit, « ne amplius, quam xxx naves, haberent; ut D millia pondo argenti darent; captivos et perfugas redderent. »

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XXII. Interim, Hannibale veniente ad Africam, pax turbata est, multa hostilia ab Afris facta sunt; legati tamen corum ex Urbe venientes, a Romanis capti sunt, et, jubente Scipione, dimissi. Hannibal quoque frequentibus præliis victus a Scipione, petit etiam ipse pacem. Cum

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