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qui y ont été faites il y a quelque vingt ans, et qui ont fait retrouver le tracé presque intact des travaux de César et des Gaulois, sont venues corroborer cette appréciation, et la discussion sur cette question, que nous avons voulu résumer, semble désormais close.

On y a placé, il y a quelques années, la statue du héros de la Gaule, et c'est une sage mesure. Aucun autre lieu ne pouvait mieux convenir au dernier défenseur de la liberté des Gaules que celui de son dernier rempart.

Vercingétorix et Alésia sont désormais inséparables!

TROISIÈME PARTIE.

SIEGE D'ALÉSIA ET FIN DE LA RÉVOLTE.

Nous avons laissé César occupé à établir ses camps devant Alésia, le lendemain, mais plutôt le surlendemain du combat de cavalerie de la Vigeanne (Voir la carte ci-jointe '). On peut évaluer les forces dont il dispose à 70,000 hommes environ, en y comprenant les auxiliaires et la cavalerie germaine. Son infanterie, qui comprend onze légions, entre dans ce chiffre pour 45 à 50,000.

De son côté, comme nous l'avons vu, Vercingétorix est campé sous les murailles de la place du côté de l'Est et occupe toute cette partie de la montagne. Il s'est retranché dans cette position au moyen d'un fossé et d'un mur en pierres sèches de six pieds de hauteur. Ses forces comprennent 80,000 fantassins et une nombreuse cavalerie.

Dans cette situation, César, ayant abandonné son projet de retraite après sa victoire, ne reste pas inactif; après avoir reconnu la place, il indique le tracé de la ligne de circonvallation dont le développement est d'environ 11,000 pas, soit 16,280 mètres.

Cette carte a été développée au 1/40,000 d'après la carte au 1/80.000 de l'état-major. Les courbes ont été déduites des cotes relevées sur cette carte et de la forme du terrain indiqué par les hachures. Les travaux du siège ont été extraits de l'atlas annexé à l'Histoire de César de Napoléon III.

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Ses camps sont placés dans des positions avantageuses, suivant l'arme l'infanterie sur les hauteurs et la cavalerie dans la plaine. Ils sont entourés et renforcés par vingt-trois forts où l'on fait bonne garde nuit et jour, dans la crainte des sorties.

Or, profitant de ce que les Romains sont occupés à construire leurs retranchements, et voulant éviter d'être bloqué, Vercingé. tcrix fait une sortie dans la plaine avec sa cavalerie. Aussitôt, et à son exemple, César fait sortir la sienne et l'envoie contre elle. Le combat s'engage et devient opiniâtre, mais en fin de compte il tourne à l'avantage des Gaulois. César, voyant la défaite des siens, envoie aussitôt à leur secours la cavalerie germaine, pendant qu'il fait sortir son infanterie et la range en bataille de vant ses camps, autant pour que la cavalerie puisse se rallier et prendre confiance, que pour recevoir l'attaque de l'infanterie. gauloise en cas où elle se présenterait à l'improviste. Ces dispositions font reprendre courage aux siens, tandis que la cavalerie gauloise, qui est trop nombreuse, sous une charge énergique de la cavalerie germaine, rompt sans ordre de combat, se disperse, et est poursuivie et ramenée jusque dans son camp l'épée dans les reins. La poursuite a même été telle que, les Gaulois ne pouvant pas rentrer assez promptement dans le camp parce que les portes en sont trop étroites, bon nombre y furent tués, pendant d'autres abandonnent leurs chevaux pour franchir plus facilement et plus rapidement le fossé et la muraille.

que

Assuré désormais du succès de la journée, César fait un simulacre d'attaque sur l'enceinte du camp, ce qui produit une panique telle que plusieurs des Gaulois commis à la garde des retranchements se sauvent jusque dans la place, en les abandonnant. Dans cette circonstance, afin d'éviter que le camp ne fût abandonné et tout à fait livré à l'ennemi, Vercingétorix dut ordonner la fermeture des portes de l'oppidum. Ainsi donc encore, comme au combat de la Vigeanne, c'est à la cavalerie germaine, habilement remontée, que revient l'honneur de la journée.

Après ce second combat de cavalerie, tout aussi malheureux

que le premier, Vercingétorix, appréciant qu'il ne peut plus vaincre dans les conditions dans lesquelles il se trouve, prend le parti, avant que le blocus soit complet, de renvoyer sa cavalerie, qui n'est plus pour lui qu'un embarras. A cet effet, il ordonne aux cavaliers de retourner chacun dans son pays et d'en ramener tous les hommes en état de porter les armes; il leur représente ensuite les services qu'il a rendus à la patrie commune, et il les engage à ne pas l'abandonner à la merci de leur ennemi. Enfin il leur fait savoir qu'il y a dans la place pour trente jours de vivres et peut-être même un peu plus si l'on sait économiser; que par suite il est absolument nécessaire qu'ils reviennent avant qu'ils soient épuisés, s'ils ne veulent voir périr avec lui 80,000 hommes d'élite. Pendant le reste du jour, il s'occupe des dispositions à prendre pour les faire sortir, puis, à la nuit faite, il les expédie sans bruit par le côté qui n'était pas encore retranché.

Débarrassé de sa cavalerie, il prescrivit aussitôt aux habitants de déclarer, sous peine de mort, tout le blé renfermé dans la place, et il fait connaître ensuite qu'à partir de ce moment chacun serait rationné au moyen de distributions régulières. Quant au bétail, qui était nombreux, il en fait de suite la répartition; puis, ces différentes mesures arrêtées, il fait monter son armée dans l'oppidum, en attendant l'armée de secours.

Cependant les prisonniers ou les déserteurs ayant renseigné les Romains sur tout ce qui se passait dans Alésia, César, dans la crainte d'être surpris avant que le blocus soit terminé, prescrit de travailler sans relâche aux retranchements, et à cet effet il fait d'abord tracer un fossé en ligne droite de 20 pieds de large (5,92), à 80 pas (118,40) de la ligne de circonvallation', afin qu'on ne pût venir l'attaquer en bataille, ni de nuit à l'improviste, ou encore l'interrompre dans ses travaux. Il commence ensuite la circonvallation, qui consiste en deux fossés de 15 pieds chacun (4m,44) de large et autant de profondeur, avec un rempart derrière de la hauteur de 12 pieds (3,55). Il garSeulement dans la plaine, évidemment.

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nit ce rempart d'un parapet en clayonnage avec ses créneaux et il le renforce d'une fraise en dehors, à l'endroit qui joint le parapet au rempart, pour empêcher l'ennemi d'y monter, le tout flanqué de tours à 80 pieds (23m, 68) l'une de l'autre. Dans la plaine, le dernier fossé était rempli avec l'eau de la rivière.

César, voulant réduire autant que possible le nombre des troupes de garde, les hommes étant surchargés par des services de toute sorte, renforça encore ses lignes de la manière sui

vante:

Il fait couper des arbres de médiocre hauteur, dont il fait élaguer les branches les plus faibles et aiguiser les autres; puis, faisant creuser un fossé de 5 pieds (1",48) de profondeur devant ses lignes, il les y fait enfoncer et attacher ensemble par le pied afin qu'on ne pût les arracher'. Il fait combler ensuite le fossé, de manière que la tête seule reste hors de terre pour que les pointes entrent dans les jambes de ceux qui les traverseraient dans l'attaque. Il était difficile de ne pas s'y laisser prendre, attendu qu'il y en avait cinq rangs, que l'on appelait cippos (ceps).

En avant de ces cippos, on creusa des trous de 3 pieds de profondeur (0,89) appelés scrobes (trou en terre) et disposés en quinconce, dans lesquels on ficha des pieux arrondis de la grosseur de la cuisse, brûlés et aiguisés par le bout, et qui dépassaient le sol de quatre doigts, ensuite on les recouvrit de broussailles pour les dissimuler; il y en avait huit rangs, chacun à 3 pieds (0,89) l'un de l'autre2.

Enfin, pour compléter son système de défenses accessoires, on prépara des pointes de fer attachées à des piquets d'un pied de long (0m,296) qui les fichaient en terre, de façon qu'il n'en sortait que la pointe, et que l'on appelait stimulus, aiguillons 3. Tous les abords en étaient couverts.

1 Espèce d'abatis.

* Trous de loup d'aujourd'hui, espèce de piège à loup.

3 Ce sont les piquets et les chausse-trapes de nos jours.

sole.

Nihil novum sub

Mais César ne se contente pas de cette formidable ligne de circonvallation, qui n'est faite en réalité que contre l'armée renfermée dans l'oppidum. Pour se mettre en garde contre celle qu'il sait être en formation à l'extérieur, il en fait construire une seconde de contrevallation dans des conditions identiques,. en choisissant les terrains les moins accidentés. La première, comme nous l'avons vu, avait environ 11,000 pas (16,280 mét.) de développement, la seconde en a 14,000 (20,720 mèt.). De sorte qu'entre les deux lignes il y avait une largeur moyenne variant de 5 à 600 mètres et qui était défendue par des forts. Quant aux vivres, afin d'éviter les combats journaliers auxquels donnaient lieu les approvisionnements à l'extérieur, il prescrivit qu'on s'en approvisionnât pour un mois.

Or, pendant que ceci se passait à Alésia, les différents États de la Gaule s'assemblent et délibèrent sur les forces que chacun d'eux peut envoyer au secours de Vercingétorix. En voici le dénombrement :

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