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Paris. Imprimerie A. Reiff, 3, rue du Four.

DE LA

LITTERATURE LATINE

DEPUIS LA FONDATION DE ROME

JUSQU'A LA FIN DU GOUVERNEMENT RÉPUBLICAIN

PAR

CLOVIS LAMARRE

DOCTEUR ÉS LETTRES

PRÉSIDENT D'HONNEUR DE L'ASSOCIATION DES MEMBRES DE L'ENSEIGNEMENT
MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE LISBONNE

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LIBRAIRIE CH. DELAGRAVE
15, RUE SOUFFLOT, 15

1901

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SUITE DU LIVRE DEUXIÈME

(La Poésie depuis Livius Andronicus jusqu'au temps de Cicéron).

CHAPITRE V

CECILIUS.

1. Sa vie. Grand nombre de ses comédies. Poètes grecs imités par lui. Titres et sujets de ses pièces. - II. Son Plocium rapproché par Aulu-Gelle du Пéxico de Ménandre. III. Ce que les fragments que nous possédons nous ont fait entrevoir de ses personnages. Ses sentences morales. Son mérite et son grand défaut.

I

Entre Plaute, que nous venons d'étudier, et Térence, dont nous allons parler, se place chronologiquement un poète comique qui les connut tous les deux, qui vit l'immense succès du premier, et qui, vers la fin de ses jours, si l'on en croit une touchante anecdote, fut le bienveillant introducteur du second sur le théâtre romain.

CECILIUS STATIUS, comme Livius Andronicus, était esclave: on ne sait que fort peu de chose de sa vie. Insubrien de naissance, il avait eu, dit-on, la ville de Milan 1 pour berceau, et peut-être avait-il été amené à Rome tout enfant, dès l'époque où les Insubriens avaient subi la fameuse

2

(1) << Nationc Insuber Gallus... quidam Mediolanensem ferunt. » Euseb., Chron.

(2) 532 de Rome.

Hieron.,

118848

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défaite qui, en coûtant la vie à leur chef Viridomare, avait couvert de gloire le consul M. Cl. Marcellus. Ce nom de Statius sous lequel on le connaissait n'était point celui qu'il tenait de ses parents, mais bien un nom que son maître lui avait donné et qui, marquant on ne peut mieux l'état de servitude 1, servait fréquemment dans les maisons romaines à désigner un esclave. Plus tard, lorsqu'il reçut l'affranchissement, sans perdre complètement cette première dénomination, il prit le nom même de la famille du maître qui l'affranchissait et s'appela Cæcilius.

Son mérite le fit admettre alors dans le collège des poètes et lui gagna l'amitié d'Ennius dont il partagea la demeure sur le mont Aventin. Ses débuts toutefois sur le théâtre furent difficiles Plaute jouissait de toute sa vogue et il était impossible de déposséder de la faveur du public un auteur qui l'avait si bien conquise. Mais il eut le bonheur de rencontrer dans Ambivius Turpion non seulement le plus remarquable comédien de son époque 3, mais aussi un directeur de troupe assez homme de cœur et de goût pour ne pas s'enfermer dans les considérations étroites de ses intérêts personnels et pour se préoccuper du sort de l'art dramatique à Rome. Après avoir apprécié la valeur du

(1) « A stando quia servus adstat domino; quemadmodum stator dicitur. G. J. Voss., Etym. ling. lat., au mot sto.

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(2) Statius, dit Aulu-Gelle (Noct. Att, IV, 20), était dans l'origine un nom d'esclave très répandu; Cæcilius, le poète si célèbre par ses comédies, était de condition servile et reçut ainsi le nom de Statius, qui lui resta plus tard comme surnom, de sorte que maintenant encore on l'appelle Cæcilius Statius. Les écrivains latins le désignent, en effet, tantôt sous ces deux noms réunis, tantôt sous la simple appellation de Cæcilius (Cf. Cic., De Orat., II, 10; Brut., 74; De Optim. gen., 1; ad Attic., VII, 3); mais il est à remarquer que jamais ils ne l'appellent Statius tout court.

(3) Comme acteur Ambivius acquit une telle célébrité que, dans les siècles suivants, son nom fut souvent rapproché de celui du fameux Roscius, le contemporain de Cicéron. (Tac., De Orat., 20; Symmach., Epist., 1, 25; X, 2.) Cicéron (De Senect., 14) atteste sa grande réputation, et Donat (ad Hec., prol. alt. 1) l'appelle actor peritissimus.

(4) Au sujet des rapports commerciaux qui s'établissaient forcément entre

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