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A MONSIEUR

LE MARQUIS

DE TERRIER-SANTANS,

CHEVALIER DE L'ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE ST.-LOUIS, MAIRE DE LA VILLE DE BESANÇON, MEMBRE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

MONSIEUR LE MAIRE,

C'EST à votre zèle pour les progrès de l'instruction, que nous serons redevables de voir bientôt disposer, dans un nouveau musée, les richesses que M. PARIS a léguées à sa ville natale.

L'agrandissement de notre bibliothèque, la description de ses manuscrits et de son médailler, que vous favorisez d'une manière

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spéciale, l'établissement d'une galerie d'antiques et d'un musée de tableaux, tels seront les heureux résultats de la protection éclairée que vous accordez à tous les arts, tous les talens.

à

Rappeler les titres que vous avez acquis à la reconnaissance de vos concitoyens, c'est vous louer de la seule manière qui soit digne de vous.

Veuillez agréer l'hommage du profond respect, avec lequel je suis,

MONSIEUR LE MAIRE,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,

CH. WEISS.

Les amis des lettres n'ont pas vu sans un vif intérêt se relever au milieu de nous une bibliothèque (1) destinée à offrir de nouveaux moyens d'instruction à une jeunesse avide de connaissances, et qui ne demande qu'à être dirigée dans la route du bien.

A peine ce bel établissement a-t-il été ouvert au public, que des citoyens zélés (2) se sont empressés d'a

(1) La bibliothèque de Besançon, fondée par M. Boisot, abbé de St.-Vincent, s'est accrue successivement des dons de MM. Chifflet, Cl. Boisot, grand chantre de la métropole, Bouhelier de Sermanges, de Camus, etc. L'histoire de cet établissement trouvera sa place dans la dissertation sur les bibliothèques anciennes et modernes de la province, qui doit servir d'introduction au Catalogue raisonné des manuscrits.

(2) Non-seulement la plupart des écrivains, nés dans la province, y ont déposé leurs ouvrages; mais plusieurs amateurs ont offert à la bibliothèque des livres ou des manuscrits intéressans. Parmi ses nouveaux bien faiteurs, on se bornera à citer ici MM. Barbier, conservateur des bibliothèques du Roi; Abel Remusat, membre de l'acad. des Inscrip.; Humbert, professeur d'arabe au collége de Genève; Depping, de la Soc, roy. des antiquaires; Grappin, doyen de l'académie, et Béchet, secrétaire perpétuel ; Du Bouvot, adjoint et membre du conseil d'administration; Crestin, chevalier de St.-Louis;

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jouter à ses richesses par des contributions volontaires ; et des acquisitions faites avec économie ont commencé à remplir les lacunes qu'avait laissées, dans les différentes parties, tout l'intervalle des trente dernières

années.

Mais, on ne peut se le dissimuler, sans la générosité de M. PARIS, la bibliothèque serait restée long-temps encore privée d'une foule d'ouvrages précieux qui décorent son cabinet. Les classes de l'architecture, des voyages et des antiquités sont celles qui en offrent le plus grand nombre. On distinguera dans la première : une Suite des meilleures éditions de Vitruve, de Palladio, de Scamozzi; les Recueils de MM. Percier et Fontaine; les Collections des plus beaux bâtimens d'Italie, de France, d'Angleterre, de Danemarck, etc. Parmi les Voyages, ceux de M. de la Borde en Suisse; de l'abbé de Saint-Non, à Naples; de Houel, en Sicile; du comte de Choiseul-Gouffier, dans la Grèce; de M. Denon, en Egypte, etc. Dans les antiquités,

Ponçot, sous-inspecteur aux revues, et le baron Daclin qui, après avoir contribué comme maire à la formation de cet établissement, l'a doté de plusieurs manuscrits, entr'autres d'Heures gothiques, non moins remarquables par la richesse de la reliure que par l'éclat des peintures dont elles sont ornées. Après une vie consacrée entièrement au bonheur de ses concitoyens, M. Daclin jouit, dans une honorable retraite, de l'estime et de la reconnaissance publique. La sagesse de son administration, dans des temps difficiles, ne sera jamais mieux appréciée qu'elle ne l'a été par son digne successeur, M. le marquis de Terrier-Santans, dans son discours de réception à l'académie.

la galerie de Florence, le musée Pio-Clementino, les recueils des Piranesi, les vases étrusques de d'Hancarville, de Millingen, etc. Tous ces ouvrages sont reliés avec élégance, quelques-uns même avec luxe; les gravures de la plupart ont été choisies par M. PARIS; c'est dire assez qu'on n'aura rien à désirer pour la beauté des épreuves; il a ajouté à quelques-uns de ses livres des estampes qui n'en font point partie, mais qui leur donneront un nouveau prix aux yeux des

amateurs.

Ce qui est vraiment inestimable dans son cabinet, c'est le recueil de ses Études d'architecture (1). La description qu'on en trouvera sous le n° 268 ne peut en donner qu'une idée bien imparfaite aux personnes qui n'ont pas vu ce bel ouvrage. Si on se rappelle que M. PARIS a été le premier dessinateur de son tems; que, passionné pour son art, il a fait trois voyages en Italie, sans autre but que d'y dessiner les plus beaux monumens anciens et modernes, et que le recueil auquel il a donné le titre si modeste d'études, présente le résultat de ses travaux et dé ses méditations pendant quarante années ; alors on appréciera toute l'importance du présent qu'il a fait aux artistes de son pays. On ne craint pas de le dire, c'est un trésor où ils pourront puiser dans tous les temps, certains de n'y trouver que des exemples faits pour échauffer leur génie, ou des pré

(1) Ce n'est point M. le prince d'Henin, comme on l'a dit par erreur, mais M. le duc d'Aumont qui proposa, en 1789, à M. PARIS de lui céder cet ouvrage, pour le prix de 30,000 fr., ou 1500 fr. de pension viagère.

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