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est aussi fortbelle, ainsi que celle qui est adressée aux princes chrétiens, Ce n'est donc point assez, etc. La célèbre ode à la Fortune, est pleine d'harmonie; il y a beaucoup de strophes magnifiques; mais il y en a quelques-unes qui pèchent par le fond et même par l'expression. C'est dans les colléges que cette ode a eu le plus de réputation.

Parmi les Stances morales de Rousseau, son ode à M. de La Fare, Dans la route que je me trace, etc., et qui est relative au contraste de l'homme civil et de l'homme sauvage, passe pour l'une des meilleures de ce genre.

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Ses Cantates, genre de poésie qu'il a inventé, et dans lequel il n'a point eu d'imitateurs, sont des morceaux achevés. Celle de Circé: Sur un rocher désert,etc., est un chef-d'œuvre qui a toute la richesse et l'élévation des plus belles odes de l'auteur, avec plus de variété. On la regarde comme le chef-d'œuvre de la poésie française.

J.-J. ROUSSEAU (V. tom. 1, pag. 311). Nous avons assez parlé des ouvrages de cet éloquent écrivain, dans l'article que nous lui avons consacré précédemment, pour nous borner à dire ici, que ce qu'ou estime le plus dans ses productions, ce sont les deux premiers livres de l'Emile, à quelques exceptions près; le passage sur l'Évangile (que nous avons rapporté tom. 1, pag. 255-258), la lettre contre le Suicide, et différens morceaux où il combat fortement les principes d'une fausse philosophie, et

surtout les sophistes qui, niant les peines d'une autre vie, sapent l'un des plus grands appuis de l'ordre moral et social.

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C. SALLUSTE (n. 668 de R., 86 av. J.-C. m. 719 de R., 35 av. J.-C. ). Il ne nous reste que deux ouvrages entiers de cet historien, sa Guerre de Jugurtha et sa Conjuration de Catilina. Dans l'ouvrage sur Jugurtha, on distingue le tableau de la jeunesse de ce roi ; le portrait de Marius; son discours; le portrait de Sylla, et un beau morceau sur la vertu ou le vice, l'activité ou l'inertie. Dans la Conjuration de Catilina, nous regardons comme morceaux remarquables le portrait de Catilina, son discours aux conjurés, le parallèle de César et de Caton, etc.

JACQUES SAURIN (n. 1677-m. 1730), l'un des prédicateurs Protestans les plus habiles et les plus féconds, s'est plus signalé par son talent que par son goût. Parmi ses nombreux sermons (Rotterdam, 1749, 12 vol. in-8.o ), il en est deux que l'on peut considérer comme les chefs-d'œuvre de ce talent: l'un est sur la Sagesse de Salomon ; et l'autre est sur le Discours de Saint Paul à Félix et à Drusille. On remarque encore son sermon sur le Jeúne, de 1706, où se trouve le morceau le plus hardi qu'on ait jamais imaginé, l'effrayant dialogue établi par l'auteur entre Dieu et son auditoire. Le sermon sur le Mépris de la vie a aussi un passage sublime; et celui sur le Désespoir de Judas offre encore vers la

fin une tirade que l'on pourroit citer pour fixer la dernière borne du talent de Saurin. Il y déploie l'éloquence dominante de Saint Jean Chrysostôme.

L. A. SÉNÈQUE LE PHILOSOPHE (n. vers 750 de R., 4 ans av. J.C.—m. 818 de R., 65 de J.-C. ). II a laissé beaucoup d'ouvrages de philosophie morale, et quelques autres ; on remarque dans tous de l'esprit et du génie, mais le style en est trop affecté et bien éloigné du goût qui régnoit chez les Latins du temps d'Auguste; cependant il se fait lire avec plaisir et intérêt. On distingue parmi ses productions la Consolation à Livie. C'est le morceau qui inspire le plus d'estime pour le caractère moral de Sénèque ; car il est plein de sentences vraies et profondes, et inspire cette ferme constance qu'une ame innocente doit opposer aux coups du sort. Il devroit être le bré

viaire des malheureux. Une autre Consolation à Marcia sur la perte de son fils, est un morceau touchant et éloquent. Le traité des Bienfaits, en sept livres est un fort bel ouvrage qui roule sur la bienfaisance sur la reconnoissance et sur l'ingratitude. Les cent vingt-quatre Lettres que Sénèque adresse à Lucilius junior, sont des traités de morale sur divers sujets.

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y a de très bonnes maximes. Quelques-uns des morceaux les plus intéressans sont : De l'état des premiers humains, ép. 90; Du faux et du vrai Philosophe, ép. 5; S'affranchir du joug des passions, ép. 80; De l'ambition et de la fausse grandeur, ép. 94; Des excès du vin, ép. 83; De l'intempérance,

ép. 95, etc. etc. etc. Les Questions naturelles de Sénèque sont en sept livres. Le premier traite du feu et des météores célestes; on y remarque un morceau sur l'invention des miroirs. Le second est relatif aux éclairs, au tonnerre, à leurs causes et à leurs effets. Le troisième traite de l'eau, et par digression, du luxe des Romains dans la recherche des poissons de grand prix, puis des inondations. Le quatrième regarde le Nit, ensuite la gréle, la neige et la glace, et par digression, le luxe de la table. Le cinquième est consacré au vent; on y trouve un assez bon passage sur l'abus de la navigation. Le sixième a rapport aux tremblemens de terre et aux sources du Nil; il y a un passage sur la mort, qui est bien fait. Enfin le septième concerne les comètes. Il est inutile de dire que ces Questions naturelles offrent, au milieu de beaucoup de choses curieuses, des erreurs en physique et en géologie. On a encore de Sénèque un traité de la Providence, un de la Clémence, un de la Briéveté de la vie, etc. etc.

que

Quant à SÉNÈQUE LE TRAGIQUE, est-ille même le philosophe? C'est ce qu'on ignore. Mais, dans les dix pièces qui nous restent sous ce nom de tout le théâtre tragique latin, on assigne le premier rang à Hippolyte; ensuite on remarque les Troyennes; Médée, et Thyeste. Les six autres sont : Hercule furieux ; les Phéniciennes ou la Thébaïde; Agamemnon ; OEdipe; Hercule au mont Eta, et Octavie; mais cette dernière pièce ne peut être de Sénèque. (Voy. sur ces tragédies, notre tom. 1, pag. 131-132.)

C. SILIUS ITALICUS (n. 25 de J.-C.-m. 100),' est connu par un poëme intitulé Punica, dans lequel il célèbre, en dix-sept chants plus historiques qu'héroïques, la seconde guerre punique. Il y suit scrupuleusement l'ordre et le détail des faits depuis le siège de Sagonte jusqu'à la défaite d'Annibal et la soumission de Carthage. Il a puisé le fond de son sujet dans Tite-Live et Polybe, et les ornemens poétiques dans Virgile, ainsi que dans Lucrèce, Horace, Hésiode et Homère; mais comme il a plus le talent d'emprunter ces ornemens que de se les approprier, cela donne à sa diction une inégalité désagréable, qui n'est pas rachetée par l'apparence d'érudition et la pompe affectée qu'on remarque dans son poëme et qui au contraire y répand de la froideur; cependant si les caractères de ses personnages, conformes à la vérité historique, n'ont pas toute l'élévation que la poésie pourroit leur donner, on peut on peut dire que les sentimens que l'auteur leur fait exprimer sont nobles et grands; et parmi les descriptions dont son poëme fourmille, celles des batailles sont surtout admirables.

·On prétend que Silius Italicus fut très bon orateur, et qu'il s'étoit proposé pour modèle Cicéron dans l'éloquence, comme Virgile dans la poésie. Étoit-ce pour se familiariser davantage avec ces deux grands génies, qu'il avoit acheté deux campagnes qui leur avoient appartenu, celle de Cicéron à Tusculanum, et celle de Virgile, près de Naples où ce poëte étoit enterré ? C'est dommage que leurs pro

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