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priétés aient été beaucoup plus faciles à acquérir que leurs talens; nous aurions de plus une bonne épopée, et peut-être quelques harangues célèbres, tandis qu'il faut nous en tenir au chétif Punica. Pline le Jeune a une lettre fort intéressante sur Silius Italieus. Voy. liv. 11, épít. 7 à Caninius; il lui annonce la mort de ce poëte.

SOPHOCLE (n. 498 av. J.-C.-m. 406), avoit composé plus de cent tragédies; il ne nous en reste que sept, parmi lesquelles celle d'OEdipe Roi passe non seulement pour la plus belle de Sophocle, mais pour la meilleure de toutes celles qui nous restent de l'antiquité, si l'on considère le choix et la disposition du sujet. Les autres pièces de Sophocle sont : Ajax, Électre, Antigone, les Trachiniennes, Philoctète, et OEdipe à Colone.

P.-P. STACE (n. 61 de J.-C.—m. 96), a laissé des Sylves ou mélanges, en cinq livres, qui contiennent trente-deux petits poëmes; une épopée, la Thébaïde, en douze livres, dont le sujet est la querelle d'Étéocle et Polynice, terminée par la mort des deux frères ; et le commencement d'une Achils; léide, dont Achille eût été le héros, et dont le premier chant seul a été terminé, le second étant resté imparfait par la mort de l'auteur. La Thébaïde, principal ouvrage de Stace, a le défaut de tous les poëmes latins postérieurs à l'Énéide, qui est d'être plus historique que poétique, et plus remplie d'éru

dition que de développemens épiques. Le poëte ne manque pas d'imagination, d'idées hardies, de sentimens élevés ; mais il ignore l'art d'Homère, et même de Virgile son modèle, qui est de donner à chacun de ses héros un caractère individuel. Sa diction n'est pas simple et naturelle; il prend l'exagération pour la grandeur, et les subtilités pour de l'esprit. Malgré ces défauts, on ne peut s'empêcher de distinguer dans la Thébaïde le onzième chant; le combat des deux frères y est le plus bel endroit du poëme; et dans ce qui précède et ce qui suit ce combat, on trouve beaucoup de force et de pathétique. Stace s'est bien rendu justice, si la sincérité plus que la modestie lui a fait dire à la fin du poëme, en parlant à sa Muse :

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Nec tu divinam AEneida tenta,

Sed longè sequere, et vestigia semper adora.

C. SUÉTONE T. (n. 823 de R., 70 de J.-C. m. 883 de R., 130 de J.-C. ). L'histoire des Douze Césars que nous a donnée cet écrivain, est plutôt un recueil d'anecdotes sur ces princes, qu'une histoire suivie de leurs actions politiques et militaires. Il n'y a aucun ordre chronologique, mais une division de matières qui tient au plan que s'est formé l'auteur. A chaque empereur, il parle successivement de sa naissance, de sa jeunesse, de ses exploits, de ses ordonnances, de sa manière de vivre, de se vêtir, de se nourrir, de ses amusemens, de ses occupations, de sa figure, de son épouse, et de sa

mort; mais le tout narré sans réflexion, et quelquefois avec trop de licence dans les détails. Au reste, son style est simple, concis, correct, sans ornemens, sans affectation. M. de La Harpe prétend que Suétone rapporte tout, et qu'il ne peint rien; cependant il nous semble la manière dont il raconte que les crimes, puis la mort de Néron, celle de ses successeurs éphémères, etc., forme des tableaux assez animés. Il a aussi fort bien peint le caractère de Titus.

CLOTILDE DE SURVILLE (n. 1405—m.vers 1495). Nous nous garderons bien de parler ici des discussions qui ont eu lieu sur l'authenticité des poésies de cette femme extraordinaire ; il nous suffit, d'après la nature de notre travail, de dire que, dans le charmant recueil qui porte son nom, on distingue les verselets à mon premier né, dernière pièce du volume; l'héroïde à Bérenger; l'élégie sur la mort d'Héloïsa; plusieurs chants d'amour, quelques stances et rondes, et le chant royal à Charles VIII.

CAIUS CORN. TACITE (n. 812 de R., 59 de J.-C. -m. vers 872 de R., 119 de J.-C. ). On présume que le premier ouvrage de ce célèbre historien est la Vie de Julius Agricola, dont il avoit épousé la fille en 77 de J.-C., qui étoit mort en 93, et dont il publia la vie en 98. C'est un des plus beaux morceaux de l'antiquité, et un modèle accompli de biographie, dont les dernières pages surtout sont d'une

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perfection qui ne laisse rien à désirer. La seconde production de Tacite est son traité des Moeurs des Germains, qu'il composa en 98. C'est un ouvrage curieux et intéressant, malgré les erreurs qui s'y trouvent. Nous n'avons de l'Histoire de son temps (Historiarum libri) que les quatre premiers livres et le commencement du cinquième, qui ne contiennent que l'espace d'un peu plus d'une année; le reste est perdu, et l'on ignore combien cet ouvrage devoit avoir de livres, car il commence à l'avénement de Galba, et s'étendoit jusqu'à la mort de Domitien embrassant ainsi un espace de vingt-neuf ans. Les morceaux les plus saillans des Histoires de Tacite sont le tableau de Rome et de l'empire après la mort de Néron, Hist., liv. 1; le caractère de Galba, Hist., liv. 1; les funestes effets de l'amour du pouvoir à Rome, Hist., liv. 11; la renonciation de Vitellius à l'Empire, Hist., liv. III; et la mort de Vitellius, Hist., liv. 1. Les Annales, en seize livres, furent composées après les Histoires, quoiqu'elles renferment des événemens antérieurs. Elles sont rédigées sur un autre plan et ne peuvent en être considérées comme la première partie. Elles embrassoient tout ce qui s'étoit passé depuis la mort d'Auguste jusqu'à celle de Néron. Malheureusement il ne nous reste que les quatre premiers livres, une partie du cinquième, et les onzième, douzième, treizième et une grande partie du quatorzième ; de sorte que nous avons le règne de Tibère, chef-d'œuvre de politique, qui est aussi le chef-d'œuvre de l'au

III.

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teur; la fin du règne de Claude, et la presque totalité de celui de Néron. Le règne de Caligula et le commencement de celui de Claude manquent. Voici les principaux morceaux des ANNALES que l'on a toujours distingués: honneurs funèbres rendus par Germanicus aux restes de Varus et de son armée, Ann. liv. 1: discours de Germanicus à ses soldats révoltés, Ann., liv. 1; mort de Germanicus, et arrivée d'Agrippine à Brindes avec les cendres de ce grand homme, Ann., liv. 1; portrait de Sejan, Ann. liv. Iv; mort d'Agrippine, mère de Néron, Ann., liv. xiv; mort de Sénèque, Ann., liv. xv; etc.

etc.

TÉRENCE (n. 562 de R., 192 av. J.-C.-ma 601 de R., 153 av. J.-C. ), est auteur de six comédies que l'on a toujours estimées, et que les gens de goût mettent au-dessus de celles de Plaute, sous le rapport de la sagesse des plans, de la vérité du dialogue sans licence, et de la pureté de la diction, quoi qu'elles leur soient inférieures dans ce que l'on appelle le vis comica. De ces six pièces, celle que l'on regarde comme la meilleure, est l'Andrienne qui a été transportée sur la scène française avec succès par Baron ou plutôt le père La Rue. Viennent ensuite les Adelphes, dont Molière a imité, dans l'École des Maris, le contraste des deux frères relativement à l'éducation des enfans; l'un a pour principe la sévérité, et l'autre, l'indulgence. Dans l'une et l'autre pièce, c'est l'éducation trop sévère qui a le dessous, et ce sont ceux

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