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notre tom. 1.er, pag. 123.) Nous nous contenterons de dire ici que les morceaux les plus beaux de TiteLive sont: le combat des Horaces et des Curiaces; que l'on a toujours distingué particulièrement liv. 1; la ruine d'Albe, liv. 1; le combat de T. Manlius et d'un Gaulois, ainsi que celui de Valerius (Corvus), également avec un Gaulois liv. vi; le caractère de Papirius Cursor, liv. Ix; le caractère d'Annibal, liv. xx1; le passage des Alpes, et ensuite celui de l'Appennin, par le méme Annibal, liv. xx1; la bataille de Cannes, liv. xx11; les délices de Capoue, liv. xxIII; le combat de Badius et de Crispinus, liv. xxv; la peste de Syracuse, liv. xxv ; le caractère de Scipion l'Africain, liv. xxvi; la mort d'Annibal, liv. XXXIX; la prise et la mort de Philopomen, liv. xxxix; le caractère de M. Porcius Caton liv. xxxix, etc. etc. etc. Si nous ne parlons point des beaux discours disséminés dans l'Histoire de Tite-Live, c'est qu'ils ont été réunis dans un ouvrage connu sous le nom de Conciones. On en a fait de même pour les plus beaux traits de l'Histoire romaine, dans un volume publié sous le titre de Narrationes excerptæ. Nous renvoyons à ces deux ouvrages.

LUC CLAPIERS DE VAUVENARGUES (n. 1715 - m. 1747), l'un des écrivains moraux les plus distingués du XVIII. siècle, a laissé des ouvrages qui portent l'empreinte de la plus belle ame et d'un

grand caractère. Quoiqu'il n'ait presque point fait d'é tudes, qu'il ait peu vécu (32 ans, dont gau service), et qu'il ait toujours été souffrant, on voit qu'il avoit contracté une longue habitude de méditer, et il écrivoit fort bien. Son goût et ses principes étoient purs. Les ouvrages qu'il a composés sont : une Introduction à la connoissance de l'esprit humain, en trois livres; des Réflexions sur divers sujets ; des Réflexions critiques sur quelques poëtes et sur quelques orateurs ; des Caractères ; des Réflexions et Maximes; une Imitation de Pascal; des Lettres à Voltaire, etc. Parmi ces différens ouvrages on a distingué les Maximes, dont une surtout (la 127.e): « Les grandes pensées viennent du cœur » a été beaucoup citée. Il y en a cependant dans le grand nombre (867) quelques-unes qui présentent un sens louche. Le chapitre sur le bien et le mal moral, qui commence le troisième livre de l'Introduction à la connoissance de l'esprit humain, est très bon. La Méditation sur la foi, et la Prière qui la termine, sont fort belles. Ses Réflexions sur quelques poëtes et quelques orateurs offrent de très beaux morceaux, dont nous avons quelquefois profité dans le cours de notre ouvrage.

Nous devons ici réparer l'omission d'un article sur les livres que préféroit Vauvenargues; il devoit se trouver dans notre premier volume, pag. 215, entre SAINT-HYACINTHE et D'AGUESSEAU. VAUVENARGUES, comme toutes les personnes habituées aux profondes méditations, ne lisoit qu'un très petit

nombre de livres, mais les meilleurs et les plus exquis. Les auteurs dont il faisoit ses délices étoient RACINE et FÉNÉLON. On sent à la manière dont il les a peints, combien ils lui étoient analogues; c'est avec leur plume qu'il a tracé leur caractère. D'après la nature de ses ouvrages, on peut croire que PASCAL et La BRUYÈRE, ou plutôt THEOPHRASTE dont il se rapproche davantage, lui étoient encore très familiers.

VELLEIUS PATERCULUS (n. 735 de R., 19 av. J.-C. m. 784 de R., 31 de J.-C.) Cet historien, né l'année de la mort de Virgile, et proscrit en même temps que Sejan dont il étoit l'ami, a laissé un abrégé intitulé Historia romana, qui mériteroit peut-être plutôt le titre d'Histoire universelle s'il nous étoit parvenu en entier; car le premier fragment qui nous reste parle de la Grèce, de l'empire d'Assyrie et du royaume de Macédoine. Ensuite, il y a une lacune qui s'étend sur les 582 premières années de Rome. Le reste du premier livre et le second que nous possédons en entier, peut-être à quelques lignes près, donnent l'histoire de Rome jusqu'à l'an 30 de J.-C. C'est un précis rapide qui ne s'arrête qu'aux masses, sans entrer dans les détails. C'est un tableau des temps et des circonstances, plutôt qu'une narration des événemens. L'auteur s'en tientaux résultats; mais il excelle dans les portraits; il les trace en cinq ou six lignes avec une force et une fierté de pinceau qui le rendent, en ce genre, supérieur à tous les anciens, peut-être même à Salluste si admirable en

cette partie. Nous en citerons pour exemple le portrait de Mithridate, de Caton, de César, de Pompée, etc. Il a aussi fait le plus grand éloge de Cicé ron, en racontant sa mort, liv. 1. Mais on lui reproche d'avoir été le vil adulateur de Tibère et de Sejan; malgré cela le président Hénault l'appelle le modèle des abréviateurs.

P. VIRGILE M. (n. 684 de Rome, 70 av. J.-C. — m. 735 de Rome, 19 av. J.-C.) Quoique nous ayons consacré à cet illustre poëte, dans notre 1.er tome, pages 59-70, un article où nous parlons en détail de ses ouvrages, nous ne pouvons nous dispenser ici d'en signaler les morceaux que l'on a toujours considéré comme les plus parfaits. C'est avoir à choisir dans un superbe écrin où tous les diamans sont précieux, ceux qui, par une heureuse taille jettent un peu plus de feu que les autres. Virgile, comme nous l'avons dit, est connu par trois ouvrages de genres différens, mais qui, tous trois, l'ont immortalisé; car dans tous on reconnoît cette perfection continue de style qui forme en général le caractère de ce poëte, et qui est telle chez lui qu'il ne semble pas donné à l'homme d'aller plus loin. Ces trois ouvrages sont : l'un, dans le genre pastoral, les Églogues; l'autre, dans le genre didactique, les Géorgiques, et le troisième, dans le genre hé❤ roïque, l'Enéide.

Parmi les Églogues, dont plusieurs offrent des passages imités de Théocrite, la dixième, intitulée

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Gallus, passé pour la plus belle. Ce Gallus est représenté sous l'image d'un berger d'Arcadie, que l'infidélité de Lycoris a plongé dans le désespoir. Virgile le fait parler avec une vivacité et une sensibilité inexprimable. Quelle précision! quelle élégance! quels sentimens! quels tours de pensées! quelle poésie ! La sixième Eglogue, Silène, est aussi l'une des meilleures de notre auteur, quoi qu'en dise Fontenelle. Quelle force et quelle verve dans l'expression! quelle vivacité dans les images! quelle rapidité, quelle variété dans les tournures! quelle flexibilité dans les transitions! La quatrième, Polliọn, qui jusqu'à ce jour a mis en défaut tous les commentateurs sur le nom de l'enfant dont on y célèbre la naissance, est aussi fort belle; le charme de la poésie descriptive s'y fait sentir dans beaucoup de passages. Le style en est peut-être un peu trop relevé pour une Eglogue. La première, Tityre et Mélibée, monument de reconnoissance envers César, est infiniment touchante ; il Ꭹ a des passages aussi pleins d'images que de sensibilité, entre autres celui qui commence par Fortunate senéx .

et qui a fait dire à Fénélon : « Malheur à ceux qui ne sentent pas le charme de ces vers, etc. etc.>>

Dans les Géorgiques, ouvrage favori de Virgile, et celui sur lequel il fondoit ses droits à l'immortalité, tout est beau; c'est le poëme le plus parfait dans ce genre. Macrobe, dans ses Saturnales, liv. v, nous en indique les passages les plus remarquables. C'est au chap. XVI, où il dit que dans un poëme les

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