Immagini della pagina
PDF
ePub

proche un peu trop de pompe oratoire; aussi n'estil placé qu'au second rang parmi les orateurs de la chaire. Cependant il faut convenir qu'il a des morceaux de la plus grande beauté. Parmi ses ouvrages (Paris, 1805, in-8.o), on distingue le dernier, son sermon sur la fondation d'un hospice pour les militaires et les prêtres infirmes. La seconde partie surtout est le plus glorieux triomphe de son talent, et c'étoit la plus délicate à traiter. Rien n'est plus touchant, plus sublime que le tableau qu'il fait d'un vénérable pasteur de campagne, prodiguant ses soins et ses secours à ses paroissiens, et particulièrement aux infortunés succombant sous le double fléau de la plus horrible misère et de la plus cruelle épidémie. « Seul (le pasteur) au milieu des gémissemens et des pleurs, livré lui-même à l'activité du poison qui dévore tout à ses yeux, il l'affoiblit, il le détourne; ce qu'il ne peut sauver il le console, il le porte jusque dans le sein de Dieu; nuls témoins nuls spectateurs, rien ne le soutient, ni la gloire, ni le préjugé, ni l'amour de la renommée, ces grandes foiblesses de la nature auxquelles on doit tant de vertus; son ame, ses principes, le ciel qui l'observe, woilà sa force et sa récompense. L'État, cet État qu'il faut plaindre et servir, ne le connoît pas; s'occupet-il, hélas! d'un citoyen utile, qui n'a d'autre mérite que celui de vivre dans l'habitude d'un héroïsme ignoré. » Après le discours dont nous venons de parler, les Oraisons funèbres de M. l'abbé de Boismont, que l'on distingue, sont celle du Dauphin et

celle de Louis XV. On admire surtout dans cette dernière, le passage où l'orateur retrace l'ascendant que prit dans l'Europe, vers 1734, la politique modérée du cardinal de Fleury, ascendant qui malheureusement ne dura pas long-temps.

JACQUES-BENIGNE BOSSUET (Voyez tom. 1.er, pag. 172). Parmi les nombreux ouvrages de ce grand homme, les principaux sont: le Discours sur l'histoire universelle, ses Oraisons funèbres, ses Sermons, son Histoire des Variations, sa Politique tirée de l'Écriture Sainte, ses Élévations, ses Méditations

l'Évangile, son Traité de la connoissance de Dieu et de soi-même, et son Exposition de la doctrine de l'Église.

Parmi ses Oraisons funèbres, les quatre princi pales, celles que l'on regarde comme quatre chefsd'œuvre d'une éloquence qui ne pouvoit avoir de modèle dans l'antiquité et que personne n'a depuis égalée, sont: 1.° l'Oraison funèbre d'HenrietteMarie de France, reine d'Angleterre; 2.o celle de Madame (Henriette-Anne d'Angleterre, duchesse d'Orléans); 3.o celle de Louis de Bourbon, prince de Condé, et 4.° celle d'Anne Gonzague de Clèves, princesse Palatine. Cette quatrième est un peu inférieure aux trois premières.

« Le sermon de Bossuet, sur l'unité de l'Église, dit le cardinal Maury, qu'il prêcha si à propos avec le succès le plus inoui et le mieux mérité, à l'ouverture de l'assemblée du Clergé de France, en 1681,

me paroît le plus beau discours pour la chaire, et par conséquent incomparablement le plus magnifique ouvrage de ce genre qui ait jamais été composé dans aucune langue. C'est une création oratoire absolument à part, un prodige d'érudition, d'éloquence, de sagesse et de génie. L'exorde est le plus admirable qui ait jamais été fait : c'est la verve, l'inspiration, la magnificence d'allégorie d'un prophète. >>

Ailleurs M. Maury dit : « Indépendamment du grand chef-d'œuvre sur l'unité de l'Église, dans le quel l'évêque de Meaux s'élevant au-dessus de tous les sermons et même des siens propres, nous donne l'idée la plus savante, la plus solide et la plus sublime de la constitution de l'Église, qu'il explique en présence de l'assemblée à jamais mémorable du Clergé, en 1681, mon admiration peut indiquer, avec une confiance particulière, en totalité ou du moins en partie, aux amateurs de l'éloquence sacrée, un grand nombre de discours que Bossuet paroît avoir travaillés avec plus de soin, entre autres : ses sermons sur les devoirs des Rois; -sur l'éminente dignité des Pauvres dans l'Eglise; sur la nécessité de travailler à son salut; sur JésusChrist, comme objet de scandale; sur les vices de l'HONNEUR du monde; sur la justice; — sur l'honneur; — sur l'impénitence finale ; sur les jugemens humains; sur l'ambition; sur la vie cachée en Dieu;sur la Providence ;-etc., etc., etc., etc., etc. »

[ocr errors]

etc.,

LOUIS BOURDALOUE (Voyez tome 1.er, page 182). M. Maury, dans son Essai sur l'éloquence,dit: « qu'il ne connoît rien de plus étonnant et de plus inimitable dans l'éloquence religieuse, que les premières parties des Sermons de Bourdaloue sur la Conception, sur la Passion, Dei virtutem, et sur la Résurrection. C'est, ajoute-il, la borne de l'art, comme c'est la borne du genre. » Bourdaloue à peine eut paru dans la capitale, qu'une foule innombrable d'auditeurs et l'élite de toute la France accoururent à ses sermons. Il ne fut pas moins admiré à la Cour, où il prêcha devant Louis XIV plus souvent qu'aucun autre prédicateur. Aussi ce Monarque, qui avoit beaucoup de discernement, disoit qu'il aimoit mieux entendre plusieurs fois les mêmes sermons de Bourdaloue, que les sermons nouveaux de tout autre orateur. M. de Bonald a exprimé sur Bourdaloue et sur Massillon, une pensée qui, au premier coup d'œil, paroît singulière, carsouvent on juge du caractère moral d'un écrivain par son style: «L'éloquence de Bourdaloue, dit-il, est sévère, et sa morale est consolante; la morale de Massillon est dure, et son style plein de charmes et de grâce. » Quand on a médité les écrits de ces deux illustres prédicateurs, on sent combien cette pensée est juste.

G. L. LE CLERC de BUFFON (Voy. tom. 1.er, pag. 367), s'est fait une grande réputation, parce qu'il a eu le bonheur de réunir à un haut degré les

génie de la science au talent d'écrire. Les discours qu'il a placés en tête des différentes parties de son ouvrage, sont des morceaux précieux qui, comme on l'a dit, semblables à des foyers lumineux, répandent leur clarté sur tous les objets de détail. Quant aux passages que lui-même estimoit le plus dans son histoire, sous le rapport du style, c'étoit le discours qu'il prête au premier homme sur le développement de ses sens; la peinture du désert de l'Arabie, à l'article du Chameau; et une autre peinture plus belle encore selon lui, dans l'article du Kamichi. Il a aussi rendu avec des couleurs très fortes l'aspect de la nature brute. C'est surtout dans certaines descriptions que l'on reconnoît toute la richesse, toute la flexibilité, toute l'originalité du talent de Buffon. Quoi de plus beau que les tableaux où il met en scène le cheval, le lion, le boeuf, le cygne, l'éléphant, l'écureuil, le lièvre, le chien, le cerf, l'âne, l'aigle, le coq, le colibri, etc.! Quelle variété, quelle souplesse dans le style! Le discours que prononça M. de Buffon lors de sa réception à l'Académie française, le 25 août 1753, renferme un excellent morceau sur l'objet auquel il doit une grande partie de sa réputation, c'est-à-dire, sur le style.

C. V. CATULLE (n. 667 de Rome, 87 avant J.-C. m. vers 708 de Rome, 46 avant J.-C.). Ce poëte lyrique, élégiaque et satirique, est particulièrement connu par son poëme intitulé: Les Noces de Thétis et Pélée, qu'on regarde comme son chef

« IndietroContinua »