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d'œuvre. C'est un mélange du genre héroïco-épique et du genre lyrique. On croit qu'il est traduit ou imité du grec, et même que Catulle y a réuni deux poëmes absolument différens, les Aventures d'Ariane, et la Description des figures représentées sur le tapis du lit nuptial de Thétis et Pélée. En effet, ces. noces ne sont qu'un cadre dans lequel le poëte a inséré différentes fables tirées des siècles héroïques de la Grèce. Il s'étend sur celles qui étoient les plus favorables à la poésie, ne les rattachant entre elles que par ne légère transition. L'épisode d'Ariane est la partie la plus estimée de ce poëme.

Le second morceau, l'un des principaux titres qui assurent l'immortalité à Catulle, est son Epithalame de Julie et de Manlius son ami et son bienfaiteur, poëme en deux cent trente-cinq vers, que l'on croit aussi imité du grec. Barthius, célèbre philologue, dit dans ses Remarques sur Claudien, pag. 789, que cet épithalame paroît écrit par la main de Vénus et des Grâces.

Parmi les autres poésies de Catulle (qui sont au nombre de cent treize pièces), il en est encore unę douzaine qui sont d'un goût exquis, pleines de grâces et de naturel, vrais petits chefs-d'œuvre où il n'y a pas un mot qui ne soit précieux, mais qu'il est aussi impossible d'analyser que de traduire. Ne manquons pas d'y comprendre les vers sur le Moineau de Lesbie, et la traduction de la fameuse ode de Sapho, que Longin nous a conservée, et qui a été traduite

ou plutôt imitée dans presque toutes les langues modernes où l'on a quelque goût des lettres.

Michel de CERVANTES (n. 1549—m. 1616). Don Quichotte est, à coup sûr, le roman le plus original et le plus plaisant qui existe ; la folie sérieuse du chevalier de la Triste Figure et les bouffonneries de Sancho, sont une source inépuisable de gaieté, qui fait rire malgré soi. Les nouvelles historiques dont ce livre est semé lui donnent encore un nouveau prix; une de ces nouvelles, le Curieux impertinent, est un des meilleurs morceaux de Cer

vantes.

C. JULIUS CÉSAR (n. 654 de Rome, 100 av. J.-C. m. 710 de Rome, 44 av. J.-C.), avoit composé un assez grand nombre d'ouvrages dont nous avons à déplorer la perte. Heureusement les sept livres de ses Commentaires sur les guerres des Gaules, et les trois livres de ses Commentaires sur la guerre civile, ont échappé à la faux du temps. Les morceaux que l'on distingue dans ses premiers Commentaires, sont la description de la Gaule et ensuite celle de la Bretagne. Voyez ce que nous avons dit de ces Commentaires qui ne sont que des Mémoires, tom. 1.er, pag. 156-157.

TIMOLÉON CHEMINAIS (n. 1652-m. 1689), jésuite, s'est fait une grande réputation dans la

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chaire, quoiqu'il soit mort fort jeune (38 ans). Son sermon sur la crainte des jugemens de Dieu, et sa fameuse Exhortation pour les prisonniers (1), sont considérés comme les plus beaux modèles de l'éloquence pathétique dans les fastes de la Religion après cependant nos orateurs du premier rang. « Le style de Cheminais, dit M. le cardinal Maury, plein de douceur et de mollesse, annonce un très heureux talent. Ses sermons respirent une éloquence attrayante et affectueuse, dont le charme fait regretter que cet écrivain, condamné par la nature à des infirmités habituelles, n'ait pas assez vécu pour remplir toute sa carrière oratoire. » Le Père Bouhours le désigne comme l'Euripide de la chaire. Ses sermons ont été recueillis et publiés par le Père Bretonneau, Paris, 1730 ou 1764, 5 vol, in-12, Les trois premiers volumes seuls sont du Père Che minais,

SAINT JEAN CHRYSOSTOME (n. 347-m.407).

(1) On peut mettre à côté de cette exhortation un superbe passage de l'abbé de Besplas dans son sermon de la Cène, prêché devant Louis XVI à Versailles. Rien n'est plus pathétique; l'orateur avoit long-temps exercé son ministère dans les prisons. Le jeune monarque, le bon Louis XVI, fut tellement ému du tableau affreux que l'orateur traça de l'état des prisons et surtout des cachots, que tout le monde s'en aperçut à l'instant; et tout en sortant de la chapelle, S. M. ordonna que l'on s'occupât sur-le-champ à améliorer le sort des prisonniers, surtout des malheureux qui languissoient dans d'horribles cachots en attendant le supplice. Voyez ce beau passage cité par La Harpe dans son Cours de littérature, édition de Dijon, tom. xvi, pag. 188 et suiv,

Les deux plus célèbres orateurs de l'Église grecque, sont saint Chrysostôme et saint Basile (n. 328

m.

379). Le premier est supérieur à tous les autres. Dans le sermon qu'il prononça en faveur d'Eutrope, réfugié auprès de l'autel, et dans celui qu'il prête à Flavien pour fléchir Théodose, il règne un pathétique vrai, une abondance de sentimens nobles que l'on peut comparer aux harangues immortelles pour Ligarius et Marcellus. Ces deux morceaux de saint Chrysostôme sont certainement les chefs-d'œuvre de l'éloquence chrétienne dans les Pères grecs. Quant à saint Basile, il peut être opposé, pour l'éloquence, à ce que l'antiquité a de plus grand : c'est l'opinion d'Erasme.

M. T. CICÉRON (Voy. pag. 55 du tom. 1.er). Tout ce qui est sorti de la plume de ce grand homme a été l'objet de la vénération des siècles; cependant le cachet de son génie supérieur et de son talent oratoire étant plus fortement empreint sur quelques-uns de ses ouvrages, nous allons tâcher de les désigner plus particulièrement à la curiosité du lecteur. Nous signalerons d'abord l'oraison contre Q. Cecilius, prononcée l'an 684 (1),

(1) Ce discours porte le titre de Divinatio; c'est le terme juridique de l'action dont il s'agissoit. Ce Cecilius était un homme corrompu par Verrès qui feignoit d'être son ennemi, et briguoit l'honneur d'être son accusateur, afin de mieux trahir la cause des Siciliens qu'il prétendoit protéger. Cette canse n'est done que préparatoire dans l'affaire de Verrès.

et les six Verrines (qui tiennent à la même cause), parce que dans cette suite de discours il brille un grand talent oratoire, et qu'en outre elle est très utile pour connoître l'histoire du septième siècle de ́Rome, et la procédure judiciaire des Romains. En outre, la Verrine de Signis, où il est question des monumens des arts, volés par Verrès, est du plus haut intérêt pour les amateurs de l'antiquité et pour l'histoire de l'art. La harangue pro lege Manilia, prononcée en 688, est encore plus célèbre que les Verrines. Cicéron étoit alors préteur; il soutint dans ce discours la rogation faite par le tribun Manilius en faveur de Pompée. - Que dire des quatre Catilinaires prononcées en novembre et décembre 691, si ce n'est qu'elles sont le triomphe de Cicéron, et son plus beau titre à la gloire? La première eut lieu le 8 novembre, devant le sénat; Catilina osa s'y trouver, et fut à l'instant accablé par le fameux Quousque tandem, etc. Cicéron y développa toute la trame des conjurés. Dans la seconde harangue, l'orateur justifie en présence du peuple, sa conduite envers les conjurés. La troisième harangue, également prononcée devant le peuple le 4 décembre, a pour objet de dévoiler de nouvelles découvertes de la conjuration, faites dans la nuit du 2 au 3 décembre, et la conduite que Cicéron tint le matin dù même jour. Enfin, dans la quatrième oraison prononcée le 5 décembre au sénat, l'orateur se déclare pour l'avis de Silanus, d'après lequel les conjurés retenus en prison, furent mis à mort sans être tra

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