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qui en eût fait autant d’Énée et d'Hector sans l'intervention de Neptune et d'Apollon. Dans le vingtunième chant, Achille continue ses exploits; dans le vingt-deuxième, il immole Hector à la vengeance de Patrocle, l'attache à son char et le traîne à la vue de Priam et d'Hécube. Le vingt-troisième est consacré aux funérailles de Patrocle. Enfin dans le vingtquatrième, le plus touchant de tous, on voit l'infortuné Priam venir supplier le fier Achille de lui rendre le corps de son malheureux fils (Hector); il l'obtient, le ramène dans son palais. La douleur d'Andromaque, d'Hécube et d'Hélène éclate à la vue de ce triste spectacle, et le poëme finit par les funérailles d'Hector. Telle est cette immortelle Iliade dont nous devrions peut-être nous reprocher d'avoir voulu indiquer les passages les plus saillans ; car les beautés de détail y sont tellement multipliées, que ce que nous avons omis pourroit fort bien avoir les mêmes droits à l'admiration des gens de goût, que les passages que nous avons signalés.

Quant à l'Odyssée, ouvrage si inférieur à l'Iliade, il peut intéresser par l'exactitude avec laquelle Homère a parlé des lieux où il conduit Ulysse, et par la peinture des mœurs et des coutumes des différens peuples; mais les aventures de son héros.tiennent tantôt à un merveilleux qui surprend plus qu'il n'élève l'ame, et tantôt à des détails bas et triviaux où l'on ne reconnoît plus ce génie qui nous a peint Achille, Agamemnon, Hector et tant d'autres héros avec les couleurs qui conviennent à l'épopée. Nous

n'entrerons donc dans aucun détail sur l'Odyssée: Ceux qui sont curieux de voir tout ce qui regarde Télémaque, Pénélope, Ulysse, Polyphème, les Lestrigons, les Lotophages, Circé, les Enfers, les Prétendans, Ulysse mendiant à la porte de son palais, la manière dont il y est reconnu, etc. etc. etc. vent consulter le poëme.

, peu

Q. HORACE F. (n. 689 de R. 65 av. J.-C.— m. 746 de R. 8 av. J.-C.). Quoique tous les ouvrages de ce poëte soient d'un goût exquis et que l'on n'y trouve que très peu de morceaux d'un moindre mérite, cependant on distinguera toujours quelques pièces qui l'emportent sur les autres. Nous mettrons au premier rang l'ode 111 du livre Iv, Qualem ministrum fulminis alitem etc., en l'honneur de Drusus qui en août 739 avoit vaincu les Vindéliciens. Cette pièce est si accomplie, qu'elle a désarmé la redouta, ble critique de Jos. Scaliger qui n'a pu s'empêcher d'avouer qu'Horace est ici au-dessus de lui-même et de toute la Grèce. La première partie est d'une élévation plus que pindarique; le milieu est relevé par les sentimens d'une morale noble, sensée et pathétique; enfin un morceau d'une éloquence mâle et véhémente termine l'ouvrage. Aussi a-t-on appelé cette ode l'Aigle d'Horace, moins parce qu'elle commence par une comparaison avec cet oiseau, que parce qu'elle est la pièce la plus sublime du poëte. L'ode 1 du livre iv, Quem tu, Melpomene, semel etc.est aussi fort belle. La poésie, l'élévation et la délicatesse bril

IV,

lent également dans les pensées, dans le style et dans la versification; Dacier a eu raison de dire que les Grecs et les Latins ne nous ont rien laissé de plus achevé. L'ode xiv du livre iv, à Auguste, Phœbus volentem etc., est encore l'une des meilleures d'Horace; rien n'y est négligé, tout est parfait, jusqu'à la versification, tout est digne du poëte et du héros. L'ode 11 du livre v, Beatus ille qui procul negotiis, est l'une des plus agréables de l'auteur ; si elle n'est pas son chef'd'œuvre, au moins on peut la mettre à côté de ce qu'il nous a laissé de plus beau en matière de compositions lyriques. Nous ne craindrons pas de classer l'ode u du livre III, Justum et tenacem propositi virum, etc. parmi les véritables chefs-d'œuvre d'Ho

race; il n'est rien sorti de sa plume qui soit plus accompli. La hardiesse du dessein, la singularité de l'invention, l'artifice de la conduite, le sublime de la poésie, le choix des pensées, la force des expressions, la richesse des figures dont elle éclate d'un bout à l'autre, tout lui donne le pas sur beaucoup d'autres. Nulle part Horace n'est plus poëte que dans l'ode XVIII du livre II, Bacchum in remotis carmina rupibus, etc. Il étoit impossible de réunir plus d'élévation dans les idées, plus de force dans les sentimens, plus de variété dans les tours. La satire v du livre 1.er, Egressum magná me excepit Aricia Romá, sur le voyage à Brindes, est une des meilleures pièces qui soient sorties de la plume d'Horace. La satire 1.re du livre 1, Qui fit, Mœcenas, ut nemo, quam sibi sortem, est aussi très estimée; elle prouve qu'Ho

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race n'est pas moins premier poëte dans le genre satirique que dans le genre lyrique. La satire v du livre II est un charmant dialogue entre Ulysse et Tirésias contre les bassesses que l'on faisoit pour attraper un legs dans le testament des riches. Pétrone appelle Hæredipeta celui qui se livroit à cet infame métier. L'épître vi du livre 1.er, Nil admirari, propè res est una Numici, etc. est une des meilleures de notre poëte, ainsi que la suivante, Quinque dies tibi, qui passe pour l'une des plus gracieuses et des plus spirituelles qui soient sorties de sa plume enchanteresse. On ne finiroit pas si l'on vouloit indiquer toutes les pièces remarquables qui forment la collection des œuvres d'Horace; il faudroit presque toutes les énoncer; cependant nous ne pouvons nous refuser à citer encore la pièce des jeux séculaires Odi profanum vulgus et arceo ; c'est sans contredit l'un des plus riches morceaux de la poésie lyrique, de même que le beau poëme séculaire, Phæbe silvarumque potens Diana, etc. Quant à l'Art poétique, on doit le considérer aussi comme l'un des monumens les plus précieux de l'antiquité romaine dans ce genre, quoique ce ne soit pas un traité complet de poétique, puisqu'il ne renferme que les principaux préceptes de l'art. Mais il faut avouer que la forme épistolaire n'a pas permis d'en faire un ouvrage aussi méthodique et aussi régulier que si l'auteur eût voulu composer un poëme didactique et spécial.

ISOCRATE (n. 436 av. J.-C.-m. 338), orateur

grec, a laissé vingt-un discours sur divers sujets de politique, qui sans être toujours écrits avec force et chaleur, ne sont pas moins intéressans, soit par l'importance des sujets, soit par une diction toujours harmonieuse et par des périodes arrondies. Le plus achevé de ses ouvrages est celui qui a pour titre Panégyrique; il fut prononcé aux jeux olympiques. On prétend qu'il a poli et retouché pendant dix ou quinze ans ce discours, chef-d'œuvre de composition. Il l'adresse à tous les Grecs et veut leur prouver que les Athéniens doivent tenir le premier rang parmi les États confédérés, préférablement aux Spartiates, et que tous les Grecs doivent se réunir à eux pour faire la guerre aux Perses.

pas sans

JUSTIN (n. 853 de R. 100 de J.-C.-m.vers 903 de R. 150 de J.-C. ). Son abrégé de l'Histoire universelle de Trogue-Pompée, sans nous dédommager de la perte de cette grande histoire, n'est intérêt, quoiqu'il n'y ait pas beaucoup de méthode ni de chronologie; c'est un tableau rapide des plus grands événemens arrivés chez les nations les plus connues. Le style en général est sage, clair et naturel, sans affectation, sans enflure, et semé de morceaux fort éloquens. C'est pourquoi on le met entre les mains des jeunes gens; mais comme classique, il auroit dû être purgé de quelques phrases où la pudeur n'est pas assez respectée. Parmi les beaux morceaux de Justin, on remarque le passage où il peint le retour d'Alcibiade dans sa patrie d'où il avoit été

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