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placer parmi les plus beaux monumens, non seulement de la littérature française, mais de l'éloquence en général. »

Quoique tout soit beau dans Massillon, il y a cependant des parties de ses ouvrages qui excitent davantage l'admiration ; voici celles que désigne M. Maury: 1.o les sermons sur le petit nombre des Élus (déjà cité); — sur le Pardon des ennemis ; — sur la Mort du Pécheur ( déjà cité ); sur la Confessur l'Aumône; sur la Divinité de J.-C.

sion;

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(déjà cité);—sur le Mélange des Bons et des Mé

chans; sur le Respect humain; — sur l'Impé

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sur la Tiédeur;

nitence finale; et sur les Injustices du Monde. 2.° Ses Conférences ecclésias tiques passent aussi pour un chef-d'œuvre. 3. Il en est de même de ses Homélies, de l'Enfant prodigue, du Mauvais Riche et de la Samaritaine, ainsi que de presque tous les sermons de son Avent et de son Grand-Carême. 4.o La plus éloquente de toutes les prières de Massillon est celle qui se trouve dans les quatre dernières pages de son beau sermon sur le Délai de la Conversion. 5.o Enfin le sermon sur le Danger des Prospérités temporelles pour le second dimanche du Grand-Carême est absolument du même genre que les discours du Petit-Carême ; mais il leur est, dit M. Maury, très supérieur sous le rapport de l'éloquence,

J. MILTON (V. tom. 1, pag. 356). Nous ne dirons rien ici de son Paradis perdu, parce que nous

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en avons mentionné les morceaux les plus saillans à l'article DELILLE; nous ajouterons seulement que les cinq premiers chants sont supérieurs aux cinq derniers; et nous rapporterons une anecdote qui confirme ce que nous avons dit du passage du poëme, relatif aux plaisirs purs et innocens que goûtoient nos premiers parens dans l'Eden; pourvu toutefois que cette anecdote soit vraie, car son auteur nous est très suspect : « Je me trouvois un jour, dit Hérault de Séchelles, avec six hommes de lettres. On se demandoit quel étoit le plus beau morceau de poésie. J'opinai pour que chacun écrivit secrètement son avis sur un billet. Nous fumes très étonnés de voir que nous nous étions tous réunis à donner la préférence à la peinture d'Adam et Ève dans le Paradis terrestre, par Milton. » Si l'anecdote est vraie, il est présumable que quelques antécédens avoient disposé les esprits de la société à une telle unanimité.

J.-B. Poquelin de MOLIÈRE (n. le 15 janvier 1620-m. le 17 février 1673). Le Misanthrope et le Tartufe se disputent à juste titre la primauté parmi les chefs-d'œuvre de cet homme extraordinaire. Il en est cependant qui donnent la préférence au Tartufe, et qui le regardent « comme le plus sublime ouvrage qui soit sorti de la main des hommes, l'œuvre la plus parfaite du génie, ce que l'esprit humain a pu concevoir de plus beau sous tous les rapports; mais si le plaisant du masque ne couvroit pas l'odieux du visage, cette pièce seroit abominable. »

Après le Tartufe et le Misanthrope, viennent les Femmes savantes, l'Avare, le Bourgeois gentilhomme, les Précieuses ridicules, le Festin de Pierre,

etc. etc.

MOSCHUS (n. vers 195 av. J.-C.-m. vers 130), a laissé des poésies où l'on remarque moins de simplicité et de naïveté que dans celles de Théocrite; la plus belle est sans contredit son Enlèvement d'Europe; celles qui suivent sont : le Chant funèbre en l'honneur de Bion; et Mégare, épouse d'Hercule. Perrault, l'ennemi des anciens, dit que «l'idylle de Moschus, intitulée l'Amour fugitif, est une des plus agréables poésies qui se soient jamais faites (voilà qui est vrai), et qu'elle ne se ressent point de son antiquité. » ( Voilà du Perrault.).

CHARLES FREY DE NEUVILLE (n.1693-m.1774), jésuite qui tient un rang distingué parmi les prédicateurs du second ordre, a composé beaucoup de sermons (8 vol. in-12), qui dans le temps lui ont valu une grande réputation. Il en est deux surtout qui l'emportent sur les autres : l'un, le premier de ses ouvrages et peut-être le meilleur, est le Panégyrique de Saint Jean de la Croix, qu'il a composé en professant la rhétorique à Orléans ; l'autre est son sermon sur le Péché mortel, dont les dix dernières pages surtout peuvent passer pour le chefd'œuvre de l'auteur et rivaliser avec ce que l'on a de mieux dans ce genre.

PIERRE NICOLE (n. 1625, et non 1623 comme il est dit par erreur, tom. 1, pag. 154-m. 1695 ). Ses Essais de morale, qui ont eu le plus grand succès lorsqu'ils ont commencé à paroître en 1671, sont encore aujourd'hui son plus beau titre à l'estime publique; on ne récusera sans doute pas le témoignage de Voltaire; il dit formellement : « Les Essais de Nicole, qui sont utiles au genre humain, ne périront pas. Le chapitre sur les Moyens de conserver la paix dans la société, est un chef-d'œuvre auquel on ne trouve rien d'égal dans l'antiquité.

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P. OVIDE N. ( n. 711 de R. 43 av. J. C. m. 770 de R. 17 de J. C.) Parmi les poésies de cet ingénieux, brillant et fécond écrivain, on regardera toujours les Métamorphoses comme son chef-d'œu vre, et comme l'ouvrage qui lui assigne un rang parmi les premiers poëtes de l'antiquité. Ce beau travail présente en xv livres, une suite à peu près chronologique de deux cent quarante-six fables de la Mythologie, qui commencent au chaos et vont jusqu'à la mort de César. Rien n'est plus admirable que la variété et la flexibilité du talent avec lequel le poëte a rendu tant de tableaux curieux et piquans qui finissent presque tous par une métamorphose, et qui cependant forment un tout bien suivi, bien lié; car on voit l'auteur tenir toujours dans sa main le fil imperceptible qui, sans se rompre jamais, guide le lecteur dans ce dédale d'aventures merveilleuses. Il est difficile de désigner les tableaux les plus beaux

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de cette riche galerie. Indiquerons-nous la description éblouissante du palais du Soleil, la fable si naïve, si touchante, si morale de Philemon et Baucis, celle de Myrrha, les plaintes d'Hécube, la dispute des armes d'Achille, etc. etc.? Combien d'autres morceaux dignes d'être cités le disputeroient à ceux-ci. Ne soyons donc pas surpris si Voltaire, qui n'étoit pas prodigue d'admiration, en avoit une réelle pour cet ouvrage; et si La Harpe a dit que c'étoit un des plus beaux présens que nous ait faits l'antiquité.

Après les Métamorphoses, les Épttres ou Héroïdes passent pour l'ouvrage le plus achevé d'Ovide, et celui qui a trouvé le plus d'imitateurs. On en compte vingt-une, à la tête desquelles on met l'Építre de Sapho à Phaon, qui est un véritable

chef-d'œuvre.

Ses Élégies partagées en trois recueils, sont nombreuses (145). Le premier recueil intitulé Amores, qu'il ne faut pas confondre avec l'Ars amatoria, en contient quarante-neuf distribuées en trois livres. Cet ouvrage a tout l'éclat, toute la fraîcheur de l'âge où l'auteur le composa; mais on voit qu'il n'a ni la sensibilité, ni l'élégance, ni la précision de Tibulle, et il est moins passionné que Properce. Le second recueil, les Tristes, renferme cinquante élégies en cinq livres ; la plus intéressante, sans comparaison, est celle où il détaille les circonstances de son départ, la dernière nuit qu'il passa dans Rome, et les adieux tendres et douloureux de son épouse. Le troi

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