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sième recueil, Lettres écrites du Pont, est en quatre livres et contient quarante-six élégies. Celles-ci sont adressées à des personnes nommées, tandis que les Tristes également écrites du Pont, sont des épanchemens de cœur dans lesquels le poëte s'occupe de lui-même et de sa douleur. N'oublions pas son élégie sur la mort de Tibulle, qui est peut-être la meilleure de toutes.

Les Fastes sont encore un ouvrage d'Ovide qui est estimé quoiqu'il ne soit pas terminé. Quant à ses autres productions, nous ne croyons pas devoir en parler.

ALEXIS PIRON (n. 1689-m. 1773 ). La Métromanie est son chef-d'œuvre, et lui a fait beaucoup plus de réputation que Gustave Vasa, « La Métromanie, dit un moderne, semble être l'anneau de la chaîne qui unit le beau siècle de Louis XIV avec le suivant. C'est un modèle de style, d'imagination, de verve et de conduite. Aucun vers qui ne tende à l'action, aucune situation qui ne soit vraiment comique, aucun personnage qui ne soit soutenu, aucun caractère qui ne soit dessiné avec vérité. Cette pièce suppose plus de connoissance du théâtre que tous les ouvrages de nos meilleurs écrivains dramatiques du XVIIIe siècle, etc. » Croiroit-on qu'elle fut, dans le temps, refusée par les comédiens?

PLATON (n. 429 av. J. C.-m. 348), le plus célèbre des philosophes anciens et modernes, a

laissé d'assez nombreux ouvrages parmi lesquels on distingue les suivans: Criton ou du devoir du citoyen ; ce dialogue est censé avoir lieu dans la prison de Socrate, à qui Criton avoit conseillé de prendre la fuite pour éviter la mort injuste à laquelle il étoit condamné. C'est un des plus beaux morceaux de Platon et de toute la littérature ancienne. Le Banquet ou de l'Amour; ce dialogue est celui que Platon a le plus soigné. Selon Wiéland, « c'est un ouvrage de luxe poétique, auquel toutes les Muses ont pris part. Platon y verse sur ses lecteurs, comme de la corne d'Amalthée, toutes les richesses de son imagination, de son esprit, de son sel attique, de ́son éloquence et de son talent pour la composition; ouvrage travaillé, poli et perfectionné à la lueur de la lampe, et par lequel Platon a voulu nous montrer qu'il dépendoit de lui d'être à son choix le premier parmi les orateurs, les poëtes ou les sophistes de son temps. De la République ou de ce qui est juste, en dix livres; cet ouvrage est regardé comme le chef-d'œuvre de Platon (excepté cependant ce qu'il avance sur la communauté des femmes); il y établit l'idée d'un gouvernement bien ordonné, dans lequel tous les citoyens obéissent aux lois de la morale, et où tous concourent au bien général. Il distingue toutes les institutions politiques, d'après le nombre des personnes qui prennent part au gouvernement, en monarchiques, oligarchiques et démocratiques; ou d'après les motifs qui guident les gouvernans, en philosophiques, ambitieuses, avides, absolues et

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despotiques. Nous pouvons encore citer comme morceaux très renommés et les plus généralement connus, l'Apologie de Socrate ou le discours que ce sage prononça devant l'Aréopage; et le Phédon, dialogue fameux où, quelques heures avant de boire la ciguë, Socrate entretient de l'immortalité de l'ame ses amis qui l'admirent et qui pleurent.

Comme personne n'a mieux parlé que Platon de la Divinité et de nos rapports avec elle, on a pensé que les livres des Hébreux, qui font partie de nos livres saints, ont bien pu ne pas lui être inconnus. En effet, outre les passages que nous avons cités, tom. 1, pag. 256-257, en voici un tiré de son dixième livre des Lois, qui coïncide non-seulement pour le sens, mais pour l'expression, avec une phrase de David: il est question de la présence de Dieu à toutes nos actions et à toutes nos pensées. Platon dit: « Quand vous seriez assez petit pour descendre dans « les profondeurs de la terre, ou assez haut pour <«< monter dans le ciel avec des ailes, vous n'échap« perez pas aux regards de Dieu. » Le psalmiste s'adressant à Dieu, lui dit : «Si je m'élève jusqu'aux << cieux, vous y êtes; si je descends dans les profon«< deurs de la terre, je vous y trouve. » C'est bien la même pensée. Cette rencontre est assez singulière. Il faut remarquer que Platon a beaucoup voyagé en Egypte, que les livres des Hébreux y étoient assez répandus, et qu'il ne s'est écoulé guère qu'un siècle depuis notre philosophe jusqu'à Ptolomée Phi

ladelphe qui a ordonné la traduction des septante. Un morceau de Platon, très sublime, qui se trouve encore dans le dixième livre des Lois, est celui où il établit et justifie la Providence par des moyens puisés dans la plus saine philosophie. Il prouve très bien que l'indifférence et l'impuissance à l'égard des choses humaines, sont également incompatibles avec la nature divine ; et il est le premier chez lequel on trouve cet argument invincible, que l'homme qui ne peut jamais voir que les accidens de l'individu et du temps, c'est-à-dire, ce qui est partiel et passager, ne sauroit être juge compétent du dessein de Dieu qui doit nécessairement rapporter et subordonner le particulier au général et le temps à l'éter nité.

M. A. PLAUTE ( n. 527 de R. 227 av. J. C.m. 570 de R. 184 av.J.C.) Des vingt pièces qui nous restent de cet auteur sur cent trente que les anciens lui attribuoient, celle intitulée les Captifs, est regardée par plusieurs critiques comme la meilleure ; c'est une comédie de caractère. Le Rudens (le cable ou le naufrage) est encore une des bonnes pièces de Plaute. L'Epidicus ( ou le querelleur) étoit celle l'auteur aimoit d'affection, quam ego fabulam æquè ac meipsum amo. Il faut aussi mettre au rang de ses pièces choisies le Trinummus ( le trésor caché) imité du grec de Philémon. La diction de Plaute est peu harmonieuse ; mais elle est naturelle,

que

forte et même assez élégante, quoique remplie d'ar chaïsmes; cependant on ne peut la comparer à celle de Térence.

C. PLINE L'ANCIEN (n. 776 de R. 23 de J. C.— m. 832 de R. 79 de J. C.), avoit composé un grand nombre d'ouvrages dont on voit l'énumération dans une lettre (5, liv. 111) de Pline le Jeune son neveu ; mais il ne nous en reste qu'un de cet infatigable écrivain, heureusement l'un des plus considérables et des plus curieux ; il a pour titre : Histoire naturelle, et est divisé en 37 livres (voy. notre tom. 1, pag. 328-330). On regarde avec raison cet ouvrage comme le dépôt le plus précieux des connoissances de l'antiquité. C'est, ainsi que l'auteur nous l'apprend lui-même, le résultat de ses recherches et d'extraits puisés dans plus de deux mille volumes sur toutes sortes de sujets. Mais ces extraits ne sont pas cousus simplement les uns au bout des autres comme dans une compilation stérile. Pline a su se les approprier, les mettre dans un ordre conforme à son but, leur donner la vie et les embellir par la hardiesse des pensées, par l'énergie des expressions, la vivacité des mouvemens et cette fécondité d'imagination qui rend sensibles tous les objets qu'il décrit. C'est dommage que son style ne soit ni aussi pur, ni aussi simple, ni aussi élégant que celui des écrivains du siècle d'Auguste. Malgré cela on distinguera toujours dans ce grand ouvrage, comme chefs-d'œuvre d'éloquence, de morale et de vraie

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