Immagini della pagina
PDF
ePub

philosophie, la plupart de ses préambules. Par-tout on y reconnoît le citoyen passionné pour la vertu et l'écrivain éloquent. Ses descriptions ne sont pas moins intéressantes; vives et animées, elles mettent sous les yeux les objets et les présentent tels qu'ils sont. Voyez celle du lion et celle du chien, liv. vin; celles de l'aigle, du paon, du coq, du rossignol, de l'hirondelle, des grues et des cigognes, liv. x. Voyez son éloge de l'Italie, liv. 1; ce qu'il dit de la terre, liv. 11, et tout le liv. vII consacré à l'homme. Ces différens morceaux et mille autres récits qui tiennent à des anecdotes curieuses, à des singularités piquantes, surtout à l'origine et au progrès du luxe chez les Romains, sont semés de réflexions brillantes et solides qui ne font pas moins d'honneur à la sensibilité de l'auteur qu'à la force de son génie.

[ocr errors]

C. PLINE S., dit LE JEUNE ( n. 816 de R. 63 de J. C. m. vers 863-110 de J. C.). Les Lettres de cet estimable auteur et son Panégyrique de Trajan jouissent d'une grande célébrité. ( V. tom. 1, pag. 330-334). Parmi ses lettres, nous signalerons les suivantes, comme étant les plus intéressantes à notre avis. I. La lettre à Marcus, dans laquelle il rend compte de la manière de vivre de son oncle et de tous les ouvrages qu'a composés cet auteur infatigable, liv. 11, ép. 5; c'est là qu'est ce mot de Pline l'Ancien : Nullum esse librum tam malum, ut non aliquá parte prodesset ; « il n'y a si mauvais livre où l'on ne puisse apprendre quelque chose.>> II.° Celle

à Tacite, où il raconte la fin tragique de ce grand homme, liv. vi, ép. 16; (l'ép. 20 du même liv. en est la suite). III. Deux autres lettres assez étendues, où il donne la description de deux de ses maisons de campagne ; l'une à Gallus, sur celle du Laurentin, liv. 11, ép. 17; l'autre (1) à Apollinaire, sur celle de Toscane, liv. v, ép. 6. IV.o Celle où il présente à Trajan le résultat de l'enquête qu'il avoit faite contre les chrétiens, liv. x, ép. 97 (2). V.o Celle qu'il écrit à Tacite sur le commerce littéraire et les liaisons qui existent entre eux, liv. vII, ép. 20. VI.oCelle qu'il adresse à Quintilien sur le mariage de sa fille, à qui il donne 50,000 sesterces en cadeau de noces, liv. vi, ép. 32. VII, Celle à Calestrius, oùil raconte la mort de Corellius Rufus, liv, 1,ép, 12; on peut y joindre celle à Voconius Romanus sur la mort de Virginius Rufus, liv. 11,éр. 1. VIII‚o Celle à Marcellin, sur la mort de la fille de Fundanus, liv. v, ép. 16. IX. Celle à Sura, sur un fantôme, liv, v11, ép. 27.

(1) On a publié deux ouvrages à ce sujet; l'un intitulé: Plans et Descriptions de deux maisons de campagne de Pline, Paris, 1699, in-8.o; l'autre ayant pour titre : Délices des maisons de campagne appelées le Laurentin et la maison de Toscane. Amsterdam, 1736, in-8o.

(2) L'authenticité de cette lettre a été attaquée par Semler qui, dans ses Historiæ ecclesiastica selecta capita. Halæ, 1767, 3 vol. in-8. tom. 1, accuse Tertullien de l'avoir fabriquée; mais cette opinion n'a point prévalu. Il en est de même de la légende à la quelle a donné lieu cette lettre, et où l'on prétend que Pline, ayant rencontré en Crète Tite, disciple de Saint Paul, fut converti par cet évêque, et souffrit ensuite le martyre. Cette légende est supposée,

X. Celle à Maxime qui partoit pour la Grèce, liv. v, ép. 24. XI. Celle à Tacite, sur la chasse, liv. 1, ép. 6. XII. Celle à Caninius, sur un enfant sauvé par un dauphin, liv. ix, ép. 33. XIII. Celle à Fuscus, sur la manière dont l'auteur passe sa journée,

liv. 1x, ép .36. XIV.o Celle à Calvisius, sur l'emploi que Spurina fait de la journée, liv. 11, ép. 1. XV. Celle au même Fuscus, où il lui donne des conseils sur l'étude. C'est là que l'on trouve ce passage si approprié à la nature de notre travail : Tu memineris, sui cujusque generis auctores diligenter eligere; aiunt ením, multum legendum esse, non multa; liv. vii, ép. 9. Nous n'indiquerons pas un plus grand nombre de lettres particulières de Pline; mais nous dirons avec Vigneul de Marville ( Mélanges, 1725, 3 vol. in-12, tom. 111, pag. 437), que le dixième livre de la collection de ses lettres est son chef-d'œu vre; on y trouve celles qui regardent le ministère, ou plutôt sa correspondance avec Trajan. Elles sont incomparables, surtout lorsque les réponses de l'empereur les accompagnent; cela leur donne un grand lustre. Rien n'est plus propre à faire concevoir ce que les Romains appeloient imperatoria brevitas, que ces réponses si courtes, si précises, si sages. C'est là le plus haut point de la perfection. Il n'y a pas de meilleur modèle de style épistolaire pour une correspondance entre le sujet et le prince, et le prince et le sujet ; convenance, briéveté, dignité, précision, tout s'y trouve.

Finissons cet article par un parallèle de Pline et

de Cicéron sous le rapport épistolaire ; c'est l'excellent traducteur de Pline qui nous le fournit : « Il y a, dit-il, plus de génie dans les lettres de Cicéron, plus d'art dans celles de Pline. Le premier se permet quelquefois plus de négligence; le second souvent laisse voir plus d'étude. On lit dans Cicéron grand nombre de lettres dont il semble que la postérité se seroit bien passée; il en est peu dans Pline dont elle ne puisse profiter. Plus de grands événemens, plus de politique dans les unes; plus de morale dans les autres. L'un est peut-être un meilleur modèle de bien écrire, l'autre de bien vivre. Enfin les lettres de Cicéron nous apprennent mieux que toutes les histoires, à connoître les hommes de son siècle et les ressorts qui les remuoient; les lettres de Pline, mieux que tous les préceptes, apprennent aux hommes de tous les siècles à se connoître et à se régler eux-mêmes. »

Quant au Panégyrique de Trajan, les morceaux les plus beaux et les plus éloquens sont ceux où Pline parle des prédécesseurs de son héros, et compare leur conduite et leur règne avec celui de Trajan.

PLUTARQUE (n. l'an 50 de J.-C.-m. vers 125), est principalement connu par ses l ́ies des grands hommes. On a dans tous les temps considéré cet excellent ouvrage comme un modèle de biographie, quoique l'auteur ne soit pas entièrement à l'abri de tout reproche sur le style, sur quelques erreurs et sur un peu de partialité en faveur des

Grecs ses compatriotes. Malgré cela il faut convenir que les caractères qu'il peint sont frappans de vérité. On voit continuellement ses héros en action; on les suit dans les affaires publiques, dans l'intérieur de leur maison, au milieu de leur famille; tous les traits sont parfaitement choisis; mais ce que l'on admire le plus, ce sont ses parallèles. C'étoit une idée de génie en morale et en histoire, de rapprocher ainsi et de comparer deux personnages célébres des deux nations (Rome et la Grèce) qui ont donné le plus de modèles au monde. Aussi ces parallèles sont des morceaux achevés ; c'est là surtout que Plutarque est supérieur et comme écrivain et comme philosophe. Jamais personne ne s'est montré plus digne de tenir la balance où la justice des siècles pèse les hommes et leur assigne leur véritablę valeur. Plutarque avoit écrit l'histoire de soixantequatre personnages célèbres : seize de ces vies ne nous sont pas parvenues, et sur les quarante - huit restant, il n'y a que quatre Grecs et Romains qui n'aient pas été mis en parallèle.

Quant aux OEuvres morales, nous avons indiqué pag. 87 et 88, tom. 1, les morceaux auxquels on doit donner la préférence; car il y a un choix à faire dans ces opuscules moraux, au lieu que dans les vies des grands hommes il n'y a pas une seule ligne à négliger, et l'on seroit assez embarrassé pour y indiquer des passages de prédilection.

[ocr errors]

J. LEFRANC DE POMPIGNAN (n. 1709 m.

« IndietroContinua »