Immagini della pagina
PDF
ePub

que nous nous sommes imposées ne nous permettent pas de prolonger les citations.

Nous allons donner, ainsi que nous l'avons annoncé plus haut, quelques détails sur l'Écriture Sainte. Ces détails auront une certaine étendue parce qu'il est naturel que dans un ouvrage qui a pour objet le choix des livres, nous nous appesantissions davantage sur celui qui les précède tous, qui équivaut à tous, et qui l'emporte sur tous par son origine, par ses détails, et par son influence sur l'ordre social et sur le bonheur des hommes.

DE LA BIBLE

Considérée sous le rapport religieux, moral, historique et littéraire (1).

Le premier, le meilleur, le plus sublime de tous les livres est, sans contredit, l'ÉCRITURE SAINTE, composée de l'Ancien et du Nouveau Testament. C'est le livre divin, le livre par excellence, dans le

(1) Ces considérations sur la Bible sont, en grande partie, composées des morceaux les plus saillans, les plus beaux, les plus éloquens, ou du moins de ceux qui nous ont le plus frappé dans divers écrivains qui ont parlé de l'Écriture Sainte. C'est le résultat des notes que nous avons prises à ce sujet, comme nous avons l'habitude d'en prendre sur tout ce qui nous paroît digne de remarque dans les ouvrages que nous lisons. Une longue expérience nous a prouvé que cette habitude est d'autant plus utile, qu'elle familiarise davantage avec un grand nombre de livres, qu'elle fixe mieux Pattention sur ce qu'ils renferment de meilleur, et que, par la suite des années, un recueil de notes bien fait rafraîchit la mémoire

a

quel on trouve l'histoire la plus vraie, la philosophie la plus sage, la morale la plus pure, la doctrine la plus relevée et en même temps la plus salutaire. C'est l'exposé de ce que Dieu a fait pour les hommes, l'exposé des importantes vérités qu'il a bien voulu leur révéler, et l'exposé des lois qu'il leur données pour éclairer leur marche dans le chemin de l'éternité. C'est un trésor qui nous est continuellement ouvert par un Dieu qui nous aime : le pécheur y puise les moyens de se corriger; le juste de persévérer dans la justice et de se sanctifier de plus en plus; le pauvre y trouve du soulagement dans sa misère; l'affligé, de la consolation dans sa

sur une infinité d'objets qui ont pu lui échapper, et procure toujours une nouvelle jouissance. M. de Maistre a consigné, dans ses Soirées de Saint-Pétersbourg, tom. 11, pag. 157, un passage relatif à cette même habitude qu'il avoit contractée; et nous l'avons lu avec d'autant plus de plaisir et d'intérêt, que nous y trouvions notre propre histoire, aux localités près « Depuis trente ans, dit M. de Maistre, j'écris tout ce que mes lectures me présentent de plus frappant. Quelquefois je me borne à de simples indications; d'autres fois je transcris mot à mot des morceaux essentiels; souvent je les accompagne de quelques notes, et souvent aussi j'y place ces pensées du moment, ces illuminations soudaines qui s'éteignent sans fruit, si l'éclair n'est fixé par l'écriture. Porté par le tourbillon révolutionnaire en diverses contrées de l'Europe, continue l'auteur, jamais mes recueils ne m'ont abandonné, et maintenant vous ne sauriez croire avec quel plaisir je parcours cette immense collection. Chaque passage réveille dans moi une foule d'idées intéressantes et de souvenirs mélancoliques, mille fois plus doux que tout ce qu'on est convenu d'appeler plaisirs. Je vois des pages datées de Genève, de Rome, de Venise, de Lausanne, etc...... u

douleur ; et l'ignorant, des lumières dans ses ténèbres (1). Les rois y apprennent à régner, les peuples à obéir. L'Écriture Sainte nous découvre une Providence qui règle tout avec une sagesse admirable, et une bonté sans bornes qui veille sur nous avec une attention continuelle; elle nous montre notre génération à partir d'Adam; si elle nous fait connoître l'origine de nos misères, elle nous en indique aussi le remède. « Elle est accessible à tous, dit saint Augustin, epist. 137 ad Volusianum, quoique peu soient en état de l'approfondir (2); elle

(1) M. de Châteaubriand, dans son Génie du christianisme, dit une chose d'une vérité frappante, qui a été vivement sentie par tous ceux qui ont lu la Bible avec une attention religieuse, et que, pour notre propre compte, nous avons remarquée plus de mille fois : « C'est qu'il n'y a pas une position dans la vie pour laquelle on ne puisse rencontrer dans la Bible un verset qui semble dicté tout exprès. (J'ajouterai surtout dans les Psaumes). Ou nous persuadera difficilement, continue-t-il, que tous les événemens possibles, heureux ou malheureux, aient été prévus avec toutes leurs conséquences dans un livre écrit de la main des hommes. Or, il est certain qu'on trouve dans l'Écriture l'origine du Monde et l'annonce de sa fin, la base de toutes les sciences humaines, tous les préceptes politiques depuis le gouvernement du père de famille jusqu'au despotisme inclusivement; depuis l'âge pastoral jusqu'aux siècles de corruption, tous les préceptes moraux applicables à tous les rangs et à tous les accidens de la vie; enfin, toutes les sortes de styles connus, styles qui, formant un corps unique de cent morceaux divers, n'ont toutefois aucune ressemblance avec les styles des hommes. »

(2) «Ne soyez pas étonnés, dit le Père Lami dans ses Entretiens sur les sciences, de la vaste étendue et de la profondeur de ce livre sacré; car quoique vous ne le puissiez pas tout comprendre, vous trouverez des choses faciles qui vous seront un sujet de con

parle comme un ami au cœur de tous, au cœur des ignorans comme des savans. » Semblable à un fleuve dont l'eau est si basse en certains endroits, qu'un agneau y pourroit passer, et en d'autres, si profonde, qu'un éléphant y nageroit ; ce livre divin renferme des mystères capables d'exercer les esprits les plus éclairés, et contient en même temps des vérités simples, faciles et propres à nourrir les humbles et les moins savans (Saint Grégoire le Grand). Il étoit dans l'ordre de la divine sagesse, que la parole de Dieu étant pour tous, fût en quelque manière mise à la portée de chacun. Oui, l'Écriture Sainte est pour tous; elle est un bien commun auquel tous les Chrétiens ont droit, puisque c'est là que nous apprenons ce qui doit le plus contribuer à notre bonheur sur la terre en nous préparant à celui qui sera inaltérable dans la commune patrie; et pour tout dire en un mot, d'après l'expression admirable de M. de La Harpe (1), les livres saints contiennent la science de Dieu et la science du salut.

solation; et le peu que vous en découvrirez vous satisfera, comme dans un grand fleuve, quoiqu'on n'en boive que quelques gouttes, on étanche sa soif pleinement...... Sans l'histoire de la Bible, on ne peut rien entendre ni dans les Psaumes ni dans le Nouveau Testament, qui sont les livres de l'Écriture qu'on lit le plus souvent. Celui-là est un accomplissement de l'Ancien. »

(1) Cet écrivain a été un des plus ardens partisans des doctrines qui ont amené la révolution, et par suite il en a embrassé avec fureur les principes, jusqu'en 1793. Alors il est revenu sur ses erreurs, et s'est jeté avec autant de sincérité que d'ardeur, dans les bras de la Religion. Depuis sa conversion, tous ses écrits out

rap

Nous venons de considérer la Bible sous le port religieux; voyons-la maintenant comme monument historique, et comme ouvrage le plus précieux et pour l'esprit et pour le cœur. La Bible remontant à l'origine des choses, est l'histoire, non d'un peuple en particulier, mais de tous les peuples en général; elle offre à chaque nation un intérêt qui lui est propre. Ne semble-t-elle pas, apprenant à chaque peuple son origine et ses progrès, ses succès et ses revers, lui dévoiler l'avenir par les grandes leçons du passé ; et lui montrant, ou ce qu'il doit espérer, ou ce qu'il doit craindre, lui présager sa grandeur ou sa décadence prochaine? D'un autre côté, quelle supériorité n'a pas l'histoire sacrée sur l'histoire profane! Celle-ci ne nous apprend que des événemens ordinaires, si remplis d'incertitudes et de contradictions, que l'on est souvent embarrassé pour y découvrir la vérité ; tandis que l'histoire sacrée est celle de Dieu même, de sa toute-puissance, de sa sagesse infinie, de sa providence universelle, de sa justice, de sa bonté et de tous ses autres attributs. Ils y sont présentés sous mille formes et dans une série d'événemens variés, miraculeux et tels

été dirigés contre les doctrines qui l'avoient égaré, et contre les principes révolutionnaires. Dans son Apologie de la Religion, il dit : « Depuis que j'ai le bonheur de lire les divines Écritures, chaque mot, chaque ligne appelle en moi une abondance d'idées et de sentimens qui semblent se réveiller dans mou ame, où ils étoient comme endormis dans le long sommeil des erreurs de ma vie. »

« IndietroContinua »