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plus que bizarre, ou disons plutôt, avec un amas de livres incohérens, et qui, s'il est permis de se servir de cette expressión, hurlent de se trouver ensemble.

nous avons

C'est donc après avoir fait les réflexions précédentes, que, pénétré de l'utilité dont seroit un ouvrage qui pourroit remédier aux inconvéniens que nous venons de signaler, et consultant moins nos forces que notre zèle, nous nous sommes occupé d'un choix des auteurs qui tiennent le premier rang dans la littérature de tous les âges et de tous les peuples. Mais comme la simple liste de leurs immortels travaux eût sans doute produit peu d'effet, accompagné notre choix de toutes les observations, de tous les raisonnemens, de tous les jugemens littéraires, de tous les exemples qui nous ont paru les plus propres à faire ressortir l'excellence des ouvrages que nous indiquons, et à prouver la nécessité de s'en tenir à ces modèles du goût et de la raison. Nous avons particulièrement insisté sur les avantages incalculables que l'on ne peut manquer de retirer de la lecture des anciens (1), tout en payant ce

(1) Quoiqu'à chaque page de notre ouvrage nos recommandations à cet égard soient des plus pressantes, nous ne pouvons résister à la tentation de les appuyer encore ici de l'autorité d'un des plus célèbres critiques modernes, qui connoissoit tout le prix

pendant un tribut bien légitime aux illustres écrivains modernes qui ne sont devenus leurs émules qu'après les avoir long-temps médités.

Voici l'ordre dans lequel est disposé notre travail divisé en cinq parties :

de ces illustres écrivains que l'antiquité nous a légués sous le beau nom de classiques.

« C'est en lisant les anciens, dit-il, que l'on juge et que l'on goûte mieux les bons modernes qui leur ressemblent; c'est avec eux que le goût s'épure et que l'ame s'élève et se fortifie, que le sentiment de la vraie gloire et l'amour du vrai beau s'accroissent et s'affermissent. On ne les lit pas assez. Nous avons beaucoup d'écrivains et peu d'hommes de lettres. Racine, Boileau, Fénélon étudioient sans cesse l'antiquité; Voltaire est rempli du siècle d'Auguste. Quel homme de lettres d'une classe distinguée n'a pas souvent à se plaindre des injustices de ses contemporains? Hé bien! qu'il se réfugie alors dans le sein de l'antiquité; c'est là son véritable asile. Si les progrès du mauvais goût, les préventious de l'ignorance, les noirceurs de l'envie, les outrages de la haine, jettent dans son ame ce découragement involontaire qui se fait sentir quelquefois à ceux qui aiment le plus les beaux-arts, alors qu'il revienne vivre avec Horace, Virgile et Cicéron ; qu'il converse avec ces grandes ames : la sienne retrouvera tout son courage; et c'est avec de pareils confrères qu'il oubliera ses ennemis.

"........ Mais d'où naît ce charme qui attache dans leurs ouvrages et nous y rappelle sans cesse? Qu'est-ce qui soutient en eux ce ton d'élévation naturelle qui ne se dément presque jamais? C'est que les lettres étoient pour eux un besoin de l'ame, et non pas un métier de convenance; c'est qu'ils répandoient sur le papier des idées et des sentim、 is qu'ils ne cherchoient pas ailleurs qu'en eux-mêmes; c'est qu'ils ont un caractère qui leur appartient et qui donne sa couleur à tout ce qu'ils composent. Aussi ne voyezvous jamais chez eux ce mélange de tons que l'on remarque aujourd'hui dans une foule d'auteurs qui ne peuvent en avoir un qui leur soit propre. Etc. » (V. LA HARPE, Suét., Disc. prél.)

La première traite de la nécessité de faire un choix dans l'innombrable quantité de livres qui existent. Nous disons sommairement sur quels auteurs ce choix doit porter, et quels sont les motifs qui doivent le déterminer. En un mot, ce sont des observations sur la nature des ouvrages les plus propres à former une collection d'une médiocre étendue, mais précieuse sous le rapport du goût, de l'instruction et de l'agré

ment.

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La seconde partie renferme une notice littéraire, historique et chronologique de la prédilection que des hommes célèbres de tous les temps ont eue pour certains ouvrages, avec les jugemens qu'en ont portés les meilleurs critiques et les écrivains les plus distingués. Cette notice est propre non-seulement à faciliter la connoissance des chefs-d'oeuvre de la littérature ancienne et moderne, mais à prouver que presque tous les grands hommes se sont formés par la lecture de peu de volumes : il est vrai que ces volumes étoient presque toujours du meilleur choix, et qu'ils étoient lus et relus avec l'attention la plus soutenue. Multum legere, non multa, étoit la devise de ces hommes célèbres, comme elle doit être celle de quiconque veut acquérir une solide instruction.

La troisième partie se compose d'une notice

indicative raisonnée, non-seulement des meilleurs ouvrages partiels des plus grands écrivains, mais encore des morceaux les plus saillans de leurs chefs-d'œuvre. Elle convient à ceux qui veulent épurer leur goût, en se pénétrant particulièrement de la quintessence des chefs-d'œuvre littéraires.

ges,

La quatrième partie est un mémorial bibliographique, rangé par ordre de matières selon le système généralement adopté. C'est une liste raisonnée des éditions les plus correctes, les plus belles d'un nombre assorti de bons ouvramais particulièrement des chefs-d'œuvre de la littérature sacrée, grecque, latine, française et étrangère. Nous avons eu soin d'indiquer les meilleures éditions des textes les plus purs, et ensuite des traductions les plus recommandables des ouvrages anciens ou étrangers. Les éditions de chaque auteur sont rangées suivant les formats; et quand il y en a plusieurs du même, nous les plaçons par ordre de date, de sorte qu'en réunissant tous les ouvrages d'un format uniforme dans des armoires ou sur des tablettes séparées, et les rangeant dans l'ordre que nous avons suivi, s'en tiendroit-on à une seule édition pour chaque auteur, on aura sa bibliothèque classée selon le meilleur systême bibliographique, Nous devons prévenir que nous avons fait

un léger changement à la partie de la poésic. Les poëmes épiques et les ouvrages dramatiques tenant un rang distingué dans cette partie, nous les avons placés aussitôt après la poétique et les collections, de sorte qu'ils sont en tête des poésies en tous genres. Nous dirons encore que la nature de notre travail ne nous a pas permis de descendre des principales branches de l'arbre bibliographique jusqu'à ses plus petits rameaux.

La cinquième partie offre un essai sur l'établissement matériel d'une bibliothèque, sur son emplacement, sa construction, sa division; sur le format des livres, leur reliûre, leur arrangement, et le soin que l'on doit prendre de les préserver de l'hunridité, de la poussière, des insectes, etc., etc.

Une table générale des matières termine l'ou

vrage.

Tel est le plan que nous avons adopté. Nous ne pouvons mentionner ici une infinité de détails accessoires répandus dans les différentes parties de notre travail; mais nous avons fait en sorte que tout, jusqu'aux moindres articles, tendît au même but, qui est d'engager tout amateur de livres à s'attacher principalement à ce qu'il y a de meilleur, c'est-à-dire, à ces ouvrages du premier mérite qui réunissent tous les suffrages, quelle que soit la différence de goût

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