Immagini della pagina
PDF
ePub

contradictoires ne pouvaient subsister indéfiniment en face l'un de l'autre. C'eût été l'anarchie, et l'anarchie ne saurait durer. Il fallait donc que l'un des deux disparût. Le problème ainsi posé, il était facile d'en prévoir la solution. C'était évidemment le principe démocratique qui devait l'emporter. Qu'importe à l'histoire que César, le représentant du parti démocratique, se soit trouvé par fortune supérieur à Pompée, le chef de l'oligarchie? Le dénouement pouvait être retardé, mais non éludé. Tôt ou tard le principe démocratique aurait eu le dessus.

L'intérêt de la lutte qui occupe le dernier siècle de la République n'est pas dans un duel entre deux hommes, ni entre deux principes de gouvernement, car le dénouement, je l'ai dit, pouvait être connu d'avance. Mais il y a une chose qu'on ne savait pas. C'était ceci : quel usage le parti démocratique ferait-il de sa victoire ? L'histoire s'est chargée de faire la réponse. Le parti démocratique, après avoir attiré à lui tout le pouvoir, ne sut point le garder, parce qu'il s'était uniquement préoccupé de combattre le gouvernement du jour sans songer aux moyens de le remplacer.

Pour prouver sa force, il ne trouva rien de mieux que de confier à telle ou telle de ses créatures des pouvoirs tels que l'histoire n'en avait pas connu de pareils. Il ne sut conquérir le pouvoir que pour se donner un maître. C'est ainsi que finit, à Rome, le principe de la souveraineté populaire. Il ne survécut pas à son triomphe.

III

ÉTUDES SUR LES CHEVALIERS ROMAINS

PREMIÈRE ÉTUDE*

DES EQUITES EQUO PRIVATO

§ 1. De ce que l'on entend par ces mots.

L'histoire des chevaliers romains, malgré les beaux travaux qu'elle a suscités (1), est loin d'être achevée : il subsiste encore de nombreuses lacunes non seulement pour la période des origines, mais même pour celle de l'empire, bien que cette dernière, grâce à l'épigraphie, soit de jour en jour mieux connue. Mais, en histoire comme ailleurs, il y a quelque chose de plus dangereux que de savoir ignorer, c'est de croire ce qui n'est point démontré, en d'autres termes, de prendre une simple hypothèse pour une vérité acquise. C'est ce qui est arrivé, à mon avis, dans la question des equites equo privato là où il ne faudrait voir qu'une pure conjecture, les auteurs croient trouver une vérité certaine. J'ai donc pensé qu'il pouvait y avoir quelque utilité à poser de nouveau nettement la question et à examiner ce que valait au fond cette hypothèse.

Disons tout d'abord, en quelques mots, ce que l'on entend par equites equo privato.

Au début, les chevaliers romains se confondaient avec le corps de cavalerie, formé de dix-huit centuries depuis Ser

* Cette étude a paru dans la Revue de philologie: Octobre 1884.
(1) Voyez la bibliographie dans mes Institutions politiques, II, § 105.

« IndietroContinua »