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perdu ce caractère et auraient commencé à être formées de tronçons de territoires non continus, parce qu'elles auraient cessé d'être utilisées pour l'administration (4).

De la tribu administrative nous avons dit ce qu'il fallait penser; nous n'y reviendrons pas. Il suffit de rappeler les exemples cités plus haut de Formies, Fundi, Arpinum, Sinuesse Minturnes, pour montrer que cette prétendue continuité n'était pas si générale qu'on veut bien le dire, puisque dès le Ve siècle nous trouvons des tribus non continues.

Sans doute l'État romain s'efforçait de grouper ensemble les tribules autant qu'il le pouvait. Ainsi je croirais volontiers que les tribus primitives, qui ont été créées d'un seul coup, formaient, autour de Rome, de véritables districts. qui n'offraient pas de solution de continuité. Mais il n'en fut plus de même dans la suite, parce que, avec le temps, le nombre des citoyens s'accrut dans une proportion et à la suite d'événements qu'on n'avait pu prévoir d'avance. De là des tâtonnements, des hésitations. A chaque accroissement nouveau du nombre des citoyens, on se demandait s'il fallait inscrire les nouveaux venus dans une tribu ancienne ou bien en créer une à leur intention; et après avoir pris ce dernier parti, si ce serait ou non la dernière création de cette nature. Ajoutons, comme nous l'avons prouvé plus haut, qu'il fallait aussi se préoccuper de maintenir l'équilibre entre les tribus. Comment veut-on, dans ces conditions, qu'il fût possible de conserver longtemps aux tribus leur caractère de district fermé et continu?

Néanmoins, toutes les fois que cela était possible, on leur donna ce caractère. Si l'on jette les yeux sur la liste des tribus des Italiques, après la guerre sociale, on verra qu'on a mis, en général, les cités d'un même pays dans la même tribu. Par exemple: l'Ombrie dans la Clustumina, la Sabine

tie, ceux de Terracine, Minturnes et Sinuesse prouvent manifestement le contraire.

(4) Kubitschek croit que cette modification ne s'est produite qu'après la guerre sociale (p. 74).

dans la Quirina, les Marses et Pelignes dans la Sergia, les Marrucini et Frentani dans l'Arniensis etc.

Il en a été de même sous l'Empire, où des provinces entières sont inscrites dans une seule tribu (1).

Désormais, on pouvait sans inconvénient grouper ensemble les novi cives; on n'avait plus à se préoccuper de maintenir l'égalité entre les tribus qui avaient cessé d'être des circonscriptions militaires et politiques.

(1) Voy. Kubitschek, p. 115 sq.

II

LE PEUPLE ROMAIN ÉTAIT-IL SOUVERAIN?

4

MISP. Etudes

CHAPITRE PREMIER

CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA CONSTITUTION ROMAINE

Je voudrais essayer, dans ce mémoire, de préciser le caractère de la constitution romaine, en recherchant quel était exactement le pouvoir des assemblées du peuple.

Quand nous étudions les sociétés antiques, il est rare que nous ne les envisagions pas, quelque soin que nous y mettions, à travers nos idées modernes. Or ces idées presque toujours sinon toujours, ont été ignorées des anciens. De là, de graves méprises dans nos conceptions des institutions primitives.

L'une de ces idées que nous transportons ainsi, sans nous en douter, dans le monde antique, c'est tout d'abord celle qui consiste à croire qu'il y avait à Rome, comme chez nous, une véritable constitution, c'est-à-dire des lois réglant l'organisation et les attributions des pouvoirs publics, lois dont la nature aurait été différente des autres lois.

Cette manière d'envisager la constitution comme une loi à part, comme la loi des lois à laquelle on ne peut toucher, si ce n'est dans certains cas formellement déterminés et en suivant une procédure extrêmement compliquée, est d'origine récente. Elle a son explication dans l'histoire des peuples modernes qui, comme chacun sait, ne sont parvenus à obtenir une constitution qu'après de longues et sanglantes épreuves. De là, l'importance qu'ils attachent à leurs conquêtes et les garanties de durée dont ils se sont efforcés de les entourer. A Rome, le peuple n'a pas eu de lutte à soutenir pour

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