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An. 86 tres; tout cela, dis-je, fut battu en trois dif avant J.C.ferentes batailles, par Sylla qui n'avoit que JANN. 20.quinze-cens chevaux & quinze-mille hommes

ALEX.

An. 85.

ALEX

d'infanterie Romaine. La première de ces batailles fe donna à Cheronnée, & les deux autres à Orchomene. On compte que, dans les trois, le nombre des ennemis tuez se montoit à CLX. mille. Tout le refte fut obligé d'abandonner la Gréce..

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L'année fuivante Mithridate lui-même fut avant J.C.Pouffé vivement en Afie. Fimbria, (y) qui y commandoit une autre Armée Romaine JANN.21.battit le refte de fes meilleures troupes; & pourfuivit les fuyards jufques aux portes de Pergame, où réfidoit Mithridate: l'obligea d'en fortir lui-même, & de fe retirer à Patane, place maritime d'Etolie. Fimbria l'y pourfuivit & inveftit la place par terre; mais comme il n'avoit pas de Flotte pour en faire autant du côté de la mer, il en envoya demander à Lucullus, qui croifoit avec la Flotte Romaine dans les Mers du voifinage; & fi cet Amiral fût venu, comme Fimbria l'en prioit, Mithridate étoit pris infailliblement. Mais comme Fimbria & Lucullus étoient de deux partis op., pofez, ce dernier ne voulut point fe mêler des affaires de l'autre, & Mithridate fe fauva

mer à Mitylene, & fe tira d'entre les mains des Romains faute qui leur coûta bien cher dans la fuite, & qui n'eft pas rare dans les Etats où la mefintelligence regne entre les Miniftres

(y) PLUT. in Lucullo. p. 493. MEMNON. 36. LIVII Epit. LXXXIII. APPIAN. in Mithridaticis p. 205. ORO SIUS VI. 2.

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(2) PLUT. In Sylla. p. 466. & Lucullo p. 494. Epit.. LIVII 83. DION. CASS Legat. 34. & 35. APPIAN, in

HISTOIRE An. 85 de la guerre; & leur livreroit foixante & dix avant J.C. ALEX. de fes Vaiffeaux: qu'on lui accorderoit la paix JANN. 24. à ces conditions; &, qu'oubliant tout le paffé,

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il feroit reçu au nombre des Amis & des Alliez du Peuple Romain. Sylla & Mithridate eurent enfuite une entrevue à Troas en Afie, où ces articles de paix furent ratifiez des deux côtez; & la paix fut déclarée & publiée. Syl-la n'auroit pas fait la paix dans l'état où étoient les chofes, fans que la divifion qui étoit à Rome, & la guerre civile qui y éclatoit demandoient abfolument fa préfence pour les appaifer. Cette néceffité lui faifoit fouhaiter de terminer cette guerre avec autant de paffion, qu'à Mithridate qui y avoit le plus fouffert. Ainfi dez qu'on lui eut livré les LXX. Vaiffeaux, & les trois-mille talens'; & qu'il eut reglé, que pour punir les Etats & les Villes d'Afie, qui avoient été contre les Romains dans cette guerre, ils euffent à payer en cinq ans la fomme de vingt-mille talens; il partit pour l'Italie, où la faction de Marius avoit pris le deffus. Ce qui s'y paffa, n'entre pas dans mon plan.

Mais il y a une particlarité que je ne dois pas oublier ici; c'eft (zz) que ce fut lui qui empêcha les ouvrages d'Ariftote de fe perdre; & qu'il fut caufe qu'ils devinrent enfin publics. Ariftote en mourant les avoit laiffez à Théophrafte. Celui-ci les avoit tranfmis à (a) Nelée de Scepfis, Ville du voifinage de Pergame en Afie; après la mort duquel ces ouvrages

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tom

(xx) PLUT, in Sylla p. 468. STRABO XIII. p. 609. STANLEY. Hift. de la Philofophie. VI. partie dans la Vic d'ARISTOTE ch. 16. (Ce Livre eft Anglois, )

ALEX.

tomberent entre les mains de fes héritiers, gens An. 85. ignorans, qui les gardoient renfermez dans un avant.C coffre. Quand les Rois de Pergame commen-JANN. 21, cerent à ramaffer avec foin toutes fortes de Livres pour leur Bibliotheque, comme la Ville de Scepfis étoit de leur dépendance, ces héritiers appréhendant qu'on ne les leur enlevât, s'aviferent de les cacher dans une voute fouterraine, où ils demeurerent près de cent trente ans; jufqu'à ce qu'enfin les héritiers de la famille de Nelée, qui, au bout de plufieurs générations étoient tombez dans la dernière pauvreté, les en tirerent pour les vendre à (aa) Apellicon, riche Athénien, qui cherchoit par tout les Livres les plus curieux pour fa Bibliotheque.Comme ils fe trouverent fort endommagez par la longueur du tems & par l'humidité où ils avoient été; Apellicon en fit d'abord tirer des copies, où il fe trouva bien des vuides, parce que l'Original étoit pourri en plufieurs endroits, ou rongé des vers, ou effacé. On remplit ces vuides, ces mots, & ces lettres, du mieux qu'on put par conjecture; & cela quelquefois affez malhabilement. De là font venues dans cès ouvrages plufieurs difficultez, qui ont toûjours fait de la peine aux Sçavans. Apellicon étant mort fort peu de tems avant que Sylla arrivât à Athénes, il fe faifit de fa Bibliotheque, & de ces oeuvres d'Ariftote qui y étoient, & en enrichit celle qu'il avoit à Rome. Un fameux Grammairien de ce temslà

(a) [ LAERTIUS in THEOPHRASTO, §. 52.]

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