CCCXXXVII Aventure de Silène lors de la découverte du miel par Bacchus. Ibat arenoso Satyris comitatus ab Hebro, (Non habet ingratos fabula nostra jocos,) Jamque erat ad Rhodopen Pangæaque florida ventum: Ecce novæ coeunt volucres tinnitibus actæ, Adspicit et ceras, dissimulatque senex; Atque avide trunco condita mella petit. Ridet et ipse Deus, limumque inducere monstrat. Ov., Fast., III, v. 737-762. CCCXXXVIII Prière villageoise à Palès. Consule, dic, pecori pariter pecorisque magistris ; Effugiat stabulis noxa repulsa meis. Sive sacro pavi sedive sub arbore sacra, Pabulaque e bustis inscia carpsit ovis; CCCXXXVII (Tom. III, p. 221 et 233.) Bacchus, accompagné des Satyres, revenait des bords sablonneux de l'Hèbre (l'histoire ne manque pas de gaieté), et déjà il était arrivé au mont Rhodope et sur le Pangée tout garni de fleurs, quand ses compagnons agitèrent et firent résonner leurs cymbales. Tout à coup des insectes ailés qui leur étaient inconnus s'assemblent attirés par ce bruit et suivent le son de l'airain: c'étaient des abeilles. Bacchus réunit leur troupe errante et les enferme dans le creux d'un arbre: le miel est le prix de sa découverte. Dès que les Satyres et le vieillard au front chauve eurent goûté le miel, ils cherchaient dans toute la forêt les rayons dorés. Silène entend bourdonner un essaim dans l'intérieur d'un orme miné par le temps, aperçoit la cire et ne dit rien de sa trouvaille. Comme il était assis nonchalamment sur le dos de son âne pliant sous son poids, il le mène contre l'orme au tronc creux, alors il se dresse dessus en se soutenant à une forte branche et avidement cherche le miel que recèle l'arbre. Des milliers de frelons l'entourent à l'instant, dardent de leurs aiguillons sa tète chauve et marquent son front de leurs piqûres. Il tombe lourdement et reçoit les ruades de son âne. Il appelle les siens, crie au secours. De tous côtés accourent les Satyres ; ils ne peuvent voir sans rire la figure boursouflée de leur père qui s'en va boitant, le genou meurtri. Bacchus lui-même en rit; il conseille à Silène de s'enduire de terre grasse; Silène suit son avis et s'applique sur le visage une couche de boue. CCCXXXVIII (Tom. III, p. 222 et 233.) Dites à la déesse: « Protège à la fois le bétail et les maîtres du bétail; chasse bien loin de mon étable ce qui pourrait leur nuire. Si j'ai mené mes troupeaux dans un pâturage sacré; si je me suis assis sous un arbre sacré; si Si nemus intravi vetitum, nostrisve fugatæ Unde data est ægræ fiscina frondis ovi : Nec noceat turbasse lacus. Ignoscite, Nymphæ, Mollis, et ad teneras quamlibet apta manus. Ov., Fast., IV, v. 747-776. CCCXXXIX Meurtre du roi Servius. Tullia, conjugio, sceleris mercede, peracto, << Quid juvat esse pares, te nostræ cæde sororis par mégarde mes brebis ont brouté l'herbe des tombeaux; si j'ai pénétré dans un bois interdit et mis en fuite par ma présence les Nymphes et le dieu aux pieds de chèvre; si ma serpe a dépouillé un bois sacré de quelques rameaux touffus pour fournir à une brebis malade une corbeille de feuillage; excuse-moi. Que ce ne soit pas un crime pour moi d'avoir, pendant la grèle, abrité mon troupeau sous un sanctuaire champêtre, et qu'il ne m'arrive aucun mal pour avoir troublé les lacs. Pardonnez, Nymphes, si mes bêtes sous leurs pas ont terni la limpidité de vos eaux. Et toi, déesse, apaise pour moi les sources et les divinités des sources, apaise les dieux épars dans les bois. Fais que je ne voie ni les Dryades, ni les bains de Diane, ni Faune quand il repose dans les champs au milieu du jour. Éloigne les maladies, conserve la santé et aux hommes et aux troupeaux, conserve-la à la troupe prudente de mes chiens vigilants. Que, le soir, je ramène au bercail tout ce qui y était le matin et que je n'aie pas à gémir en rapportant des toisons arrachées à la dent des loups. Que l'horreur de la famine me soit épargnée; qu'il y ait abondance d'herbes et de feuillages, d'eaux bonnes à laver le corps et bonnes à boire. Que ma main presse des mamelles bien pleines, que mon fromage me soit d'un bon rapport et que les clayons peu serrés laissent couler le petit-lait. Que le bélier soit ardent, que la femelle conçoive et produise et qu'il y ait beaucoup d'agneaux dans mes étables. Qu'il en provienne une laine douce, incapable de blesser la main d'une jeune fille et convenant aux doigts les plus délicats. Puissent mes vœux s'accomplir, et moi, chaque année, j'offrirai de grands gåteaux à Palès, déesse des bergers. >> CCCXXXIX (Tom. III, p. 227 et 233.) Tullia, après son hymen, prix d'un crime, ne cessa d'exciter son époux par ses discours: «A quoi servait d'assortir notre union, toi par le meurtre de ma sœur et moi par celui de Vivere debuerant et vir meus et tua conjux, Si nullum ausuri majus eramus opus. Regia res scelus est! Socero cape regna necato Sederat. Attonitum volgus ad arma ruit. << Vadis? an expectas pretium pietatis amarum? Vicus, et æterna res ea pressa nota. Ov., Fast., VI, v. 587 610. CCCXL Nuit du départ pour l'exil. Cum subit illius tristissima noctis imago, Nec spatium fuerat nec mens satis apta parandi: (1) Voir Ét. sur les peup. anc. de l'It. et les cinq prem. siècles de Rome, p. 192. |