L'AGRICULTURE ET LES CLASSES AGRICOLES EN BRETAGNE AU XVIII SIÈCLE La propriété agricole est aussi morcelée en Bretagne au XVIIIe siècle que dans le reste du royaume. Une bonne partie des propriétaires, nobles ou roturiers, exploitent eux-mêmes leurs terres et les font valoir « par mains. » En général les paysans qui font valoir eux-mêmes leurs biens jouissent d'une véritable aisance. C'est parmi eux que se recrutent les marguilliers, les membres du général, les égailleurs et les collecteurs des impositions dans les paroisses rurales. Ils forment la classe des notables paysans, classe active, intelligente et pourvue d'une certaine dose d'instruction. En moyenne, sur cent notables paysans, pendant les cinquante années qui précèdent la Révolution, trente au moins écrivent d'une main ferme et expérimentée; un peu plus de trente, sans avoir une écriture ferme, savent cependant signer; on n'en trouve guère plus de trente qui soient complètement illettrés. Pour les terres qui ne sont pas directement exploitées par le propriétaire, le mode de tenure varie. En basse Bretagne domine exclusivement le domaine congéable. En haute Bretagne, on distingue trois sortes de fermages: l'arrentement, le métayage |