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Le ms. se termine au chapitre dont voici la rubrique et les dernières lignes ::

De' re di Macedonia che regnaro infine al tempo d'Alexandro. R. cclxx.

... ma inanzi ke io di lui nulla vi dica, vì dirò io de' fatti del re Philippo suo padre una parte, et della reïna Olimpia sua madre, la mollie del re Phylippo, et di qual terra ella fu nata, et di qual lignaggio.

Il y a dans le texte français (ms. 246, fol. 89 c) :

Mais ainçois que de lui plus vous die, vous diray je des euvrés le roy Phelipe son pere une partie, et de sa mere Olympias, feme le roy Phelipe, et de quele terre elle fu née et de quele lignée.

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Notre histoire ancienne a subi vers la fin du xive siècle une modification bien plus grave qu'aucune de celles dont il a été question dans le chapitre précédent. On en a pris certaines parties qu'on a combinées avec un récit très étendu de la guerre de Troie. Je ne connais de cette rédaction que quatre mss. représentant trois états distincts:

Bibl. nat., fr. 301; xive siècle. Ms. magnifiquement orné contenant les sections 3 (fol. 1), 4 (fol. 21), puis une histoire de Troie précédée de plusieurs chapitres préliminaires qui diffère totalement de notre section 5 (fol. 25), enfin les sections 6 et 71.

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fr.

Bibl. nat., 254; daté à la fin du 31 juillet 1467 2. Commence à la section 2: « Comment Ninus porta armes premierement. Devant ce que >> Romme fust fondée, commencée ne estorée mil trois cens ans, fut » le roy Ninus qui porta armes premierement pour la couvoitise de conquerir honneur terrien.... » Pour le reste, ce ms. est identique au précédent, sauf qu'il s'arrête plus tôt, au chapitre : « Quelz roys re»gnerent en Lombardie. Ascanius eut ung filz..... Après regna Porchas » Silvius. A cestui commencerent les histoires des Rommains et de >> ceulx qui fonderent Romme, mais n'en parleray ne ne diray plus >>> pour le present ». Ce chapitre se trouve vers la fin de notre section 6, au fol. 68 du ms. 246, voy. ci-dessus, p. 46.

Bibl. nat. fr. 22554; écriture du temps de Louis XII 3. En tout semblable au précédent.

1. M. Delisle pense que ce ms. a appartenu au duc de Berry, frère de Charles V; voy. Cabinet des mss., III, 189, no 232.

2. Voir sur ce ms., qui a appartenu à Louis de Graville, P. Paris, Mss. fr., II, 276 (anc. no 68972), et Delisle, Cabinet des mss., II, 381.

3. Provient de La Vallière; no 4822 du catalogue de cette collection.

Bibl. nat. fr. 24396'; xvé siècle. Semblable aux deux précédents, sauf qu'il se termine plus tôt, à la fin de l'histoire de Troie, au chap. « Coment Landromata gaigna tout le païs d'Egipte et de Surie. Quant » il eut ce fait, si s'en alla en Surye....... Et quant il eut vesqueu tant » comme il pleut a celuy qui l'avoit formé, si trespassa de cest siecle. » Or vous ay compté la vraye histoire de Landromatha, le filz du » trés noble et vaillant Hector. Lesure est que nous faisons cy fin » de ce livre, car nous vous avons bien dit et raconté la vraye histoire » de Troie, selon ce que les acteurs en ont dit et racompté, si que >> riens ne plus ne mains n'i est mis que la pure verité »2.

Ces mss. ne sont point signalés ici pour la première fois. M. Constans en a étudié trois pour l'histoire de Thèbes notre section 3) qu'ils ont en commun 3. Mais il n'en a pas indiqué exactement le rapport et les différences. Il ne paraît pas non plus avoir reconnu que pour l'histoire de Thèbes ces mss. offrent la même rédaction que les exemplaires de notre première rédaction qu'il indique sommairement à la p. 329 de son livre.

1. La Vallière, no 4823 du catalogue.

2. On peut considérer comme se rattachant à la seconde rédaction de notre histoire ancienne une nouvelle compilation dont je connais deux mss. du xve siècle, Arsenal 3685 (anc. H. F. 87), et Bibl. nat. fr. 15455. Cette compilation est formée de la combinaison des deux rédactions et d'un autre ouvrage analogue, le Trésor de Sapience dont on possède d'assez nombreux mss. (par ex. Arsenal, 5076; Bibl. nat. fr. 685, 1367; Turin, Bibl. naz. L. II. 1 (Pasini, II, 478), etc. Je cite d'après le ms. de l'Arsenal. La rubrique initiale porte Cy commance le livre de Genesis, selon la discrecion de Orose... » ce qui peut être pris à notre première rédaction. Le prologue qui suit : « Qui le » tresor de sapience vieult bonnement mectre en l'aumoire de sa memoire et >> l'enseignement des saiges es tables de son cuer escrire... », est celui du Trésor de Sapience. Suit immédiatement, fol. 1 vo, le début de notre première rédaction Quant Dieu ot fait le ciel et la terre et les eaux doulces et sa» lées... »; cf. ci-dessus, p. 38, mais l'histoire sacrée se poursuit jusqu'à Moïse. Notre deuxième section (ci-dessus p. 39) commence, avec un prologue particulier, au fol. 109. L'histoire sacrée reprend bientôt, a Moyse, fol. 114. Notre troisième section (Thèbes) avec quelques lignes d'introduction, commence au fol. 136 v. Elle est suivie d'un nouveau morceau de l'histoire des Hébreux jusqu'à Gédéon, puis vient, au fol. 174, la quatrième section (ci-dessus, p. 41). Les Hébreux reparaissent derechef du fol. 181 vo au fol. 183, et alors, fol. 183 vo, est introduit, après un court préambule, le roman de Troie de notre seconde rédaction: « La cité de Troye fut en une partie de Aise la grant qui ores est appellée Turquie... » (fol. 184, cf. ci-dessous p. 69). L'histoire de Landomatha occupe les ff. 381-4. Puis la narration continue comme dans la première rédaction (ci-dessus, p. 44): « Seigneurs, quant la cité de Troye fut destruite... » et se poursuit jusqu'à la mort d'Enée (tol. 419 vo). Suit l'histoire des Hébreux, de Samuel au prophète Jonas, et le volume se termine par quelques chapitres sur les premiers temps de l'histoire de Rome et sur les Assyriens. La fin correspond au début de notre section 7, ci-dessus, p. 46. Dans les derniers mots est annoncé un second volume que nous n'avons pas.

3. La Légende d'Edipe, pp. 330 et suiv.

On peut dire que ces quatre mss. représentent une seule et même.compilation, bien que le premier ait en moins la section 2 et en plus la section 7. Ce qui distingue cette seconde rédaction de la première, c'est d'abord l'absence de la section 1 (Genèse), c'est aussi que dans la première les histoires troyennes sont contées d'après Darès, tandis qu'ici elles sont empruntées à un roman de Troie en prose que nous possédons à part en un certain nombre de mss., parmi lesquels je citerai les nos 1612 et 1627 de la Bibliothèque nationale et Add. 9785 du Musée britannique.

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Ce roman de Troie a été étudié d'après le ms. 1612 par M. Joly qui passant ensuite à l'examen du ms. fr. 301, ne s'est pas aperçu que ces deux mss. offrent identiquement le même récit, sauf quelques différences dont il sera question tout à l'heure.

à

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D'après quels éléments a été rédigé ce roman de Troie en prose? D'après le roman en vers de Benoit de Sainte-More, nous dit M. Joly, et c'est aussi mon opinion. Mais M. Joly ne s'en tient pas là, et il affirme propos du ms. 1612, que l'auteur du roman en prose a lu aussi l'Historia Trojana de Guido delle Colonne, ouvrage qui n'est, comme on sait, qu'un abrégé en latin du roman en vers de Benoit. Cette assertion de M. Joly n'est pas nouvelle. Le rédacteur du catalogue La Vallière dit à propos du ms. 4822 mentionné ci-dessus sous sa cote actuelle, Bibl. nat. fr. 22554: « L'histoire de la destruction de Troye contenue dans ce ms >> est la traduction de l'ouvrage intitulé de Bello trojano que Gui de Co>> lumna mit en latin dans le XIIIe siècle... », et le Catalogue des manuscrits français attribue formellement le roman en prose du ms. 1627 à Guido delle Colonne 2. Enfin tout récemment M. Ward, du Musée britan. nique, dans son Catalogue of romances of the department of manuscripts in the British Museum, dit, lui aussi, que le ms. Addit. 9785 est une traduction de Guido delle Colonne (p. 57). Nous sommes donc en présence d'une attribution en quelque sorte traditionnelle. Il appartenait à M. Joly de la vérifier. Il y avait lieu d'indiquer quelles parties étaient imitées du roman en vers, quelles autres du roman en prose latine, en citant les textes pour établir la comparaison sur une base solide. M. Joly n'a rien fait de tel. Il cite, à la vérité (p. 421), un passage assez insignifiant comme inspiré par Guido, mais comme il néglige de rapporter le texte même de Guido, il n'a rien prouvé. Je dois confesser que la comparaison, assez rapide il est vrai, que j'ai faite de l'Historia Trojana

1. Benoit de Sainte-More et le Roman de Troie, pp. 420 et suiv.

2. Je ne saurais dire pourquoi la même attribution n'est pas proposée dans le même catalogue pour le ms. 1612 qui contient le même texte.

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avec le roman français en prose m'a conduit bien plutôt à considérer ces deux ouvrages comme indépendants l'un de l'autre. A part les premiers et les derniers paragraphes, la prose française est visiblement un abrégé du roman en vers de Benoit. Pour tout le reste l'originalité du traducteur en prose ne se manifeste guère que par quelques réflexions morales intercalées çà et là. Au début il y a certains chapitres sur la Grèce et l'Italie, qui sont peut-être son œuvre, ou qui, du moins, sont empruntés à une source que je ne connais pas. On les trouvera plus loin. Les derniers feuillets sont occupés par une histoire de Landomatha, fils d'Hector, qui, quoi qu'en dise M. Joly (p. 414), ne vient. pas du tout de Benoit'. C'est un récit dont la source m'est inconnue.

Dans tout ce roman en prose je ne vois rien qui vienne de Guido. Je dois ajouter que ce qui m'a mis tout d'abord en défiance à cet égard, c'est que la langue et le style de l'ouvrage me semblent plutôt antérieurs que postérieurs à l'année 1287, date de l'Historia Trojana. L'un de nos mss. (le n° 1612) pourrait être de la fin du XIIIe siècle.

Notre traducteur en prose n'a point avoué ses obligations, pourtant bien évidentes, envers Benoit de Sainte-More. Il invoque une tout autre autorité dans l'épilogue qui termine son ouvrage :

(Ms. 1612,fol. 142 et dernier). Si vos ai ore menée a fin la vraie estoire de Troie, selonc ce qu'elle fu trovée en l'almaire de Saint Pol de Corrinte en grijois lenguaje, et doi grizois fu mise en latin. Et je la translatai en françois et non pas par rime ne par vers, ou il covient par fine force avoir maintes menchoignes 2, com font ces menestriez qui de lor lengues font mainte fois rois et amis solacier, de quoi il font sovent lor profit et autrui domage, mais par droit conte selonc ce que je la trovai sans riens covrir de verité ou de mençoinge demoustrer, en tel maniere que nus n'i poroit riens ajoindre ne amermer que por vraie deüst estre tenue 3.

M. Joly p. 423) repousse avec dédain l'assertion contenue dans ces dernières lignes. Plus circonspect, je me borne à dire que je ne suis pas en mesure de la contrôler. Je ne m'étonne pas que le traducteur en prose ait dissimulé que la plus grande partie de son roman était prise à Benoit:

1. M. Joly n'a connu cette histoire de Landomatha ou Landomata que par le ms. fr. 821 où elle est transcrite à part; il a cru qu'elle était particulière à <«< l'auteur de ce ms.», selon son expression (p. 414). Il lui a échappé qu'elle se trouve dans plusieurs des mss. qu'il a consultés, dans tous ceux du roman de Troie en prose et dans la compilation des mss. 301, etc.

2. L'idée que la recherche de la rime nuit à la vérité du récit a été plus d'une fois exprimée au moyen âge; voy. Romania, VI, 496. Barberino disait de même (Reggimento, éd. Baudi di Vesme, p. 15):

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3. C'est à peu près la leçon du ms. de Londres (Ward, p. 58), qui toutefois

est peu correcte.

beaucoup de ses pareils ont agi de même en cas semblable. Mais je m'étonnerais fort qu'il eût été imaginer Saint-Paul de Corinthe, si en effet il n'avait pas eu accès à quelque roman byzantin de nous inconnu, où il pourrait avoir puisé l'histoire de Landomatha. Ce qui donne un certain degré de vraisemblance à cette hypothèse, ce sont les chapitres du commencement, qui attestent une connaissance réelle de la Grèce du XIIIe siècle. A mon sentiment, le roman en prose de Troie doit avoir été composé à cette époque dans les établissements français de la Grèce, ou du moins par un homme qui avait habité ce pays '.

Présentement je vais analyser la rédaction de notre histoire ancienne où figure le roman en prose de Troie. Je suivrai le ms. fr. 301, le plus ancien des quatre mentionnés plus haut. Le lecteur se rappelle que ce ms. ne commence qu'à la section 3, tandis que les autres ont la section 2, mais qu'en revanche il poursuit l'histoire beaucoup plus loin que ceux-ci.

Le ms. fr. 301 débute ainsi :

(Fol. 1). Ci comence l'ystoire de Thebes, et comment elle fu destruite environ .ve. et .lx. ans ains que Rome fu coumencée ne fondée.

Un roy estoit adonc assez riches et puissans, Layus fut appellez. Il avoit belle femme de son lignage qui Jocaste fu appellée. Ce roy ot .j. filz, moult belle

creature...

Cette partie se termine (fol. 20 d) au chap.: Conment les povres gens restorèrent la cité qui encores est Estives par nom appellée. C'est notre section 3, ci-dessus p. 40.

Fol. 21 a). Ci commence l'ystoire de ceulz de Athenes et de ceulz de l'isle de Crete qui en ce temps se guerroioient, et du commencement du regne de Femenie et de Hercules et de Jason.

Après ce que Thebes fu destruite, bien .v. cens et .lx. ans ains que Rome fust commenciée ne fondée, nasqui une grant bataille entre ceulz de Crete et ceulz d'Athenes. La ot moult de gent morte et par mer et par terre...

C'est notre section 4, ci-dessus p. 41. Ce morceau se termine à un chapitre que nous avons déjà vu plus haut, p. 42 (ms. 246, fol. 48 c): (Fol. 24 d). Comment Theseus occist un autre jayant.

Hercules ot de ceste bataille moult grant loenge..... qui ot nom Phedra. Cy fine l'ystoire de Hercules et de Theseus.

A la suite nous trouvons, non la section 5, mais un morceau qui est emprunté à la section 1 et qui correspond au fol. 4 a du ms. fr. 246. Nous n'en sommes donc pas encore, malgré la rubrique qu'on va lire, à l'histoire de Troie proprement dite.

1. Ce roman de Troie en prose a été traduit en italien; voir ci-après à l'appendice.

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