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ture, il s'imaginoit bonnement qu'elle s'étoit épuisée en sa faveur. Juste Lipse écrivoit qu'il aimeroit mieux jouir de l'entretien de Scaliger que de voir toute la pompe triomphale d'un ancien consul romain. Scaliger étoit cependant un tyrau dans la littérature. Il se glorifioit de parler treize langues, l'hébreu, le grec, le latin, le français, l'espagnol, l'italien, l'allemand, l'anglais, l'arabe, le

Menagiana une anecdote qui prouve que Henri IV ne se soucioit pas de le retenir eu France. Joseph Scaliger, dit-on, étant appelé par les Hollandais pour être professeur, alla prendre congé du roi Henri IV, auquel il exposa en peu de mots le sujet de son voyage. Tout le monde s'attendoit à quelque chose d'important de la part du roi; mais on fut bien surpris, lorsqu'après lui avoir dit : « Eh bien, M. l'Es-syriaque, le chaldaïque, le persan cale, les Hollandais vous veulent et l'éthiopien, c'est-à-dire, qu'il avoir, et vous font une grosse n'en savoit aucune à fond. La conpension? j'en suis bien aise, » ce noissance imparfaite qu'il avoit de prince changea tout-à-coup de toutes étoit un répertoire dans discours. » Scaliger mourut à lequel il puisoit des termes insulLeyde, le 21 janvier 1609 tans et grossiers. Auteurs morts sans avoir été marié. C'étoit et vivans, tous furent également un homme fort sobre, qui avoit immolés à sa critique: il leur protant d'amour pour l'étude, qu'on digua, plus ou moins, les épithètes le vit souvent passer des jours de fou, de sot, d'orgueilleux, entiers dans son cabinet sans de bête, d'opiniâtre, de plagiaire, manger. Quoiqu'il déclare lui- de misérable esprit, de rustique même, dans ses lettres, que de- de méchant, de pédant, de grosse puis sa jeunesse, la pauvreté bête, d'étourdi, de conteur de avoit été sa compagne fidèle, il sornettes, de pauvre homme, de étoit très-désintéressé; il ne vou- fat, de fripon, de voleur, de lut pas accepter une somme d'ar-pendard. (V. CONSTANTIN, no XI.). geut que Jeannin, ambassadeur 11 appelle tous les luthériens, de France, le pria instamment de barbares et tous les jésuites recevoir. On lit aussi dans le ânes... Origène n'est qu'un rêveur, Naudœana, que M. de Nevers, selon lui; saint Justin, un imbéallant en Hongrie et passant cille; saint Jérôme un igno.. par la Hollande, le visita et vou- rant; Rufin, un vilain maraud lut lui faire un présent considé-saint Chrysostome, un orgueilrable; mais il le refusa honnê- leur vilain; saint Basile, un sutement. Scaliger étoit d'ailleurs perbe, et saint Thomas, un péparfaitement semblable à son dant. Une si grande licence faipère. Il avoit la vanité la plus dé- soit dire qu'assurément le placée, et l'humeur la plus caus- Diable étoit auteur de son érutique, Ses écrits sont un amas de dition. » Son ton d'autorité et choses utiles, et d'invectives gros- ses injures le rendoient redousières contre tous ceux qui ne le table; aussi Casaubon avouoit-il déclaroient point le phénix des qu'il trembloit lui-même, lorsaateurs. Ebloui par la sottise de qu'il songeoit que ce qu'il venoit quelques compilateurs, qui l'ap-d'écrire seroit vu par Scaliger. peloient abime d'érudition Celui-ci, pour se venger du jéocéan de science, chef-d'œuvre, suite Clavius, qu'on lui avoit miracle, dernier effort de la na- | préféré pour la réformation da

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avoir été détrompé, ibid, 1, 62, où il l': ppelle Descriptio Olympiadum à Scaligero collecta add. 1, 74. Le même doute éclate dans les Exercitationes de Paulmier-de-Grentemesnil, p. 405, et chez Perizonius, ad Elian. V. H. u., 21. Mais il est incontestable que Scaliger lui-même compila et rédigca ce précieux recueil histo

calendrier, publia et chercha àgène-Laërce, 1, 42; mais il semble prouver que tout grand mathématicien ne pouvoit avoir qu'un esprit borné, et n'avoit nul droit au génie. Scaliger rencontra un écrivain encore plus emporté que lui. Ayant douné, en 1594, une Lettre sur l'ancienneté et sur la splendeur de la race scaligérienne, Scioppius, indigné du ton de hanteur qu'il prenoit, chercha à l'humilier, en publiant les bas-rique; et il est d'autant plus étonsesses et les infamies de sa fa- nant qu'il ait pu y avoir du doute mille. Voyez la suite de cette à ce sujet, que Scaliger lui-même, querelle dans l'article de ce der- dans l'édition d'Eusèbe, pronier....) Scaliger se mêla de curée par Al. Morus (1658), poésie, comme son père; mais il s'exprime ainsi à la page 431: n'y réussit pas mieux que lui. Le Adjecimus postremò Evvarojing plus grand service qu'il ait rendu tropixiv, à nobis, partim ex à la littérature est d'avoir ima- editis, partim ex nondum editis giné le premier un fil dans le la- scriptoribus collectam, quæ non byrinthe de la chronologie, et solum ad Eusebiana, sed etiam d'avoir trouvé des principes sûrs ad memoriam veteris historiæ pour ranger l'histoire dans un illustrandam magno præsid:o erit; ordre exact et méthodique. Ses si quis neque negligenter eam ouvrages sont, I. Des Notes sur legere neque nostros labores les tragédies de Sénèque, sur malignè interpretari velit. V. CaVarron, sur Ausone, sur Pomnones Isagogici. VI. De tribus peius Festus, etc., etc. Il y a sectis Judæorum, Delft, 1703, souvent trop de finesse dans ces 2 vol. in-4°, édition augmentée commentaires; et en voulant par Trigland. VII. Divers autres donner du génie à ses auteurs, Ouvrages, dans lesquels on voit il laisse échapper leur véritable qu'il avoit beaucoup plus d'étude, esprit. II. Des Poésies, 1607 de critique et d'érudition, que Juin-12. III. Un Traité de emenda- les-César Scaliger son père, mais tione Temporum, très-savant, moins d'esprit. Les Recueils, intiquoiqu'il y ait des inexactitudes. tulés Scaligeriana (imprimés avec La meilleure édition de cet ou- d'autres ana, 1740, en 2 vol. vrage est celle de Genève, 1609, in-12) ont été recueillis des conin-fol. IV. La Chronique d'Eu-versations de Joseph Scaliger. sèbe, avec des notes, Amsterdam, 1658, 2 vol. in-folio. ScaIII. SCALIGER ( Camille): liger a mis à la suite d'Eusèbe poète burlesque italien du 16° Ισοριαν Συναμογή ; et les savans siècle, assez peu connu est ont été dans le doute sur la auteur, I. De il Furto amorosó, source de cette production. Meur-comedia onesta, Venise, 1613, sius la cite toujours comme l'ou-, in-12. II. De Bertholdo con Bervrage incerti scriptoris antiqui, toldino, Poëma, Bologne, 1636, ou d'un anonyme. Ménage l'al-in-4°, avec figures.

legue sous cette dernière déno

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mination dans ses notes sur Dio- IV. SCALIGER DE LIKA

en

(Paul), comte des Huns, mar-plôme testamentaire de Mahomet, quis de Vérone, Croate de na- par lequel celui-ci accordoit aux tion, descendoit, si on l'en croit, chrétiens établis dans ses états des princes de l'Escale. Elevé à la liberté de conscience et l'enla dignité du sacerdoce, il futtière jouissance de, leurs possespendant quelque temps aumônier sions et de leurs avantages temde l'empereur Ferdinand; il alla porels. Ce diplôme fut d'abord ensuite faire profession du cal- publié en arabe et en latin, vinisme en Prusse, obtint par des 1630, à Paris, par Gabriel Siovoies iniques un canonicat dans nita; ensuite, en latin par Habl'église de Munster, s'y montra neias en 1638, et par Hinckelman catholique, et réfuta lui-même en 1690. On a élevé des doutes ce qu'il avoit écrit contre le pape. sur son authenticité. S'étant insinué dans les bonnes * I. SCAMACCA (Joseph) graces d'Albert, duc de Prusse et emparé de toute sa confiance, né à Lentini en Sicile, il l'engagea à casser son conseil encore jeune chez les jésuites; il pour en former un nouveau; exerça pendant 45 ans la pénible mais Albert, duc de Mecklem-fonction de prédicateur, et moubourg, beau-frère du prince de Prusse, fit bientôt changer la face des affaires. Quatre des nouveaux conseillers furent mis à mort le 28 octobre 1566, et Scaliger ne

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entra

rut le 8 janvier 1627. On a de lui près de cent Traités en prose et en vers sur des matières spirituelles.

* II. SCAMACCA ( Hortensius), jésuite de Lentini en Sicile, de la famille du précédent, mort à Palerme en 1648. Aucun écrivain n'a composé de tragédies avec autant de fécondité que ce religieux. On en a de lui plus de cinquante, tant sacrées que pro- . fanes.

trouva son salut que dans la fuite. Il vécut depuis dans l'obscurité, de manière qu'on ne sait rien de plus de sa vie. On a de lui, I. Plusieurs Opuscules contre la religion romaine, pleins de fiel, Båle, 1559, in-4°. II. Judicium de præcipuis sectis nostræ ætatis, Cologne. II. Miscellaneorum tomi duo, sive catholici Episte- SCAMOZZI (Vincent), un monis, contrà depravatam En- des plus excellens architectes de cyclopediam, Cologne, 1572, 1572, sou temps, né à Vicence en 1552, in-4°. C'est la réfutation d'un ou- mort à Venise en 1616, voyavrage qu'il avoit fait, étant protes-gea beaucoup en Italie tant, intitulé Encyclopedia, seu France, en Allemagne, en Honcrbis disciplinarum' tam sacra- grie, etc. pour perfectionner um quàm profanarum, Episte- ses talens et ses connoissance:. I travailla à Vicence trie, à Padoue, à Gênes, à Florence, et fit quantité de dessins pour différens pays. Ses principaux ouvrages se voient à Venise où il s'étoit fixé, et dans les environs de cette ville où il bâtit plusieurs maisons de campagne. C'est sur ses dessins que" fut construite l'importante cita

mon.

IV. Satyre philosoph. et genealogiæ præcipuorum regum et principum Europa, Konigs berg, 1563, in-8°. Voy. Je Theatrum vitæ humanæ de Boissard.

*V. SCALIGER ¿Pacifique), capucin, connu pour avoir apporté de l'Orient, dans le dixseptième siècle, le fameux di

en

sa pa

delle de Palma dans le Frioul vé- | milien. Tant d'occupations ne lui permirent pas de mettre la dernière main à un grand ouvrage qu'il avoit entrepris sous le titre Idea della Architettura universale, qui devci: contenir 10 livres, mais dont il n'en a publié que 6, à Venise en 1615, en 2 vol. in-fol. Le 6 qui traite des différens ordres d'architecture, et qui est un chef-d'œuvre, a été traduit par d'Aviler,

*I. SCANAROLA (Antoine), médecin de Modène, disciple dụ célebre Nicolas Leonicene, mort le 9 janvier 1517, a défendų l'opinion de son maître sur l'Epidémie vénérienne, et fait imprimer Disputatio de morbo gallico, Bologne, 1498, in-4°.

* II. SCANAROLA ( JeanBaptiste), savant jurisconsulte, et prélat de Modene, naquit en 1579. Etant passé à Rome, il commença son noviciat chez les jésuites en 1598, mais il ne l'acheva pas, et vint à Macerata étudier la jurisprudence. De retour à Rome, il y obtint le droit de bourgeoisie, fut nommé en 1630 archevêque de Sidon et de Tyr, puis vicaire du cardinal Barberini à la basilique du Vatican, et mourut le 10 septembre 1665. On a de lui De Visitatione carceratorum, Rome 1635, in-fol., et ailleurs.

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SCANDERBERG, ou plutot SCANDERBEG, c'est-à-dire, Alexandre seigneur, (surnom de George CASTRIOT, roi d'Albanie), naquit en 1404, et fut donné en otage par son père au sultan Amurat II, avec ses trois frères, Repose, Stanise et Constantin. Ces trois princes périrent d'un poison lent que le sultan leur fit donner. George dut la vie à sa jeunesse,

à son esprit et à sa bonne mine, Amurat le fit circoncire, l'éleva avec soin, et lui donna ensuite le commandement de quelques troupes, avec le titre de sangiac. Scanderberg devint en peu de temps le premier des héros turcs. Son père étant mort en 1432, il forma le dessein de rentrer dans l'héritage de ses ancêtres, et de secouer le joug musulman. L'empereur, ayant envoyé une puissante armée en Hongrie, voulut que Scanderberg y jouât un rôle. Dès qu'il y fut arrivé, il se lia secrètement avec Huniade Corvin, un des plus redoutables enassura ce général qu'à la première nemis de l'empire ottoman. 1Ļ bataille il chargeroit les Turcs, et se tourneroit du côté des Albanais, et tint sa promesse. Les Turcs furent obligés de plier, et il en demeura trente mille sur le champ de bataille. Scanderberg, profitant du désordre où étoient les ennemis, se saisit du secrétaire d'Amurat, le met aux fers, et le force d'écrire et de sceller un ordre au gouverneur de Croie, capitale d'Albanie, de remettre la ville et la

citadelle au nom de l'empereur. Scanderberg fait massacrer le secrétaire, et tous ceux qui avoient été présens à l'expédition de ces fausses lettres, afin qu'Amurat n'en pût avoir aucune connoissance. Il se transporte aussitôt à Croie, et après s'étre emparé de la place, se fait reconnoître à ses peuples qui le proclament leur souverain. Il remonta ainsi sur le trône de ses pères en 1443, et s'y soutint par ses armes. Son parti lui gagua toute l'Albanie. En vain Amural arma, mit deux fois le siége devant Croie, il fut obligé de le lever. Scanderberg sut tirer tant d'avantage de l'assiette d'un terrain âpre et montagneux, qu'avec peu de troupes,

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il arrêta toujours de nombreuses armées turques. Mahomet II, fils et successeur d'Amurat continua la guerre pendant onze ans par ses généraux qui furent souvent battus, sans que leurs pertes fussent compensées par aucun avantage. Enfin, ce sultan rechercha la paix, et l'obtint en 1461. Le héros albanais vint aussitôt en Italie à la prière du pape Pie II, pour secourir Ferdinand d'Aragon assiégé dans Bari. Il fit lever le siége, et contribua beaucoup à la victoire que ce prince remporta sur le comte d'Anjou. L'empereur turc ne tarda

pas

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à recommencer

que les plaisirs de l'amour. Sa force étoit si extraordinaire, que Mahomet étonné des coups prodigieux qu'il portoit, lui fit de mander son cimeterre,s'imaginant qu'il avoit quelque chose de surnaturel; mais il le renvoya bientôt, comme une arme inutile dans les mains de ses généraux. Alors Scanderberg lui fit dire qu'en lui envoyant le cimeterre il avoit gardé le bras qui savoit s'en servir. Le père du Poncet, jésuite, publia en 1709, in-12, une Vie curieuse et intéressante de ce grand homme,

* SCANDIENESE (Tite-Jean), né à Scandiano dans le Modénois en 1518, étudia à Modène, et professa les humanités dans cette ville, à Reggio et à Carpi. Eu 1558 il obtint une chaire de

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rut le 26 juillet 1582. Scandienese entre tint une correspondance littéraire avec les premiers savans de son siècle. On a de lui, I. Le Phénix, petit poème en tiercets Venise, 1555 et 1557, avec des additions. II. Quatre Livres sur la Chasse, Venise, 1556, in-4°. III. La Dialectique, Venise 1565, in-4°.

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la guerre; mais ses généraux étant toujours repoussés, il voulut tenter la fortune lui-même. Croie fat encore assiégée deux fois en deux campagnes consécutives et deux fois le siége fut levé.helles-lettres à Azolo, où il mou, Entu Scanderberg, couvert de gloire, mourut à Lisse, ville des etats de Venise, le 17 janvier 1467. Sa mort fut une véritable perte pour la chrétienté, dont il avoit été le rempart. Mahomet, en l'apprenant, dit en sautant de joie; «Qui m'empêchera maintenant de détruire les chrétiens? Ils ont perdu leur épée et leur bouclier.» Les Albanais, trop foibles après la perte de leur chef, subirent de nouveau le joug de la domination turque; et cette même ville de Croie, qui avoit soutenu tant de siéges, se rendit presque sans résistance. Scanderberg peut être mis au premier rang des guerriers +SCANTILLA (Manlia), femme les plus heureux, puisque s'étant de Didier-Julien. Ce fut par son trouvé à 22 batailles, et ayant tué conseil que son époux alla offrir (dit-on) près de 2000 Turcs de ses trésors aux soldats romains, sa propre main, il ne reçut ja- qui avoient mis l'empire à l'encan, mais qu'une légère blessure. Ses après la mort de Pertinax, massamœurs étoient pures, et il exhor-cré le 28 mars 193. Julien fut en toit souvent ses soldats à la chas-effet proclamé empereur; mais teté, disant qu'il n'y avoit rien Scantilla paya cher le titre d'imde si nuisible à leur profession pératrice. Elle passa les soixante

|

* SCANNELLI (François), né à Forli, florissoit dans le 14 siè cle. On a de lui le Microcosme ou Traité de la Peinture, Césène, 1657, in-4o.

professionpératrice.

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