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à Beaufort, oui, je suis le prince de Talmont. Soixante-huit combats contre les républicains ne m'ont jamais inspiré la moindre frayeur. Je suis prince, seigneur de Laval et de Vitré; je devois servir mon roi, et je ferai voir par ma mort que j'étois digne de défendre le trône. » Il demanda par grace le trépas le plus prompt. Mais le bruit de son arrestation étant parvenu à la convention, ceux de ses commissaires qui étoient en mission dans la Bretague se le disputèrent. Conduit à Rennes dans l'espoir d'en tirer des aveux, on le retint pendant deux mois dans les cachots de cette ville. Sa tête ayant été demandée à la convention, on le transféra à Vitré, ensuite à Laval, où il fut exécuté devant la principale entrée de son château. La perte de ses forces physiques n'avoit point affoibli son courage. Sa tête et celle de son intendant An

colora cette entreprise, qui devint la première cause de la décadence de la Vendée. Le passage de la Loire s'effectua avec succès; Talmont fut nommé à Varades général de la cavalerie royale; il montra beaucoup de bravoure à la bataille de Laval, et prit ensuite, avec le chevalier de Fleuriot, le commandement de la colonne qui se porta sous Vitré, se replia ensuite sur l'armée royale qui remporta plusieurs avantages, et s'accrut prodigieusement, sur-tout en gens inutiles qui ne firent qu'entraver ses mouvemens; mais après avoir échoué devant Granville, après avoir tenu une marche incertaine qui dénotoit le vague du plan adopté par ceux qui avoient provoqué cette expédition, elle marcha sur Angers, rétrograda ensuite vers le Mans, où à la suite d'un combat sanglant de vingt-quatre heures elle fut complètement battue. Tandis que le jeune Laroche-Jac-jubault furent mises sur des piquelin, secondé par Fleuriot employoit sa bravoure et ses talens à s'assurer une partie des fuyards qu'il reconduisoit dans la Vendée, Talmont, qu'on avoit d'abord cru mort, fut arrêté le 4 janvier 1794, errant, déguisé en paysan dans les environs de La†I. TALON (Omer), avocatval et de Fougères, accompagné général au parlement de Paris, seulement d'un domestique et d'une famille distinguée dans la de Bouzon ex-procureur-géné- robe, en soutint la gloire par son ral-syndic du département du intégrité autant que par ses taCalvados; tous trois furent sur- lens. Il mourut le 29 décembre pris par la garde nationale de la 1652 à 57 ans, regardé comme Bazouge, et conduits devant le gé-l'oracle du barreau, et respecté néral Beaufort qui commandoit à même de ses ennemis. En nouFougères. La fille de l'aubergiste rant il répéta par trois fois à son de Saint-Jacques s'écria en l'a-fils ces paroles: « Mon fils, Dieu percevant : « C'est le prince de te fasse homme de bien! >> Cette Talmont. « On assure que cet élan bénédiction a fait long-temps la de la jeune personne fut l'expres- seule richesse de sa famille. On sion de la reconnoissance pour ce a de lui 8 vol. in-12 de Mémoires! prince qui lui avoit sauvé la vie, sur différentes affaires qui s'étoient ainsi qu'à son père. « Oui, dit-il présentées au parlement pendant

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ques et exposées au-dessus de la porte du château de Laval. C'est dans la personne de ce prince qu'a fini l'illustre maison de La Trémouille, l'une des premières de | l'Europe.

les troubles de la Fronde. Ils commencent à l'an 1630, et finissent en juin 1652. Le cardinal de Retz, dans ses Mémoires, donne une grande idée de l'éloquence de ce magistrat. On lui attribue l'Opposition de la Doctrine du concile de Trente aux vérités de l'Evangile, 1688, in-12.

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mort à Vienne en 1724, excella dans l'art de peindre les animaux, et sur-tout les fleurs et les fruits. Son génie souple et facile lui fit adopter divers genres; tantôt il se rapprocha de celui de Car lo Fiori, tantôt de celui de Van Huysum. Ses tableaux sont finis quoique légèrement jetés; ils sont précieux rares et à très-haut prix dans les ventes.

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II. TALON (Denis), fils du précédent, lui succéda dans la charge d'avocat général. Il fut TAMAYO (Martin), soldat digne de son père, et se signala espagnol, servoit en Allemagne par les mêmes vertus et les mêmes dans l'armée de l'empereur Chartalens. Il mourut en 1698, prési- | les-Quint, l'an 1546. Il se rendit dent à mortier. Nous avons de lui célèbre par une action de braquelques Pièces imprimées avec voure et par la sédition dont il les Mémoires de son père qu'elles pensa être la cause innocente. ne déparent point. Le Traité de l'armée de l'empereur, plus foil'autorité des Rois dans le gou-ble que celle des protestans comvernement de l'Eglise, qu'on lui attribue, n'est point de lui. Ce Traité est de Roland Le Vayer de Boutigni, mort intendant de Sois-rebelle d'une taille de géant, sons en 1685.

III. TALON (Nicolas), jésuite, a publié en 1641 les OEuvres de saint François de Sales, 2 vol. in-fol., revues avec des réflexions ascétiques; et une Histoire Sainte, 1655, 4 vol. in-fol. Le mérite de l'édition, mais non celui de l'ouvrage, peut le faire rechercher.

mandée par le landgrave de Hesse, étoit campée en présence des ennemis, près d'Ingolstadt; un

et

qui se croyoit le héros de son siècle, s'avançoit chaque jour enhallebarde, et provoquoit au tre les deux camps, armé d'une combat les plus braves des impédéfenses, sous peine de la vie, riaux. Charles-Quint fit faire des à tous les siens d'accepter le défi. Ce fanfaron revenoit tous les jours, et s'approchant du quartier *TALPA (Pierre), docteur en des Espagnols, leur reprochoit médecine au 16 siècle,né dans la leur lâcheté dans les termes les Frise, s'attacha principalement à plus injurieux. Tamayo, simple décréditer les charlatans, et prou- fantassin dans un régiment de sa va que l'expérience ne suffit pas nation, ne put souffrir l'insolence pour guider les médecins dans le de ce nouveau Goliath. Il prit choix des médicamens. Il a écrit la hallebarde d'un de ses camaà ce sujet Exilium empirico-rades et se laissant couler le rum brevi elegid, satyrico sale long des retranchemens, il alla condita descriptum, Leovar-l'attaquer et sans avoir été diæ, 1579, in-8. blessé lui porta un coup de hallebarde dans la gorge et le jeta sur le carreau. Il prit ensuite le sabre de ce malheureux, dont il lui coupa la tête et l'apporta 'dans le camp. Il fut la présenter

TALUS, neveu de Dédale, V. PERDIX.

TAM (François VERNER) peintre, né à Hambourg en 1658

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professe de Rome sur la fin de février 1730.

+ TAMERLAN, appelé par les siens Teimur-Lenc ou Teimur-leBoiteux, étoit fils d'un berger, suivant les uns et issu du sang

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à sa majesté, et se jetant à ses pieds il lui demanda la vie. Charles-Quint la lui refusa, malgré les prières des principaux officiers de l'armée; mais voyant les troupes espagnoles prêtes à en venir aux dernières extrémités pour qu'on leur rendît leur illus-royal, suivant les autres. Il natre cainarade, il le remit entre quit en 1335 dans la ville de les mains du duc d'Albe, qui lui Kesch, territoire de l'ancienne accorda sa grace. Sogdiane, où les Grecs pénétrérent autrefois sous Alexandre, I. TAMBURINI, et en français, et où ils fondèrent des colonies. TAMBOURIN (Thomas), naquit en Son courage éclata de bonne Sicile, d'une famille illustre, se heure. Sa première conquête fut fit jésuite, exerça divers emplois celle de Balk, capitale du Khora: dans cette compagnie, et mourut san sur les frontières de la Pervers 1675. Ses ouvrages, qui se. De là il alla se rendre maître roolent tous sur la Théologie de la province de Gandahar. Il morale ont été recueillis à subjugua toute l'ancienne Perse, Lyon, 1659, in-fol. Il y explique et retournant sur ses pas pour le Décalogue et les Sacremens. soumettre les peuples de la TranBeaucoup de théologiens y ont trouvé des propositions répréhen-la valeur ne suffisoit point à Tasoxane, il prit Bagdad. Lorsque sibles; et le parlement de Paris merlan pour seconder ses proles a supprimés le 6 mars 1762. jets, il faisoit, à l'exemple des *II. TAMBURINI (Ascagne), plus grands capitaines de l'antimoine de Val - Ombrosa, né quité, parler le ciel en sa faveur. en 1586 à Maradi dans la Roma-Il suscitoit à propos un de ces gne, fat professeur de théolo- hommes puissans en paroles, qu'il gie, prédicateur et abbé-général avoit à ses gages, pour représenter de la congrégation. Il mourut à à ses sujets leurs devoirs. LorsRipoli en Toscane en 1666. Nous qu'après la prise de Bagdad it avons de lui, De jure abbatum et eut entrepris la conquête des Inabbatissarum, Lyon 1656, 4 vol. des, les soldats fatigués refusoient in-folio. II. De jure abbatissarum de le suivre; tout d'un coup s'éet monialium, sive praxis guber- lève au milieu d'eux un enthounandi moniales, Lyon, 1668. Il siaste, qui reproche fortement à a laissé un ouvrage inédit, in- Tamerlan la foiblesse avec la titulé: De ordinibus militaribus quelle il cède aux cris des sol dats i peint en même temps. et equestribus. avec des couleurs si vives la honte et le danger de la fuite; il exagère tellement l'indiscipline et la lâcheté des Indiens ; il promet enfin avec tant de confiance une victoire facile et décisive, qu'aus

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* III. TAMBURINI (MichelAnge), 14 général de la compagnie des jésuites, naquit à Modene le 27 septembre 1648. Après avoir achevé ses études, il occupa plusieurs chaires, gouverna quel-sitôt les Tartares, comme s'ils ques colléges, et fut enfin élevé à la dignité suprême le 31 janvier 1706; il mourut dans la maison

eussent entendu la voix d'un Dica, paroissent d'autres hommes. Ils demandent avec des cris

redoublés qu'on les mène surle-champ à l'ennemi, afin d'effacer dans son sang l'ignominie

n'ayant point déféré à la sommation, et ayant été prise de force, il permit de massacrer tout, à la réserve des principaux citoyens qu'il ordonna de lui amener pour les punir comme les premiers auteurs de la résistance. On commença par leur lier la tête aux cuisses; ensuite on les jeta dans une fosse profonde, qu'on ferma de poutres et de planches, recouvertes par-dessus de terre, afin qu'ils souffrissent plus long-temps dans cet affreux abîme, et qu'ils sentissent toutes les horreurs du désespoir et de la mort. Après avoir rasé Sébaste,

qu'il traita de la même manière, enlevant des richesses infinies, et emmenant une multitude innombrable de captifs. Ayant demandé inutilement au sulian d'Egypte de lui abandonner la Syrie et la Palestine, il s'en empara à main armée. Il entra ensuite dans l'E

dont ils venoient de se couvrir en se soulevant. L'empereur profite habilement du succès de son stratagème, et sans laisser refroidir l'ardeur de ses troupes, les conduit à l'ennemi, s'ouvre le passage des Indes, et s'empare de Delhi, qui en étoit la capitale. Vainqueur des Indes, il se jette sur la Syrie et prend Damas. Il revole à Bagdad, qui vouloit secouer le joug, illa livre au pillage et au glaive. On dit qu'il y périt plus de 800 mille habitans; elle fut entièrement détruite. Les vil-il s'avança vers Damas et Alep les de ces contrées étoient aisément rasées, et se rebâtissoient de même; elles n'étoient que de briques séchées au soleil. Ce fut au milieu du cours de ces victoires que l'empereur grec, qui ne trouvoit aucun secours chez les chrétiens, s'adressa au héros tartare. Cinq princes mahomé-gypte, porta ses armes victotans que Bajazet avoit dépossé- rieuses jusqu'à Memphis, alors dés vers les rives du Pont-Euxin, nommée Alcaïr ou le Caire, dont imploroient dans le même temps il tira des trésors immenses. Ceson secours. Tamerlan fut sensi-pendant il s'approchoit de Bajable à ce concours d'ambassa-zet: les deux héros se rencondeurs; mais il ne les reçut pas également. Ennemi déclaré du nom chrétien et admirateur de Bajazet, il ne voulut le combattre qu'après lui avoir envoyé des députés, pour le sommer d'abandonner le siége de Constantinople, et de rendre justice aux princes musulmans dépossédés. Le fier Bajazet reçut ces propositions avec colère et avec mépris. Tamerlan, furieux de son côté prépara a marcher contre lui. Après avoir traversé l'Arménie, il prit la ville d'Arcingue, et fit passer au fil de l'épée les habitans et les soldats. De là il alla sommer la garnison de Sébaste de se rendre; mais cette ville

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se

trèrent dans les plaines d'Ancyre en Phrygie, l'an 1402. On livre la bataille, qui dure trois jours, et Bajazet est vaincu et fait prisonnier. Le vainqueur l'ayant envisagé attentivement dit à ses soldats : « Est-ce la ce Bajazet qui nous a insultés ?

-Oui, répoudit le captif; c'est moi ; et il vous sied mal d'outrager ceux que la fortune a humiliés. On prétend que Tamerlan, voyant à ses pieds Bajazet son prisonnier, dit : « Il faut bien que ces empires, pour lesquels nous versons tant de sang, soient en eux mêmes et devant Dieu bien peu de chose, puisqu'il les donne à un vilain borgne comme

(Vertot, Hist. de Malthe, Liv.
Vl.
.) Tamerlan lui ayant demandé

comment il l'auroit traité si la
fortune lui avoit été favorable ?
« Je vous aurois enfermé, lui ré-
pondit-il, dans une cage de fer;
et aussitôt il le condamna à la
même peine, si l'on en croit les
annales turques. Les auteurs
arabes prétendent que ce prince
se faisoit verser à boire par l'é-
pouse de Bajazet à demi-bue ; et
c'est ce qui a donné lieu à la fable
reçue, que les sultans ne se ma-
rièrent plus depuis cet outrage.
Il est difficile, dit Voltaire, de
concilier le cage de fer et l'af-

toi, et à un misérable boiteux | retour on ramena le malheureux comme moi. » Il y a des histo-Bajazet devant son vainqueur. riens qui prétendent que Tamer- ( lan lui reprocha son orgueil, sa présomption et sa cruauté : « Ne devois-tu pas savoir, lui dit-il, qu'il n'y a que les enfans des infortunés qui osent s'opposer à notre invincible puissance ? » D'autres écrivains disent au contraire que Tamerlan le reçut fort honnêtement; qu'il le conduisit dans sa propre tente; qu'il le fit manger avec lui, et que pour le consoler, il ne l'entretint que des vicissitudes et de l'inconstance de la fortune. On ajoute qu'il lui envoya un équipage de chasse, soit par un motif de compassion, soit peut-être par une sorte de mé-front brutal fait à la femme de pris, et que le fier Tartare fut bien aise de lui faire sentir qu'il le croyoit plus propre à la suite

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Bajazet, avec la générosité que les Turcs attribuent à Tamerlan. Ils rapportent que le vainqueur, d'une meute de chiens courans étant entré dans Burse, capitale, qu'à la tête d'une grande armée. des états turcs asiatiques, écri-. C'est au moins l'explication que vit à Soliman, fils de Bajazet Bajazet donna lui-même à ce une lettre qui eût fait honneur, présent mystérieux de son en- à Alexandre. Je veux oublier; nemi. Ce malheureux prince n'é- (dit Tamerlan dans cette lettre ) tant pas maître de son ressenti- que j'ai été l'ennemi de Bajazet; ment, et plein d'un chagrin fa- je servirai de père à ses enfans, rouche: «Dites à Tamerlan, ré-pourvu qu'ils attendent les effets pondit-il fièrement à celui qui étoit venu de sa part, « qu'il ne s'est pas trompé en m'invitant à un exercice qui a toujours fait le plaisir des souverains, et qui convient mieux à Bajazet, né du grand Amurat, fils d'Orcan, qu'à un aventuri r comme lui, et à | un chef de brigands.... » Tamerlan revint bientôt à son caractère; irrité d'une réponse si injurieuse, il commanda sur-lechamp qu'on mit Bajazet saus selle sur quelque vieux cheval de ceux qui servoient à porter le bagage, et que dans cet état on l'exposât dans le camp aux mépris et aux railleries de ses soldats ; · ce qui fut exécuté aussitôt : et au

de ma clémence. Mes conquêtes me suffisent, et de nouvelles faveurs de l'inconstante fortune ne me tentent point. » Les Turcs, disent encore que Tamerlan n'étant pas écouté de Soliman, dé-, c'ara sultan un autre fils de Bajazet, et lui dit : « Reçois l'héritage de ton père; une ame royale sait conquérir les royaumes et | les rendre. » Les historiens orientaux, ainsi que les nôtres, mettent souvent dans la bouche des hommes célèbres des paroles qu'ils n'ont jamais prononcées. Quoi qu'il en soit, on voit bientôt après Tamerlan piller la Phrygic, Płonie, la Bithynie. Il repassa ensuite l'Euphrate, et retourna

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