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Ει πως κεν γ' ἑταρων μετα πρωτον όμιλον ἱκοιμην.
Ως εφαθ' ίππευων δια δε δρυμα πυκνα και ύλην
θυνε μαλ' εμμεμαως· ουδ' οἱ μενος ισχεν αρουρα,
Πυροφορος περ εουσ', ου μεν ποταμοιο ῥέεθρον
Αλλ' ίππῳ στερεως ὁ συνήπτετο, γουνάτα πλευραις
Σφιγγων, ουδ' ὑπελυσεν ἐον μενος, ισχι' ερείδων.
Ὡς δ' ότε τις Γαλεη ενι βησσαις, αγρί, απαστος,
Λαθρῇ, νυκτί, Λαγωον επερχεται απρονόητον,
Εξαίφνης δ' επι νωτον επεσσυται, η επι δείρην,
(Τέλλει ότε στυγνου πρωτον σθενος Ωρίωνος)
Ρίμφα δε δειμαλεος θρώσκει φευγει το Λαγωος,
Εγνως εχθίστην, μαλα δ' εμμεμαως αποσείσθαι
Δεσμον αναγκαιον, πικρον δ' ὑπαλύξαι ολεθρον
Αλλ' αιει φευγοντι δυσασχετον αχθος οπηδει
Αιει γαρ Γαλεη δειρην ολοη καταμαρπτει,
Ηδ' ονυχων ξυνοχη περιείλεται, εμπεφυΐα
Διψαλέοις χείλεσσι και ωμοφαγοισιν οδουσιν,
Ισχει δ' αστεμφες, πλειστη δ' ενερείδεται αλκγ
Ως αρα Γραφιάδης ἑου εμπεδον έζετ' εφ ̓ ἵππου
Ταφρων ουδ' αλεγιζε τι, έρχεων ου ξυλινων τι,
Ουτ' αγροιώτων ανδρων, οἱ τηλοθεν αυτον
Χερμαδίοις εβαλον, πυρου ένεκ' ολλυμενοιο
Μάλλον δ' αυ μαστιξε κατωμαδόν, ηχον ακουσας"
Ιππου δ ̓ ὁρμηθεντος αει ρεεν ασπετος ίδρως
Πολλων δ' εξ αγρων πηλος κνημίδας εβαλλεν.

Αλλ' ου Γρυβιαδης μεγαθυμος δηρον εμελλεν
Εσχατον όν φιλον ίππον εχειν ελθων ενι θηρη
Αιει γαρ παρελαυνεν οπιστατον ανδρα έκαστον,
Εως όγ' επειτα κυνων ἱερον κολοσυρτον ἱκοιτο.
Οἱ δ' αρ ισαν μεμαωτες ατειρει συν αλαλητῳ,
Αἵματος ἱεμενοι τους δ' αυ πολυμητις αλωπηξ
Φευγεν, και πινυτη δολον εν πραπίδεσσιν ύφαινεν.
Αλλ' αρα φευγούσην γε τελος θανατοιο καλυψε
Την κυνες αἱμοβοροι κρατεροισιν οδουσι λαβοντες
Εσπασαν εκθυμως, απο τ' εγκατα παντα λαφυξαν,
Ζωα και ασπαίροντα, μινυνθα περ, ουτι μαλα δημο
Δεινος γαρ χρομαδος φθιμενης ύπερ οστέ' όρωρεν,
Πολλού ύπο γναθμοιο διαρῥαισαι μεμαωτος.

V. 375. II. . 688.

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Αυε δε Γρυβιάδης· ἱππου δ' ότ' απ' αλτο χαμάζε,
Ουραν αλωπεκος αυτι λαβων ενι χειρι παχειῃ
(Ου μεν γαρ μιν ετειρε δυσασχετος οβριμος οδμη)
Φασγανῳ αϊξεν, θουρους κυνας αιεν ἱμασσων
Την δ' αρ' αποτμηθεισαν έλων, κατακοσμιον ειναι,
Ύψος ανέσχεθε χειρι, και ευχόμενος επος ηύδα

Ω ποποί, η μοι θυμος ενι στήθεσσι γεγηθε
Είπερ γαρ παντες γ' εμ' αναλκιδα την ενι θηρη
Φησουσιν, γελοωντες ενι πλείοις κυλικεσσιν,
Αλλ' ου πείσονται θαλέθουσαι πλησιόχωροι,
Κουραι Βεντιαδες, κουραι Λινληΐδος ύλης,
Χηδληαι Χαριτες, Διλλορνια, Κωνια, Πωΐς,
Αλλαι τ' ειαρινης ήβης τερεν ανθος εχουσαι,
Ταων ορχηστης ῥοδοειδεα δακτυλα θέλγω.

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Νυν δε ποτ' όχθησει, μεγα Σαρδανιον μαλα τοιον
Γναθμοις αλλοτρίοις γελόων κλεος είνεκ' εμείο,
Βαλιος" αλλ' αιει θηρῇ ενι βουλομαι αρχειν.

Ως φατ' επευχόμενος· πιλῳ δ' ενι ουραν εθηκε
Νευσταζεν δ' αρ' επειτα περι κροταφοισιν αγαλμα
Αυτου κινηθεντος· ὁ δ' ηἴε κυδεῖ γαιων.

Αψ δ' εθελε στρεφεμεν φιλον ἱππον· τῳ δ ̓ ἁμ ̓ ἑποντο
Κλαγγηδον ταχεες τε κυνες, θαλεροι τ' αιζηοι

Τ

Μελποντες κερατων ηχῳ θρασυν οργαμον ανδρων,
Γρυφιαδεω τ' αλκην μεγαλως κλείοντες αοιδαίς
ΕΣΘΛΟΥ ΘΗΡΗΤΗΡΟΣ, ΑΜΥΜΟΝΟΣ, ΙΠ-

ΠΟΔΑΜΟΙΟ.

V. 379. Hymn. in Merc. 126.
V. 391. Od. v. 299.

V. 384. Il. 0. 152.
V. 392. Od. v. 347.

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P. BAYLEY.

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DE L'IMPROVISATION POETIQUE Chez les Anciens, et particulièrement chez les Grecs et

les Romains.

PAR M. RAOUL-ROCHETTE,

DE L'INSTITUT ROYAL DE FRANCE, &c.

Deus, ecce Deus ; cui talia fanti

Ante fores, subito non vultus, non color unus,
Non comtæ mansêre comæ, sed pectus anhelum,
Et rabie fera corda tument, majorque videri
Nec mortale sonans, afflata est numine quando

Jam propiore Dei. VIRGIL. ENEID. LIB. VI. 46.

Observations préliminaires.

La nation Italienne a, depuis la renaissance des Lettres, offert un spectacle qui a toujours paru unique dans l'histoire des Arts, celui de Poëtes qui, sans étude et sans préparation, produisoient à l'instant même, et sur toutes sortes de sujets, des vers harmonieux et faciles. Cette faculté merveilleuse, qui, par un privilège attaché au ciel de l'Ausonie moderne, semble être devenue le partage exclusif des habitans de cette belle contrée, étoit de nature à exciter à la fois la jalousie et l'incrédulité. Aussi la plupart des nations Européennes, après l'avoir vainement enviée à l'Italie, ont-elles cherché, mais vainement encore, à en révoquer en doute l'existence; et leur conviction n'a pu céder qu' à des expériences, trop souvent réitérées pour ne pas fournir des preuves incontestables.

Qu'au milieu d'une assemblée nombreuse et choisie, un poëte se lève et reçoive avec le sujet sur lequel doit s'exercer sa muse, le métre qui réglera ses chants; que, sans aucune préparation antérieure, il lui suffise d'un moment de réflexion, pour concevoir un plan, en distribuer les différentes parties, en disposer les matériaux ; qu'après avoir ainsi recueilli au-dedans de lui-même toutes les ressources de son imagination, toutes les forces de son génie, sa veine s'échappe tout-à-coup comme un torrent qui franchit sans effort les digues impuissantes qu'on lui oppose; que, dans l'espace de quelques heures, et presque sans aucun intervalle de repos, il produise des poëmes entiers, où le sujet proposé soit traité dans toute son étendue, où les accessoires soient subordonnés à l'objet principal, où la verve se soutienne d'un bout à l'autre au même

dégré d'élévation et de chaleur, un semblable phénomène présente sans doute le dernier effort de l'esprit humain, et l'on ne peut méconnoître, à de pareils traits, le caractère d'une inspiration vraiment divine. Si j'ajoute que, dans quelques uns de ces poëmes dégagés du prestige d'une déclamation animée et rapide, et soumis au jugement du cabinet, on trouve fréquemment la justesse et la solidité des pensées, jointes à l'élégance et à la pureté du style, l'éclat et la vivacité des images, la richesse et la facilité des rimes; et qu'à peine quelques légers défauts y frappent l'œil le plus attentif et la critique la plus sévère, le sentiment de la surprise qu'on avoit éprouvé d'abord, ne se changera-t-il pas en celui de l'admiration?

Mais une faculté si extraordinaire ne peut être le partage que d'un petit nombre de génies privilégiés, disséminés de loin en loin dans l'espace des siécles; et l'on ne sauroit disconvenir que la foule des versificateurs sans talent, qui s'en prétendoient doués, n'ait beaucoup avili le nom et la profession d'improvisateur, aux yeux même de la nation qui en faisoit un de ses plus beaux titres de gloire. La facilité de rimer, qu' offre l'idiôme le plus riche et le plus harmonieux de l'Europe, est plus favorable à la médiocrité qu'au vrai talent; et, quoique l'indignation des auteurs Italiens se soit prononcée dans les termes les plus énergiques contre ces charlatans, dont les muses grossières abusoient de la crédulité des Peuples, l'imposture usurpa souvent et usurpe encore parmi eux les honneurs qui ne sont dus qu'aux excellents et véritables improvisateurs. Mais, du moins, les Italiens instruits ne reconnoissent comme tels que ceux dont les ouvrages, soumis en naissant à des loix sévères et rigoureuses, ont subi avec succès l'épreuve lente et sûre d'un examen réfléchi, et qui ont su joindre les suffrages paisibles de leurs juges aux applaudissemens tumultueux de leurs auditeurs.

C'est en étudiant, dans le silence du cabinet, ces productions qui, nées avec la parole, ont reçu une nouvelle vie par l'écriture; c'est surtout en lisant les poëmes de GIANNI, le premier dans un art où il compte tant de rivaux, et qui ne nie semble pas moins supérieur à tous ses prédécesseurs, qu'il l'est incontestablement à tous ses contemporains, que j'ai appris à connoître cette inspiration, dont le nom, appliqué à la plupart des poësies modernes, ou n'est qu'un mot vide de sens, ou ne présente qu'une idée absolument étrangère à son acception primitive. Qui pourrait en effet retrouver le caractère de l'inspiration, telle que les anciens l'ont décrite, et que leurs ouvrages nous l'offrent encore vivante, dans ces poemes péniblement conçus et plus péniblement produits, où la verve, à chaque instant refroidie, ne brille qu'à de longs intervalles, où l'art est constamment aux prises avec la nature, et dont le principal mérite consiste à cacher la difficulté vaincue? Qu'on se

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figure un de nos poëtes, obscurément confiné dans la solitude de son cabinet, luttant avec effort contre l'expression ou la mesure, et sans cesse appelant la rime au secours de la pensée; imprimant sur chacun de ses mots les traces laborieuses de la lime, effaçant tous les traits de sa plume, à mesure qu'il les a tracés, et toujours plus mécontent de son travail, à proportion qu' il a plus de goût, détruisant souvent le lendemain l'ouvrage infortuné de la veille. A ce portrait, qu'on ne m'accusera pas d'avoir peint avec des couleurs imaginaires, opposons celui d'un des chantres de l'antiquité; entouré des flots nombreux d' un peuple qu' attirent sur ses pas le bruit de sa réputation et les sons de sa lyre, revêtu des habits de sa profession, qui impriment encore à toute sa personne un caractère plus auguste, il porte en sa main l'instrument consacré au dieu des vers, et le remplace quelquefois par la coupe chère au dieu du vin ; il prélude par des accords analogues au sujet qu'il va traiter; sa verve croît et s'allume par degrés; bientôt, cédant à la force des mouvemens qui l'agitent, et au torrent des idées qui l'obsèdent, il s'élance dans une région sublime, et puise à des sources divines, ces tours hardis et pittoresques, ces images neuves et brillantes dont il embellit ses vers. Tant que l'inspiration, dont le caractère est empreint sur tous ses traits, le possède et le domine, son style est impétueux et rapide comme la pensée, vif et étincelant comme l'imagination; c'est la Pythonisse sur le trépié de Delphes, ou la Sibylle dans l'antre de Cumes.

Faut-il nous étonner, si l'opposition frappante de ces deux portraits également fidèles, a fait regarder longtemps, par des esprits préoccupés de nos mœurs et de nos habitudes modernes, le modèle du dernier comme un être fantastique, comme un personnage absolument idéal? On croit difficilement ce dont on se présume soi-même incapable; on a peine même à concevoir des faits autorisés, quand au défaut de la vraisemblance qui leur manque, se joint celui de l'expérience que nous ne possédons pas encore; et lorsque Mad. de Staël essaya de nous donner, par l'imitation, quelque idée d' un genre de poësie aussi nouveau pour nos oreilles, qu' étranger à nos connoissances, les chants improvisés de sa Corinne furent à peine entendus de la plupart des lecteurs Français.

Mais, à mesure que nos esprits sont devenus plus éclairés sur les effets de l'improvisation Italienne, les prodiges de la muse antique ont du nous sembler moins incroyables. Les chants de Gianni répandus dans toute l'Europe, ont, en quelque sorte, réalisé pour nous les miracles que la Grèce attribuoit à son Amphion; et lorsque le témoignage de nos oreilles s'est joint à celui de l'antiquité, pour nous donner des notions justes de la véritable inspiration, l'admiration obtenue par les poëtes modernes, nous a conduit naturellement à une étude nouvelle de la poësie ancienne.

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