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successivement à Auguste, et même à ses successeurs, ce n'étaient plus alors des droits inhérens à la souveraineté, c'étaient des récompenses décernées à des citoyens et rien ne prouve mieux, contre l'opinion vulgaire, que les empereurs n'étaient pas des souverains, n'étaient pas des monarques;' car quel est le sujet qui s'arrogerait le droit de récompenser son maître? Mais cela même, en prouvant la puissance et la liberté constitutionnelle du sénat, contribua à sa dégradation et à son avilissement.

Ces titres et ces distinctions étant une récompense, ne pas les déférer aux mauvais princes, c'eût été accuser leur administration; et comme il importait de ne point irriter leurs soupçons et leur jalousie, plus ils méritaient de censure, plus le sénat leur prodiguait de louanges; plus ils devaient abuser de leur pouvoir, plus il fallait l'augmenter.

M. Dureau de Lamalle a raison; mais l'opinion vulgaire n'a pas tort: il ne s'agit que de s'entendre sur les mots. Si l'on veut absolument qu'un empereur se montre avec la couronne sur la tête, et le sceptre à la main, Auguste ne fut pas empereur, car les Césars ne ceignirent le diadème que vers le tems d'Aurélien: si ce titre suppose l'exercice de la puissance souveraine, sous quelque forme, et de quelque manière qu'on l'exerce, Auguste, comme tous ceux qui vinrent après lui, régna en souverain, en empereur tout-puissant. Il n'y a pas d'érudition qui détruise cette vérité-là. R.

TIBERIUS.

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