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DE LA

DOCTRINE

DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE

SUR LES

MATIERES DE CONTROVERSE.

Par Messire

JACQUES-BÉNIGNE BOSSUET,
Confeiller du Roi en fes Confeils, Evêque
& Seigneur de Condom, Précepteur de
Monfeigneur le DAUPHIN.

AVEC UN AVERTISSEMENT
Sur cette nouvelle Édition.

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AVERTISSEMENT

Sur la présente Edition.

***L fembloit que meffieurs de la I Religion prétenduë réformée, en lifant ce traité, devoient du moins avouer que la Doctrine de 'I'Eglife y étoit fidelement expofée.. La moindre chofe qu'on pût accorder à un Evêque, c'eft qu'il ait fçu fa Religion, & qu'il ait parlé fans déguifement dans une matiere où la diffimulation feroit un crime. Ce-. pendant il n'en eft pas arrivé ainfi. Ce traité n'étant encore écrit qu'à la main, fut employé à l'inftruction de plufieurs perfonnes particulieres, & il s'en répandit beaucoup de copies. Auffi-tôt on entendit les honnêtes gens de la Religion prétendue réformée dire prefque par tout, que s'il étoit approuvé, il leveroit à la vérité de grandes difficultés ; mais que l'auteur n'oferoit jamais le rendre public, & que s'il l'entreprenoit, il n'éviteroit pas la cenfure de toute fa

communion, principalement celle de Rome qui ne s'accommoderoit pas de fes maximes. Il parut néanmoins quelque tems après avec l'approbation de plufieurs Evêques, ce livre qui ne devoit jamais voir le jour ; & l'auteur qui fçavoit bien qu'il n'y avoit expofé que les fentimens du Concile de Trente, n'appréhendoit pas les cenfures dont les prétendus réformés le menaçoient.

Il n'y avoit certainement gueres d'apparence que la foi catholique eût été trahie plutôt qu'expofée par un Evêque, qui après avoir prêché toute fa vie l'évangile, fans que fa Doctrine eût jamais été fufpecte, venoit d'être appellé à l'inftruction d'un Prince, que le plus grand Roi du monde & le plus zélé défenfeur de la religion de fes ancêtres fait élever pour en être un jour l'un des principaux appuis. Mais meffieurs de la Religion prétendue réformée ne Jaifferent pas de perfifter leurs premiers fentimens. Ils attendoient à toute heure un foulevement des catholiques contre ce livre, & même des foudres de Rome.

Ce qui leur a donné cette penfée, c'est que la plupart d'entr'eux qui ne

connoiffent notre Doctrine que par Les peintures affreufes que leur en font leurs Miniftres, ne la reconnoiffent plus quand elle leur eft montrée dans fon naturel. C'eft pourquoi il n'a pas été mal aifé de leur faire paffer l'auteur de l'Expofition pour un homme qui adoucifloit les fentimens de fa Religion, & qui cherchoit des tempéramens propres contenter tout le monde.

à

Il a paru deux réponses à ce traité. L'auteur de la premiere n'a pas voulu dire fon noman public; & jufqu'à' ce qu'il lui ait plu de fe déclarer nous ne révelerons pas fon fecret. Il nous fuffit que cet ouvrage foit ap prouvé par les Ministres de Charen- Meffieurs ton, & qu'il ait été envoyé à l'auteur Claude, de l'Expofition par feu M. Conrart, de Langle en qui les catholiques n'ont rien eu Dai lé à defirer qu'une meilleure Religion. Allix. L'autre réponse a été faite par M. Noguier, Miniftre confidéré dans fon parti, & qui a parmi les fiens la réputation d'un habile théologien..

Tous deux ont prétendu que l'Expo- An. p. 3, fition étoit contraire aux décifions du 112, 113, Concile de Trente: tous deux foû- 124, 1371⁄2 tiennent que le deffein même d'en &c. Nog. expofer la Doctrine, eft réprouvé p. 63, 24,

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