classification n'est donc nullement propre à faire faire des progrès solides à la science, et à donner lieu par des rapprochemens naturels, à des vérités nouvelles. J'ai donc préféré, dans l'Ordre précédent, d'admettre une série de maladies qui peuvent également attaquer toutes les parties solides, dénaturer leur structure organique, et donner naissance à de nouveaux produits qui n'appartiennent pas à l'exercice naturel des fonctions de la vie. Ces maladies, dont la nature constitutive nous sera toujours inconnue, et qu'on ne peut désigner que par leurs signes extérieurs, ont alors, quelle que soit la différence de leurs résultats, des conformités générales, par l'étendue des parties qu'elles peuvent affecter, et par les changemens profonds qu'elles peuvent introduire dans toutes les parties, si on ne parvient à arrêter leur marche destructive.

413. Dans ce deuxième Ordre de la même Classe des lésions organiques, je comprends celles dont le caractère distinctif est bien plus déterminé, puisque le domaine de chacune est circonscrit à certains systèmes de l'économie animale ou à certains viscères, leurs effets ont été si souvent reconnus et conque statés par l'autopsie cadavérique, qu'elles ont déjà manifesté leurs nombreuses variétés et les divers développemens dont elles sont susceptibles. La connaissance de ces maladies peut être chaque jour perfectionnée par la comparaison des symptômes qui se sont manifestés durant leur cours, avec les changemens de tissu et de structure organique que lear terminaison funeste a rendus sensibles. De се nombre sont les lésions organiques du cœur et des gros vais

seaux, celles du système lymphatique et celles des viscères parenchymateux, comme le poumon, le foie, la rate, la matrice. On a répandu déjà de grandes lumières sur chacune de ces affections; et c'est sous ce rapport surtout que l'anatomie pathologique continue de faire chaque jour de nouveaux progrès. Mais on doit se garder d'isoler ces considérations, et de les séparer de l'histoire exacte des symptômes qui se sont manifestés successivement avant la terminaison funeste de la maladie ; car ces deux objets doivent s'éclairer par l'autre, et c'est par leur réunion seule que la médecine peut être perfectionnée.

l'un

414. Les systèmes cellulaire et cutané sont aussi susceptibles de certaines lésions dans leur tissu ou leur structure organique, indépendamment de celles qui sont du ressort de la Nosographie chirurgicale ; mais comme la ligne de démarcation qui sépare la médecine interne et la médecine externe sous ce rapport n'est pas bien déterminée, et qu'il reste encore beaucoup de recherches à faire sur ces objets considérés même du côté de la Nosographie interne, je me bornerai à en donner de simples notices, en forme d'appendice de ce deuxième Ordre.

LÉSIONS ORGANIQUES DU COEUR ET DES

VAISSEAUX.

415. Le cœur et les vaisseaux peuvent être atteints de lésions organiques particulières: celles du cœur se manifestent dans l'une ou l'autre cavité de cet organe, dans les valvules qui se trouvent entre les oreillettes et les ventricules, et à l'embouchure de l'aorte, où

dans toutes ces parties à-la-fois. Toutes les branches du système artériel peuvent aussi être affectées de la même manière; mais on conçoit facilement que je ne dois m'occuper ici que des anévrysmes du coeur et de l'aorte, et renvoyer les autres à la chirurgie.

416. La sagacité de Morgagni ne s'est peut-être exercée sur aucun objet avec plus de constance et dé succès que sur les affections organiques du cœur ou de l'aorte, puisque, dans son immortel ouvrage sur le siége et les causes des maladies, il donne des exemples nombreux d'un coeur plus ou moins volumineux, d'une surcharge de graisse de cet organe, des inégalités remarquées à sa surface des pertes

du ressort des fibres musculaires de ses ventricules de leur dilatation avec formation de concrétions polypeuses, de simples dilatations du ventricule droit ou du ventricule gauche, des mêmes changemens opérés dans les deux oreillettes ensemble ou dans l'une d'elles séparément, des lésions de structure dans les valvules, etc. Il expose en détail les exemples multipliés qu'il a vus lui-même de ces différentes affections; et les comparant avec ceux des divers autres auteurs pour en déterminer les signes extérieurs, il est loin de se dissimuler l'obscurité qui est encore répandue sur cette matière, soit parce que les histoires en sont le plus souvent incomplètes, soit par les diverses complications de ces affection's organiques. La doctrine des anévrysmes internes, surtout de ceux de l'aorte, a été singulièrement éclairée, dans ces derniers temps, par celle des anévrysmes externes, qui sont du ressort de la chirurgie, et par les recherches anatomiques qu'on a faites sur les tuniques artérielles et la matière conte

seaux, celles du système lymphatique et celles des viscères parenchymateux, comme le poumon, le foie, la rate, la matrice. On a répandu déjà de grandes lumières sur chacune de ces affections; et c'est sous ce rapport surtout que l'anatomie pathologique continue de faire chaque jour de nouveaux progrès. Mais on doit se garder d'isoler ces considérations, et de les séparer de l'histoire exacte des symptômes qui se sont manifestés successivement avant la terminaison funeste de la maladie ; car ces deux objets doivent s'éclairer l'un par l'autre, et c'est par leur réunion seule que la médecine peut être perfectionnée.

414. Les systèmes cellulaire et cutané sont aussi susceptibles de certaines lésions dans leur tissu ou leur structure organique, indépendamment de celles qui sont du ressort de la Nosographie chirurgicale; mais comme la ligne de démarcation qui sépare la médecine interne et la médecine externe sous ce rapport n'est pas bien déterminée, et qu'il reste encore beaucoup de recherches à faire sur ces objets considérés même du côté de la Nosographie interne, je me bornerai à en donner de simples notices, en forme d'appendice de ce deuxième Ordre.

LÉSIONS ORGANIQUES DU COEUR ET DES

VAISSEAUX.

415. Le cœur et les vaisseaux peuvent être atteints de lésions organiques particulières: celles du cœur se manifestent dans l'une ou l'autre cavité de cet organe, dans les valvules qui se trouvent entre les oreillettes et les ventricules, et à l'embouchure de l'aorte 7

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dans toutes ces parties à-la-fois. Toutes les branches du système artériel peuvent aussi être affectéés de la même manière; mais on conçoit facilement que je ne dois m'occuper ici que des anévrysmes du cœur et de l'aorte, et renvoyer les autres à la chirurgie.

416. La sagacité de Morgagni ne s'est peut-être exercée sur aucun objet avec plus de constance et dé succès que sur les affections organiques du cœur ou de l'aorte, puisque, dans son immortel ouvrage sur le siége et les causes des maladies, il donne des exemples nombreux d'un coeur plus ou moins vo lumineux, d'une surcharge de graisse de cet organe, des inégalités remarquées à sa surface dés pertes du ressort des fibres musculaires de ses ventricules de leur dilatation avec formation de concrétions polypeuses, de simples dilatations du ventricule droit ou du ventricule gauche, des mêmes changemens opérés dans les deux oreillettes ensemble ou dans l'une d'elles séparément, des lésions de structure dans les valvules, etc. Il expose en détail les exemples multipliés qu'il a vus lui-même de ces différentes affections; et les comparant avec ceux 'des divers autres auteurs pour en déterminer les signes extérieurs, il est loin de se dissimuler l'obscurité qui est encore répandue sur cette matière, soit parce que les histoires en sont le plus souvent incomplètes, soit par les diverses complications de ces affections organiques. La doctrine des anévrysmes internes, surtout de ceux de l'aorte, a été singulièrement éclairée, dans ces derniers temps, par celle des anévrysmes externes, qui sont du ressort de la chirurgie, et par les recherches anatomiques qu'on a faites sur les tuniques artérielles et la matière conte