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JOURNAL

DES SAVANS.

FÉVRIER 1825.

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A MEMOIR OF CENTRAL INDIA, including Malwa and adjoining provinces; with the history, and copious illustrations, of the past and present condition of that country; by Major general sir John Malcolm, G. C. B. K. L. S. Mémoire sur l'Inde centrale, comprenant Malwa et les provinces voisines avec l'histoire et de nombreux tableaux de l'état passé et présent de cette contrée, par sir J. Malcolm, major général, &c. Londres, 1823, 2 vol. in-8.•

LA contr

A contrée nommée, dans les actes officiels du gouvernement anglais dans l'Inde, Inde centrale, comprend du 21. au 25. degré de latitude nord, et du 73. au 80. degré de longitude est. Elle s'étend, dans sa plus grande dimension, du nord au sud, de Tchitore à la

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rivière Tapti, et de l'ouest à l'est, des frontières du Guzarate jusqu'à la limite orientale de la contrée de Bundelcund, et renferme nonseulement tout ce qui, sous les Mogols, formoit le soubah de Malwa, mais encore quelques portions des gouvernemens limitrophes. Ces dénominations sont peu d'accord avec celles qui existoient dans l'Inde de temps immémorial, avant la conquête des Mogols, et dont les indigènes conservent encore le souvenir; et les noms anciens sont appliqués avec plus ou moins d'extension, suivant les diverses époques historiques, aux divisions politiques adoptées par les conquérans étrangers. Sous le nom de Malwa étoient comprises, par les Mogols, outre le Malwa proprement dit, les provinces de Harrôti au nord, de Nemâr au sud, et les contrées montueuses de Rath, Bangar, Kantal, et une partie du Méwar, à l'ouest et au nord-ouest. C'est de cette étendue de pays que sir John Malcolm entreprend de faire connoître l'histoire et les révolutions, depuis l'époque des premières incursions des Mahrattes, jusqu'à celle où l'intervention des Anglais a fait cesser un système d'anarchie qui menaçoit de changer ces contrées en une vaste solitude, abandonnée aux animaux sauvages, moins féroces que les tyrans qui s'en disputoient les lambeaux.

L'auteur de cet ouvrage fut placé, en 1818, par le marquis Hastings, à la tête de l'administration civile et militaire de l'Inde centrale, et, pendant quatre ans d'exercice de ces importantes fonctions, tous ses soins, comme ceux des officiers et des fonctionnaires employés sous ses ordres, furent constamment appliqués à recueillir les renseignemens de toute sorte qui pouvoient contribuer à jeter du jour sur l'état passé et présent de ces contrées. Des données qu'il parvint ainsi à rassembler, il forma un rapport qu'il transmit à Calcutta, où ce rapport fut imprimé par ordre du gouvernement. Quelques exemplaires passèrent en Angleterre, et il en parut des extraits dans divers ouvrages périodiques. Sir John étoit peu satisfait de ce premier travail, et desiroit en corriger les imperfections. C'est ce qui a donné lieu à cette nouvelle publication, à laquelle le précédent rapport a servi de base, mais qui a été enrichie de beaucoup d'observations nouvelles, dont les unes sont personnelles à l'auteur, et les autres lui ont été fournies par un grand nombre de fonctionnaires du gouvernement, distingués par leur activité, leur zèle et leurs talens. Sir John a eu soin de faire connoître leurs noms, les fonctions qu'ils exerçoient, les renseignemens dont il est redevable à chacun d'eux, et les sources où ils les ont puisés ; et rien n'étoit plus propre à garantir l'authenticité des faits qu'il raconte, et à fui assurer l'entière confiance des lecteurs.

Quoique les contrées dont sir John s'occupe, soient considérées dans son ouvrage principalement sous le point de vue de la politique et des révolutions dont elles ont été le théâtre depuis l'invasion des Mahrattes, c'est-à-dire, depuis le milieu du XVII. siècle, il n'a point négligé de donner une idée succincte de leur histoire antérieurement à cette époque. Il a eu aussi presque à chaque page l'occasion de faire connoître quelque trait du caractère, des mœurs, des préjugés des habitans de ces régions; et, de ces traits disséminés, il est facile de former un tableau moral des diverses peuplades indigènes ou étrangères qui occupent l'Inde centrale. L'auteur, pour ne point trop grossir son ouvrage, a laissé au lecteur le soin de comparer les naturels de cette partie de l'Inde, à l'égard de leurs habitudes, de leur condition et des priviléges dont ils jouissent, avec ceux qui habitent les autres parties de cette vaste péninsule.

Entre les personnes auxquelles sir John et les lecteurs de son intéressant mémoire doivent beaucoup de reconnoissance, il faut sur-tout distinguer M. W. Hamilton, auteur de l'East India Gazetteer. Une carte fort détaillée de tous les pays compris sous le nom d'Inde centrale, est jointe à cet ouvrage. Elle a été dressée d'après des matériaux officiels et authentiques, tels que des routes mesurées et des reconnoissances militaires, par le lieutenant Gibbings, qui avoit rédigé un mémoire explicatif de la construction de cette carte; malheureusement ce mémoire, ayant été égaré, n'a pu être publié avec la carte.

Le mémoire sur l'Inde centrale est divisé en seize chapitres, dont les douze premiers forment le premier volume. Les quatre derniers occupent plus de la moitié du second volume, dont le reste est rempli par des pièces justificatives, des tableaux relatifs à la météorologie, à l'agronomie, aux revenus publics, à la population, au commerce d'importation et d'exportation, au taux des assurances, aux monnoies, aux poids et aux mesures; des traités et autres documens diplomatiques, des instructions aux fonctionnaires et employés du gouvernement en exercice dans l'Inde centrale, enfin une table géographique dressée par M. W. Hamilton. Une table générale des matières, renfermant l'explication de quelques termes particuliers à l'Inde, termine tout l'ouvrage. Nous allons donner, aussi succinctement qu'il sera possible, une idée du contenu de chaque chapitre.

Le premier chapitre est consacré uniquement à des observations sur la géographie, le sol, le climat et les productions de l'Inde centrale; mais le dernier article reçoit beaucoup plus de développemens dans le treizième chapitre, à l'occasion des différens genres de revenus, et de

Jeur administration. Dans le premier chapitre, l'auteur considère séparément la province de Malwa proprement dite, qui a pour capitale Oudjeïn, ville très-ancienne, et où l'on compte, en outre d'Oudjeïn, près de trente villes plus ou moins considérables, notamment Dhar, Indore, Mandissor, Serondje, Bhilsah, Déwass, Bhopal, Dohud et Mandou; la petite province de Nemâr, que traverse dans toute sa longueur la rivière de Nerbudda, et dont la seule ville ancienne et de quelque importance est Mhaïsir; les districts montueux qui séparent la province de Malwa proprement dite du Guzarate et du Méwar, et qui sont du sud au nord, Rath, Bagar et Kantal; la province de Harrôti, qui touche à l'extrémité nord-est du Malwa, et en est séparée par des montagnes, et où se trouvent les villes de Kotah, Pattan ou Djalrapattan et Bundi; enfin le pays montueux qui, à l'est, forme la limite du Malwa et le sépare du Bundelcund, comme il l'est à l'ouest du Guzarate par les districts de Rath et de Bagar. Cette extrémité orientale de l'Inde centrale contient les petites provinces de Tchanderri, Kitchewarra et Ahirwarra.

L'histoire du Malwa, antérieurement à l'invasion des Mahrattes, est l'objet du second chapitre. Cette contrée, dont la capitale, Oudjeïn, est incontestablement une ville d'une très-haute antiquité, paroît avoir été, plusieurs siècles avant J. C., une des premières de l'Inde où les bouddhistes avoient prévalu sur les brahmines. Ceux-ci furent, dit-on, rétablis dans tous leurs droits, huit cent cinquante ans avant notre ère, par un prince nommé Dundji, dont la famille s'éteignit après avoir régné trois cent quatre-vingt-sept ans. Un radjpoute, nommé AdutPuar, occupa le trône; et sa postérité, sous le nom de Puar, le conserva pendant plus de mille cinquante-huit ans. C'est à cette dynastie qu'appartient le célèbre Vicramaditya ou Vicramadjit, auteur de l'ère qui porte son nom et qui commence 56 ans avant J. C. Un de ses successeurs, Radja Bhodj, célèbre dans les traditions indiennes, transporta la résidence royale d'Oudjeïn à Dhar. Dhar a conservé l'honneur d'être le chef-lieu du royaume de Malwa, jusqu'à la conquête des Mahométans, qui ont transporté le siége du gouvernement à Mandou. Le prince, fils et successeur de Bhodj, étant mort sans enfans, et aucun membre de la famille de Puar n'étant capable de lui succéder, le trône fut occupé par un autre radjpoute nommé Djitpál, dont la dynastie, connue sous le nom de Towar, qui étoit celui de la tribu à laquelle appartenoit Djitpâl, dura cent quarante-deux ans. A celle-ci succéda, pendant cent soixante-sept ans, une autre dynastie de radjpoutes appelés Tchouan, dont le premier prince se nommoit Djagdeo. En la

personne de Maldéo, dernier des Tchouans, finit la suite des souverains indiens du Malwa, ce pays ayant été conquis par les Mahométans. La soumission de cette région ne fut pas cependant si complète, que quelques parties du Malwa ne reconnussent encore de temps à autre pour souverains des princes indigènes, jusqu'à l'an 1387, où le Malwa fut entièrement soumis par les arines de Béhadur-schah. Schah-eddin (1), qui occupoit le trône de Delhy, après avoir fait mettre à mort Béhadurschah, nomma gouverneur de la province de Malwa, Dilawer-khan Ghauri. Celui-ci, à la faveur des troubles qu'avoit occasionnés l'invasion de Timour dans l'Inde, et de la fuite de Mohammed Thoghluk, se déclara souverain indépendant du Malwa, et fit bâtir dans Dhar, sa capitale, des palais et des mosquées. Son fils Housching-schah transporta sa résidence à Mandou : il construisit aussi, sur la rive gauche de la Nerbudda, une ville qu'il appela de son nom Housching-abad.

J'abandonne ici la suite de l'histoire des souverains particuliers du Malwa. Cette province, réunie en 1567, sous le règne d'Acbar, à l'empire des Mogols, cessa dès-lors de former une principauté distincte. Toutefois il paroît que la soumission des radjpoutes du Malwa aux empereurs mogols, n'abattit point l'esprit militaire de cette race dé soldats; et si quelques-uns, séduits par les faveurs des princes de la famille de Timour, oublièrent jusqu'à leur religion, beaucoup d'autres conservèrent toujours le souvenir de leur noble origine, et ne demeurèrent fidèles à leurs nouveaux maîtres que parce qu'ils en furent traités avec beaucoup d'égards et de ménagemens politiques. Plusieurs obtinrent des concessions de territoire et des gouvernemens qu'ils transmirent à leurs descendans. De la l'origine de ces familles indiennes qui, lors de l'invasion des Mahrattes, étoient possessionnées dans l'Inde centrale, et qui se maintinrent dans leurs petites souverainetés sous ces nombreux conquérans. Suivant sir John, ce furent la fausse politique d'Aurengzeb, et son intolérance aussi, qui détachèrent les familles radjpoutes les plus puissantes, de la postérité de Timour, et les portèrent à appeler de leurs vœux l'ennemi qui menaçoit de la détruire, et à favoriser ses progrès, sinon en se joignant ouvertement à lui, du moins en ne lui opposant aucune résistance dans les provinces dont la défense leur étoit confiée.

Dans le troisième chapitre, l'auteur raconte l'histoire de l'invasion du Malwa par les Mahrattes, leur établissement dans cette province, et les

(1) Aucun prince n'a pu porter un tel nom; peut-être M. Malcolm a-t-il voulu dire Schéhab-eddin, ou, comme écrit M. Dow, Shab ul dien; mais Schéa -eddin régnoit en 1316.

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