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littoral oriental de l'tle, et dans la partie N.-O., ne doit, ne peut nullement être entraînée à faire un établissement permanent à terre; et par, conséquent, tout ce qui, dans l'opinion du préopinant, se rapporte aux dangers qui seraient inhérents à un débarquement, à un séjour prolongé sur la côte, ne saurait être applicable à l'expédition qui se prépare.

"Les opérations, pour être énergiques, n'en seront pas moins rapides. Partout où nos vaisseaux rencontreront le pavillon qui nous à insultés à Tamatave, leur devoir sera de détruire ce pavillon et les ouvrages établis pour le défendre.

a Ainsi l'expédition ne se propose en aucune façon de prolonger son séjour sur ce littoral, et il n'y a à craindre pour elle aucun de ces dangers résultant d'un climat malfaisant sur lesquels on a particulièrement attiré notre attention.

« L'époque à laquelle les bâtiments se présenteront devant la côte est l'époque la plus saine de l'année. Ces bâtiments auront devant eux quatre mois entiers de bonne saison, et ce temps est certainement beaucoup plus que suffisant pour effectuer l'ensemble de leurs opérations; les dangers qui attendent nos soldats et nos matelols sont de ceux qu'ils ont l'habitude de braver et qui ne les arrêtent jamais : les dangers de la guerre. Mais je repousse formellement, quant à eux, ce qu'on a dit des dangers auxquels ils seraient exposés par l'insalubrité du climat, à l'époque où l'expédition doit opérer; et ici j'ai qualité plus que le préopinant pour soutenir cette question: j'ai qualité pour le faire, parce que je connais les lieux où l'on doit agir, et parce que l'expédition n'a été préparée, arrêtée, qu'avec le concours des hommes les plus expérimentés, les plus éclairés du département de la marine, et sur les indications des officiers qui ont longtemps servi dans ces mers. Ainsi, quand je dis à la · Chambre que les dangers qui attendent le personnel de l'expédition ne sont autres que les dangers de la guerre, qu'il n'y en a aucun qui se rattache à la localité ou au climat, j'ai autorité, je le répète, pour le dire.

a Messieurs, un des buts les plus essentiels de l'expédition qui se prépare, c'est de venir en aide à la situation

très-difficile dans laquelle se trouvent, par suite des évènements qui se sont passés dernièrement à la côte de Madagascar, les établissements anciens et les établissements nouveaux que nous avons dans ces mers.

« La colonie de Bourbon tire, en grande partie, sa subsistance de l'île de Madagascar; les communications ne peu. vent être interrompues avec cette fle, sans qu'il en résulte un malaise très-grand pour notre colonie.

« De plus, les petits établissements que nous possédons près de Madagascar, et qui ne sont séparés de la grande fle que par un canal d'une lieue à peine, courent de grands dangers, et je m'étonne que le préʊpinant, qui m'a paru avoir fait une étude particulière de tout ce qui se rapporte à cette question, ne sache pas qu'il est dans les mœurs des tribus qui habitent Madagascar de faire des expéditions sur des bateaux du pays assez grands pour contenir cinquante et soixante hommes chacun, expéditions qui quelquefois les ont conduits jusqu'au milieu des îles Comores. Si, dans une circonstance pareille à celle où nous nous trouvons, la France hésitait à exiger la réparation à laquelle elle a droit, hésitait à entourer son pavillon et ses nationaux de la force, de la protection dont ils ont besoin dans ces parages, ces faibles établissements, si rapprochés de Madagascar, seraient exposés aux chances les plus fatales.

« Le préopinant a terminé en nous faisant un reproche qui ne pouvait être plus mal fondé. Quant à l'tle de Mayotte et à l'établissement que le département de la marine s'occupe de fonder dans cette tle, personne ne comprend mieux l'importance de l'île de Mayotte que le chef actuel du département de la marine. Tous nos efforts tendent à donner à ce port l'importance qui lui est réservée; mais la Chambre voudrait-elle nous blâmer d'avoir agi avec circonspection, quand il s'agissait de faire à l'île de Mayotte des dépenses considérables?

« La Chambre doit se souvenir, puisque on m'a appelé sur ce terrain, que la première année de la prise de possession de Mayotte, il nous a été proposé un travail dont le résultat aurait été de dépenser 11 millions pour les fortifications de Mayotte. Nous ferait on un reproche d'avoir écarté ce projet et d'avoir demandé que des officiers du

génie fussent envoyés sur les lieux pour étudier sérieusement ce qu'il fallait faire et ce qu'il ne fallait pas faire?

« Le département de la marine a reconnu qu'il n'y avait pas d'intérêt à devancer d'une année les travaux à exécuter à l'tle de Mayotte. Des officiers du génie ont été envoyés pour étudier les localités, et la Commission des crédits extraordinaires est saisie en ce moment d'un projet de dépense qui consiste à faire les premiers établissements indispensables. J'ai préféré répartir sur plusieurs exercices les dépenses à faire pour cette position intéressante de Mayotte, que de m'exposer à demander des sommes considérables à l'occasion de travaux qui ne me paraissent pas suffisamment étudiés.

« Je dirai que le reproche du préopinant à ce sujet est d'autant moins fondé, qu'à l'instant où je parle, un bâtiment de transport est expédié de Cherbourg, emportant à l'île de Mayotte tout ce qu'il faut en artillerie, en agrès de tous genres pour fonder un premier établissement de carénage, qui est le plus important dans une telle localité.

« Je prie la Chambre d'être bien convaincue que le Ministre de la marine ne négligera jamais rien quand il s'agira du succès de notre pavillon et de l'intérêt de la France. » UN MEMBRE annonce qu'il se propose de présenter un amendement, et demande le renvoi à demain.

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Signé SAUZET, Président,

DE L'ESPÉE, BOISSY-D'ANGLAS, DE LAS-
CASES, LACROSSE, Secrétaires.

Collationné:

Le Secrétaire-Rédacteur,

Signé CERCLET.

PRÉSIDENCE DE M. SAUZET.

Séance du Jeudi 5 Février 1846.

- Le procès-verbal de la séance du 4 est lu et adopté.

L'ordre du jour appelle la suite de la discussion sur le projet d'Adresse au Roi.

M. LE PRÉSIDENT rappelle qu'il a été hier renvoyé à la Commission un amendement tendant à introduire un nouveau paragraphe.

M. Le rapportEUR a la parole et dit :

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« Bien que le discours de la Couronne ne parlât pas de la question de Madagascar, nous nous en étions sérieusement occupés dans le sein de la Commission, lorsque nous préparions le projet d'Adresse. Nous savions qu'une expédition était projetée; quelques uns d'entre nous en redoutaient les conséquences, croyaient qu'elle pouvait avoir de graves inconvénients, des dangers sans résultat; ils émettaient des doutes sur la gravité des insultes qu'il s'agissait de venger; ils prétendaient que l'honneur de nos armes

était resté intact; et enfin, tout en reconna'ssant qu'il était nécessaire de rétablir des relations commerciales entre Madagascar et l'tle Bourbon, dans l'intérêt de l'approvisionnement de notre colonie, ils ne pensaient pas que le moyen proposé fût réellement efficace.

« Toutefois, Messieurs, nous ne crûmes pas devoir prendre l'initiative; nous ne crûmes pas devoir insérer dans l'Adresse un conseil au Gouvernement, et l'inviter soit à renoncer à son expédition, soit à en modifier l'importance. Nous n'étions pas suffisamment éclairés, nous manquions de pièces de conviction.

« J'ajouterai que ceux d'entre nous qui avaient le plus à cœur cette affaire, qui croyaient le plus fermement à l'inopportunité de l'expédition, auraient craint, en émettant un vœu dans l'Adresse, que le vœu contraire ne fût accueilli par l'esprit de parti, que notre prudence fût travestie en oubli de l'honneur national, et que la politique vint se mêler dans une affaire d'où nous voulions qu'elle fût bannie.

<< Tels ont été les motifs qui nous ont empêché de prendre l'initiative et de parler de Madagascar dans l'Adresse. Il a été convenu entre nous que c'était une question réservée, dont nous délibérerions plus tard

« Nous avons repris aujourd'hui notre délibération à propos de l'amendement qui nous était soumis. Ceux d'entre vous qui avaient des convictions presque formées les ont vues s'affermir; presque tous ceux qui avaient des doutes les ont sentis se dissiper, et nous sommes tombés d'accord pour proposer à la Chambre l'adoption de cet amendement.

« Une rédaction qui modifie quelques expressions, sans altérer en rien la pensée de l'auteur de l'amendement, ainsi qu'il l'a reconnu lui-même, a été adoptée par la Com mission.

Le but de l'amendement est d'exprimer clairement le sentiment de la Chambre, tout en laissant au Gouvernement la liberté d'action pleine et entière sous la responsabilité ministérielle. »

L'AUTEUR DE L'AMENDEMENT oroit inutile de le dévelop

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