Immagini della pagina
PDF
ePub

« Grâce au ciel, la France est loin de ces aventureuses et militantes destinées : elle goûte avec une joie tranquille les douceurs de l'ordre et de la paix ; mais elle ne s'en étonne plus. Ses institutions ont poussé de profondes racines, et ce Gouvernement de quinze ans, fondé par le vœu national, issu de deux révolutions dont il a prévenu le retour en consacrant leurs conquêtes, fort par l'unité de son action et par l'équilibre de ses pouvoirs, garanti par la puissance du travail et la féconde division du sol, s'est assis au sein d'une sécurité profonde qui peut faire envie aux plus antiques monarchies de l'ancien continent, aux plus vigoureuses sociétés du nouveau.

« Cette sécurité permet à la France d'unir à l'active vivacité de son génie cet esprit de persévérance qui mène à fin les grandes entreprises. Jamais elle ne déploya plus hardiment ses forces, parce qu'elle ne porta jamais sur l'avenir l'œil d'une plus ferme confiance elle saura, tout ensemble, féconder et contenir cet essor en résistant à ces entraînements immodérés qui peuvent bouleverser les imaginations, compromettre les fortunes, et énerver jusqu'aux mœurs publiques.

« Non, Sire, le Pays, que les épreuves ont trouvé inébranlable, ne se laissera point amollir par la prospérité il en savoure les bienfaits, il en rend grâces à la haute sagesse qui sut les préparer; mais il compte, pour leur durée, sur le concours de la religion et du patriotisme.

« A ce double titre, c'est encore de la Royauté que nous viennent les salutaires exemples. C'est

dans votre Auguste Maison qu'on trouve le sanctuaire des plus pieuses vertus et des plus nobles dévouements. Notre Reine et ses Filles font bénir votre nom; vos Fils l'honorent à l'envi: tous portent dignement le nom de la France, et tandis que l'aîné vient de montrer à nos provinces une sagesse et une sollicitude dignes de son sang et de sa mission, le plus jeune, déjà marqué du sceau des braves, faisait admirer la brillante vivacité de son généreux caractère, en visitant la Grèce, l'Egypte et les bords de ces mers orientales où la gloire de la France touché avec tant d'éclat, et où son souvenir est resté cher aux peuples.

« Sire, le Ciel a béni votre Race, si riche de services, d'union, d'avenir. Près de cette royale expérience qui garde toutes les forces de l'âge, à côté de ces Princes en qui l'âge fut devancé par l'expérience, vos nombreux Petits-Fils se groupent comme une gracieuse couronne autour de ce Royal Enfant qui croît sous l'aile chérie de ses deux mères, et que la Patrie contemple avec un sentiment de joie et d'espérance, dont le prestige semble s'accroître encore par la puissance même et par la religieuse gravité des souvenirs.

[ocr errors]

« Voilà, Sire, la cour que vous vous êtes faite pour votre bonheur et pour notre orgueil. Son éclat suffirait à l'ornement de plusieurs trônes, et la simplicité de ses vertus ferait la consolation de nos plus humbles familles. Et cependant, Sire, une autre cour non moins digne d'un Roi tel que vous, se presse sur les marches du Trône : c'est l'assemblée des Représentants de la Nation, divisés ailleurs par la

consciencieuse liberté de leurs opinions, réunis ici dans un sentiment unanime d'affection et de respect, et demandant tous à la Providence de combler la mesure de ses bienfaits et de ses consolations en donnant à votre précieuse vie la durée de deux règnes; à votre Dynastie, l'amour de nos derniers neveux; à votre mémoire, la justice des siècles. »>

RÉPONSE DU ROI.

« Profondément touché des paroles que je viens « d'entendre, je voudrais pouvoir mieux vous expri<< mer combien elles ont pénétré mon cœur, combien « la Reine et tout ce qui m'est cher, participent à a l'émotion que j'éprouve moi-même. J'aime à re<< connaître avec vous, et j'aime à témoigner à la « Chambre des Députés combien son puissant con« cours nous a aidés à traverser les orages dont nous « avons été assaillis, et à mener le vaisseau de l'État dans le port où nous sommes si heureux, si fiers, si glorieux de le voir aujourd'hui. Forts de ce con«< cours, de cette union, de ces sentiments, forts de « cette appréciation de tous les bienfaits que la Pro«vidence a départis à la France, nous défierons dé« sormais tous les agitateurs qui voudraient compro<< mettre les grands et heureux résultats que nous < avons conquis. Avec votre affection, avec l'appui « de l'opinion publique et du concours général de la << Nation, nous conduirons la France à ses hautes « destinées; nous continuerons à assurer à la fois le << bonheur du riche et celui du pauvre; nous main<< tiendrons toutes les libertés. C'est sur elles que sont « fondés tous les avantages que nous avons recueillis. « Nous apprendrons de plus en plus à toutes les a classes de la société à les apprécier, à savoir qu'on « les détruit quand on veut les excéder, et à conser« ver avec une juste reconnaissance envers Dieu les « bienfaits dont nous jouissons.

[blocks in formation]

« Quel que soit le prix qu'on attache à ma vie, « le dépôt qui m'a été confié par la France, de ses « institutions et de ses libertés, sera fidèlement gar« dé par mes enfants : je vous remercie du témoignage « que vous rendez à leur dévouement et à leur pa<< triotisme. Je suis heureux de vous exprimer de « nouveau l'affection que je porte à la Chambre des

Députés, et combien je suis sensible à celle que « vous venez de manifester pour la Reine, pour ma « Famille et pour Moi. »

« IndietroContinua »