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Fruges & Cererem ferunt, Nec cultura placet longior annuâ.

M. Stuart, felon fa méthode fyftémati que, déduit de ce défaut de propriété perfonnelle, les principaux traits du caractère des Gerinains, leur indépendance, leur amour pour la liberté, leur fierté fau vage, &c. comme de leur tendreffe mêléo d'eftime pour les femmes, & de leur ref pect pour la Religion, il déduit tout le fyf tême de la Chevalerie; & de la protection généreufe que les puiffans accordoient aux foibles, & de la reconnoiffance libre de ceux-ci, il déduit tout le fyftême féodal.

Il diftingue un temps, qu'il appelle l'âge d'or de la féodalité, où cette protection d'un côté, cette reconnoiffance de l'autre, formoient librement cette chaîne qui depuis a lié forcément le Vaffal au Seigneur. C'eft par-là qu'il explique ce qu'il appelle les incidens féodaux & leur origine. » La bonté » & la puiffance du Chef ou du Seigneur, dit-il, étoient le foutien & l'appui de » ceux qui étoient à fon fervice; un échange

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continuel de bons offices entretenoit un » mutuel attachement «. Je deviens votre homme à compter de ce jour, difoit le protégé avec transport. Le Seigneur le recevant dans fes bras, lui donnoit un baifer, pour montrer qu'il lui accordoit fon appui & fa faveur. De là la cérémonie de la foi & hom mage.

DS

MERCURE

Dans le château du Seigneur, les Vallhux augmento e fon cortège, & contribucient fi magnificence. Dans fon Tribunal; ils Tailoreat a rende la julice. Dans le champ de baraile, ils combattoient à tes côtés, & le couvroient de leurs bouder.

A la mort du Vallal, le Seigneur prenoit fin de fon fis, veilloit aux in érêts de cet enfint mineur, le protégeoit lui & fs biens, & lui remettoit à la majorité ces biens améliorés. De la l'incident de la garde.

Le Vall, en entrant en pofleflion de fon her, fufort volontairement un préfent à fon Seigneur, en reconnoiffance de fes bienfairs. Delà l'incident du relief.

Le Vallal, dans les alliances qu'il contractoit, & nommément dans fes mariages obfervoit tous les égards que la reconnoiffine & l'attachement lui prefcivoient pour fon Seigneur, il évi oit fur tout de s'allier à une famille ennemie de fon pro ecteur : Delà, dit l'Auteur, l'incident du mariage c'est-à-dire, le droit un peu tyrannique qu'a dans quelques provinces le Seigneur d'accorder, & par conféquent de refuser son confentement au mariage du Vaffal dans de certains cas.

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Lorfque le Seigneur étoit fait prifornier à la guerre, ou qu'il fe trouvoit de quelque aurre manière, & par quelque autre cufe dans l'embarras ou dans le befoin, le VaffaÍ s'empreffoir de partager avec lui fes ticheffes, contribution volontaire alors; d'où naquit dans la fuite le droit d'aide.

Enfin fe le Vaffal fe read it coupab e de lache é, de trahifon, ou de quelque autre di grave, qui rimp.it tous les liens entre to Signeur & loi, i devenoit quelqueto indifp. ble de lui ôter fon fief. Di ce qu'on appelle ici l'incilent de l'échoite, plus contu fous le nom de la commife ou confi'cation & réunion du fi.f.

Ces exemples fuffient pour faire voir comment l'Auteur fat lier & enchaîner fes idée.

Quant à fes fentimens, ils nous paroiffent en quelques endroits ex.éder la mefure de ceux que l'amour de la Liberté eft en poffeflion d'infrer aux Anglois les plus Républicains. La liberté, dit il, devoit un » jou erre fcell'e du ang d'un Tyran, que » Nation infultée fit couler for un écha"faui, pour ex ier fon injufte ambition » & la violation des Loix ".

Cet e décla nation, que Milton lui même ne fe fût permite qu'avec pe ne nous pareit bien violente, & le nom de Tyran appliqué au doux & fage & infortuné Charles I, ef bien d r & bien injufte. Les vrais Tyrans furent fes opp effeurs; & les Anglois, comme l'. bferve avec raifon le Traducteur, défapprouvent eux mêmes la fcène fanglante que M. Stuart paroît approuver, puifqu'ils font tous ks ans une commémoration folennelle du martyre de Charles I.

Le Traducteur et le même auquel nous devons aufli la Tra.uction de la nouvelle

& favante Hiftoire d'Angleterre, du Doeteur Henri, & celle d'une multitude de bons Livres Anglois, relatifs foit à la Politique, foit à la Littérature & à la Philofophic. Son travail, dans cette nouvelle Traduction, mérite notre attention particulière, par le rapport qu'il a prefque par-tout avec le feul objet qui foit en poffeffion de nous intéreffer dans ce moment, avec les EtatsGénéraux.

Dès la Préface il propofe vingt queftions, qui, comme il le dit lui-même, font moins des queftions que des fouhaits. Les voici :

Il demande : 1°. S'il ne feroit pas avantageux qu'on délibérât dans les Affemblées Nationales à voix haute & publiquement, & qu'on y opinât à deux différens jours fur le même objet, afin qu'on pût profiter de la difcuffion publique.

2o. Si le ministère de la feuille des bénéfices ne devroit pas être confié à un Confeil, dont la moitié des Membres feroit prife dans le Tiers-Etat.

3. Si les perfonnes nommées à un bénéfice, même par des Laïcs, ne devroient pas avoir l'agrément des Etats de la Province où le bénéfice eft fitué, pourvu que ces Etats fuffent conftitués comme ceux du Dauphiné, & quels feroient les moyens de faire cette réforme en refpectant les propriétés.

4°. Si l'on ne devroit pas faire une loi pour

qu'un homme ne pût avoir plus de deux mille écus de revenu en bénéfice (à l'exception des Evêques qui n'auroient cependant que leur Evêché), & pour que le furplus fût verfé dans la caiffe de charité de chaque Province, afin qu'elle vint, foùs l'infpection des Etats, au fecours des pauvres, des grêlés, des incendiés, & des autres infortunés.

5. Si les Canonicats, dans chaque Diocèfe, ne devroient pas être donnés aux anciens Curés, Vicaires, Profeffeurs, & autres Eccléfiaftiques ayant vingt ans de fervice dans des fonctions utiles du Ministère; & s'il ne faudroit pas augmenter le fort des Curés, & fur tout des Vicaires de campagne & de ville, ainfi que des Prêtres de paroiffe qui ont à peine de quoi vivre.

6. S'il ne faudroit pas réduire chaque Canonicat à trois ou quatre mille livres de

revenu.

7°. Si l'argent des Bulles & l'année de déport ne devroient pas être verfés dans la caille de charité de chaque Province, de. laquelle caiffe les Etats fe feroient rendre

compte.

8. S'il ne faudroit pas diminuer l'étendue de quelques Diccèfes & Paroiffes trop confidérables.

. S'il n'y auroit pas quelques précautions à prendre par rapport à la nomination des Juges, foit Royaux, foit Seigneuriaux. 10°. S'il ne feroit pas utile à l'Agriculture

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