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politique de la France, qui peut rapprocher les deux Peuples par une plus grande conformité de Gouvernement. On a ri de lire dans quelques imprimés ou Papiers publics du Continent, que nous avions arboré la Cocarde, démolila Tour de Londres, cassé notre Chambre Haute, et livré M. de Calonne à ses compatriotes. Ce n'est pas là le caractère national, trop égoïste et trop réfléchi, pour se livrer à un pareil enthousiasme. Quant aux Anglois qui enleveroient un Etranger de cette terre hospitalière, ils s'en banniroient eux-mêmes pour jamais, car-personne ici n'a le droit d'exercer la justice pour autrui; et l'autorité publique ne laisseroit pas impunie une pareille atteinte à la liberté et aux lois nationales.

Le numéraire n'a jamais été aussi abondant qu'il l'est aujourd'hui : on peut emprunter telle somme que ce soit à quatre pour cent, et il a été prêté de Fargent à trois et trois et demi pour cent. On compte que la Banque se déterminera dans peu à escompter les Billets à quatre pour cent. Ce sera le préliminaire de la réduction de l'intérêt légal au même taux. Les Fonds ont haussé progressivement depuis un mois. Les actions de la Banque sont à 186, et les trois pour cent consolidés à 79 et demi. Ces derniers étoient à 56, lorsque M. Pitt rentra dans le Ministère. La nouvelle Tontine gagne trois pour cent.

Mathieu Tait, âgé de 120 ans, existe actucllement dans le village d'Aughton-hake dans Ayrshire en Ecosse. Il est enrôlé dans l'arinée depuis 104 ans, et il jouit d'une bonne santé. Il a loué depuis peu une pièce de terre sur la-, quelle il se propose de construire une maison, pour fixer sa résidence pendant le reste de sa'

vie.

P. S. Le Duc de Dorset est arrivé ici hier, et a été en conférence avec le Duc de Leeds Ministre des Affaires Etrangères.

PAYS-BAS..

De Bruxelles, le 18. août 1789.

Les émeutes de Tirlemont et Louvain n'ont pas eu de suites: des détachemens de troupes ont mis fin au pillage, et jusqu'ici la sévère Ordonnance du Gouvernement n'a pas éprouvé de contradiction active.

Il n'est pas certain que M. le Maréchal de Broglie ait quitté Luxembourg pour passer à Francfort : ce qui l'est, c'est que de Verdun il a été constamment sous l'escorte du Régiment Suisse de Castella, et d'un détachement des Hussards de Lausun après s'être reposé à Etain, M. de Broglie se rendit à Arlon, où il trouva le Gouverneur de Luxembourg qui l'attendoit à la tête d'un Régiment Impérial, et qui le conduisit à Luxembourg avec tous les honneurs militaires.

Nos avis de Vienne, en date du 3, annoncent la prolongation d'armistice,

entre le Maréchal de Huddick et le Pa cha de Belgrade. Cette trève locale, paroît même sur le point de devenir générale. Le Maréchal de Laudhon ne quittera point la Bosnie; les Régimens qui s'étoient mis en marehe, de Hermanstadt, ont repris leur première station; toutes les dispositions paroissent contremandées, même du côté des Ottomans, qui portent leurs principales forces contre les Russes.

FRANCE.

De Versailles, le 21 août.
ASSEMBLÉE NATIONALE..

La forme de l'Emprunt de 30 millions fut réglée, ainsi que nous l'annonçames la semaine dernière, le Dimanche 9 de ce mois. On a cru devoir modifier le projet de M. Necker, en particulier, sur l'intérêt : nous devons un sommaire de cette Séance, susceptible d'être extraite en fort peu d'espace..

M. le Duc de Lincourt adhéra le premier au projet du Gouvernement, en rejetant l'idée d'hypothéquer les Biens Ecclésiastiques, et celle d'une retenue quelconque sur l'intérêt de l'Emprunt, intérêt dont il valoit mieux fixer le taux plus bas.

Après lui, M. Péthion de Filleneuve remarqua que c'étoit à l'Assemblée, et won au Roi, à décréter l'Emprunt. Son emploi

devoit être surveillé par une Commission de dix Députés, dont deux au moins signeroient les Depenses. Quant à l'intérêt, on ne pou voit le fixer à cinq pour cent, sans retenue. Fait sous la solidarité des Membres de l'Assemblée, cet Emprunt eût pris un grand et noble caractère.

M. d'André s'opposa également à l'intérêt de cinq pour cent sans retenue, ainsi qu'à la conversion des quittances en contrats, qui favoriseroit l'agiotage. Quant à l'emploi, ajouta-t-il, pourquoi sommes nous chargés d'une dépense de cent mille livres de rente viagere par mois, payables à un Prince du Sang? Pourquoi deux cent mille livres par mois à la Ville de Paris, pour la clôture odieuse de Paris; et cent mille livres pour le nouveau Pont de Louis XVI? Il étoit donc nécessaire de joindre au Décret tine clause qui réduise les dépenses à celles qui concernent la dette de l'Eta, les Départemens, et Ja Maison du Roi, sous l'inspection du Comité, proposé par le Préopinant.

1. de Landine est revenu à l'idée d'hypothéquer l'Emprunt sur les biens du Clergé. Trente millions portent 15 cent mille livres d'intérêt; ajoutez cinq cent mille livres pour un amortissement graduel; puis, versez le produit des Annates, des grands bénéfices, des pensions inutiles, dans le Trésor public, vous aurez bientôt payé votre Emprunt, sans surcharger la Nation.

A ces mots, M l'Archevêque d'Aix applau dissant à cette idée, a proposé que le Clergé se retirât pour en délibérer. Un Curé s'esi opposé à toute retraite; les opinions se choquoient sans s'éclairer (ce qui arrive presque foujours), lorsque M. Mounier a pris la

pa

role. « On ne doit, a-t-il dit, promettre qu'un intérêt legal, mais il importe d'acheverla Constitution, avant de s'occuper des moyens d'améliorer les Finances. Un Comité de sur veillance sur l'Emprunt seroit dangereux, superflu même, car les Ministres sont comptables de l'emploi des deniers. Il ne faut point. parler, dans un Décret d'Emprunt, de l'établissement d'une Caisse Nationale; cet article mérite une longue et postérieure réflexion. »

M. d'Antraigues s'est récrié contre Pagiotage. Ha pense que les spéculations des préteurs ne devoient pas suivre on Emprunt national; qu'il étoit aisé d'en écarter les agioteurs, en imprimant les noms des prêteurs, etc,

M. de Mirabeau'a fait sentir qu'un moment de détresse n'étoit pas celui qu'il falloit choisir pour inspirer des soupçons contre les prêteurs. M. de Clermont-Tonnerre a rejeté Caisse Nationale, Hypothèque des biens du Clergé, et Comité d'inspection, en votant pour le plan de M. Necker.

On-demandoit d'aller aux voix, lorsque M. Guinebaud de Nantes, et M. Begouin de Caux, ont offert chacun trente mille livres sans intérêt.

Lecture faite du projet, le préambule a excité des réclamations; on l'a recorrigé, relu et adopté dans cette nouvelle rédaction.

Le taux de l'intérêt a excité de nouveaux débats: les uns le vouloient à cinq pour cent sans retenue; d'autres ont proscrit les retenues, et fixé l'intérêt à quatre et demi pour cent, en affirmant que l'Emprunt seroit aussitot rempli que décrété. Nouvelle, longue et bruyante discussion, au travers de laquelle M. Guillotin a interjeté que c'étoit décider

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