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les voleurs associés, dont il est dit dans une sentence de

Publius Syrus,

Plurium cum furibus facilis congregatio est,

et qui agissaient en réunion de plusieurs, afin de mieux assurer le succès de leurs entreprises, en vertu de cette autre règle,

Fit cito per multas præda petita manus;

(Ov., Amor., I, 8.)

les voleurs en eau trouble, tels que ceux qui pour commettre leurs rapines profitaient du désordre causé par un incendie, et dépouillaient les victimes du sinistre au milieu des flammes qu'ils auraient dû contribuer à éteindre, Et qui debuerat subitas exstinguere flammas,

Is prædam medio raptor ab igne tulit;

(Ov., Ibis.)

les voleurs avec effraction, dont l'espèce est ainsi définie par Juvénal et Martial,

Qui spoliet te

Non deerit, clausis domibus, postquam omnis ubique

Fixa catenatæ siluit compago tabernæ,

(Juv., Sat. 3.)

Callidus effracta nummos fur auferet arca;

(MART., V, 42.)

les voleurs sacriléges, dont il est parlé dans ce fragment, déjà cité, d'Horace,

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et dans ces trois autres extraits qui nous les montrent enlevant, l'un une couronne sacrée de Jupiter, fait pour lequel il fut jeté en prison et battu de verges sous la potence; l'autre de grands vases couverts d'une vénérable rouille, ornements d'un temple antique, offerts aux dieux par leurs adorateurs; un troisième les comestibles dont il avait été fait offrande par les fidèles,

Ego te sacram coronam subripuisse scio Jovi,

Et, ob eam rem, in carcerem ted compactum scio;
Et, postquam eo emissus, cæsum virgis sub furca scio.
(PLAUT., Menæchmi.)

Veteris qui tollunt grandia templi
Pocula adorandæ rubiginis, et populorum
Dona.

Num feror incestus sedes adiisse Deorum,
Fertaque de sanctis diripuisse focis ?

(Juv., Sat. 13.)

(TIBUL., Eleg., I, 2.)

enfin, les voleurs audacieux et sanguinaires, qui ne reculaient devant aucune extrémité pour arriver à leurs fins, qui, armés et usant de violence, tuaient au besoin les gens pour les voler, et que l'on désignait sous le nom de grassatores. Ceux-là paraissent avoir été fort communs dans l'antiquité. Virgile en produit un type des plus caractérisés dans ce passage de l'Enéide:

Fas omne abrumpit, Polydorum obtruncat, et auro
Vi potitur.

(Æneid. III.)

Il s'agit là d'un assassinat commis par un hôte sur un jeune prince dont la personne et les richesses lui avaient été confiées. Chez les anciens c'était le comble des crimes; car un pareil meurtre impliquait la violation des droits sacrés de l'hospitalité. Horace le plaçait à peu près sur la même ligne que le parricide. Voulant donner à entendre que tel individu était coupable ou capable des plus incroyables forfaits, ce poëte disait de lui qu'on pourrait supposer ou qu'il avait rompu le cou à son père, ou qu'il avait, la nuit, ensanglanté quelque lieu retiré de sa maison, en y égorgeant son hôte : Illum et parentis crediderim sui

Fregisse cervicem, et penetralia
Sparsisse nocturna cruore
Hospitis.

(Od., II, 13.)

La Mostellaria de Plaute peut nous donner idée de l'horreur qu'inspiraient de semblables attentats. Il y est supposé qu'un hôte a été assassiné par son hôte et enterré dans la maison de celui-ci, après avoir été dépouillé de l'or dont il était porteur :

Scelus.... factum est jamdiu vetus;

Hospes necavit hospitem captum manu,

Aurumque ipsi ademit hospiti,

Eumque hic defodit hospitem ibidem in ædibus;

Par suite de quoi la maison était maudite, comme l'était aussi aux yeux des Troyens la contrée où Polymnestor avait massacré le jeune prince que Priam lui avait confié :

Omnibus idem animus scelerata excedere terra,

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Voyons encore quelques autres espèces de vols commis par assassinat.

Divers poëtes nous représentent des larrons attendant leur victime sur un chemin public, l'attaquant de vive force avec armes, et s'emparant, à l'aide de violences suivies de blessures ou de meurtre, de la proie qu'ils avaient convoitée :

Subito latrones ex insidiis advolant,
Interque cædem ferro mulum sauciant,
Diripiunt nummos.

(PHÆDR., II, 7.)

Grassante invasus capitur latrone viator.

(FAUSTUS.)

Incautum spoliare viantem

Forte latro agressus, prædæ prius immemor, ipsum
Ense ferit dominum, pugnæ nodumque moramque,
Quo pereunte trahat captivos victor amictus,
Jam non obstanti locuples de corpore prædo.

(PRUDENT., Hamartig.)

Suivant Manile et Juvénal, le grassator venait exercer ses redoutables brigandages jusqu'au milieu des plus grands centres de population :

Grassatorque venit mediam metuendus in urbem.

(MANIL., 5.)

Interdum ferro subitus grassator agit rem.

(Juv.)

C'était là un danger dont s'inquiétaient, non sans grande raison, les poëtes.

<< Rien n'est pis, disait Martial, qu'un larron nu et affamé : >>

Nil est deterius latrone nudo.

(XII, 62.)

La loi, il est vrai, ainsi que je l'ai fait remarquer, permettait en certaines circonstances à ceux qu'il attaquait de le tuer; mais le plus souvent il fallait lui céder, car l'aumône que demande un tel mendiant, il l'arrache si on ne la lui donne; ses prières sont des ordres ; l'effroi qu'il cause impose aux plus braves, et mieux vaut en pareil cas obéir que résister : Necessitas quod petit, nisi das, eripit.

(PUBL. SYRUS.)

Latro rogat; res est imperiosa timor.

(MART., II, 58.)

Stat contra starique jubet; parere necesse est.

(Juv.)

C'est pourquoi Tibulle applaudissait fort au zèle des magistrats quand, par leur vigilance et leurs dispositions préventives, ils dispensaient les citoyens d'avoir à se défendre eux-mêmes contre de semblables attentats :

Nec sinit occurrat quisquam, qui corpora ferro

Vulneret aut rapta præmia veste petat.

(Eleg., 1, 2.)

Il est à peine besoin de faire remarquer que dans les diverses indications qui précèdent on peut reconnaître la plupart des variétés du vol et de ses circonstances plus ou moins aggravantes. La poésie latine, il est permis de le dire, en a spécifié à peu près tout autant que notre Code pénal, dont les prévisions sous ce rapport ne sont guère que renouvelées des Romains.

Je ne terminerai pas cet article sans citer une règle établie en cette matière par notre droit coutumier. « Il est « larron, qui larron emble, » disait une rubrique de cet ancien droit. Embler un larron, c'était lui voler le produit de son larcin. Donc on admettait qu'il n'était pas même permis de voler le voleur. On a fait de cette règle un vers latin ainsi conçu :

Callidus est latro qui tollit furta latronis.

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L'escroquerie, qui tient de très-près au vol, était également connue et habilement exploitée chez les anciens.

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De même que le vol, elle fut divinisée par les Romains, qui disaient d'elle, suivant Bocace (Généalogie des dieux), qu'elle avait la tête et la physionomie d'un homme de bien, le corps d'un serpent, dont la peau se nuançait de différentes couleurs agréables à l'œil, et dont la partie inférieure se terminait par une queue de poisson; qu'elle nageait dans les eaux du Cocyte, d'où elle tirait son venin, et ne laissait apercevoir que sa tête. Cette figure allégorique représente assez exactement l'extérieur hypocrite et les allures de la fraude.

Il est fréquemment question de l'escroquerie dans les œuvres des poëtes latins. Voici quelques fragments qui me paraissent s'y appliquer :

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Doué de l'astuce du renard, l'escroc noue mystérieusement ses intrigues. Il en prépare le succès par le consilium constitutif du dol; tel est bien le caractère des manœuvres frauduleuses.

C'est encore de l'escroc qu'un proverbe versifié disait, qu'il en savait assez pour tromper les dieux eux-mêmes : Multa scias per quæ cœlestia numina fallas.

Quelquefois le dol était employé comme moyen d'exécution d'un crime. J'en trouve un exemple dans la tragédie de Thyeste, où Sénèque fait dire à Atrée :

Quibus captus dolis

Nostros dabit perductus in laqueos pedem ?

Plagis tenetur clusa dispositis fera.

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