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fe réjouiffent du fuccès des Whigs, tandisque tous ceux de l'Eglife Romaine, qui nous méprifent & qui nous déteftent, parce qu'ils nous regardent comme un Boulevard inacceffible à l'Hérefie, font ravis, quand le Parti opofé triomfe à fon tour. J'en apèle à la confcience des perfonnes exemtes de préjugés, & je leur demande, fi on peut accufer un Parti, d'agir contre les règles de la Juftice & de la Raifon, lorsqu'on le voit embraffer comme fes Freres & fes Alliés les Hollandois, parce qu'ils font de la Religion Réformée, parce qu'ils nous ont fecourus, dans le tems de nos plus preffantes néceffités, & qu'ils ne peuvent jamais concevoir la pentée de nous réduire fous leur pouvoir. Que ces mêmes perfonnes confidérent d'un autre cô:é, s'il y a plus de fageffe & d'équité dans la conduite d'un Parti, qui fe déclare ami d'une Nation, qui eft de la Religion Catholique Romaine, qui a cruellement perfécuté nos Freres les Reformés, qui a de tout tems projetté la Conquête de cette lle, qui a foutenu les interêts d'un Prince qui a abdiqué le Trône, & qui a fait tous fes éforts, pour renverfer nos Libertés civiles & religieufes.

En troisième lieu, comparons ces deux Plans, par raport aux éfets qu'ils produifent parmi nous, au dedans de notre Ite. C'est ce que nous pouvons confidérer, premierement, par raport au Roi, & enfuite, par raport au Peuple.

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I. Par

I. Par raport au Roi, les Whigs ont tou jours profeffé & mis en pratique une obéïsfance, qui leur paroît conforme à notre Conftitution; au lieu que les Toris ont concouru avec les Whigs, quant à la pratique, quoiqu'ils parlent un langage tout diférent; & qu'ils ont foutenu un Principe d'Obeiffance paffive, qui a féduit, & enfuite perdut ceux, qui avoient eu le malheur d'y mettre leur confiance. Je ne dois pas oublier non plus de parler de ce zèle, de ce conftant atachement que les Whigs ont fait voir, pour la Succeffion Proteftante, & pour les interêts de Sa Majefté le Roi GEORGE. Je n'ai jamais ouï dire, que perfoune de ce Parti, ait été convaincu, ou même foupconné, d'avoir fait la moindre démarche, qui tendît à renverser l'Etabliffement prefent, depuis qu'il eft fur pié. C'est une confidération, qui, à ce que j'efpére, impofera tilence à ceux, qui reprochent aux Whigs, que leur Siftême eft auffi favorable au Gouvernement Républicain, qu'il est propre à rendre les Rois odieux à leurs Sujets.

II. Par raport au Peuple. Tout le monde doit convenir, que les Loix qui ont paru le plus contribuer au foulagement & au bonheur des Sujets, ont été faites dans ces Parlemens, que, par raillerie, leurs Ennemis apèlent Whigs; & fous un Ministère, qu'ils honorent du même nom. Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c'eft que les Toris font aujourd'hui forcés d'avoir recours à la protection de ces mêmes Loix; ce qui eft

une

une aprobation tacite du Gouvernement Whig, & un aveu qu'ils font malgré eux, qu'il eft plus propre à rendre la Nation heureufe, que celui, dont ils font partifans.

Je ne crois pas,qu'il foit néceffaire de répeter ici, ce que j'ai déclaré dans tout le cours de ces ESSAIS, je veux dire, que je fuis fort éloigné de confidérer la plupart de ceux, qui fe difent Toris, comme les Ennemis de l'Etabliffement prefent; & que, par Whigs, j'entends toujours ceux, qui font dans les interêts de notre Constitution, tant Ecclefiaftique que Politique. Comme nous pouvons géneralement regarder ceux-ci, comme des gens, qui aiment fincerement leur Religion & leur Patrie, il femble, qu'ils foient plutôt divifés,par accident, par des amitiés, & par des circonftances particulieres, que par aucune Diftin&tion effentielle

LV. DISCOURS.

Cæftus artemque repono.

VIRG. Æneid. vf 484.

Je quitte les Ceftes & tout cet Exercice.

COMME la fin de la Séance du Parlement Conclufemble auffi mettre fin, en quelque on.. maniere, aux Réflexions politiques, le FREE HOLDER ne fauroit trouver une occafion plus favorable, pour difcontinuer les fiennes. Je ferois fâché qu'on m'accufât de chercher à fomenter nos Divifions

inteftines, lorsque les Afaires qui fe traitent en Parlement ne nous donnent aucun fujet d'en venir à la Difpute, & que nos Débats particuliers doivent fe terminer, avec ceux de l'une & de l'autre Chambre. D'ailleurs un FREE-HOLDER Anglois s'aquiteroit fort mal de fon devoir,s'il ne publioit,avec toute lá reconnoiffance & tout le refpe& poffibles, l'utilité & l'excellence des Loix, par. lesquelles les Reprefentans de ceux de fon rang, ont delivré leur Patrie de la plupart des troubles qui l'agitoient, & affuré pour l'avenir, notre tranquilité & notre bonheur, fous l'Etabliffement préfent. Leur procédé unanime & irréprochable, fous la conduite. de la perfonne qui remplit leur Chaire, perfonne fi digne de cet honeur, par fon habileté confommée, & qui s'eft aquife une estime génerale par fon integrité; la néceffité. indifpenfable de quelques Actes qu'ils ont paffés, & leur peu d'inclination à les étendre, au de là de ce que la fituation pressante des Afaires le requéroit indispensablement; leur averfion pour les Plans, que les ennemis de notre repos nous faifoient craindre, qu'ils ne vouluflent adopter; tout cela joint à cette difpofition d'efprit fi convenable à la dignité d'une telle Affemblée, dans une conjoncture où l'on auroit pu atendre, qu'il s'éleveroit des difputes extraordinaires, dans une Chambre des Communes, fi zelée pour le Roi, & pour le bien de la Patrie; tout cela, dis-je, doit fufire, pour calmer des jalouties & des foupçons mal fondés,

qui ont été adroitement répandus, par des gens mal-intentionnés pour notre Conftitution.

L'Ouvrage que je publie aujourd'hui, a été entrepris dans la crife même de la derniere Rebellion, c'est-à-dire, dans un tems où tout bon Anglois étoit dans l'obligation de contribuer de tout fon pouvoir, à affifter le Gouvernement, fuivant fon état & fa capacité. Tout ce qui a été fait, dans cette vue, a eu fon mérite, à proportion de ce que l'évènement de la Caufe qu'on épousoit, étoit plus ou moins incertain & douteux. Mais à prefent, ces fervices pouroient être regardés, non pas comme des Devoirs que rendent à leur Patrie en danger, des perfonnes privées, mais comme des infultes, que font à leurs ennemis vaincus, ceux qui ont l'avantage de leur côté.

Il eft vrai, que notre Nation continue à être agitée de troubles; mais, graces à Dieu, ce ne font que de foibles reites d'une Rebellion horrible, femblables à cette émotion de la Mer, qui ne tombe pas tout d'un coup, & qui ne s'apaife que peu à peu, quand la Tempête eft paffée. Les ennemis de Sa Majefté, qui fe flatoient, qu'Elle feroit obligée d'abandonner le Trône, le voient aujourd'hui en état de pouvoir aller vifiter fes Domaines en Allemagne, fans avoir rien à craindre, foit pour fa Perfonne, foit pour le Public. Elle quitte, pour quelque tems, fes fidèles Sujets, qui feroient extrèmement fenfibles à cette courte abfen

ce

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