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possédait le plein et libre exercice du droit de paix et de guerre appartenant à tout autre État; il serait reconnu que les principes suivant lesquels les puissances médiatrices avaient agi, en interrompant temporairement les droits belligérants de cette république, auraient été applicables, dans des circonstances semblables, à l'Angleterre et à la France.

« 7o Une élection d'un président de la république aurait lieu dans l'État oriental, strictement d'après les lois constitutionnelles du pays, le général Oribe s'engageant préalablement à se tenir et à se conformer au résultat de cette élection.

« 8° Amnistie générale réciproque et complète pour les personnes et les biens; reconnaissance des droits de tous les étrangers, et justice faite à leurs prétentions si elles sont fondées. Sans préjudice à cette amnistie, si le gouverneur Rosas avait de justes motifs de se plaindre des émigrants résidant dans la république Orientale, parce que leurs actes pourraient compromettre les relations amicales des deux pays, ces individus pourraient être envoyés à distance de l'île et sous escorte, ou dirigés sur un port étranger par eux désigné, ces bases étant adoptées par le gouverneur Rosas et le général Oribe. Si le gouvernement de la république les rejetait, les ministres plénipotentiaires déclareraient qu'ils retiraient l'intervention de leur gouvernement; et ils la retireraient réellement, si leur proposition restait sans résultat. >>

Ces bases furent acceptées par le gouvernement de Montevideo. Toutefois, des dissentiments partiels se manifestèrent entre les parties sur l'interprétation de quelques points secondaires relatifs au désarmement de la légion étrangère formant la garnison de Montevideo et à l'évacuation du territoire de la république Orientale; mais la difficulté principale fut dans la levée du blocus de Buenos-Ayres, concédée par M. Hood comme immédiatement exécutoire, et que MM. Deffaudis et Gore-Ouseley n'étaient autorisés à admettre, sauf nouvelles instructions de leurs gouvernements, qu'après la conclusion dé. finitive de la paix.

PARAGUAY.

Gette république s'engagea, à son tour, dans la voie des ré formes libérales, en renonçant au système d'exclusion et de prohibition établi par le docteur Francia. Un décret du 20 mai 1845 ouvrit le pays aux Européens. La date déjà ancienne de ce document prouvait qu'il avait été retardé. Il était signé CarlosAntonio Lopez, et Andres Gill, secrétaire du gouvernement suprême.

Un traité fut conclu, le 11 novembre 1845, entre le Paraguay et Corrientes. Les deux gouvernements déclaraient qu'ils avaient pour but de garantir l'indépendance de leur pays contre les prétentions du général Rosas, et en même temps d'obtenir la libre navigation du fleuve de la Plata. Pour atteindre ce résultat, ils formaient une alliance offensive et défensive, et s'engageaient à ne pas mettre bas les armes avant d'y être parvenus. Un article séparé fixerait le montant des troupes que devrait fournir chaque État. Les deux gouvernements protestaient qu'ils n'avaient pas l'intention de faire la guerre à aucun des États qui font partie de la confédération Argentine. Ils n'en voulaient qu'au général Rosas et à son système d'agression et d'envahissement. Ils établissaient une distinction bien marquée entre Rosas et le gouvernement de Buenos-Ayres. Cette importante mesure avait été adoptée au moment le plus favorable pour arriver à une solution satisfaisante de la question débattue de la Banda orientale.

RÉPUBLIQUE DE L'ÉQUATEUR.

Au mois de mai, un traité de paix vint rétablir la bonne harmonie entre les républiques voisines de l'Equateur et de la Nouvelle-Grenade, qui étaient sur le point de commencer les hostilités. Voici à quel sujet leurs relations avaient été rompues.

Plusieurs citoyens de la Nouvelle-Grenade, impliqués dans

un procès criminel qui eut lieu dans cette république par suite d'un assassinat commis sur Joseph Sucre, grand maréchal d'Ayacucho, trouvèrent un refuge sur le territoire équatorien : le gouvernement de la Nouvelle-Grenade réclama alors l'exécution d'un article du 8 décembre 1832 avec l'Équateur, qui stipulait l'extradition mutuelle des criminels. Le refus du gouvernement de l'Equateur d'accéder à cette juste demande allait amener la guerre. Mais le général Herras, prédécesseur du général Mosquera dans la présidence de la Nouvelle-Grenade, ayant été chargé par ce dernier d'envahir le territoire voisin, fit une dernière tentative pour donner au différend une solution pacifique. Ses efforts furent couronnés de succès. Il fut convenu entre lui et M. Larrea, le commissaire de l'Équateur, que les assassins réclamés seraient considérés comme criminels et non comme délinquants politiques, et le traité de paix du mois de mai, après avoir renouvelé la stipulation de 1832, resserra les liens des deux États par la déclaration d'une alliance offensive et défensive.

CHILI.

Le 1er juin, le président Manuel Bulves procéda à l'ouverture des chambres législatives. Voici la partie de son message qui traitait des relations extérieures :

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Nous continuons à être en bonne harmonie avec les États d'Europe et d'Amérique.

⚫ La santé de notre chargé d'affaires au Pérou l'a obligé à revenir, laissant en suspens diverses questions d'intérêt public et privé; je me propose de le remplacer avant peu.

• Le départ du général Santa-Cruz pour l'Europe termine d'une manière satisfaisante la discussion à laquelle sa personne avait donné lieu entre les gouvernements chiliens, boliviens et péruviens.

Je regrette de vous dire que les espérances que nous avait fait concevoir l'arrivée d'un ministre argentin ne se sont pas réalisées. Ses fonctions sont terminées; mais le gouvernement argentin, quoique dans une crise difficile, m'offre de le remplacer promptement, et me témoigne une vive sollicitude pour le prompt et équitable arrangement des questions pendantes.

« Pour la décision de celles qui restent avec les États-Unis d'Amérique,

nous avons remis des instructions et d'importants documents au ministre plénipotentiaire parti, il y a quelques mois, pour Washington.

⚫ Nous avons des nouvelles authentiques de l'échange des ratificatious à Madrid de notre traité avec la reine d'Espagne. Notre indépendance a été solennellement reconnue, et sous ses auspices revivront plus cordiales et plus étroites les relations fraternelles des deux peuples.

Les ratifications de notre traité avec la Nouvelle-Grenade ont été également échangées, et j'espère vous présenter dans la présente législature ceux qui 'se négocient actuellement avec la France et la Belgique. J'aimerais à pouvoir en dire autant du traité britannique ; quoique les modifications proposées par moi aient été repoussées, je ne désespère pas de pouvoir le mettre à exécution sur des bases qui concilient les intérêts commerciaux de cette puissance avec ceux de notre navigation et de notre industrie naissante. »

Le traité d'amitié, de commerce et de navigation avec la Nouvelle-Grenade, auquel le président du Chili faisait allusion dans son message, avait été promulgué à Bogota comme loi de la république, par le gouvernement néo-grenadin.

On ne pouvait voir qu'avec satisfaction se resserrer les liens qui unissent entre elles les républiques sœurs de l'Amérique du Sud; mais c'est là le seul côté qui recommande à l'attention de l'Europe l'acte dont il s'agit. En effet, les intérêts commerciaux qu'il est destiné à protéger, d'une part, par l'assurance mutuelle du traitement de la nation la plus favorisée pour l'importation et l'exportation, ainsi que pour la navigation, et, de l'autre, par l'établissement d'agents consulaires dans les ports des deux pays ouverts au commerce étranger, sont à peu près nuls. Si l'on consulte la statistique commerciale du Chili pour l'année 1844, on trouve que le mouvement commercial entre les deux républiques, pendant le cours de l'année, est représenté par la somme de 88 piastres (440 francs), valeur d'une partie de chapeaux de jonc importés de la Nouvelle-Grenade.

HAITI.

Une nouvelle révolution porta à la présidence de la république haïtienne le général Riché. Fatigué du gouvernement du président Pierrot, le département de l'Artibonite donna, le 28 février, le signal de l'insurrection en prononçant sa déchéance Ann. hist. pour 1846.

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et proclamant pour son successeur le général Riché. Une députation des citoyens de Saint-Marc se rendit à Port-au-Prince, le 1er mars, auprès du général, et, en présence des officiers de la garnison, des fonctionnaires publics et d'un grand concours de peuple, lui fit connaître le vœu des citoyens de l'Artibonite, Immédiatement le général Riché fut proclamé président, et, comprenant que des principes libéraux pouvaient seuls le faire triompher en lui ralliant les citoyens de toutes les provinces, il prit la résolution immédiate, d'accord avec les principaux habitants de Port-au-Prince, de remettre en vigueur la constitution de 1816, en la modifiant. Aussitôt après cette délibération, le nouveau président publia dans le Manifeste une proclamation par laquelle il déclarait que, sacrifiant ses affections personnelles, il consentait à se rendre aux vœux de ses concitoyens et à accepter la première magistrature de la république sous l'empire de la constitution de 1816, à laquelle étaient faites seulement deux modifications: le maintien du corps législatif, avec ses attributions, sous le titre de sénat, qui devrait siéger trois mois par an; le nombre des sénateurs pourrait être porté à trente-six; le maintien également des offices des secrétaires d'État créés par la constitution de 1843.

Dès le jour même, le président Riché organisa son cabinet comme suit le général Lazarre, ministre de la guerre, président du conseil; le général de brigade Dupuy, chargé du portefeuille de la marine et des relations extérieures; le juge Larochel, ministre de la justice, de l'instruction publique et des cultes; le conseiller d'État Ardouin, au département de l'intérieur et de l'agriculture, et enfin le trésorier J. Elie, ministre des finances et du commerce. Une ordonnance de même date nomma sénateurs les citoyens Turenne-Guerrier, attaché à l'arrondissement de Saint-Marc; Numa Porret, Nicolas fils, Buchereau, Decaillet et Covin. Pour inaugurer sa puissance par un acte de clémence propre à lui concilier les esprits, il rendit une ordonnance par laquelle il accordait une amnisție pleine et entière à tous les condamnés politiques, y compris les

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