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avec soin toute rencontre jusqu'à l'arrivée des renforts qu'il attendait de Rome..

LVII. A la nouvelle de la mort de ses complices et en présence des nombreuses désertions qu'elle occasionne, il songe à fuir; mais il trouve toutes les issues fermées et n'a plus d'autre parti que celui d'engager l'action.

LVIII. Discours de Catilina ses soldats.

LIX. Dispositions des deux armées pour le combat.

LX. Engagement. Lutte acharnée. Efforts inutiles, défaite et mort de Catilina.

LXI. Aspect du champ de bataille. Réflexions sur l'intrépidité des rebelles. Pertes cruelles et émotions diverses des vainqueurs.

C. CRISPI SALLUSTII

CATILINA.

I. Omnis

homines, qui sese student præstare 2 cateris

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animalibus, summa ope niti decet vitam silentio ne transeant, veluti pecora, quæ natura prona atque ventri obedientia finxit. Sed nostra omnis vis visin animo et corpore sita est : animi imperio, corporis servitio magis utimur; alterum nobis cum Dis, alterum cum belluis commune est. Quo mihi rectius esse videtur ingenii quam virium opibus gloriam quærere, et, quoniam vita ipsa qua fruimur brevis est, memoriam nostri quam maxume longam efficere : nam divitiarum et formæ gloria fluxa atque fragilis est, virtus clara æter

I. Tout homme qui aspire à se distinguer du reste des animaux doit faire tous ses efforts pour ne point traverser silencieusement la vie, comme la brute que la nature a courbée vers le sol et asservie à ses appétits. Notre être, à nous, n'est complet que par l'ensemble d'une âme et d'un corps : par l'âme, nous sommes plus maîtres; par le corps, plus esclaves maîtres, avec les Dieux; esclaves, avec les bêtes. Aussi me semble-t-il plus raisonnable de tendre à la gloire par les facultés de l'esprit que par les forces du corps, et, puisque par elle-même la vie dont nous jouissons est courte, d'assurer à notre mémoire la plus longue durée possible: car la gloire que donnent les richesses et la beauté est passagère et fragile; le mérite, au contraire, est un bien éclatant, impérissable. Cependant ce fut longtemps

SALLUSTE.

CATILINA.

I. Decet

omnis homines,

qui student sese præstare ceteris animalibus,

niti summa ope

ne transeant vitam
silentio,

veluti pecora,
quæ natura finxit
prona

atque obedientia ventri.
Sed nostra vis omnis
*sita est

in animo et corpore: utimur magis

imperio animi, servitio corporis; alterum

est commune nobis cum alterum

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[Dis,

efficere memoriam nostri quam maxume longam : nam gloria divitiarum et formæ

est fluxa atque fragilis, virtus habetur

clara æternaque.

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naque habetur. Sed diu magnum inter mortalis certamen fuit, vine corporis an virtute animi res militaris magis procederet nam et, priusquam incipias, consulto, et, ubi consulueris, mature facto opus est; ita utrumque, per se indigens alterum alterius auxilio eget.

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II. Igitur initio reges (nam in terris nomen imperii id primum fuit) diversi, pars ingenium, alii corpus exercebant : etiam tum vita hominum sine cupiditate agitabatur; sua cuique satis placebant. Postea vero quam in Asia Cyrus, in Græcia Lacedæmonii et Athenienses, cœpere urbes atque nationes subigere, lubidinem dominandi causam belli habere, maxumam gloriam in maxumo imperio putare, tum demum periculo atque negotiis compertum est in bello plurimum atque negot ingenium posse. Quod si regum atque imperatorum animi virtus in pace ita uti in bello valeret, æquabilius atque constantius sese res humanæ haberent, neque aliud alio ferri

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l'objet d'un grand débat parmi les mortels, que de savoir laquelle des deux, de la force du corps ou de l'énergie de l'âme, contribuait le plus au succès militaire : c'est qu'en effet il faut, avant l'engagement, de la réflexion; après la réflexion, de la promptitude dans l'exécution; et ainsi l'une et l'autre force, insuffisantes isolément, ont besoin de se prêter un mutuel appui.

II. Dans le principe donc, les rois (car ce fut là sur la terre le premier nom du pouvoir), partagés d'avis, exerçaient les uns l'esprit, les autres le corps: alors encore la vie des hommes se passait exempte de cupidité; chacun se contentait assez volontiers de ses propres biens. Mais quand Cyrus en Asie, les Lacédémoniens et les Athéniens en Grèce, eurent commencé à soumettre des villes et des nations, à trouver dans la passion de dominer une cause suffisante de guerre, à mesurer l'étendue de la gloire sur celle de la puissance, alors enfin l'expérience et la pratique établirent nettement l'immense supériorité de l'esprit dans les opérations militaires. Que si les rois et les dépositaires quelconques du pouvoir déployaient la même force d'âme en temps de paix qu'en temps de guerre, les choses humaines se maintiendraient plus égales et plus stables, et l'on ne verrait point

Sed magnum certamen
fuit diu inter mortalis,
resne militaris
procederet magis
vi corporis

an virtute animi :

nam opus est et consulto, priusquam incipias, et facto mature, ubi consulueris;

ita utrumque, indigens per se, eget

alterum auxilio alterius. II. Igitur initio reges (nam id fuit in terris primum nomen imperii) diversi

exercebant pars ingenium, alii corpus:

etiam tum vita hominum agitabatur sine cupiditate; sua placebant satis cuique. Postea vero quam Cyrus in Asia,

[ses

Lacedæmonii et Athenien

in Græcia,

cœpere subigere

urbes atque nationes, habere causam belli lubidinem dominandi, putare maxumam gloriam in maxumo imperio, tum demum compertum est periculo atque negotiis ingenium posse plurimum in bello.

Quod si virtus animi

regum atque imperatorum valeret in pace ita uti in bello,

Pourtant un grand débat fut longtemps entre les mortels, pour savoir si la chose guerrière réussissait plus

par la force du corps

ou par l'énergie de l'âme . car besoin est et de délibération, avant que tu commences, [tion prompte), et d'action-faite promptement (d'exécudès que tu auras délibéré; ainsi l'une et l'autre force, insuffisante par soi-même, a-besoin

l'une du secours de l'autre.
II. Or-donc

au commencement les rois
(car ce fut sur la terre
le premier nom du pouvoir)
différents d'avis

exerçaient une partie l'esprit,
d'autres le corps :

encore alors la vie des hommes
se passait sans cupidité;

ses biens plaisaient assez à chacun.
Mais après que
Cyrus en Asie,

les Lacédémoniens et les Athéniens
en Grèce,

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commencèrent à soumettre

des villes et des nations,
à tenir pour cause de guerre
la passion de dominer,

penser la plus grande gloire étre dans le plus grand pouvoir, alors seulement il fut prouvé

par l'expérience et les affaires (la pratique) l'esprit pouvoir beaucoup

à la guerre.
Que si l'énergie d'âme
des rois et des gouvernants
se-montrait-forte dans la paix
ainsi comme à la guerre,

res humanæ sese haberent les choses humaines se maintiendraient

æquabilius

atque constantius;

neque cerneres

aliud ferri alio,

plus également

et avec-plus-de-stabilité;

et tu ne verrais pas [pouvoir se déplacer) une autre chose être portée ailleurs (le

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