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incessamment. Nous ajouterons que la Décade Philosophique inséra, après la séance publique de l'Institut, trois morceaux assez étendus de cette traduction, dans son n° 19 de l'an XII; tom. 41 de la collection, p. 46 et suiv.

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SPECTACLES. Il y a bien long-tems que nous n'avons parlé du théâtre des Variétés; nous ne nous sommes pascrus obligés de rendre compte, dans un journal spécialement consacré à la littérature, d'une foule de farces dont le principal mérite consiste dans le jeu des acteurs, et qui presque toutes offrent le cadre usé d'un imbécille éconduit ou d'un provincial mystifié.

Depuis deux mois l'administration de ce théâtre semble s'être attachée à régénérer son répertoire, en offrant au public des ouvrages dont le dialogue n'est plus un mélange: insipide de calembourgs, de pointes et de rébus; nous allons donc reprendre notre tâche en le mettant au rang des théâtres qui ont droit à nos analyses.

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La Chatte merveilleuse avait porté un coup terrible à ce genre léger et sans prétention, qui avait fait la fortune du théâtre Montansier. Les habits paillètes, les décors brillans, les changemens à vue avaient pendant quelque tems couvert de l'obscurité la plus profonde les petites pièces qui faisaient autrefois le charme des habitués; aux recettes abondantes de Cendrillon, avait succédé un peu de désertion. Plusieurs petits vaudevilles avaient expié par leurs chutes ce merveilleux succès; enfin ce n'est que depuis peu que le public a recouvré son goût pour l'ancien genre de ce théâtre, et qu'il vient en foule rire à quelques ouvrages aussi remarquables par leur gaîté que par piquant de leurs tableaux. Fidèle à son titre, ce théâtre varie son genre; tous les sujets comiques, gracieux, villageois, bouffons ou grivois, viennent s'adapter au cadre du répertoire; aussi les amateurs de la gaîté y trouvent de quoi se satisfaire dans le joli vaudeville des Expédiens, d'un tour de Colalto, de M. Grégoire ou La Grange Chancel; les jolis tableaux de Quinze ans d'absence, des Innocens, du Petit fifre, des Habitans des Landes, et de la Ferme et le Château, plaisent aux partisans du genre villageois; enfin des tableaux de mœurs y trouvent encore leur place dans Romainville, les Bourgeois campagnards`, et la Matinée d'autrefois où Brunet est si comique en

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abbé coquet, et Me Pauline si jolie sous le costume que des femmes portaient il y a vingt-cinq ans.

En ayant soin de choisir ainsi les ouvrages, l'administration du théâtre des Variétés fera bientôt de ce théâtre une véritable succursale du Vaudeville, puisque celui de la rue de Chartres, grâces à quelques auteurs de bon goût et de bon ton, a dénaturé son genre et ne nous offre depuis long-tems que de petits drames bien sérieux, des scènes de marivaudage, qui nous paraissent d'autant plus tristes, qu'elles figurent quelquefois à côté des charmantes productions de MM. Barret, Radet, Desfontaines, Deschamps, Desprès et Dieulafoi, si connus par leur gaîté franche et leur esprit.

Les amateurs regrettent que ces pères du Vaudeville aient abandonné depuis plus d'un an la scène à quelques jeunes auteurs qui leur succèdent bien, mais qui ne les remplacent pas.

D.

POLITIQUE.

IL règne toujours un défaut absolu de nouvelles officielles sur l'état des négociations ouvertes entre les généraux russes et le grand-visir. Rien n'annonce, toutefois, que le résultat doive être pacifique. Les Russes ont repris tous leurs anciens cantonnemens sur la rive droite du Danube. La cavalerie qui devait retourner en Moldavie a reçu contre ordre. Les Russes ont établi de très-forts retranchemens autour de la place de Rudschuck qu'ils pressent de nouveau, et qui paraît menacée de manquer d'approvisionnemens. Les dernières nouvelles de Constantinople sont du 9 novembre. En ce moment le grand-seigneur avait appris les derniers événemens, et avait donné tous les ordres nécessaires pour soutenir la guerre avec vigueur. Le. 7, il y avait en grand conseil chez le Muphti; on en ignorait le résultat.

Les nouvelles de la Haute-Egypte feraient croire que le massacre des Mamelucks au Caire n'a pas entièrement détruit cette race ennemie du gouvernement du GrandSeigneur. Ceux qui ont pu échapper à la scène sanglante du Caire, se sont enfuis dans la Hante-Egypte; ils ont armé des Arabes vagabonds, se répandent sur les bords de la mer Rouge, et paraissent tenter de se lier aux Wahabites, et de les soutenir dans leur rébellion contre la Porte.

La diète du grand-duché de Varsovie s'est réunie le décembre. S. M. le roi de Saxe a reçu le serment de ses nouveaux sujets. Le ministre de l'intérieur a présenté un rapport sur la situation du grand-duché. Dans le dîner qui a eu lieu à la cour à l'occasion de cette cérémonie, des toasts ont été portés à l'Empereur Napoléon, au roi de Saxe et au bonheur de la nation.

La diète de Presbourg a tenu le 6 décembre sa trentetroisième séance. Aucun résultat officiel n'est connu. Le change de Vienne a éprouvé de fréquentes variations.

En Suisse, de nouvelles négociations sur les capitulations militaires et sur les affaires du canton du Tésin, vont s'ouvrir à Berne. M. le comte de Talleyrand a eu à cet égard une conférence préliminaire avec le landamann.

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MERCURE DE FRANCE, DECEMBRE 1811. 617

Le roi de Wurtemberg a établi dans ses états une exposition annuelle des objets d'industrie, et décerné des récompenses pour l'émulation des manufacturiers. Les tribunaux continuent à s'occuper du procès relatif aux dettes du prince héréditaire : à l'avenir ce prince ne pourra contracter aucune obligation valable sans le concours de M. le conseiller Faber, chargé de surveiller les affaires du prince.

L'état de S. M. Britannique est de plus en plus alarmant; il se refuse à prendre toute espèce de nourriture. Le prince régent est lui-même malade, et au nombre de médecins qui lui ont été envoyés ou serait en droit de croire que sa maladie est sérieuse. Les alarmes redoublent et sur l'état de l'Irlande, et sur celui des approvisionnemens. Une députation d'Yarmouth et une de la cité de Londres ont demandé la suspension de la distillation de l'eau-de-vie de grains; elles ont exprimé le vœu de voir se rouvrir les communications avec les pays étrangers, sur-tout avec les pays neutres, pour en recevoir les grains qui manquent d'une manière effrayante pour l'Angleterre exclue des ports du continent. Aucune nouvelle n'est donnée sur les affaires de la Sicile; les Anglais paraissent s'être éloignés des côtes de l'Adriatique, où le commerce français, italien et illyrien a repris beaucoup d'activité.

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Mais les avis les plus décourageans arrivent de la Baltique un convoi de 200 bâtimens a été dispersé par tempête, quinze ont été perdus. D'autres ont été pris par les corsaires; d'autres se sont réfugiés dans les ports suédois, où l'on craint qu'ils ne soient saisis. Le même coup de vent a occasionné des désastres considérables à la plupart des stations anglaises, et notamment à celle devant Heligoland. Les mêmes avis viennent de l'Amérique du Nord. Le corsaire le Duc de Dantzick poursuit sa glorieuse et lucrative carrière. Une foule de bâtimens sont lancés contre lui, il a réussi jusqu'ici à leur échapper; ses prises sont immenses; il capture et il brûle après s'être emparé des objets précienx et des équipages; on croit qu'il est en ce moment dans un des ports d'Amérique, et qu'il y a mis ses richesses en sûreté avant de se remettre en mer.

Relativement aux deux Amériques, on apprend de celle du midi, que la guerre civile continue à y exercer des ravages; les partis sont toujours en présence; aux Caraccas, une conspiration en faveur de l'ancien gouvernement a été découverte et sévèrement punie par un lieutenant de Miranda; les Portugais paraissent décidés à intervenir à

main armée entre Buenos-Ayres et Monte-Video. Les Anglais suivent toujours et épient les mouvemens des divers partis. L'amiral de Courcy est toujours dans la Plata. Aux Etats-Unis, la correspondance officielle entre M. Madisson et M. Forster a été mise sous les yeux du congrès. L'affaire de la Chesapeach a été arrangé à l'amiable; le gouvernement anglais a fait des réparations qui prouvent à quel point il redoute l'inimitié de cette partie de l'Amérique; on en jugera lorsqu'on apprendra que ce gouvernement a été jusqu'à offrir des dédommagemens en argent pour les familles des marins qui ont péri, et pour les marins blessés dans l'affaire de la Chesapeach.

Les frégates la Nymphe et la Méduse, commandées par le capitaine de vaisseau Reval, parties de l'île de Java dans le courant de septembre, sont arrivées à Brest après une heureuse navigation; elles ont apporté le rapport du général Jansens, gouverneur-général à l'île de Java, sur la descente des Anglais et l'occupation de Batavia. L'expédition anglaise s'esf présentée le 4 août; le lendemain le débarquement a commencé sous la protection du feu des vaisseaux, à trois lieues de Batavia. Jusqu'au 24, le tems se passa en affaires de poste, et en préliminaires d'attaques.

Le général Jansens avait été sommé dès le 8 par le général lord Minto; le 16, une seconde sommation de se rendre fut également inutile. Le général Jansens annonce au ministre qu'il s'est rendu à Samarang, qu'il y fait tous ses efforts pour rallier ses troupes, et qu'il tiendra dans l'île autant qu'il lui sera possible, mais qu'il ne peut s'attendre à une résistance bien forte des Indiens contre des troupes européennes.

Le Moniteur qui publie ce rapport a publié également de nouveaux extraits de la correspondance officielle des armées de S. M. en Espagne.

Le général de Caën est parti de Gironne pour se rendre à Barcelonne où il a fait entrer un gros convoi de vivres ; il a eu un engagement avec les insurgés qu'il a culbutés et mis en déroute avec une perte de plusieurs milliers

d'hommes.

Le maréchal comte Suchet presse le siége de Valence. Ses redoutes sont achevées et armées. Les sorties de l'ennemi sont vaines; il tire beaucoup, mais sans résultat. Le parc de siége se forme; aux environs de la place de petits engagemens ont eu lieu. La division Severoli arrive au

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