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LA Bibliotheque de LAMOIGNON

MALES HERBES annonce le goût et les connoissances du génie immortel qui l'avoit formée; plusieurs livres sont même chargés de notes tracées de sa main. Les Collections presque complettes de l'Histoire naturelle et des Voyages qui la distinguent, font reconnoître l'Agriculteur expérimenté, le Botaniste instruit, l'Observateur philantrope, et le Voyageur éclairé. Toutes les autres classes découvrent un Philosophe bienfaisant, un sage Administrateur, un Littérateur profond, un grand Magistrat, un Homme d'Etat et un Publiciste consommés.

Cette Bibliotheque, destinée à son usage et à celui de ses amis, se ressent de la simplicité de son possesseur ; attaché

a

uniquement à avoir de bonnes éditions et des livres solidement reliés, il en a écarté tout le luxe de la typographie et la magnificence dans les reliûres.

Honoré de l'estime de ce vertueux Citoyen, pendant sa vie, pénétré de reconnoissance envers sa famille, qui me la conserve après sa mort, en me confiant le soin de faire le Catalogue que je publie aujourd'hui, je saisis avec empressement cette occasion de donner quelques détails sur la vie de ce grand Homme.

Ils sont extraits, en très-grande partie, de la Notice historique, publiée par le Citoyen DUBOIS, l'un des Amis du vertueux MALESHERBES, qui a passé avec lui un grand nombre d'années, a souvent partagé ses travaux relatifs à l'Agriculture, et qui le premier a payé le tribut qu'il devoit à sa mémoire.

NOTICE HISTORIQUE

SUR

CHR. G. LAMOIGNON - MALESHERBES.

GUILLAUME

UILLAUME DE LA MOIGNON, premier Président du Parlement, immortalisé par ses vertus et ses talens, mort le 10 Décembre 1677, eut pour fils aîné, Chrétien-François de Lamoignon, d'abord Avocat Général, puis Président du Parlement, mort en 1709. Son second fils, Guillaume de Lamoignon, mort en 1772, étoit père de ChrétienGuillaume de Lamoignon-Malesherbes.

Né le 6 Décembre 1721, Malesherbes fut élevé chez les Jésuites. Il y avoit vu le Père Porée, et il parloit souvent de tout ce qu'il devoit à ses entretiens et à ses conseils.

Lamoignon son père, d'abord Avocat Général, puis premier Président de la Cour des Aides, et ensuite Chancelier de France, étoit un Magistrat pénétré de l'importance de ses fonctions, sans cessé occupé des moyens de les remplir, et qui savoit faire à son devoir des sacrifices de tous les genres. La quantité de manuscrits de sa main qui sont dans ce Catalogue, prouvent son amour infatigable pour le travail; il voulut que son fils, appelé à remplir les premières places de la Magistrature, s'y prépa rât par l'étude approfondie de l'Histoire et de la Jurisprudence.

Dans cette vue, il fit nommer Malesherbes Substitut du Procureur Général. Cette place, trop subalterne en apparence, étoit, à cette époque

l'école des Magistrats; et Malesherbes prouva, dans plus d'une circonstance, qu'on pouvoit s'y faire remarquer.

Il n'avoit pas encore vingt-quatre ans, lorsque le 3 Juillet 1744, il fut pourvu d'une charge de Conseiller au Parlement, qu'il remplit avec beaucoup de distinction.

Reçu le 26 Février 1749, en survivance de son père, à la place de premier Président de la Cour des Aides, il lui succéda le 14 Décembre 1750. On sait avec quel succès il parcourut cette carrière pendant près de vingt-cinq ans. Toutes ses opérations, durant sa première Présidence, sont imprimées dans un Recueil intitulé: Mémoires pour servir à l'histoire du Droit public de la France on Recueil de tout ce qui s'est passé de plus in-. téressant à la Cour des Aides, depuis 1756 jusqu'au mois de Juin 1775 (par Dionis). Bruxelles, 4779, in-4.

La même année et le même mois où Malesherbes

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fut premier Président de la Cour des Aides, il reçut de son père la direction de la Librairie. Cette espèce de Ministère, émanation de la Chancellerie, exigeoit, dans celui qui en étoit revêtu, des qualités particulières, qui se rencontrent rarement dans la même personne. Sans cesse entre deux écueils qu'il étoit difficile d'éviter, une tolérance outrée et une trop grande sévérité, le Magistrat chargé de ce Département, devoit concilier la rigueur des lois qui le guidoient, avec la liberté nécessaire aux productions de l'efprit. Les Gens de Lettres trouvoient en lui un appui, un conseil, un père; si quelquefois il étoit forcé de leur donner des avis contraires à leur opinion, c'étoit avec cette douceur que la raison a toujours dans la bouche d'un ami, Long-temps avant qu'il fût chargé de les surveiller,

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