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unus erit patricius magistratus, auspicia ad patres redire non possunt (1).

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Le Sénat, il est vrai, pouvait inviter ces magistrats à abdiquer, mais il ne pouvait pas les y obliger. D'ailleurs, se trouvant peut-être en province loin de Rome, il aurait fallu un certain. temps pour les informer du désir du Sénat. L'histoire mentionne un exemple mémorable d'une difficulté de ce genre. En 43, quand les deux consuls, Hirtius et Pansa, furent morts à peu d'intervalle dans la guerre contre Antoine, le salut de la République exigeait qu'on leur donnât des successeurs au plus tôt, et à cette fin, qu'on nommât un interroi. L'absence de beaucoup de magistrats patriciens (πολλῶν ἀνδρῶν τῶν τὰς εὐπατρίδας ἀρχὰς ἐχόντων ἀποδημούντων) empêcha d'avoir recours à l'interrègne (2).

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Le but de l'interrègne est donc d'investir un citoyen des auspicia nécessaires pour convoquer et présider les comices électoraux royaux ou consulaires. Cependant de tout temps durée des fonctions de l'interroi fut limitée à cinq jours (3); et, comme la coutume interdisait au premier interroi de présider les comices (4), d'ordinaire plusieurs interrois se succé daient avant que la vacance des magistratures ordinaires prît fin.

Quels sont les patres qui désignent le premier interroi? Comment la désignation se fait-elle? Comment les interrois se succèdent-ils de cinq en cinq jours?

(1) Ps. Cic., ad Brut., I, 5. Cf. de dom., 14 § 38. (2) Dio Cass., XLVI, 45. Pour échapper à cette difficulté, on fit, par une mesure exceptionnelle, présider les comices électoraux consulaires par deux privati investis du pouvoir consulaire.

(3) Voyez plus loin l'interrègne qui suivit la mort de Romulus. — Cf. App., B. C., I. 98. Ascon., p. 43 (Orelli). Une donnée isolée et erronée se trouve chez Zonar., VII, 5 (P. I, 321, Dind. II, 98), qui, dans l'interrègne après la mort de Romulus, fait gouverner chaque interroi pendant un demi jour et la moitié de la nuit (de midi à minuit).

(4) Asc., p. 43. Le vrai motif de cette ancienne coutume n'est pas connu. D'après le Scol. Bob., p. 281, c'était d'ordinaire le second interroi qui présidait les comices: mais ceci même n'est pas vrai pour les derniers siècles de la Répu blique, alors qu'un intervalle de 17 jours (trinundinum) était requis entre la convocation et la réunion des comices.

Ce sont là autant de questions controversées dont la solution, faute de tout renseignement positif concernant l'époque historique, rencontre de nombreuses difficultés. Le point de départ le plus sûr, dans la discussion de ces controverses, sera de donner la liste des interrois, mentionnés par les auteurs.

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(3) Liv., III, 8: Cum aliquot interregna exissent. £.(4) Liv., IV, 7 § 7 : Interrex consules creat. »

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(5) Liv., IV, 43 : « Postremo... proditus interrex...
(6) Liv., IV, 51 : « ...Interrege comitia habente.
(7) Liv., V, 17 § 4: Interreges tres deinceps fuere. »
(8) Liv., V, 31 § 8.

(9) Liv., VI, 1 § 8.

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(1) Liv., VII, 21 : « Ad undecimum interregem.

(2) Voyez T. I, p. 90bis, no 4.

(3) Liv., VII, 22: Duo interreges... interpositi..

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(4) Liv., VIII, 3 : « Duo interreges... fuere. « Nous croyons que M. Fabius
est plutôt M. Ambustus que M. Fabius Dorso, consul de 345.

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(5) Liv., VIII, 17 : « Per quintum demum interregem. » Peut-être faut-il
lire : « per quintum decimum demum interregem, voyez la note suivante.
(6) Liv., VIII, 23 : « quartus decimus demum interrex L. Aemilius..... »
(7) Liv., IX, 7.

(8) Liv., X, 11.

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été préteur en 54 (10), soit plutôt (11) Ser. Rufus qui avait géré la préture en 65 et devint consul en 51 (12).

Tous les interrois qui nous sont connus de nom, au nombre de 35, sont patriciens; en outre de 33 sur 35 il est témoigné positivement qu'au moment de l'interrègne ils avaient géré une magistrature curule. Les deux restants sont les interrois de 77 et de 52, Ap. Claudius et M. Aemilius Lepidus.

Nous n'avons pas de renseignements positifs sur l'identité de cet Ap. Claudius. En 79 le consulat fut géré par Ap. Claudius Ap. f. Pulcher; mais cet Appius qui est probablement l'Appius major dont parle Cicéron dans le de oratore (13), partit

(1) Il résulte des histoires de Tite-Live que de 216 à 166 il n'y a pas eu d'interrègnes. Il est donc de toute probabilité que Paulus fut interroi en 162, après l'abdication des deux premiers consuls de cette année. Fast. Cap. ad h. a. (2) Corp. Inscr. lat., I, p. 289, Elog., no 30.

(3) Voyez T. I, p. 314.

(4) App., B. C., I, 98. Voyez T. I, p. 114.

(5) Sall., hist., I, or. Phil., § 22.

(6) C. I. L., VI, no 3826, cf. Ephemer. epigr., III, p. 1.

(7) Voyez T. I, p. 430, no 8. Dans l'inscription où les honneurs de Messala sont mentionnés dans l'ordre chronologique, l'interrègne est placé entre la fonction de V vir a. d. a. i., qui date de 59, et la censure que Messala géra dés la seconde moitié de 55. Voyez plus loin, p. 18.

(8) Ascon., p. 34, 43.

(9) Ascon., p. 37, Plut., Pomp., 54.

(10) Voyez T. I, p. 484, no 155.

(11) En effet Ser. Galba, s'il devint, comme c'est probable, propréteur en 53, ne pouvait être de retour à Rome au commencement de 52.

(12) Voyez T. I, p. 462, no 90.

(13) II, 70 § 284. Cf. Mommsen, C. I. L., I, p. 77.

en 78 comme proconsul pour la Macédoine (1), où il mourut, Il ne se trouva donc pas à Rome au commencement de 77. L'interroi en question ne fut pas non plus (2) son fils Ap. Claudius qui ne devint consul qu'en 54 et qui en 77 n'avait certainement pas encore l'âge sénatorial (3). Mais en 73 un Claudius. Pulcher fut légat dans la guerre contre Spartacus (4). Bien que son prénom ne soit pas connu (5), c'est lui, selon toute probabilité, l'Ap. Claudius qui fut interroi en 77 (6). Il fut ou bien le frère d'Ap. Claudius major, qui avait été préteur en 89 (7), consul en 79, ou bien le fils de C. Claudius, qui avait géré le consulat en 92. Dans les deux hypothèses, il devait avoir dépassé en 77 l'âge requis pour la préture ou du moins pour l'édilité curule; et il est de toute probabilité, eu égard à l'illustration de sa famille, qu'en 77 il avait géré une de ces deux magistratures.

M. Aemilius Lepidus fut préteur en 49, après avoir été édile curule (8). Il géra l'édilité curule, au plus tard, en 52; il peut l'avoir exercée déjà en 53, année dont les édiles curules sont inconnus.

Concluons. Sur 35 interrois connus, la qualité d'ancien magistrat curule est constatée positivement pour 33; d'après les renseignements que nous avons donnés sur les deux restants nous sommes autorisé, selon toute probabilité, à leur attribuer cette même qualité. Partant, les fonctions

(1) Liv., Epit. XCI, Eutrop., VI, 1, Oros., V, 23.

(2) Comme le veut Mommsen, Hist. de la Monn. rom., II, 388, note. (3) Voyez T. I, p. 449, no 36.

(4) Liv., Epit. XCV : « Gladiatores... Claudium Pulchrum legatum et P. Varinium praetorem proelio vicerunt. » L'expression est très précise, et certainement plus exacte que celle de Plut., Crass., 9, qui l'appelle σpanyös, et d'Oros., V, 24: praetor. Il est mentionné aussi, sans désignation de titre, par Frontin., Strateg., I, 5 § 21.

(5) Drumann, II, 185, l'appelle C. Claudius Pulcher; c'est une pure conjecture.

(6) On ne peut identifier notre interroi avec le tribun militaire Ap. Claudius qui ouvrit la porte de Rome à Marius (App., B. C., I, 68) : car celui-ci fut tué

par Sulla en 82. Cf. Plut., Sull., 29.

(7) Cf. Cic., p. Arch., 5 § 9.

(8) Voyez T. I, p. 519, no 319.

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