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daigne, en 259 et 258 (1), la guerre en Ligurie et la guerre en Corse, en 234 (2), etc.

C'est au Sénat qu'appartenait sans doute le droit de décider s'il y aurait une ou deux provinces consulaires et lesquelles (3). Le Sénat n'avait cependant pas le droit de répartir les deux provinces consulaires extra ordinem.

Tite-Live (4) rapporte, il est vrai, qu'en 295, sous le consulat de Q. Fabius (V) et de P. Decius (IV), le Sénat, où le parti patricien dominait encore, décréta extra ordinem au consul patricien Fabius le commandement le plus important, celui de l'Etrurie. Decius protesta, dit-il, contre cette usurpation du Sénat, et l'affaire fut portée devant l'assemblée tribute qui confirma la décision du Sénat.

Cependant, ajoute l'historien, il existe sur les événements de cette année une autre version, d'après laquelle les deux consuls dirigèrent ensemble la guerre en Etrurie, sans avoir eu le moindre différend (5).

Cette seconde version nous paraît la plus probable.

Néanmoins l'influence du Sénat sur la répartition des commandements militaires s'augmenta par la création des provinces militaires prétoriennes. Comment ces provinces étaient-elles désignées et conférées, aussi longtemps qu'elles furent extraordinaires, c'est-à-dire avant la loi de 227 qui augmenta le nombre des préteurs? C'est ce que nous ne savons pas.

Mais, depuis le début de la seconde guerre punique jusqu'à la fin de la République (6), le Sénat a possédé sans conteste

(1) Zonar., VIII, 11 (D. II, 205).

(2) Zonar., VIII, 18 (D. II, 226).

(3) Cf. Liv., X, 32 (294) : « Samnium ambobus consulibus decreta provincia est."

(4) X, 24.

(5) X, 26: Invenio apud quosdam extemplo consulatu inito profectos in Etruriam Fabium Deciumque sine ulla mentione sortis provinciarum certaminumque inter collegas. "

(6) Voici à ce sujet l'opinion de Cicéron (in Vat., 15 § 36): « Eripueras senatui provinciae decernendae potestatem,... quae nunquam sibi populus Romanus appetivit (ad fam., XVI, 11 § 2): « Et erat adhuc inpudens qui... provinciam invito senatu teneret. » Pour peindre l'anarchie qui régnait

"

deux droits fort importants celui de faire la division annuelle des provinces en consulaires et en prétoriennes, et celui de proroger, sans l'intervention de la plèbe, l'imperium des consuls et des préteurs. Ces droits, pour être incontestés, ont dû être reconnus au Sénat régulièrement, c'est-à-dire, par une loi; et tout nous porte à croire que c'est la loi de 227, sur le contenu de laquelle nous ne sommes d'ailleurs pas renseignés, qui a conféré au Sénat cet accroissement de pouvoirs.

Article 3. La répartition des provinces

depuis la seconde guerre punique jusqu'à la lex Sempronia de provinciis. 218-123.

Les départements ordinaires qui, au début de la seconde guerre punique, devaient être administrés par des citoyens revêtus de l'imperium (provinciae), étaient, outre la juridiction urbaine et la juridiction pérégrine, la Sicile (Sicilia vetus) (1), la Sardaigne y compris la Corse (2), la Gaule Cisalpine ou Ariminum (3), et l'Italie. Mais, aussi longtemps qu'Hannibal a guerroyé en Italie même (218-202), le Sénat a été obligé d'occuper par des armées pour ainsi dire permanentes les différentes régions de la péninsule et d'y créer plusieurs commandements militaires (provinciae) extraordinaires. Ce furent spécialement, au Nord, la province d'Etrurie (4), et transitoirement le Picenum (5), au Midi, la province de Campanie (Suessula (6),

à Rome, en 58, sous le tribunat de Clodius, l'orateur s'écrie: « Quis provin ciam... ab senatu petebat.» (p. Sest., 30 § 66).

(1) Liv., XXIV, 44, cf. 10-11, XXV, 3, XXVI, 1, 28, XXVII, 22, XXVIII, 10, 38, XXIX, 13, XXX, 1, 27, 40, XXXI, 6, XXXII, 1, 8, 28, XXXIII, 25, 43, XXXIV, 43, 53, XXXV, 20, 41. XXXVII, 2, 50, etc.

(2) Liv., XXIV, 10-11, 44, XXV, 3, XXVI, 1, 28, XXVII, 7, 22, 35, XXVIII, 10, 38, XXIX, 13, XXX, 1, 40, XXXI, 6, XXXII, 1, 8, 28, XXXIII, 25, 43. XXXIV, 43, 53, XXXV, 20, 41, XXXVII, 2, 50, etc.

(3) Liv., XXIV, 10-11, 44, XXV, 3, XXVI, 1, 28, XXVII, 7, 22, 35, XXVIII, 10, 38, XXIX, 13, XXX, 1, 27, XXXII, 1, 8, 28, XXXIII, 43, XXXIV, 43, 55, XXXV, 20, XXXVII, 2, etc.

(4) Liv., XXV, 3, XXVI, 1, 28, XXVII, 7, 22, 36, XXVIII, 10, XXIX, 13, XXX, 41.

(5) Liv., XXIV, 10-11, 44.
(6) Liv., XXIV, 44, XXV, 3.

Capua) (1), la province de Lucanie et du Bruttium (2), et la province d'Apulie (Luceria, Tarentum) (3). De plus, les nécessités de la guerre exigeaient tantôt la création de départements maritimes (navales provinciae), c'est-à-dire de commandements spéciaux des forces navales (4), tantôt l'envoi d'armées avec des commandants en chefs dans les pays ennemis ou occupés par les ennemis, en Espagne (5), en Grèce et Macédoine (6) ou en Afrique (7).

Après la fin de la seconde guerre punique les commandements extraordinaires en Italie furent supprimés, et ils n'y furent rétablis en certaines régions qu'exceptionnellement, quand des circonstances spéciales l'exigeaient (8).

Mais aux départements ordinaires étaient venues s'ajouter d'abord, en 213, la nouvelle province de Sicile ou le royaume. de Hiéron (Sicilia nova) (9) et, peu après, l'Espagne, qui, en 197, fut définitivement divisée en deux provinces (19). Ensuite, pendant le ta siècle avant J. C. jusqu'à l'époque des Gracques, Rome a étendu successivement son empire: de là l'envoi d'armées hors de l'Italie ou la création de provinces extraordinaires

(1) Liv., XXVI, 1, 28, XXVII, 7, 22, 35, XXVIII, 10, XXIX, 13.

(2) Liv., XXV, 3, XXVII, 7, 35, XXVIII, 10, 38, XXIX, 13, XXX, 1, 27, 40, XXXI, 6, XXXII, 1.

(3) Liv., XXIII, 25, XXIV, 10-11, 44, XXV, 3, XXVI, 21-22, 28, XXVII. 7, 22, 36, XXVIII, 10, XXIX, 13.

(4) Liv., XXIV, 10-11, 44, XXV, 3, XXVI, 1, 28, XXVII, 22, XXIX, 13, 27, XXXV, 41, XXXVII, 2, 50.

(5) Liv., XXIII, 26, XXV, 3, XXVI, 18, XXVII, 22, XXX, 1, 27, 41.

(6) Liv., XXIV, 44, XXV, 3, XXVI, 22, XXX1, 6, XXXII, 1, 8, 28. (7) Liv., XXX, 27.

(8) L'Etrurie, en 195 (Liv., XXXIII, 43), en 190 (XXXVII, 2), en 189 (ib., 50), en 177 (XLI, 12), le Bruttium, de 192 à 188 (Liv., XXXV, 20, 41, XXXVII, 2, 50, XXXVIII, 35), Tarente et l'Apulie, de 187 à 181 (Liv., XXXVIII, 42, XXXIX, 41, 45, XL, 18).

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(9) Liv., XXIV, 44: Sicilia finibus eis quibus regnum Hieronis fuisset. " Cf. 11, XXV, 3, XXVI, 1, 28, etc.

(10) Liv., XXXII, 28:

Terminare jussi (les deux gouverneurs) qua ulterior citeriorve provincia servaretur, XXXIII, 25, 43, XXXIV, 43, 53, XXXV. 20, 41, XXXVII, 2, 50, etc.

en Macédoine (1), en Grèce (2), en Asie (3), en Delmatie (4), en Afrique (5) et, après la soumission définitive de ces pays, leur transformation en départements administratifs ou provinces ordinaires. C'est ainsi que l'Etat organisa en 146 la province de Macédoine et d'Achaïe et celle d'Afrique, en 133, la province d'Asie (6), tandis que l'Illyricum ou la Delmatie n'obtint point de gouverneur spécial, mais était adjoint à une province voisine, d'ordinaire à la Gaule Cisalpine (7).

Annuellement le Sénat arrête le nombre des provinces ordinaires et extraordinaires. Il détermine celles qui seront attribuées à des promagistrats et répartit les autres en consulaires et en prétoriennes (8).

I. La désignation des provinces consulaires.

Le Sénat est tenu de choisir (nominare, decernere) les provinces consulaires (9) parmi les provinces importantes, c'est-àdire, parmi celles dont le commandement militaire exige une armée importante (10).

On peut résumer ces provinces dans les trois catégories sui

vantes :

1o Le commandement général de l'Italie. Celui-ci ne peut être conféré ni à un préteur ni à un promagistrat (11). Aussi,

(1) Liv., XXXV, 20, XLII, 31, XLIII, 12, XLIV, 17, XLV, 16.

(2) Liv., XXXVII, 1, 50.

(3) Liv., XXXVII, 50.

(4) Liv., XLIV, 21, XLV, 16, Ep. XLVII. App., Ill., 11.

(5) Liv., Ep. XLIX, 41. Polyb., XXXVI, 5. Diod. Sic., XXXII, 18.

(6) Voyez le Ch. VII, § 4.

(7) Voyez p. 536, no 2, et aux Art. 4 et 5.

(8) Cf. Liv., XXIV, 10-11.

(9) Liv., XXI, 17, XXVIII, 38, XXXIX, 38, etc.

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(10) Liv., XXXIX, 38: Consulibus Ligures, quia bellum nusquam alibi erat, decreti. XL, 1 : « Consulibus nulla praeter Ligures quae decerneretur erat. » Cf. XXXIX, 45.

(11) Mommsen (Staatsr., II, 630, no 2) prétend le contraire, et il cite à l'appui l'exemple de Ti. Claudius Nero, qui fut préteur en 178 et obtint, dit-il, en 177, le commandement de l'Italie avec le titre de proconsul. C'est une erreur. En 178

lorsque les deux consuls ont des provinces extra-italiques, le commandement général de l'Italie est-il suspendu de fait.

2o Le commandement en chef d'une armée faisant la guerre hors de l'Italie, soit sur terre (1), soit sur mer (2), excepté dans les cas où ce commandement est délégué à un promagistrat par le Sénat ou par le peuple.

3o Les provinces extra-italiques ordinaires, mais seulement lorsque, se trouvant en état de guerre, elles exigeaient l'envoi de forces militaires extraordinaires (3). Cependant, quand il n'y avait pas de guerre en Italie même, la province consulaire d'Italie était généralement combinée avec les provinces de

le préteur Ti. Claudius Nero avait été envoyé par le Sénat pour commander à Pise une armée d'une légion et d'alliés (Liv., XLI, 5). En d'autres termes, il avait obtenu la province extraordinaire d'Etrurie. En 177 il fut prorogé dans ce commandement. « Ti. Claudius proconsul, qui praetor priore anno fuerat, cum praesidio legionis unius Pisis praeerat." (Liv., XLI, 12). Le commandement général d'Italie en 177 était sans aucun doute combiné avec la guerre d'Istrie qui était échue au consul C. Claudius Pulcher (Liv., XLI, 8). Sur le titre de proconsul donné par Tite-Live à Ti. Claudius, voyez plus loin, VI s. f.

(1) Voyez plus loin, p. 537-538.

(2) Par ex., en 201 : « Uti consules provincias inter se compararent sortirenturve uter Italiam, uter classem navium quinquaginta haberet... consul mari... rem gereret. » Liv., XXX, 40, cf. 43 : « Consul cui classis provincia erat. De même en 149. Cf. App., Pun., 75.

(3) La Sicile, en 218 (Liv., XXI, 17), en 210 (ib., XXVI, 28), en 205 (ib., XXVIII, 38), en 134 et années suivantes, à cause de la guerre servile (Liv., Ep. LVI, LIX, Oros., V, 9, Val. Max., VI, 9 § 8). — L'une ou l'autre province d'Espagne, en 195 (« cum in Hispania tantum glisceret bellum ut jam consulari et duce et exercitu opus esset, placere consules Hispaniam citeriorem Italiamque provincias... » Liv., XXXIII, 43, Nep., Cat., 2), en 153 (App., Hisp., 45, Polyb., XXXV, 4), en 152 et 151 (Liv., Ep. XLVIII, App., Hisp., 49), de 143 à 134 (consularis dux et exercitus, à cause de la guerre contre Viriathus, Liv., Ep. LII, LIII, LIV, LV, LVI, Dio Cass., fr. § 77, 78, App., Hisp., 78, 79, 80, 84, Val. Max.. IX, 3 § 7, 6 § 4, III, 7 § 5, Diod. Sic., XXXIII, 26, etc.), et en 123 (les îles Baléares qui faisaient partie de l'Espagne citérieure. Liv., Ep. LX. Flor., III, 8. Oros., V, 12. Cf. Marquardt, Staatsverw., I, 103). La Sardaigne, en 177 (Propter belli magnitudinem provincia consularis facta, Liv., XLI, 8), en 163 (Val. Max., IX, 12 § 3) et 162 (Val. Max., I, 1 § 3), et en 126 (Plut., C. Gracch., 1, Liv., Ep. LX). L'Asie, de 131 à 129, à la cause de la guerre contre Aristonicus (Liv., Ep. LIX, Vell. Pat., II, 4 § 1, Flor.. II, 20. Just., XXXVI, 4).

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