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latinum hernicumque transcenderant agrum) delectum habentem Valerium consulem M. Mænius tribunus plebis, legis agrariæ lator, quum inpediret, auxilioque tribuni nemo invitus sacramento diceret; repente nunciatur, arcem carventanam ab hostibus occupatam esse. Ea ignominia accepta quum apud patres invidiæ Mænio fuit, tum ceteris tribunis, jam ante præparatis intercessoribus legis agrariæ, præbuit justiorem caussam resistendi collega. Itaque quum res diu ducta per altercationem esset, consulibus deos hominesque testantibus <«< quidquid ab hostibus cladis ignominiæque aut jam acceptum esset, aut inmineret, culpam penes Mænium fore, qui delectum inpediret; » Mænio contra vociferante, « si injusti domini possessione agri publici cederent, se moram delectui non facere; » decreto interposito, novem tribuni sustulerunt certamen; pronunciaveruntque ex collegii sententia, « C. Valerio consuli se, damnum aliamque coercitionem, adversus intercessionem college, delectus caussa detrectantibus militiam inhibenti, auxilio futuros esse. » Hoc decreto consul armatus quum paucis, adpellantibus tribunum,' collum torsisset, metu ceteri sacramento dixere. Ductus exercitus ad carventanam arcem, quamquam invisus infestusque consuli erat, inpigre primo statim adventu, dejectis qui in præsidio erant, arcem recipit; prædato

coup,

M. Ménius, tribun du peuple, auteur d'un projet de loi agraire, s'y opposa, et, sous la protection de ce tribun, personne ne consentit à prêter le serment. Tout à on annonce que la citadelle de Carventum est au pouvoir des ennemis. Cet affront attira sur Ménius la haine des patriciens, et donna aux autres tribuns, dont on s'était déjà ménagé l'opposition contre la loi agraire, un plus juste motif de résister à leur collègue. De longues discussions s'élevèrent : les consuls prirent à témoins les dieux et les hommes « que tout ce que l'ennemi avait apporté déjà ou pourrait apporter de désastre et d'opprobre, retomberait sur la tête de Ménius, qui empêchait les levées. » Ménius répliquait avec force « que si les injustes détenteurs du bien public s'en voulaient départir, il ne retarderait plus la levée. » Un décret intervint; les neuf tribuns, pour terminer ces débats, prononcèrent, de l'avis du collège, « que C. Valerius, consul, dans toutes les mesures de rigueur et de violence qu'il prendrait, pour combattre l'opposition de leur collègue, contre tous ceux qui voudraient se soustraire à l'enrôlement et à la levée, obtiendrait leur appui. » Armé de ce décret, le consul saisit à la gorge quelques mutins qui en appelaient au tribun; les autres, effrayés, prêtèrent le serment. Conduite devant la forteresse de Carventum, l'armée, malgré sa haine et son aversion pour le consul, attaque avec vigueur en arrivant, renverse la garnison du haut des murailles, et reprend la citadelle. La négligence des pillards, qui s'étaient séparés de la garnison, donna lieu à ce coup de main. Grâce aux pillages continuels dont les produits avaient été rassemblés là en lieu sûr, on trouva quelque butin. Le consul le fit vendre à l'encàn, et enjoignit aux questeurs d'en rap

res, ex præsidio per neglegentiam dilapsi, occasionem aperuere ad invadendum. Prædæ ex adsiduis populationibus, quod omnia in locum tutum congesta erant, fuit aliquantum venditum sub hasta consul in ærarium redigere quæstores jussit; tum prædicans participem prædæ fore exercitum, quum militiam non abnuisset. Auctæ inde plebis ac militum in consulem iræ; itaque, quum ex senatusconsulto Urbem ovans introiret, alternis inconditi versus militari licentia jactati: quibus consul increpitus, Manii celebre nomen laudibus fuit, quum ad omnem mentionem tribuni favor circumstantis populi plausuque et adsensu cum vocibus militum certaret. Plusque ea res, quam prope sollemnis militum lascivia in consulem, curæ patribus injecit; et tamquam haud dubius inter tribunos militum honos Manii, si peteret, consularibus comitiis est exclusus.

LIV. Creati consules sunt Cn. Cornelius Cossus, L. Furius Medullinus iterum *. Non alias ægrius plebs tulit, tribunicia sibi comitia non commissa; eum dolorem quæstoriis comitiis simul ostendit, et ulta est, tunc primum plebeiis quæstoribus creatis : ita ut, in quatuor creandis, uni patricio K. Fabio Ambusto relinqueretur locus: tres plebeii, Q. Silius, P. Ælius, P. Pupius clarissimarum familiarum juvenibus præferrentur. Auctores fuisse tam

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porter le prix au trésor; il dit hautement que l'armée • aurait sa part du butin alors seulement qu'elle ne se refuserait plus au service: ce qui accrut l'animosité du peuple et des soldats contre le consul. Aussi, à son entrée dans la ville, au milieu de l'ovation que lui avait décernée un sénatus-consulte, il fut assailli de ces chants à refrains alternés, grossière inspiration de la licence militaire. C'étaient et des attaques contre le consul, et des louanges à la gloire de Ménius: chaque fois que le nom du tribun était prononcé, la foule environnante l'accueillait avec enthousiasme; ses applaudissemens, ses acclamations, répondaient à l'envi aux cris des soldats. Et cela mit le sénat plus en peine encore que ces sarcasmes, accoutumés pour ainsi dire, des soldats contre le consul; on ne douta plus que Ménius ne fût nommé tribun militaire, s'il sollicitait cet honneur; on ouvrit des comices consulaires afin de l'exclure.

LIV. On créa consuls Cn. Cornelius Cossus et L. Furius Medullinus, celui-ci pour la seconde fois. Jamais le peuple n'avait vu avec plus de douleur qu'on lui fermât les comices tribunitiens. Il prouva à la fois et vengea son dépit dans les comices pour l'élection des questeurs, où, pour la première fois, il choisit des questeurs parmi les plébéiens. Ainsi, sur quatre nominations, un seul patricien, K. Fabius Ambustus, trouva place; trois plébéiens, Q. Silius, P. Élius, P. Pupius, furent préférés aux jeunes fils des plus illustres familles. On dit qu'un choix aussi hardi fut imposé au peuple par les Icilius. De cette famille, ennemie déclarée des patriciens, étaient

liberi populo suffragii Icilios accipio, ex familia infestissima patribus tres in eum annum tribunos plebis creatos, multarum magnarumque rerum molem avidissimo adeo populo ostentantes : quum adfirmassent, nihil se moturos, si ne quæstoriis quidem comitiis, quæ sola promiscua plebi patribusque reliquisset senatus, satis animi populo esset ad id, quod tamdiu vellent, et per leges liceret. Pro ingenti itaque victoria id fuit plebi: quæsturamque eam non honoris ipsius fine æstimabant; sed patefactus ad consulatum ac triumphos locus novis hominibus videbatur. Patres contra, non pro communicatis, sed pro amissis honoribus, fremere: negare, « Si ea ita sint, liberos tollendos esse; qui pulsi majorum loco, cernentesque alios in possessione dignitatis suæ, Salii flaminesque nusquam alio, quam ad sacrificandum pro populo, sine imperiis ac potestatibus relinquantur. Irritatis utriusque partis animis, quum et spiritus plebes sumsisset; et tres ad popularem caussam celeberrimi nominis haberet duces; patres omnia quæstoriis comitiis, ubi utrumque plebi liceret, similia fore cernentes, tendere ad consulum comitia, quæ nondum promiscua essent. Icilii contra tribunos militum creandos dicere, et tandem aliquando inpartiendos plebi ho

nores.

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LV. Sed nulla erat consularis actio, quam inpediendo

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