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on reçoit entièrement, et sans division, celui qui est seul capable de nous rassasier.

Voilà le fondement solide, sur lequel l'Eglise interprétant le précepte de la communion, a déclaré que l'on pouvoit recevoir la sanctification que ce sacrement apporte, sous une seule espèce; et si elle a réduit les fidèles à cette seule espèce, ce n'a pas été par mépris de l'autre, puisqu'elle l'a fait au contraire pour empêcher les irréverences que la confusion et la négligence des peuples avoit causées dans les derniers temps, conservant le rétablissement de la communion sous les deux espèces, suivant que cela sera plus utile pour la paix, et pour l'unité.

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Les théologiens catholiques ont fait voir à messieurs de la Religion prétendue Réformée, qu'ils ont eux-mêmes usé de plusieurs interprétations semblables à celle-ci, en ce qui regarde l'usage des sacrements; mais sur-tout on a eu raison de remarquer celle qui est tirée du chapitre 12 de leur Discipline, tit. de la Cène, article 7, où ces paroles sont écrites: On doit administrer le pain de la Cène à ceux qui ne peuvent boire de vin, en faisant protestation que ce n'est par mépris, et faisant tel effort qu'ils pourront, même approchant la coupe de la bouche tant qu'ils pourront, pour obvier à tout scandale. Ils ont jugé par ce réglement, que les deux espèces n'étoient pas essentielles à la communion par l'institution de Jésus-Christ, autrement il eût fallu refuser tout

à-fait le sacrement à ceux qui n'eussent pas

pu le recevoir tout entier, et non pas le leur donner d'une manière contraire à celle que Jésus-Christ auroit commandée; en ce cas leur impuissance leur auroit servi d'excuse. Mais nos adversaires ont cru que la rigueur seroit excessive, si l'on n'accordoit du moins une des espèces à ceux qui ne pourroient recevoir l'autre ; et comme cette condescendance n'a aucun fondement dans les Ecritures, il faut qu'ils reconnoissent avec nous que les paroles par lesquelles Jésus-Christ nous propose les deux espèces, sont sujettes à quelque interprétation, et que cette interprétation se doit faire par l'autorité de l'Eglise.

Au reste, il pourroit sembler que cet article de leur Discipline, qui est du Synode de Poitiers tenu en 1560, auroit été réformé par le Synode de Vertueil tenu en 1567, où il est porté, que , que la compagnie n'est pas d'avis qu'on administre le pain à ceux qui ne voudront recevoir la coupe. Ces deux Synodes néanmoins ne sont nullement opposés. Celui de Vertueil parle de ceux qui ne veulent pas recevoir la coupe, et celui de Poitiers parle de ceux qui ne le peuvent pas. En effet, nonobstant le Synode de Vertueil, l'article est demeuré dans la Discipline, et même a été approuvé par un Synode postérieur à celui de Vertueil, c'està-dire, , par le Synode de la Rochelle de 1571, où l'article fut revu et mis en l'état qu'il est. Mais quand les Synodes de messieurs de la

Religion prétendue Réformée auroient varié dans leurs sentimens, cela ne serviroit qu'à faire voir que la chose dont il s'agit, ne regarde pas la foi, et qu'elle est de celles dont l'Eglise peut disposer selon leurs principes.

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XVIII.

LA PAROLE ÉCRITE ET LA PAROLE NON ÉCRITE.

L

Il ne reste plus qu'à exposer ce que les catholiques croient touchant la parole de Dieu et touchant l'autorité de l'Eglise.

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Jésus-Christ ayant fondé son Eglise sur la prédication, la parole non écrite a été la première règle du christianisme et lorsque les Ecritures du nouveau Testament y ont été jointes, cette parole n'a pas perdu pour cela son autorité ce qui fait que nous recevons avec une pareille vénération tout ce qui a été enseigné par les Apôtres, soit par écrit, soit de vive voix, selon que saint Paul même l'a expressément déclaré (1). Et la marque certaine qu'une Doctrine vient des Apôtres, est lorsqu'elle est embrassée par toutes les Eglises chrétiennes, sans qu'on en puisse marquer le commencement. Nous ne pouvons nous empêcher de recevoir tout ce qui est établi de la sorte, avec la soumission qui est dûe à l'autorité divine; et nous sommes persuadés que

(1) 2. Thess. 2. 24.

ceux de messieurs de la Religion prétendue Réformée qui ne sont pas opiniȧtres, ont ce même sentiment au fond du coeur, n'étant pas possible de croire qu'une Doctrine reçue dès le commencement de l'Eglise vienne d'une autre source que des Apôtres. C'est pourquoi nos adversaires ne doivent pas s'étonner, si étant soigneux de recueillir tout ce que nos Pères nous ont laissé, nous conservons le dépôt de la tradition aussi bien que celui des écri

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L'EGLISE EGLISE étant établie de Dieu, pour être gardienne des écritures et de la tradition, nous recevons de sa main les écritures canoniques; et quoi que disent nos adversaires, nous croyons que c'est principalement son autorité qui les détermine à révérer comme des livres divins le cantique des cantiques, qui a qui a si peu de marques sensibles d'inspiration prophétique; l'épître de saint Jacques, que Luther a rejetée; et celle de saint Jude, qui pourroit paroître suspecte, à cause de quelques livres apocryphes qui y sont allégués enfin ce ne peut être que par cette autorité qu'ils reçoivent tout le corps des Ecritures saintes, que les chrétiens écoutent comme divines, avant mêmes que la lecture leur ait fait ressentir l'esprit de Dieu dans ces livres.

Etant donc liés inséparablement, comme nous le sommes à la sainte autorité de l'Eglise, par le moyen des écritures que nous recevons de sa main, nous apprenons aussi d'elle la Tradition, et par le moyen de la Tradition le sens véritable des écritures. C'est pourquoi l'Eglise professe qu'elle ne dit rien d'elle-même, et qu'elle n'invente rien de nouveau dans la Doctrine elle ne fait que suivre et déclarer la révélation divine par la direction intérieure du saint Esprit qui lui est donné pour docteur.

Que le saint Esprit s'explique par elle, la dispute qui s'éleva sur le sujet des cérémonies de la loi, du temps même des Apôtres, le fait paroître; et leurs actes ont appris à tous les siècles suivans, par la manière dont fut décidée cette première contestation, de quelle autorité se doivent terminer toutes les autres. Ainsi tant qu'il y aura des disputes qui partageront les fidèles, l'Eglise interposera son autorité; et ses pasteurs assemblés diront après les Apôtres, il a semblé bon au saint Esprit et à nous (1). Et quand elle aura parlé, on enseignera à ses enfans qu'ils ne doivent pas examiner de nouveau les articles qui auront été résolus, mais qu'ils doivent recevoir humblement ses décisions. En cela on suivra l'exemple de saint Paul et de Silas, qui portèrent aux fidèles ce premier jugement des Apôtres, et qui loin de leur permettre

(1) Act. 15, 28.

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