Immagini della pagina
PDF
ePub

à Rome entre les mains de son Secrétaire, avec les approbations de M. l'Abbé Ricci, Consulteur du saint Office; du R. P. M. Laurent Brancati de Laurea, Religieux de l'ordre de S. François Consulteur et Qualificateur du saint Office, et Bibliothécaire de la Bibliothèque vaticane; et de M. l'Abbé Gradi, Consulteur de la Congrégation del l'Indice, et Bibliothécaire de la Bibliothèque vaticane : c'est-à-dire, des premiers hommes de Rome en piété et en savoir.

Le livre fut présenté au Pape, à qui la version latine avoit déjà éte présentée. Il eut la bonté de faire écrire à l'auteur par M. l'Abbé de saint Luc, qu'il en étoit satisfait; ce qu'il a répété plusieurs fois à M. l'ambassadeur de France.

L'auteur, qui sembloit n'avoir plus rien à désirer après une telle approbation, en fit avec un profond respect, ses très-humbles remercimens au Pape, par un lettre du 22 Novembre 1678, dont il reçût réponse par un bref de Sa Sainteté du 4 Janvier 1679, qui contient une approbation si expresse de son livre, que personne ne peut plus douter qu'il ne contienne pure Doctrine de l'Eglise et du saint Siége.

la

[ocr errors]

Apres cette approbation, il n'eut plus été nécessaire de parler des autres: mais on est bienaise de faire voir comment ce livre, que les Ministres menaçoient d'une si grande contradiction dans l'Eglise, et qu'ils croyoient si contraire à sa Doctrine commune, a passé, pour ainsi dire, naturellement par tous les degrés

d'approbation, jusqu'à celle du Pape même, qui confirme toutes les autres

Messieurs de la Religion prétendue Réformée peuvent voir maintenant combien on les abusoit, quand on leur disoit (1), qu'on savoit une personne catholique qui écrivoit contre l'Exposition de M. de Condom. Ce seroit certainement une chose rare, que ce bon catholique, que les catholiques n'ont jamais connu, eût été faire confidence aux ennemis de l'Eglise de l'ouvrage qu'il méditoit contre un Evêque de sa communion. Mais il y a trop long-temps que cet écrivain imaginaire se fait attendre; et les prétendus réformés seront de facile créance s'ils se laissent dorénavant amuser par de semblables promesses.

Ainsi une des questions qu'il s'agissoit de vuider au sujet de l'Exposition, est entièrement terminée. On n'a plus besoin de réfuter les Ministres qui soutenoient que la Doctrine de l'Exposition n'étoit pas celle de l'Eglise. Le temps et la vérité ont réfuté leurs sentimens d'une manière qui ne souffre point de réplique

M. Noguier pour être assuré que M. de Condom a bien expliqué la croyance catholique, vouloit entendre parler l'oracle de Rome. Je ne fais pas, dit-il, un grand fondement sur l'approbation que messieurs les Evêques ont donnée par écrit. Les autres Docteurs ne manquent par de pareilles approbations ; et après tout, il faut que l'oracle de Rome parle sur les

(1) An. Ayert. p. 23.

matieres de la foi. L'anonyme a eu la même pensée, et tous deux ont supposé qu'il n'y auroit plus de procès à faire sur ce sujet à M. de Condom, quand cet oracle auroit parlé. Il a parlé cet oracle que toute l'Eglise catholique à écouté avec respect dès l'origine du christianisme, et sa reponse a fait voir que ce qu'avoit dit ce Prélat n'a rien de nouveau ni de suspect, rien enfin qui ne soit reçu dans toute l'Eglise.

Mais en vuidant cette question, la décision des autres se trouve insensiblement bien avancée.

M. de Condom a soutenu que la Doctrine catholique n'avoit jamais été bien entendue par les prétendus réformés et que les auteurs de leur schisme leur avoient grossi les objets, afin d'exciter leur haine. La chose ne peut maintenant recevoir de difficulté, puisqu'il est constant d'un côté que le livre de l'Exposition leur propose la foi catholique dans sa pureté, et de l'autre qu'elle leur a paru moins étrange qu'ils ne se l'étoient figurée.

Que s'ils reconnoissent que leurs prétendus réformateurs, pour les animer contre l'Eglise où leurs ancêtres avoient servi Dieu, et où ils avoient eux-mêmes reçu le baptême, ont eu besoin de recourir à des calomnies qui paroissent maintenant insoutenables, comment peuvent-ils se dispenser d'en venir à un nouvel examen? et comment ne craignent-ils pas de persévérer dans un schisme qui est fondé manifestement sur de faux principes, même dans les choses principales ?

Ils ont cru, par exemple, être bien fondés à se séparer de l'Eglise, sous prétexte qu'en enseignant le mérite des bonnes œuvres, elle détruisoit la justification gratuite, et la confiance que le chrétien doit avoir en JésusChrist seul. C'est principalement sur cet article qu'a été fondée leur rupture. L'anonyme se contente de dire(1), que l'article de la justification est un des principaux qui ont donné lieu à la réformation. Mais M. Noguier tranche plus net (2). Ceux, dit-il, qui ont été les auteurs de notre réformation, ont eu raison de proposer l'article de la justification, comme le principal de tous, et comme le fondement le plus essentiel de leur rupture. Maintenant donc que M. de Condom leur dit avec toute l'Eglise (3), qu'elle croit n'avoir de vie, et qu'elle n'a d'espérance qu'en Jésus-Christ seul; qu'elle demande tout, qu'elle espère tout, qu'elle rend gráces de tout par notre Seigneur Jésus-Christ; enfin qu'elle met en lui toute l'espérance du salut: Que demande-t-on davantage? Elle dit, (4) que tous nos péchés nous sont pardonnés par une pure miséricorde, à cause de Jésus-Christ; que nous devons à une libéralité gratuite, la justice qui est en nous par le saint-Esprit ; et que toutes les bonnes œuvres que nous faisons sont autant de dons de la grâce. L'auteur de l'Exposition, qui enseigne cette Doctrine, ne l'enseigne pas comme sienne (5), à Dieu ne plaise :

(1) An. p. 86. (2) Nog. p. 83. (3) Exposition p. 24, (4) Exposition p. 26. (5) Ibidem.

[ocr errors]

il l'enseigne comme la Doctrine claire et manifeste du saint Concile de Trente; et le Pape approuve son livre. Après cela on dira encore que le Concile de Trente et l'Eglise romaine renversent la justification gratuite, et la confiance que le fidèle doit avoir en Jésus-Christ seul: Est-ce une chose supportable? et quand nous nous tairions, les pierres ne crierontelles pas qu'on nous fait tort?

Aussi faut-il avouer, comme il été remarqué dans l'Exposition (1), que les disputes qu'ont excitées les prétendus réformés sur un point si capital, sont de beaucoup diminuées, pour ne pas dire tout-à-fait anéanties. Personne n'en doutera, si on considère ce qu'a écrit l'anonyme sur le mérite des oeuvres, avec l'approbation de quatre Ministres de Charenton. Nous reconnoissons, dit-il (2), de bonne foi, que M. de Condom, et ceux de l'Eglise romaine qui font paroître des sentimens plus purs sur la grâce, parlent presque par-tout comme nous. Nous convenons avec eux du principal. Mais puisqu'il nous promettoit tant de bonne foi, il devoit donc reconnoître que M. de Condom, qu'il fait ici d'une secte particulière, n'a pas dit un mot sur le mérite des œuvres qui ne fut tiré du Concile. Il a dit (3), que la vie éternelle doit être proposée aux enfans de Dieu, et comme une grâce qui leur est miséricordieusement promise par le moyen de notre

(1) Exposition p. 26. (2) An. p. 104. (3) Exposition p. 21 et suiv.

« IndietroContinua »