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qu'il fait dans fon Profpectus contre les Bibliopoles, pourroient donner lieu à plufieurs réflexions (1). Nous nous contenterons feulement d'obferver que M. l'Abbé Lenglet du Fresnoy, Écrivain judicieux, traite avec beaucoup moins de févérité, & fur-tout plus honnêtement les Bibliographes, que M. l'Abbé Rive ne traite les Bibliopoles. Il dit dans fa Méthode pour étudier l'hiftoire, tome XIV, pages 368

M. l'Abbé Rive, on peut juger combien il feroit défagréable pour un Libraire occupé, & qui par conféquent n'a pas de temps à perdre, de faire des recher

ches inutiles, & de fe trouver dans le cas de David Clément, qui n'a pas eu le bonheur de déterrer le nom de Jacques Publicius, & le plaisir de relever les erreurs des Bibliographes qui ont attribué cet Ouvrage à George Sibut. Sans la note de M. l'Abbé Rive, qui eft à la tête de ce volume, nous l'aurions ignoré comme David Clément; peut-être auffi l'aurions-nous trouvé comme M. l'Abbé Rive, en prenant le titre du n°. 1857 de ce Catalogue, où le nom de Jacques Publicius eft imprimé fur le premier feuillet. C'eft quelquefois le hafard qui fait faire de pareilles découvertes.

(1) Ce catéchifme ne nous paroît pas fore

& 369, à l'article des Jugements des Savants, par Baillet.

"On connoît affez cet Ouvrage, dans « lequel on a relevé bien des fautes: mais «quel eft l'Ouvrage de Bibliographie qui «n'en ait beaucoup? Ceux qui les relevent "ne peuvent fe défendre d'en commettre "auffi un bon nombre. Rien de plus aifé «de faire un Ouvrage de Bibliographie, & « même de relever les erreurs où les autres «font tombés; rien de plus difficile que «de faire un ouvrage exact, où même les «moins habiles ne trouvent beaucoup à

que

reprendre. » Et dans le même volume, page 410, à l'article Dictionnaire hiftorique, on lit ce qui fuit: « Marchand a «tort de relever avec tant d'emportement « les fautes de Bibliographie qu'il a décou« vertes. Il est lui-même un exemple fenfi

utile aux Soufcripteurs de M. l'Abbé Rive; il eût été beaucoup plus intéreffant pour eux de favoir que fes notices étoient faites d'après les Manufcrits de M. le Duc de la Valliere; & c'eft précisément M. l'Abbé Rive ne leur a pas

ce que

dit.

«ble, qu'elles font inévitables dans ce

σε

genre

de littérature. »

Il nous feroit très facile de faire voir à M. l'Abbé Rive qu'il eft précisément dans le cas de Profper Marchand. Entre un affez grand nombre de preuves que nouis pourrions donner ici de cette affertion, il fuffira de citer les fuivantes : le Lecteur pourra juger alors que M. l'Abbé Rive, qui devoue aux Verges de la Critique & à la rifée du Public les Bibliopoles qui ne font pas en état de répondre à fon Catéchisme, a fouvent fait en Bibliographie des fautes qu'on ne pardonneroit pas (pour nous fervir ici de fes propres termes) à des furets (1) bibliographiques.

(1) Nous obferverons à M. l'Abbé Rive, qui fe pique d'être un très bon Grammairien (prétention qu'on ne lui fuppoferoit certainement pas en lifant fes profpectus, fes notices & fes notes), que cette expreffion, furets bibliographiques, (*) eft auffi inexacte, auffi peu françoise, en un mot aussi barbare que fi l'on difoit que Newton eft un grand

(*) Voyez le Prospectus de M. l'Abbé Rive, pag. 37, lig. 6.

M.

M. l'Abbé Auger, éditeur d'une nouvelle édition d'Ifocrate, en grec & en latin, a inféré dans le Journal des Savants, du mois de Février 1781, édition in 12, page 336 & fuivantes, une Differtation fur une lacune confidérable qui se trouve dans un difcours d'Ifocrate; il dit, page 345, ligne 20 de cette differtation, « que «M. l'Abbé Rive lui a fait part d'une «premiere édition d'Ifocrate, faite à Mi«lan en 1493, &c. que cette édition est «in octavo, & a été jusques à présent in« connue à tous les Bibliographes (1); que « M. l'Abbé Rive, dans fa differtation, en « donne une description bien détaillée, &

Géométrique, que M. d'Anville eft un habile Géographique, & M. l'Abbé Rive un exact Bibliographique & un favant Bibliognoftique.

(1) Ce que dit ici M. l'Abbé Rive, eft peutêtre la plus grande vérité qu'il ait jamais avancée en bibliographie; car cette édition in octavo inconnue jufques à préfent à tous les Bibliographes, n'exifte pas; elle eft in folio. Les Savants qui ne connoiffent point M. l'Abbé Rive, & qui le jugeroient

d

qu'il y releve plufieurs omiffions & erreurs bibliographiques (1).

Le même M. l'Abbé Auger, dans l'édition qu'il vient de publier des œuvres d'Ifocrate, en grec & en latin, Paris, Didot l'aîné, 1782, in 8, tom. I, pag. 5, de la préface, dit encore:

"Ifocrates editus eft græcè primùm «Mediolani anno 1493, in folio, cu«rante Demetrio Chalcondyla'; editus eft "ex codice bibliotheca Laurentiana Medicea. Abbas Rive, cujus eruditionem

des

uniquement fur les louanges qu'il fe donne modeftement à lui-même dans des profpectus faits pour ouvrages auxquels des Libraires le prient de préfider (*), font trop heureux qu'il n'ait pas publié fa differtation fur cette prétendue édition d'Ifocrate in octavo; ils auroient été induits en erreur comme M. l'Abbé Auger l'a été.

(1) On voit que le plaifir de vouloir relever les fautes des autres, en a fait faire une très grave à M. l'Abbé Rive.

(*) Voyez le Profpectus des Peintures Antiques, &c. in fol, pag. 3, lig. 10.

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