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plus polis & des plus éclairés, & qu'on ju. ge?

Que conclure de tout cela? que la raifon a pú par elle-même montrer à l'homme une partie de ce qu'il devoit faire pour parvenir au bonheur. Elle a pû le conduire jufqu'aux portes du temple de la fouveraine & éternelle félicité. La révélation feule & furtout celle de l'Evangile les lui a tout à fait ouvertes, & l'a introduit jusques dans le fanctuaire. Tel eft le refultat des fages & folides refléxions de notre Auteur; nous ne pouvons que leur avoir ôté beaucoup de leur prix en les abrégeant autant que nous avons été obligés de le faire.

Mais nous invitons ceux de nos Lecteurs qui entendent la langue latine, à les voir en entier dans la Differtation même; & nous ne doutons pas que par leur aprobation ils ne dédommagent amplement l'Auteur, du prix que le fort lui à enlevé.

ARTICLE ONZIEME.

LETTRE aux Auteurs de la Bibliothèque des Sciences & des Beaux Arts, fur la dilatation des liqueurs.

MESSIEURS,

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Our évaluer les effets, qui réfultent des forces mouvantes, il faut connoitre leurs loix. Ce principe fimple & évident s'applique avec plus de fuccès dans la Mécanique, que dans la Phyfique. On peut connoitre en Mathématiques plutôt les caufes que les effets. On peut du moins dans les Mathématiques arbitraires former des hypothèses, dont on déduit des conféquences & des conclufions. Mais dans les recherches de la nature, il faut fuivre un chemin bien différent. Elle nous cache fes refforts, & nous engage à les déveloper par les effets qu'elle nous préfente. Ceux qui ont entrepris de foumettre les caufes phyfiques au calcul, fentent aifément que cette étude eft fujette à beaucoup d'obftacles. Tous les effets phyfiques font en raifon compofée de plufieurs caufes & de plufieurs

plufieurs circonftances. Il eft certain qu'à cet égard les phénomènes produits par les mêmes principes peuvent auffi fouvent varier, que les caufes peuvent être combinées, fuppofant les unes conftantes & les autres variables. Le Phyficien doit donc être fur fes gardes. Il ne doit pas confidérer des phénomènes de la même espéce, Comme étant formés par des causes différentes. Séduits par une apparence trompeuse, nous regardons fouvent comme les mêmes des caufes qui ne le font pas; j'éclaircirai cet article en dévelopant le principe de Physique qui fait le fujet de ma lettre.

"Depuis un fiécle & demi, on fe fert des thermomètres pour marquer les dégrés de la chaleur. Confidérons-les pour un inftant comme des inftrumens animés par des forces mouvantes. La force mouvante, qui y refide, eft la chaleur. Quelles font les loix de la chaleur? Les connoit-on, ou ne les connoit-on pas? On s'imagine du moins les connoitre. On fuppofe que la chaleur eft en raison du volume de la liqueur aug. menté par la dilatation. Il n'eft pas douteux qu'on doit attribuer la dilatation des liqueurs à la chaleur; mais il s'agit de déterminer quelque rapport entre la force de la chaleur & le volume dilaté. Plufieurs Phyficiens célébres, parmi lefquels Mr. de Mufchenbroek mérite d'être nommé le premier, fe font déjà apperçus de cette er

reur.

reur. Perfonne n'a cependant découvert une loix générale, fuivant laquelle on puiffe mesurer l'effet de la chaleur fur les corps. On n'ignore pas les belles recherches de Newton, Boerbave, Muschenbroek fur ce fujet; mais les principes qu'ils en ont deduits, n'ont pas toute l'étendue & toute la certitude requife, inconvénient qu'ils ont reffenti eux mêmes.

Un fçavant étranger me fit l'honneur de me communiquer à Paris des expériences, qu'il avoit faites pour déterminer la loi de la chaleur dans la dilatation des liqueurs. Je travaillois alors fur les thermomètres. Je ne tardai pas à repéter l'expérience qu'il m'avoit communiquée. Elle me conduifit à en faire d'autres, qui me parurent fort intéreffantes. L'appareil, que ces expériences exigent, eft très fimple. On échauffe la liqueur contenue dans un tube de verre au moyen d'une lampe; pour varier les diftances fans écarter tout-à-fait la chaleur, on peut fe fervir de tuyaux de fer blanc enchaffés. On fixe le tube de verre dans le couvercle fur les tuyaux. Le réfultat de ces expériences auroit dû prouver, que la force de la chaleur donnée par la dilatation de la liqueur eft en raifon inverfe du quarré de la diftance. Ayant répété fouvent ces expériences de plufieurs manières, & avec différentes liqueurs, j'ai trouvé conftamment que ce principe eft exact & vrai, quant aux grandes diftan

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ces, mais qu'il ne l'eft plus quant à des dif tances plus petites. J'ai toujours obfervé que les expériences faites depuis 4 jusqu'à II pieds dernier terme de mes experiences, ne s'écartent du quarré de la diftance que de 2 lignes au plus. Au contraire depuis 1 jufqu'à 4 pieds, la chaleur décroît en une raifon plus petite, que la raifon directe des diftances. Je me fuis fervi de tubes de trois pieds, le diamètre de leurs boules étoit de 4 à 5 lignes.

J'aurai l'honneur, fi vous le fouhaitez Meffieurs, de vous entretenir fur les précautions qu'il faut prendre en faifant ces expériences. Permettez-moi de vous parler à préfent des calculs que j'ai dreffés fur ce fujet. Avant d'entrer en matière, il faut être inftruit d'une obfervation, qui mérite l'attention de tous les Phyficiens. On a cru jufqu'ici qu'il n'y avoit dans la nature que deux termes fixes pour la gradation de la chaleur, fçavoir le terme de la congélation de l'eau & celui de l'eau bouillante. C'eft auffi fur ces deux termes fixes qu'on a conftruit les meilleurs thermomètres. Mais nos expériences donnent pour chaque diftance un terme fixe, & la, liqueur fe fixe auffi après un certain tems. Dans les petites diftances les liqueurs font -près d'une heure & demie à fe fixer; mais elles fe fixent en moins d'une heure aux plus grandes distances. Chaque diftance repond donc à un certain volume de la liqueur

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