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ques l'on trouve que le mot Hreffa fignifie ranimer, foulager, & que celui de bid veut dire délai, on voit dabord les vraies racines du terme en question. Le fecond exemple eft plus curieux parcequ'il tient de la Mythologie feptentrionale. L'on a cherché l'étymologie du mot Anglois Eafter, c. à. d. Pâque, dans le mot Saxon Eaft qui fignifie Orient. Encore ces mots n'ont-ils rien de commun que le fon. Mais dès qu'on fait que Fregga ou Frea, la Venus des Goths étoit appellée Aftar, & le mois d'Avril, dans lequel la Pâque tombe fréquemment, Aftermanad, on eft du moins plus avancé vers la véritable origine du terme Eafter.

Le plus refpectable monument de cette ancienne langue que les Moefo Goths parloient, fe conferve à Upfal. Ce font les Evangiles d'Ulphilas qu'on appelle ordinairement le Livre d'argent à caufe des figures dont il eft orné. Čes Evangiles font antérieurs de 400 ans aux monumens les plus anciens que nous ayons de l'Anglo-Saxon. Quelques Savans, il eft vrai, ont regardé le langage d'ULPHILAS, comme un dialecte de l'Allemand ou de la langue des Francs; mais notre Auteur prétend qu'il fuffit de jetter les yeux fur la lifte que Busbeck Ambaffadeur Imperial à la Portte Otomane avoit faite d'un grand nombre de mots en ufage dans la Tartarie Moefienne, pour se convaincre que le fyftême de ces Etymologiftes eft infoutenable. Ces mots s'accor

dent

dent parfaitement avec ceux qui fe trouvent dans l'Evangile d'Ulphilas; ainfi le fiége original de cette langue doit avoir été la Tartarie Gothique fituée aux environs du Pont-Euxin, & fans doute les Goths la parloient dans le tems qu'Ulphilas étoit leur Evêque (4). Le favant Benzelius Archevêque d'Upfal, & Mr. Ihre dans fon Gloffarium, Suevo-Gothicum en ont donné des preuves fans replique.

Voila le précis de ce que renferme la Préface Angloife que Mr. le Dr. SERENIUS à mife à la tête de fon ouvrage. Le Lecteur y verra les principes d'où notre docte Léxicographe eft parti dans les recherches qu'il a faites fur les étymologies de la langue Angloife. Le fuccès paroît avoir amplement repondu à la profondeur de fes connoiffances & à l'immenfité de fon travail. Il a du moins l'honneur d'avoir frayé un chemin qui mènera plus furement au but propofé, que ceux qu'ont fuivis les Savans qui l'ont précédé dans cette pénible étude. Un mot fuffira pour indiquer l'arrangement

que

(4) Busbeck ayant envain effayé d'accorder ces mots, avec l'Ancien Saxon, abandonna toute efperance d'en trouver la veritable origine. Auffi doutet-il fi les Peuples des bords du Pont Euxin étoient des Goths originaires ou des Saxons tranfplantés-là par Charlemagne. Mais s'il avoit vu, comme le dit fort bien notre Auteur, l'Evangile d'ULPHILAS, ce doute ne feroit jamais entré dans fon Efprit.

que Mr. SERENIUS a obfervé dans ce Diction naire. Dans le corps de l'ouvrage fe trouvent les mots Anglois traduits en Suédois & en Latin, les phrafes qu'ils forment en Suédois feul, & les étymologies renvoyées au bas de la page. Du refte ce Dictionnaire eft très ample; prefque tous les mots Anglois s'y trouvent; les proverbes ainfi que les phrafes les plus ufitées y font rendus avec exactitude.

La Table qui contient les termes propres au commerce & à la navigation, & celle qui indique les noms des Plantes, font bien faites & ne peuvent qu'être d'une gran de utilité.

NOU

幽幽幽

NOUVELLES LITTERAIRES.

ANGLETERRE.

LONDRES. Nous devons rectifier une méprife qui fe trouve dans les Nouvelles Littéraires de cette Bibliothèque Tom. VIII. Partie I. pag. 255. Elle regarde le P. Le Courayer. On y lit que cet homme célébre prépare une Traduction de l'Hiftoire de la Reformation d'Allemagne de Seckendorf. C'eft une erreur. It falloit dire de l'Hiftoire de la Reformation d'Allemagne par Sleidan. Des avis qui nous viennent d'une main également fure & refpectable exigent de nous cette correction.

Le favant M. DESVOEUX, qui eft auffi recommandable par la folidité de fon jugement que par l'étendue de fon érudition, vient d'offrir au Public par voye de foufcription un ouvrage des plus intéreffans, dont voici le titre. A Pbilofophical and Critical Effay &c. c'est à dire, Ejai_ Philofopbique & Critique fur le Livre de l'ECCLESIASTE. in 4. d'envi ron 3 Alph: Le prix de la foufcription est 15 fchellings. Cet ouvrage aura trois Parties. La I, eft une Differtation destinée à montrer le veritable fujet & le grand deffein du Livre de L'ECCLESIASTE, à examiner les differentes hypothèses par lesquelles on a effayé envain de l'expliquer, & à prouver que le feul but de l'Ecrivain facré eft d'y établir la certitude morale d'un état futur de recompenfes & de pei

nes.

nes. M. DESVOEUX y répond en détail aux objections qu'on a faites contre plufieurs paffages de ce Livre comme propres à favorifer le Sadducéifme & la licence. Il y expofe auffi avec précifion &y confirme par de bonnes preuves la doctrine que ces paffages enfeignent relativement à la jouiffance legitime des plaifirs & des biens temporels.

La II. Partie renferme en trois colonnes 1. la Verfion ordinaire de l'ECCLESIASTE qui est diftribuée en Chapitres & Verfets; 2. une nouvelle verfion Angloife du même livre, faite fur l'Hebreu & partagée felon les divifions naturelles du fujet, & les differentes parties qui constituent ce chef-d'œuvre d'éloquence ancienne;3. une Paraphrase analytique dans laquelle le fil du raifonnement de l'Orateur facré eft fuivi, les tranfitions d'un argument à un autre indiquées, & la liaifon du tout auffi bien que la dépendance mutuelle des parties, parfaitement developées. Au bas de la page fe trouvent des renvois aux obfervations philologiques par lesquelles l'Auteur défend sa version & juftifie la liberté qu'il a prife quelquefois de s'éloigner de cel. le qui eft communément reçue.

La III Partie, qui est la plus confiderable, contient des obfervations critiques & philolo giques diftribuées en trois livres. Le I. rouJe fur les variantes du livre en question. Mr. DESVOEUX en a recueilli près de 200 qui font tirées foit des obfervations des favans Juifs anterieurs à la renaiffance des Lettres en Europe, foit des remarques faites plus récemment par des Ecrivains Chrétiens, foit enfin de ce qui nous refte encore des anciennes verfions.

En

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